img a 23S - 7 semaines apres
Posté : 12 août 2016, 15:11
Bonjour,
Je suis nouvelle sur ce site. J ai voulu plusieurs fois ecrire ce que je ressens mais je n avais pas encore reussi a sauter le pas.
J ai lu beaucoup de vos temoignages et j ai beaucoup pleure. ils mettent des mots sur des sentiments que je ressents et que j ai moi meme du mal a comprendre.
Chacun d entre eux est un coup de pioche qui ouvre une lourde caisse logee dans ma poitrine.
Nous avons arrete le coeur de notre fils le 20 juin dernier, a 23SA... presque 24. il avait une grave malformation cerebrale. J ai reussi a accoucher le 22 au soir.
Nous l avons accueilli, berce, caline, embrasse. Nous lui avons demande pardon et l avons laisse partir.
Le sosie de son papa. J etais etonnee de voir a quel point il etait beau, parfait. Les traits deja si fins, le visage apaise... comme s il dormait. Un vrai petit ange.
J ai voulu etre forte et avancer. Arreter cette souffrance que je vivais depuis deja tant de semaines. Ma psy m a dit que je faisais un deni et que je devais absolument faire mon deuil.
Moi je pensais a nos meres, grand meres, qui a l epoque, n avaient pas ce luxe de faire leur deuil. 'C est pas grave madame, au suivant!'
Et elle passait au suivant. C est ce que notamment me rapporte ma belle mere, qui a perdu son bebe a 6mois de grossesse.
'Allez, ca va passer. moi je suis retombee enceinte 2 mois apres'
3 semaines apres l accouchement,Une fatigue me clouait toujours au lit ou sur mon canape. je pensais que c etait un manque de fer mais mon medecin m a explique que ma prise de sang etait revenue normale et que je faisais une depression post trauma. Ce que bien sur je n ai pas accepte. "Je suis forte et je vais avancer".
J ai alors commence a consulter ce forum. Et mes larmes ont coule a flots. Des plaintes de douleur et de tristesse sont sorties de ma poitrine, de ces caisses lourdes qui me pesent tant. J avais l i;pression d entendre un animal blesse. Je n avais jamais entendu de tels sons sortir de mon corps.
Avec mon mari, nous sommes partis 2 semaines au Japon pour nous changer les idees. Ca a bien marche !... Jusqu au retour a la realite.
je peux tout de meme sortir de mon canape. J ai meme repris le travail lundi, et avec le sourire en prime.
Et la... rebelotte. Je craque. J ai mal... Mon fils me manque. Ces petits coups de pieds me manquent. Mon ventre arrondi que je caressais pour le caliner me manque. Il ne me reste aujourd hui qu un ballon de baudruche tout mou que je deteste et des grosses fesses...
7 semaines apres, mon fils me manque toujours autant. On me dit que c est mieux que ce soit arrriver avant sa naissance, que je ne l avais pas encore connu donc plus facile...
Pourtant j ai toujours mal. De nombreux amis ont justement accueilli leur bebe en juillet dernier. D autres amies sont enceintes et leur bidon commence a bien s arrondir. Je suis contente pour eux. Mais je ne peux m empecher de les envier. C est pas tellement de l envie d ailleurs... c est de la nostalgie je crois.
Je vois des femmes enceintes partout. Des poussettes. Des bebes. Et les nourissons de mes copines que je prends dans mes bras, comme une addiction. comme si je cherchais mon fils a travers eux.
J ai l impression de deambuler, froide, dans une vie qui n est pas la mienne. Je vois se derouler le film devant mes yeux. Mon corps joue son role de femme, amie, collegue, fille, soeur... forte et souriante. Mais a l interieur, j ai une colere qui bouillonne et cette doulelur, ce poids.
Hier, mon mari m a fait remarquer que je m enervais contre tout et tous, sans raison. et il est vrai, en particulier contre lui, qui pourtant a ete et est toujours la a mes cotes, a chaque instant.
Alors je suis retournee sur ce site, et j ai lu vos temoignages. Les coups de piochent ont de nouveau casser mes lourdes caisses et j ai pu de nouveau pleurer. La colere se calme alors.
malgre un entourage tres present, je me sents seule dans cette douleur. Mes proches, pour m aider, essaient d amoindrir l evenement, de voir le verre a moitie plein 'c est mieux comme ca', 'tu seras de nouveau enceinte' etc...
on dit que face a la douleur, on est souvent demuni. c est vrai, ils le sont. Je ne leurs en veux pas. Je me rends compte que je fais pareil. On pense qu en essayant d amoindrir l objet de la douleur, la peine n en sera que plus legere. Faux !
Ca ne fait que renforcer ma colere. Mais je ne peux en vouloir a personne. On ne peut comprendre que si on l a vecu. Et meme ainsi, il n y a pas de mots pour appaiser cette douleur.
//
Normalement, nous repronons les essais de bebe le mois prochain. J ai 34 ans mon ange est mon premier enfant. je suis partagee entre l envie d etre mere au plus vite et mon fils qui me manque et que je n ai pas envie de remplacer.
Meme si je suis consciente qu il ne s agisse pas d un remplacement mais bien d un nouveau bebe. Mon mari est meme plus presse que moi...
Je ne sais pas si quelqu un aura eu le courage de lire mes lignes jusqu au bout. Mais mes larmes se sont arretees de et mon coeur toujours lourd, est plus facile a porter.
Je suis nouvelle sur ce site. J ai voulu plusieurs fois ecrire ce que je ressens mais je n avais pas encore reussi a sauter le pas.
J ai lu beaucoup de vos temoignages et j ai beaucoup pleure. ils mettent des mots sur des sentiments que je ressents et que j ai moi meme du mal a comprendre.
Chacun d entre eux est un coup de pioche qui ouvre une lourde caisse logee dans ma poitrine.
Nous avons arrete le coeur de notre fils le 20 juin dernier, a 23SA... presque 24. il avait une grave malformation cerebrale. J ai reussi a accoucher le 22 au soir.
Nous l avons accueilli, berce, caline, embrasse. Nous lui avons demande pardon et l avons laisse partir.
Le sosie de son papa. J etais etonnee de voir a quel point il etait beau, parfait. Les traits deja si fins, le visage apaise... comme s il dormait. Un vrai petit ange.
J ai voulu etre forte et avancer. Arreter cette souffrance que je vivais depuis deja tant de semaines. Ma psy m a dit que je faisais un deni et que je devais absolument faire mon deuil.
Moi je pensais a nos meres, grand meres, qui a l epoque, n avaient pas ce luxe de faire leur deuil. 'C est pas grave madame, au suivant!'
Et elle passait au suivant. C est ce que notamment me rapporte ma belle mere, qui a perdu son bebe a 6mois de grossesse.
'Allez, ca va passer. moi je suis retombee enceinte 2 mois apres'
3 semaines apres l accouchement,Une fatigue me clouait toujours au lit ou sur mon canape. je pensais que c etait un manque de fer mais mon medecin m a explique que ma prise de sang etait revenue normale et que je faisais une depression post trauma. Ce que bien sur je n ai pas accepte. "Je suis forte et je vais avancer".
J ai alors commence a consulter ce forum. Et mes larmes ont coule a flots. Des plaintes de douleur et de tristesse sont sorties de ma poitrine, de ces caisses lourdes qui me pesent tant. J avais l i;pression d entendre un animal blesse. Je n avais jamais entendu de tels sons sortir de mon corps.
Avec mon mari, nous sommes partis 2 semaines au Japon pour nous changer les idees. Ca a bien marche !... Jusqu au retour a la realite.
je peux tout de meme sortir de mon canape. J ai meme repris le travail lundi, et avec le sourire en prime.
Et la... rebelotte. Je craque. J ai mal... Mon fils me manque. Ces petits coups de pieds me manquent. Mon ventre arrondi que je caressais pour le caliner me manque. Il ne me reste aujourd hui qu un ballon de baudruche tout mou que je deteste et des grosses fesses...
7 semaines apres, mon fils me manque toujours autant. On me dit que c est mieux que ce soit arrriver avant sa naissance, que je ne l avais pas encore connu donc plus facile...
Pourtant j ai toujours mal. De nombreux amis ont justement accueilli leur bebe en juillet dernier. D autres amies sont enceintes et leur bidon commence a bien s arrondir. Je suis contente pour eux. Mais je ne peux m empecher de les envier. C est pas tellement de l envie d ailleurs... c est de la nostalgie je crois.
Je vois des femmes enceintes partout. Des poussettes. Des bebes. Et les nourissons de mes copines que je prends dans mes bras, comme une addiction. comme si je cherchais mon fils a travers eux.
J ai l impression de deambuler, froide, dans une vie qui n est pas la mienne. Je vois se derouler le film devant mes yeux. Mon corps joue son role de femme, amie, collegue, fille, soeur... forte et souriante. Mais a l interieur, j ai une colere qui bouillonne et cette doulelur, ce poids.
Hier, mon mari m a fait remarquer que je m enervais contre tout et tous, sans raison. et il est vrai, en particulier contre lui, qui pourtant a ete et est toujours la a mes cotes, a chaque instant.
Alors je suis retournee sur ce site, et j ai lu vos temoignages. Les coups de piochent ont de nouveau casser mes lourdes caisses et j ai pu de nouveau pleurer. La colere se calme alors.
malgre un entourage tres present, je me sents seule dans cette douleur. Mes proches, pour m aider, essaient d amoindrir l evenement, de voir le verre a moitie plein 'c est mieux comme ca', 'tu seras de nouveau enceinte' etc...
on dit que face a la douleur, on est souvent demuni. c est vrai, ils le sont. Je ne leurs en veux pas. Je me rends compte que je fais pareil. On pense qu en essayant d amoindrir l objet de la douleur, la peine n en sera que plus legere. Faux !
Ca ne fait que renforcer ma colere. Mais je ne peux en vouloir a personne. On ne peut comprendre que si on l a vecu. Et meme ainsi, il n y a pas de mots pour appaiser cette douleur.
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Normalement, nous repronons les essais de bebe le mois prochain. J ai 34 ans mon ange est mon premier enfant. je suis partagee entre l envie d etre mere au plus vite et mon fils qui me manque et que je n ai pas envie de remplacer.
Meme si je suis consciente qu il ne s agisse pas d un remplacement mais bien d un nouveau bebe. Mon mari est meme plus presse que moi...
Je ne sais pas si quelqu un aura eu le courage de lire mes lignes jusqu au bout. Mais mes larmes se sont arretees de et mon coeur toujours lourd, est plus facile a porter.