Perdue...
Posté : 16 mai 2022, 05:54
Bonjour a toutes et à tous
Trouver ce forum et lire les témoignages me rassurent sur mon état d esprit. Je ne me reconnais plus et je n'arrive même pas à mettre des mots sur mon état, mais de lire toutes ces lignes écrites avec amour malgré la tristesse (l'amour de vos anges respirent malgré tout, malgré la tristesse qui vous ronge) m apaise un peu...
Le 20/03 a 1h23 j'ai accouché de mon 3eme enfant a 31ans, Isaac né à 20SA suite à une rupture de la poche des eaux.
J'ai eu deux premières grossesses plutôt facile, que j'ai adoré vivre a 24 ans, un garçon et a 28ans une petite fille.
J'ai un utérus contractile. Pour mon premier, j'ai été arrêtée à 5 mois de grossesse car cela jouait sur mon col et j'étais anemiée, sans être alitée ou autre. Accouché a 37Sa, bel accouchement rien a dire. Pour ma fille, pareil, contractions vers 4 mois de grossesse, arrêtée a 5 mois, je me suis plus reposée que pour le 1er, accouchée a 39Sa.
Pour le troisième, déjà nous attrapons tous le covid, je suis à un mois et demi de grossesse. Bizarrement déjà là j'ai peur pour lui, mon gynéco me rassure, ça va aller. Sortie du covid, grosse fatigue, a 2 mois et demi déjà trop anémiee, le gynéco n'aime pas ça. Première écho peu avant les 3 mois, petit garçon, tout va bien, j'annonce que j'ai déjà des contractions, le gynéco me dit que j'allais surement être arrêtée plus tôt que pour les deux premiers car contractions trop tôt et anemiée trop tôt. Mais pas inquiet, le petit va très bien aux échos et bouge trop bien même....
Le lendemain de la première écho, le soufflet retombe, je perds du sang au travail. Jamais cela ne m'étais arrivée... Je panique ... Je vous passe les détails des prises en charge affreuses de l'hôpital (les mots et situations résonnent toujours dans ma tête), je fini hospi 8jours une première fois suite à une lettre de mon gynéco. Verdict. Infection (jamais su ce que c'était) et hématome. Arrêtée un mois au repos à la maison et ça devrait aller. Au bout d un mois, plus d hématome mais encore beaucoup de saignements, placenta bas inséré qui ne recouvre pas le col, je saigne encore a cause des contractions et du placenta bas. Encore une fois pas d'inquiétudes, le placenta finira par remonter et tout reviendra dans l'ordre ....
Je passe encore pas mal de détails avec quelques passages aux urgences entre temps car troooooop de saignements, trop de caillots, trop anemiée. Beaucoup d inquiétude et rien a faire malheureusement a part se reposer et *****.
Un soir, ça va pas je le sens, je contracte trop. Je garde ça pour moi. En passant une soirée avec les enfants et mon mari. Je dors mal, je saigne trop. Je décide de partir à l'hôpital, verdict, fissure de la poche des eaux... Mon monde s'écroule. Ayant eu deux enfants dont mon premier avec les eaux perdues, pour moi cest la fin.
Deuxième hospi où on m'explique que le petit a beaucoup de liquide, qu'il va très bien, que ça sera au jour le jour. Que parfois certaines femmes fissures, mais cela se recolmate et la grossesse arrive à se finir correctement... Malheureusement je perds toujours beaucoup trop de sang, et 5 jours plus tard le verdict tombe, j'ai perdu trop de liquide d'un coup, le travail va surement se mettre en route. Cette dernière hospi et cette journée repassent sans cesse en boucle dans ma tête. Je reste comme bloquée ce jour là ...
J'accouche avec péridurale de mon beau garçon dans la nuit avec mon mari, avec seulement mes pleurs qui retentissent, et non les siens... Jusqu'à la fin son coeur bat et je le sens bouger, mais le corps est plus fort que moi, je n'arrive pas à le retenir ...
Nous avons pu le voir, il était tellement beau. Il ressemble beaucoup à son père. Je ne savais pas qu'à ce stade les enfants étaient déjà aussi bien formés... Sourcils, oreilles bouche doigts, et déjà des traits physiques caractéristiques. Un vrai petit bébé, c'est fou. J'étais émerveillée. Nous étions bien avec lui, nous avons beaucoup prié....
Comme toutes et tous, la réalité nous rattrape, il faut choisir ce qu'on doit faire. Étant croyants, et parce que cela est venu comme une évidence, nous avons pris en charge notre fils. Nous l'avons fait bénir et enterré seuls. Et nous avons fini par faire une cérémonie 1mois et demi plus tard avec nos proches.
Aujourd'hui, je n'ai toujours pas eu le retour du prélèvement de placenta et fait sur le petit... J'ai réussi à obtenir un rdv le 14juin après avoir insisté... Je ne comprends pas comment on peut laisser les femmes comme ça . Même si je sais qu'on aura peut être pas de réponse, que mon utérus contractile a été plus fort que moi... Je veux comprendre cet enchaînement, pourquoi nous? Pourquoi lui? Pourquoi es qu'il a subit tout ça alors qu'il n'avait aucuns problèmes? Es que j'aurai désormais autant de problèmes si nous souhaitons recommencer? Qu'es que je peux faire pour mon utérus contractile ?
Bref vous vous en doutez bien, trop de questions. Le pire, c'est mon état, je suis en mode robot. Je vis parce que j'ai des enfants, un mari, un travail, une maison. Je vois le temps passer, mais je suis comme bloquée, je ressasse beaucoup (dans ma tête, je n'en parle pas réellement), je relis les conversations messages avec mon mari, ma famille mes amis. Tous les jours je vais sur sa tombe, je lis des articles sur les femmes ayant eu les mêmes problèmes que moi .. j'ai l'impression d'être dans un déni aussi. Comme si ça n'était pas arrivé, alors que je ressasse sans cesse. Tellement étrange tout ce mélange de sentiments.
Je ne veux plus sortir. A part boulot, enfants et aller voir ma famille proche, je ne veux plus voir mes amis (sauf une très proche, marraine de mon premier garçon). Je n'y arrive pas et je ne sais même pas pourquoi, pourtant nous étions des sirops de la rue avec mon mari et les enfnats, et notre maison était ouverte à tous, nos proches pouvaient venir quand ils le souhaitaient. Aujourd'hui je n y arrive plus, ça m'angoisse...
Je ne sais pas comment sera l'avenir, j'ai peur de rester dans cette bulle. J'ai peur de moi même et mon insociabilité naissante suite à ce drame. Je n'ai pas envie non plus de voir un psy. J'écris sur un cahier. Jespere réussir à trouver de la force dans vos témoignages.
Je remercie les créateurs de ce forum pour nous laisser discuter, échanger. Et remercie toutes ces femmes et hommes de prendre le temps d'ouvrir leur cœur pour expliquer leur parcours, je pense que cela en aidera beaucoup...
Trouver ce forum et lire les témoignages me rassurent sur mon état d esprit. Je ne me reconnais plus et je n'arrive même pas à mettre des mots sur mon état, mais de lire toutes ces lignes écrites avec amour malgré la tristesse (l'amour de vos anges respirent malgré tout, malgré la tristesse qui vous ronge) m apaise un peu...
Le 20/03 a 1h23 j'ai accouché de mon 3eme enfant a 31ans, Isaac né à 20SA suite à une rupture de la poche des eaux.
J'ai eu deux premières grossesses plutôt facile, que j'ai adoré vivre a 24 ans, un garçon et a 28ans une petite fille.
J'ai un utérus contractile. Pour mon premier, j'ai été arrêtée à 5 mois de grossesse car cela jouait sur mon col et j'étais anemiée, sans être alitée ou autre. Accouché a 37Sa, bel accouchement rien a dire. Pour ma fille, pareil, contractions vers 4 mois de grossesse, arrêtée a 5 mois, je me suis plus reposée que pour le 1er, accouchée a 39Sa.
Pour le troisième, déjà nous attrapons tous le covid, je suis à un mois et demi de grossesse. Bizarrement déjà là j'ai peur pour lui, mon gynéco me rassure, ça va aller. Sortie du covid, grosse fatigue, a 2 mois et demi déjà trop anémiee, le gynéco n'aime pas ça. Première écho peu avant les 3 mois, petit garçon, tout va bien, j'annonce que j'ai déjà des contractions, le gynéco me dit que j'allais surement être arrêtée plus tôt que pour les deux premiers car contractions trop tôt et anemiée trop tôt. Mais pas inquiet, le petit va très bien aux échos et bouge trop bien même....
Le lendemain de la première écho, le soufflet retombe, je perds du sang au travail. Jamais cela ne m'étais arrivée... Je panique ... Je vous passe les détails des prises en charge affreuses de l'hôpital (les mots et situations résonnent toujours dans ma tête), je fini hospi 8jours une première fois suite à une lettre de mon gynéco. Verdict. Infection (jamais su ce que c'était) et hématome. Arrêtée un mois au repos à la maison et ça devrait aller. Au bout d un mois, plus d hématome mais encore beaucoup de saignements, placenta bas inséré qui ne recouvre pas le col, je saigne encore a cause des contractions et du placenta bas. Encore une fois pas d'inquiétudes, le placenta finira par remonter et tout reviendra dans l'ordre ....
Je passe encore pas mal de détails avec quelques passages aux urgences entre temps car troooooop de saignements, trop de caillots, trop anemiée. Beaucoup d inquiétude et rien a faire malheureusement a part se reposer et *****.
Un soir, ça va pas je le sens, je contracte trop. Je garde ça pour moi. En passant une soirée avec les enfants et mon mari. Je dors mal, je saigne trop. Je décide de partir à l'hôpital, verdict, fissure de la poche des eaux... Mon monde s'écroule. Ayant eu deux enfants dont mon premier avec les eaux perdues, pour moi cest la fin.
Deuxième hospi où on m'explique que le petit a beaucoup de liquide, qu'il va très bien, que ça sera au jour le jour. Que parfois certaines femmes fissures, mais cela se recolmate et la grossesse arrive à se finir correctement... Malheureusement je perds toujours beaucoup trop de sang, et 5 jours plus tard le verdict tombe, j'ai perdu trop de liquide d'un coup, le travail va surement se mettre en route. Cette dernière hospi et cette journée repassent sans cesse en boucle dans ma tête. Je reste comme bloquée ce jour là ...
J'accouche avec péridurale de mon beau garçon dans la nuit avec mon mari, avec seulement mes pleurs qui retentissent, et non les siens... Jusqu'à la fin son coeur bat et je le sens bouger, mais le corps est plus fort que moi, je n'arrive pas à le retenir ...
Nous avons pu le voir, il était tellement beau. Il ressemble beaucoup à son père. Je ne savais pas qu'à ce stade les enfants étaient déjà aussi bien formés... Sourcils, oreilles bouche doigts, et déjà des traits physiques caractéristiques. Un vrai petit bébé, c'est fou. J'étais émerveillée. Nous étions bien avec lui, nous avons beaucoup prié....
Comme toutes et tous, la réalité nous rattrape, il faut choisir ce qu'on doit faire. Étant croyants, et parce que cela est venu comme une évidence, nous avons pris en charge notre fils. Nous l'avons fait bénir et enterré seuls. Et nous avons fini par faire une cérémonie 1mois et demi plus tard avec nos proches.
Aujourd'hui, je n'ai toujours pas eu le retour du prélèvement de placenta et fait sur le petit... J'ai réussi à obtenir un rdv le 14juin après avoir insisté... Je ne comprends pas comment on peut laisser les femmes comme ça . Même si je sais qu'on aura peut être pas de réponse, que mon utérus contractile a été plus fort que moi... Je veux comprendre cet enchaînement, pourquoi nous? Pourquoi lui? Pourquoi es qu'il a subit tout ça alors qu'il n'avait aucuns problèmes? Es que j'aurai désormais autant de problèmes si nous souhaitons recommencer? Qu'es que je peux faire pour mon utérus contractile ?
Bref vous vous en doutez bien, trop de questions. Le pire, c'est mon état, je suis en mode robot. Je vis parce que j'ai des enfants, un mari, un travail, une maison. Je vois le temps passer, mais je suis comme bloquée, je ressasse beaucoup (dans ma tête, je n'en parle pas réellement), je relis les conversations messages avec mon mari, ma famille mes amis. Tous les jours je vais sur sa tombe, je lis des articles sur les femmes ayant eu les mêmes problèmes que moi .. j'ai l'impression d'être dans un déni aussi. Comme si ça n'était pas arrivé, alors que je ressasse sans cesse. Tellement étrange tout ce mélange de sentiments.
Je ne veux plus sortir. A part boulot, enfants et aller voir ma famille proche, je ne veux plus voir mes amis (sauf une très proche, marraine de mon premier garçon). Je n'y arrive pas et je ne sais même pas pourquoi, pourtant nous étions des sirops de la rue avec mon mari et les enfnats, et notre maison était ouverte à tous, nos proches pouvaient venir quand ils le souhaitaient. Aujourd'hui je n y arrive plus, ça m'angoisse...
Je ne sais pas comment sera l'avenir, j'ai peur de rester dans cette bulle. J'ai peur de moi même et mon insociabilité naissante suite à ce drame. Je n'ai pas envie non plus de voir un psy. J'écris sur un cahier. Jespere réussir à trouver de la force dans vos témoignages.
Je remercie les créateurs de ce forum pour nous laisser discuter, échanger. Et remercie toutes ces femmes et hommes de prendre le temps d'ouvrir leur cœur pour expliquer leur parcours, je pense que cela en aidera beaucoup...