Ma princesse, la chair de ma chair - décès a 1 semaine du terme

[MafilleMavie]

Bonjour,
Je suis nouvelle sur ce forum et je n'aurais jamais souhaité l'être, être encore dans l'ignorance de souffrance qui me paraissent attoces. J'aurais aimé également que vous ne soyez pas là non plus, car personne ne mérite de connaitre ces douleurs.

Le jeudi 6 juillet 2023 a 18h48, j'ai mis au monde une petite merveille que mon homme et moi avons créé. C'est un bébé magnifique et presque parfait. Malheureusement son coeur ne bas pas. J'aurais aimé l'entendre crier, hurler, brailler de toutes ces forces. Mais seul le silence... le vide est resté. Pour combler ce vide j'ai beaucoup rigolé et parlé. Mon conjoint chanté. Ça nous a permis de mieux vivre sa venue silencieuse, mais ça ne nous a pas enlever la douleur de ce moment. Mais aujourd'hui j'ai au moins le bonheur d'y repenser avec joie plutôt qu'avec peine.

Mon amour, mon ange, la chair de ma chair aller bientôt arriver. Ce cauchemar c'est produit 6 jours avant mon terme. Elle etait là, toute prête à venir au monde a vivre a l'extérieur de sa maman. Mais la vie en a décidé autrement.

Je revois encore et encore le moment où tout c'est passé.
Avant d'aller nous coucher son papa et moi étions heureux, nous passions une bonne soirée. Mais venue le moment de dormir ça a été plus compliqué. J'ai été prise d'angoisses et pour moi ça faisait une éternité que mon bébé ne bougeait plus. Je me suis rendu compte que ma princesse ne bougeait pas. Et ce que je pensais mouvement était uniquement les contractions qui faisait ressortir la forme de son corps. J'ai fait tout ce qu'on nous a appris pendant la grossesse puis j'ai fini par appeler les urgences mater.
Nous sommes parti a 2h30 pour un monitoring. C'est là que le cauchemar c'est finalement avéré vrai... Pas de pouls au monitoring, pas de bébé qui bougeait a l'échographie... Ni son coeur qui battait. Nous n'avons pas eu besoin qu'on nous le dise pour le voir. Mon conjoint et moi sommes soignants et très rapidement nous avons compris. Mais malgré tout j'ai eu l'espoir que le gynéco me dise "c'est bon tout va bien". J'aurais aimé pensé que les sages femmes étaient incompétentes et faisaient mal leur travail. Malheureusement pour nous elles étaient plus que compétentes et le médecin a fini par confirmer tout ça. "Je suis désolée" trois petits mots qui résonnent encore et qui me serres la poitrine. Ce hurlement qui ressort de moi. On m'a arraché ma vie. Mon premier enfant.
Je me suis longtemps posée la question de comment j'allais faire pour aimer cet enfant. Je me suis demandée si a sa naissance je n'allais pas au contraire la rejetter. Aujourd'hui je regrette d'avoir penser ça et j'espère qu'elle n'a pas ressenti tous mes doutes. Parce que ce jour là, après avoir entendu ces trois petits mots , je me suis rendu compte que la question ne se posait pas et que j'aimais ma fille plus que tout au monde.

Dans tout ce malheur nous nous estimons chanceux d'avoir été aussi bien accompagné.
L'accouchement c'est passé a merveille. Nous avons beaucoup pleuré sur la journée, beaucoup rigolé aussi. Nous avons tous fait en sorte que cette journée soit la meilleure possible même si l'issu final n'est pas celui escompté.

Notre princesse est enterrée prêt de chez nous. Nous avons eu la chance de pouvoir la célébrer comme nous avons voulu. Comme j'aime bien dire "c'est le plus belle enterrement de sa vie" et elle a eu un enterrement de Princesse. Et a "moindre" coût. Les pompes funèbres ont fait un geste financier pour que ce soit le moins cher possible. Notre caveau familial a été fait en 3 jours contre 6 mois pour éviter qu'on ai à revivre le déplacement du cercueil. On nous a offert la gravure pour sa gourmette qui est partie avec elle et fait en 2 jours au lieu de 2 semaines.
Notre entourage a été solidaire ce qui fait que nous avons pu rembourser l'intégralité des obsèques.
Un tatouer nous a bloqué ces rendez vous pour pouvoir nous tatouer ce qu'on voulait, car on le voulait pour les obsèques. A 10h on l'appelé a 18h on été tatoué...
Dans notre malheur nous sommes chanceux. Mais j'aurais préféré être moins chanceuse tout en ayant mon bébé a mes côtés .

Tout ce positif nous aide aujourd'hui a avancer, a tâtonner. Mais je me demande quand même comment nous allons faire pour nous reconstruire. Ce chemin me paraît tellement compliqué...

J'aurais encore pleins de choses à dire. Je ne peux m'empêcher de parler d'elle car j'en suis fière. Je suis fière de ma fille!


Comment vous avez fait vous pour vous relever? pour respirer a nouveau?
Pour combler ce vide? Que ce soit homme ou femme? Comment les papas on réussi à s'en remettre ?

Merci de m'avoir écouté. Ou plutôt merci de m'avoir lu.

[Sarah23]

Bonjour MafilleMavie,
Je suis vraiment désolée de t’accueillir ici et de ce que tu as traversé. Mon histoire est différente car je n’étais pas à ton terme et la vie de mon petit garçon ne s’est pas arrêté. On se relève avec du temps mais pas sans traces. Il y aura des vagues d’émotions plus ou moins fortes et plus ou moins fréquentes, plus au début. Les amis et la famille sont très importants dans ce chemin, évidemment tu seras déçue par certains mais la plupart je te les souhaite soutenant. Le travail si tes collègues sont empathiques ça aide aussi pour s’occuper reprendre la vie même si parfois on se dit qu’on ne devrait pas être là ou que ça devrait être différent. Bref un long chemin que l’on n’oubliera jamais. Pour les hommes je ne peux pas trop te dire, je crois que le mien ne s’était pas encore trop projeté et qu’il sait que je souffre déjà beaucoup donc ne veut peut-être pas en rajouter car il sait que ça m’affecterait. Dès le début j’ai su que j’allais ma relever sûrement la fameuse pulsion de vie mais pas sans encombre ça c’est certain. J’essaie aussi de profiter plus des petits instants de bonheur.
Douce pensée à toi et ta fille

[melcaran]

Bonsoir MafilleMavie,
Quelle force, quel élan de vie, merci de nous avoir parler de ta princesse, de votre histoire. Tu as toutes les raisons d'être fière d'elle et elle aussi doit être très fière d'avoir de ses parents. Je vous présente toutes mes condoléances et vous envoie douceur et espoir. Chaque parent traverse cette épreuve comme il le souhaite et comme il le peut. Le plus dur pour moi a été d'accepter ces vagues pour apprendre à vivre avec le deuil de mon fils. Puis finalement vagues après vagues je me suis rendue compte qu'après chaque période de désespoir revenait un petit rayon de soleil. Et cette pensée m'a aidé à retrouver confiance en l'avenir. Presque 18mois plus tard je ne suis plus la même femme, plus la même maman, plus la même personne, je ne redeviendrai jamais celle que j'étais mais je suis ok avec ça. Je te souhaite de trouver ton chemin, n'hésites pas à nous parler de ta fille, de toi, de tout ce qui peut te faire du bien à extérioriser. Ici tu auras toujours un lecteur bienveillant.
Tendre pensée à ta princesse,
Et à tous nos trésors partis trop tôt

[MafilleMavie]

Bonjour

Je vous remercie beaucoup pour vos réponses.
Vos messages m'apaisent, me font du bien. Et de savoir que l'on me lis aussi.
De me dire que d'autres personnes que mon entourage on connaissance de mon bébé. Je suis heureuse de vous la présenter et de la présenter au monde entier si je le pouvais.

Je vous remercie vraiment

[Juli1]

[...]
Comment vous avez fait vous pour vous relever? pour respirer a nouveau?
Pour combler ce vide? Que ce soit homme ou femme? Comment les papas on réussi à s'en remettre ?

Merci de m'avoir écouté. Ou plutôt merci de m'avoir lu.

Bonjour.

Pour ma part pour me relever comme père j'ai beaucoup lu le forum, et d'autres ressources dont certaines ont été regroupée ici : viewtopic.php?t=3062
J'ai également écouté de nombreux épisodes de Au Revoir Podast.

Faute de groupe de paroles dans ma région, je me suis rendu compte que je m'étais créé mon propre petit groupe de paroles avec des parents rencontrés ici, avec qui je suis parfois encore en contact à ce jour.
L'association Agapa propose des groupes de parole en visio, dont certains réservés aux papas.

J'ai une grosse pensée pour toi, ta fille et ta famille.

[MafilleMavie]

Bonjour

Merci Julien pour cette réponse et ce renvoie vers ce lien. J'avance pas a pas en tâtonnant et les différents formats sur lesquels je peux m'appuyer m'aide beaucoup. C'est peut être égoïste de dire ça, mais voir que nous sommes pas seuls et que le ressenti global est le même chez les parents vivant un drame comme celui m'apaise. Personnellement je me sens compris et légitime dans mes pensées, mes émotions. Et ca me donne de l'espoir.
Je souhaiterais quand même que ça n'arrive jamais pour personne ...

Merci beaucoup

[Madeleine, mon ange]

Bonjour MaFilleMaVie,

Ton témoignage me touche beaucoup car en lisant tes mots je me sens moins seule face à cette terrible épreuve qui touche également ma famille, mon couple, mon enfant. C'est très difficile de verbaliser quand les mots ne suffisent pas à décrire ce traumatisme, cette violence inouïe et les émotions qui en découlent. C'est la première fois que je me retrouve moi aussi à écrire sur un forum mais j'en ressens le besoin et j'ai envie de te dire que tu n'es pas seule à traverser cela même si je sais que rien ne peut soulager cette peine, ce vide, ce manque. Alors je me lance.
J'ai accouché le 11 septembre 2023 (date marquante...)de ma petite Madeleine née sans vie à 38 sa +1 jour. Un magnifique bébé de 3,450 kilos que nous attendions dans l'amour et dans l'excitation. Alors que tout allait bien, le 09 septembre, tout comme toi, je ne la sentait plus bouger la nuit et le couperet est tombé lors de cette journée qui restera à jamais graver dans ma mémoire, où tout à basculer si violemment. Son cœur ne battait plus. L'impensable, l'indicible, le cauchemar. Nous voilà alors plongés avec mon conjoint dans le monde des morts avec un vocabulaire au antipode de la vie que nous attendions (arrêt du coeur, mort in utero, MFIU, déclenchement, souffrance, silence, pompes funèbres, funérailles, crémation, deuil...). Nous avons traversés toutes les étapes médicales jusqu'au rite funéraire en essayant de faire étapes par étapes, au jour le jour avec son lot de souffrance horrible. Puis, vint le vertige de l'après, une fois que toutes ces étapes imposées sont franchies et nous tiennent finalement. Nous avions choisi d'avoir cet enfant et nous avons au moins pu choisir de comment elle doit reposer. Perte de maîtrise totale sur tous le reste.
Un flux de questionnements sans réponse. Pourquoi? Pourquoi nous? Pourquoi les moments qui devaient être si heureux se transforment en moments de souffrance extrême? Pourquoi ma Madeleine alors que tout allait bien ? Comment reprendre une vie "normale" après ça? Quel est le sens de tout ça s'il y en a un ?
La vie ne sera jamais plus comme avant, je ne serai jamais plus la même maman, la même femme, je n'ai pas envie d'être forte ni d'être là sans elle. Je ne supporte pas de voir les femmes enceintes et même ma propre sœur jumelle enceinte d'une fille et les larmes montent à la vue d'un autre bébé. Quelle insouciance les filles et c'est bien normal. C'est la perte d'un enfant qui plus est d'un bébé qui n'est pas dans "l'ordre des choses" ( qui défini l'ordre d'ailleurs).
Le silence (lors du monitoring, à l'accouchement et lors du retour sans vie à la maison).
De la culpabilité, beaucoup de colère et un sentiment d'injustice. Je ne verrai jamais ses yeux et ne la verrai pas grandir.
Le retour à la maison sans bébé, un siège auto vide, un ventre vide, un post-partum avec un corps qui ne comprend pas et traumatisé, devoir gérer son aîné de deux ans sans le pouvoir, être là sans être là, la sidération post agression, les douleurs physiques, entre idées suicidaires et appels encore plus intenses de la vie, être emprisonnée dans un corps qui nous rappel sans cesse l'absence de cet enfant. Les angoisses de perdre les autres membres de sa famille, une aigreur contre la vie, un sentiment que tous le monde continue à s'agiter autour de nous mais que nous sommes restés sur le bas côté. Le temps s'est arrêté pour nous. Une partie de moi est partie avec Madeleine. Je ne la sens plus dans mon ventre mais elle est montée plus haut, dans mon cœur. Le médaillon que je porte au poignet avec les prénoms de mes deux filles, un petit apaisement. Un carnet rose donnée par la maternité, une boîte à souvenirs (grossesse et rencontre trop courte certes, photos de notre ange qui dormira à jamais et empreinte de ses pieds que j'aime toucher).

L'espoir.

Je pense très fort à ton ange et à ta famille. Je suis là si tu as envie d'échanger, de pleurer, d'être en colère, de partager. Il y a tellement à dire et à intérioriser.

Emilie, maman de Elisabeth, née le 27 novembre 2021 et de Madeleine née sans vie le 11 septembre 2023.

[Axel&baby4]

Bonjour Emilie,

Désolée de t’accueillir sur ce forum. Juste un petit mot pour te dire que je pense bien à ta petite Madeleine. C’est injuste, c’est sûr.
Le tsunami t’a arraché à la tranquillité de la vie. Les vagues vont et viennent. Je te souhaite d’être entourée par des gens bienveillants. Ce ne sont pas forcément les personnes que tu aimes le plus qui t’aideront le plus et ça peut être dur. Ce sont celles qui comprennent, qui n’essaient pas de te faire avancer mais qui sont là, au cas où tu aies envie de faire un pas en avant.
Elisabeth est grande sœur. Tu as deux enfants.

Prends soin de toi.

Marie

[Madeleine, mon ange]

Merci Marie pour tes mots

[MafilleMavie]

Bonjour MaFilleMaVie,

Ton témoignage me touche beaucoup car en lisant tes mots je me sens moins seule face à cette terrible épreuve qui touche également ma famille, mon couple, mon enfant. C'est très difficile de verbaliser quand les mots ne suffisent pas à décrire ce traumatisme, cette violence inouïe et les émotions qui en découlent. C'est la première fois que je me retrouve moi aussi à écrire sur un forum mais j'en ressens le besoin et j'ai envie de te dire que tu n'es pas seule à traverser cela même si je sais que rien ne peut soulager cette peine, ce vide, ce manque. Alors je me lance.
J'ai accouché le 11 septembre 2023 (date marquante...)de ma petite Madeleine née sans vie à 38 sa +1 jour. Un magnifique bébé de 3,450 kilos que nous attendions dans l'amour et dans l'excitation. Alors que tout allait bien, le 09 septembre, tout comme toi, je ne la sentait plus bouger la nuit et le couperet est tombé lors de cette journée qui restera à jamais graver dans ma mémoire, où tout à basculer si violemment. Son cœur ne battait plus. L'impensable, l'indicible, le cauchemar. Nous voilà alors plongés avec mon conjoint dans le monde des morts avec un vocabulaire au antipode de la vie que nous attendions (arrêt du coeur, mort in utero, MFIU, déclenchement, souffrance, silence, pompes funèbres, funérailles, crémation, deuil...). Nous avons traversés toutes les étapes médicales jusqu'au rite funéraire en essayant de faire étapes par étapes, au jour le jour avec son lot de souffrance horrible. Puis, vint le vertige de l'après, une fois que toutes ces étapes imposées sont franchies et nous tiennent finalement. Nous avions choisi d'avoir cet enfant et nous avons au moins pu choisir de comment elle doit reposer. Perte de maîtrise totale sur tous le reste.
Un flux de questionnements sans réponse. Pourquoi? Pourquoi nous? Pourquoi les moments qui devaient être si heureux se transforment en moments de souffrance extrême? Pourquoi ma Madeleine alors que tout allait bien ? Comment reprendre une vie "normale" après ça? Quel est le sens de tout ça s'il y en a un ?
La vie ne sera jamais plus comme avant, je ne serai jamais plus la même maman, la même femme, je n'ai pas envie d'être forte ni d'être là sans elle. Je ne supporte pas de voir les femmes enceintes et même ma propre sœur jumelle enceinte d'une fille et les larmes montent à la vue d'un autre bébé. Quelle insouciance les filles et c'est bien normal. C'est la perte d'un enfant qui plus est d'un bébé qui n'est pas dans "l'ordre des choses" ( qui défini l'ordre d'ailleurs).
Le silence (lors du monitoring, à l'accouchement et lors du retour sans vie à la maison).
De la culpabilité, beaucoup de colère et un sentiment d'injustice. Je ne verrai jamais ses yeux et ne la verrai pas grandir.
Le retour à la maison sans bébé, un siège auto vide, un ventre vide, un post-partum avec un corps qui ne comprend pas et traumatisé, devoir gérer son aîné de deux ans sans le pouvoir, être là sans être là, la sidération post agression, les douleurs physiques, entre idées suicidaires et appels encore plus intenses de la vie, être emprisonnée dans un corps qui nous rappel sans cesse l'absence de cet enfant. Les angoisses de perdre les autres membres de sa famille, une aigreur contre la vie, un sentiment que tous le monde continue à s'agiter autour de nous mais que nous sommes restés sur le bas côté. Le temps s'est arrêté pour nous. Une partie de moi est partie avec Madeleine. Je ne la sens plus dans mon ventre mais elle est montée plus haut, dans mon cœur. Le médaillon que je porte au poignet avec les prénoms de mes deux filles, un petit apaisement. Un carnet rose donnée par la maternité, une boîte à souvenirs (grossesse et rencontre trop courte certes, photos de notre ange qui dormira à jamais et empreinte de ses pieds que j'aime toucher).

L'espoir.

Je pense très fort à ton ange et à ta famille. Je suis là si tu as envie d'échanger, de pleurer, d'être en colère, de partager. Il y a tellement à dire et à intérioriser.

Emilie, maman de Elisabeth, née le 27 novembre 2021 et de Madeleine née sans vie le 11 septembre 2023.

Bonjour Émilie,

Je suis triste pour toi de lire ses mots là, triste de t'accueillir dans cette triste réalité qui est la nôtre.
A travers tes mots je retrouve en effet tout ce dont j'ai pu ressentir lors de la perte de notre fille.
Si tu as besoin tu peux m'écrire.
Si je peux t'apporter un peu d'espoir, aujourd'hui ça fait presque 8 mois que j'ai donné "la mort" a ma fille. C'est une expression qui est dur mais qui m'aide beaucoup a avancer et réaliser les choses même si c'est en aucun cas de ma faute.
Aujourd'hui notre petite princesse étoilée nous a envoyé un petit frère que nous attendons bien patiemment. Et j'aurais jamais pensé être a ce stade là aujourd'hui après ce dont on avait vécu. Et si je pouvais dire à mon Moi d'il y a 8 mois, c'est qu'après les ténèbres vient la lumière. On ne trouve pas de bonnes ou mauvaises raisons de ce qu'il s'est passé, on se dit uniquement que si c'est arrivé c'est que ça devait être ainsi. Je regarde le positif de ce que sa perte nous a apporté. Et j'insiste sur le fait de la perte physique. De son corps, parce que sa présence est là tous les jours auprès de nous. Notre fille nous a apporté énormément de choses en étant plus là, et je préfère relativiser comme ça. Ça ne veut pas dire que j'aurais souhaité savoir mort ou qu'elle ne me manque pas chaque jour qui passe. Mais j'ai réussi à trouver de la force, pour elle, pour nous, pour l'asticot qui grandit en moi. Et il ne l'a remplacera jamais. Et il ne serait jamais là sans elle.

Aujourd'hui il m'est toujours compliqué de voir les femmes enceintes, pourtant mon reflet ne me gène pas du tout mais ce que je vois chez les autres femmes me renvoie a ce que je n'ai pas avec ma fille et non pas ce que j'ai avec mon fils. Le chemin est long. Nous on a réussi à aller plus ou moins vite dans notre deuil parce qu'on a été bien entouré que ce soit personnellement ou professionnellement. Et on l'est toujours. Mais le deuil n'a pas de durée de temps, et je ne suis pas sûre que ça se terminera un jour. Ce sont nos enfants...

Je pourrais étayer encore des heures et des heures. J'espère qu'en lisant ces mots, ça t'apaisera ou en tout cas t'aidera a y voir plus loin.
Les étapes sont longues, soit patiente, vie tes émotions et surtout ne les refoulent pas. Tu n'es pas seule et tu le seras jamais sache le.

Si tu as besoin n'hésite pas.
Gros bisous a ta petite Madeleine ainsi que toute ta petite famille