Bonjour à toutes,
Je vous lis assidûment en sous-marin depuis des mois, et je voulais juste passer une tête pour dire que je fais aussi partie du paquet "Du-positif-en-2023-bordel-de-nom-de-bordel"
Je me sens très concernée par toutes les émotions que vous vivez, quelque soit le stade du projet "arc-en-ciel". Pour décrire très brièvement mon parcours (j'ai déjà fait un post détaillé dans cette même section) : ma première grossesse s'est soldée à 8 mois par le décès de ma fille qui avait de multiples malformations cérébrales, découvertes à l'écho du troisième trimestre. C'était en Mars dernier. On a appris plus tard qu'elle était porteuse d'une mutation génétique transmise par son papa, porteur sain, et que le risque de récidive se situait entre 1 et 50% (oui oui... pour la précision on repassera, et je ne dis pas ça contre notre généticienne qui a été un trésor de compétence et d'humanité dans cette histoire).
Comme vous toutes, nous avions le cœur brisé en mille morceaux et je sais qu'il ne sera jamais vraiment possible pour moi de recoller ces morceaux. Mais nous avons aussi rapidement songé à une nouvelle grossesse. Nous avions une certaine pression temporelle, en plus d'une profonde envie, car j'ai une endométriose et cela fait un moment que la spécialiste qui me suit m'incite à ne pas trop traîner. Avant de tomber enceinte de ma fille, j'en étais même presque convaincue d'être infertile et cela m'avait causé quelques nuits blanches... D'où le fait que certaines de vos expériences résonnent particulièrement.
Bref DPI ou DPN ? On décide de lancer la procédure DPI, conscient du temps d'attente (2 à 4 ans, par chez nous), en nous disant que d'ici à ce qu'on soit en haut de la pile on aura eu le temps de pleinement mûrir notre souhait de retenter une grossesse. On fait donc tous les tests, coucou à l'affreuse gynéco qui a compté mes follicules dans la salle même où j'avais appris les malformations de ma fille, sans un regard pour moi qui ne cessait de pleurer. Bref. Au fond, on sent qu'on a plus envie de tenter une grossesse naturelle et de risquer une autre IMG que de faire une FIV DPI. Que tout ça c'est plus pour assurer nos arrière en cas d'échec d'une nouvelle grossesse spontanée. On en est là dans les réflexions. On sait qu'on va tenter notre chance, mais pas encore quand. La réponse vient d'elle même puisque je suis tombée enceinte le cycle où nous avons fait tous les examens pour la DPI et envoyé notre dossier. C'était fin Octobre.
Avance rapide : nausées, angoisses, vomi, angoisses, nausées. Voilà qui résume ce premier trimestre, qui se termine par une biopsie du trophoblaste, laquelle révèle que le bébé n'est pas porteur de la mutation de notre fille. Je suis maintenant à 20 SA, l'accouchement étant prévu fin Juillet. Je mets en place environ toutes les stratégies classiques des femmes passées par là avant moi : essayer de ne pas trop me projeter, procrastiner à fond sur l'annonce de la grossesse, manger du sucre ou tripatouiller mon ventre pour être sûre sûre sûre ça bouge bien là dedans, éviter les copines ayant des bébés, me culpabiliser de ne pas "en profiter assez"... Mais aussi : me laisser attendrir par les mouvements, et me prendre à rêver que cette fois-ci il y a un bébé vivant et en bonne santé au bout du chemin.
Voilà pour moi. Je suis la pire niveau concision, pardon. Je voulais juste me manifester, partager mon histoire, dire que je suis le même itinéraire que vous et vous envoyer beaucoup beaucoup de soutien et de tendres pensées pour tous ces moments traversés dans l'appréhension, la colère, la tristesse ou la frustration, quelle que soit l'étape à laquelle vous vous trouvez.