Un besoin d’écrire ce soir…

[Lyanis]

Je fais partie de…

Je fais partie de celles qui ont portée la vie et qui ont porté la mort.
Heureusement pour moi ce fut dans ce sens là…
J’ai porté la vie, eu la chance d’avoir un petit garçon en pleine santé… et puis j’ai porté la mort… un petit être que je n’ai pas réussi à construire en entier…
Quel sentiment horrible que se sentir responsable d’un échec aussi grand et aussi irréversible que celui de n’avoir pas réussit à créer en entier un petit corps fonctionnel… prêt à vivre à 100%.
Quel culpabilité immense que de devoir choisir la suite, la fin…
Quel déchirement que de savoir que l’on sent en soi les derniers mouvements, les derniers battements de cœur d’un enfant qui ne vera jamais le jour qu’à travers la paroi de mon ventre.

C’était il y’a 5 ans bientot et j’ai l’impression que c’est aujourd’hui.

Les odeurs, les bruits, les mots du personnels… et ces courses pour sauver des vies alors que moi je vais donner la mort.
Un enfant ne sans vie, qui y a t il se plus horrible comme expression? Être né sans être en vie. Comment cela est même envisageable? À quel point le paradoxe est à son paroxysme. Les deux extrêmes d’une existence qui se relient en un seul et même moment. Un passage éclair sur terre… une étoile filante dans on ne distingue que la traîne de peine qu’elle laisse derrière.

Perdre un enfant, programmer sa mort-vie… c’est parfois si évident pour la raison mais improbable pour le cœur des parents. Et encore, j’avais cette chance d’être déjà maman, d’être reconnue comme telle… je sais la souffrance de celles qui n’ont pas cela… et qui reviennent, au sein du foyer , sans autre statut que celui de parents avortées. Car on avorte les enfants mais on avorte aussi le statut de parent.

La violence des mots, des situations, des quiproquos. Les gens autour qui parfois ne réalise pas l’ampleur des conséquences… lors qu’on accouche d’un enfant mort ne, on accouche malgré tout. On souffre, on pousse, on expulse ce petit corps… et notre corps a nous a subit toutes les conséquences et de la grossesse au Tete où elle était et de l’accouchement et de ses possibles complications.
Ne pas nier, ne pas oublier son corps, ne pas chercher à tout masquer, tout déplacer, tout effacer… il faut laisser le temps, mais ce temps est si dur, si implacable.
La vie avance et il ne faut pas sauter du train trop longtemps au risque de rester à jamais sur le quai des endeuillés, des trop tristes, des dépressifs, des zombies… de ceux qui ne se relèvent pas, qui n’arrivent pas à passer outre, à transformer cet atroce épisode en force tornadienne.
Se relever, se réinventer et surtout rester moteur de croissance et d’amour pour le premier qui finalement sera l’unique.

Aujourd’hui j’avais envie de vous parler de lui, de vous parlé et de ça, de vous parler de moi.
A mon ange aux ailes si rapide qu’il n’a même pas prit le temps de se poser sur terre…
A mon Nino sans qui aujourd’hui je ne vous parlerez pas.
A tous les anges et les paranges.
A tous les grands frères et sœurs qui ne le seront vraiment jamais… à tous les petits second qui arrivent sur terre premiers… à tous ceux qui vivent ou ont vécu tout ça…
Je vous adresse mon amour et vous prend dans mes bras.

[Isa123]

Merci Lyanis pour tes mots si justes et si touchants. Mes larmes coulent et ne s’arrêtent pas.

J’ai moi aussi besoin d’écrire ce soir. Je me sens tellement seule avec ma douleur. Mon compagnon est là heureusement et je sais qu’il vit la même chose que moi, même s’il l’exprime différemment. Mais au delà de notre cocon, on est bien seuls.

Aujourd’hui, 9 mois, presque jour pour jour, après la naissance de notre petit ange, une de nos amies proches a accouché de son troisième enfant. Et je ne ressens que cette colère et ce gouffre de douleur que je pensais avoir pu apaiser avec le temps. Toutes ces larmes qui ressurgissent… Toutes ces questions sans réponse qui remontent… pourquoi elle et pas moi? Pourquoi…? Pourquoi…? Pourquoi…?

Je sais que j’ai la chance immense d’avoir un adorable petit garçon en bonne santé, qui me fait des gros câlins quand je suis triste. Je sais que je peux encore espérer en avoir un autre. C’est des choses que d’autres n’ont même pas, j’en suis tellement consciente. Mais la souffrance est encore bien présente, tous les jours, parfois plus, parfois moins. Je pense souvent à cette citation de Buddha « Ayez de la compassion pour tous les êtres, riches et pauvres, chacun a sa souffrance. Certains souffrent trop, d'autres trop peu ». Cela me semble tellement vrai. Et même si cela reste injuste, cette citation m’apaise.

Ce qui amplifie la douleur, c’est aussi cette impression de ne plus vraiment y avoir droit. De ne plus pouvoir dire que la douleur n’est pas partie, que malgré le temps qui passe, on n’a toujours pas fait le deuil. Alors évidemment, il y a des jours où ça va, où l’on s’implique tellement dans son travail qu’on arrive à se changer les idées. Mais il y a aussi des jours où ça ne va du tout et qu’on met un masque tant bien que mal pour ne pas le montrer. Même si on est entouré de personnes bienveillantes, on ne veut pas les plomber avec notre douleur. Et puis je n’ai pas l’impression que beaucoup comprennent ce que nous vivons. Combien de messages ou commentaires maladroits avons-nous déjà dû entendre ? Combien d’heureuses annonces de grossesses et/ou de naissances allons-nous encore devoir endurer ?

Alors je m’isole. C’est sûrement un cercle vicieux, mais à force de me sentir seule, je m’isole encore plus. Dans les premier mois, j’étais encore sonnée et cela me faisait encore du bien de voir des gens. Mais à force de me réveiller de ma torpeur et à me rendre compte que pour le monde extérieur la vie continue comme si de rien était, et bien je me referme sur moi même (le fait de sinon être entourée de bébés et femmes enceintes n’a sûrement pas aidé…). Et je me rends compte que notre petit ange n’a pas vraiment existé pour le monde extérieur. Mon ventre était à peine visible, personne n’a vu notre bébé, même pas en photo, il n’est pas sur notre carnet de famille, personne n’a été se recueillir sur sa tombe… et si on me demande combien j’ai d’enfants, je ne le mentionne généralement pas, pour ne pas pleurer et/ou avoir à me justifier.

Il y a des jours où je me dis que la seule façon pour moi de recommencer à vivre pleinement serait d’être à nouveau enceinte ou peut-être même être à nouveau maman. Car au deuil s’ajoute la difficulté à tomber enceinte. Plus le temps passe et plus la pression augmente à ce niveau-là. On va bientôt repasser en PMA et bien que ça me rassure un peu, cela ne fait pas diminuer la pression, vu la lourdeur du processus. Et même si ma thérapeute me dit que je devrais d’abord être sereine dans ma tête et mon corps avant d’entamer une nouvelle grossesse, j’ai du mal à accepter de lâcher mon petit ange de cette façon. J’ai quelque part encore besoin de ressentir cette souffrance qui me lie à lui… Et je sais qu’elle restera bien présente même dans l’éventualité d’une nouvelle grossesse et d’un nouvel enfant. Je ne sais d’ailleurs pas si elle partira réellement un jour.

J’ai du mal à m’arrêter d’écrire... Je suis tellement reconnaissante de l’existence de ce forum et de la possibilité d’échanger avec des personnes qui par le plus grand des malheurs peuvent me comprendre et que je comprends également. Je me sens déjà moins seule. Personne ne devrait avoir à vivre ce que nous avons vécu et ce que nous porterons à jamais en nous. Je suis certaine que l’avenir sera meilleur, j’espère juste que nos chemins à tous pour y arriver ne seront pas trop long.

[Lyanis]

Je te souhaites de trouver un jour une autre manière de te lier à lui.
Essaie, même si je sais à quel point c’est difficile, de réfléchir à ce que ce bref passage avec ton ange a amener dans ta vie… que t’as t il apporté comme connaissance? Comme de couverte? Comme caractère? Il y a forcément du bon dans sa courte existence.
Je m’appuie sur ça. Et ce lien est bien plus apaisant que tout le reste.
Je t’embrasse

[AlisonP]

De mon côté, je me sens comme une bête étrange. Cela fait (déjà ou seulement) trois semaines que mon bébé est parti et je ne pleure pas. Je pensais pleurer encore et toujours. Et puis, non. Je ne pleure pas. Je suis triste, un peu mais pas toujours. Je marche vers le quotidien ou c'est le quotidien qui me fait marcher. Je ne sais pas. Alors, voici deux choses :

1. Je me dis que je ne suis pas normale à ne pas pleurer, à ne pas m'effondrer comme par le passé (quand mon bébé était au funérarium, j'ai énormément pleuré), à ne pas prendre d'anxiolytiques (ou autre) la journée. Donc, j'ai peur de moi-même. J'ai peur de ces émotions. Je ne sais pas si elles sont le fruit d'une douleur intériorisée ou si elles sont réellement liées aux événements de ma vie actuelle. Donc, je me dis que je dois prendre contact pour parler. Pour évacuer ce que je ne sais pas évacuer. Alors, j'écoute aussi les musiques que l'on a diffusées lors de la cérémonie d'adieu et, là, je pleure. Mais pas beaucoup : quelques larmes. Je n'arrive plus à pleurer ? Mon coeur s'est pourtant serré quand la fleuriste chez qui j'achetais des fleurs pour mon bébé a dit "C'était une petite fille ?" Le "c'était" m'a fait frémir ! J'emploie en effet toujours le présent pour parler d'elle. Est-ce que, donc, je fais un déni ? Qu'est-ce que cela signifie ?

2. Votre bébé, comme tous les autres enfants qui vivent ou qui ne vivent plus, a une mission. C'est comme cela que je vois les choses, évidemment. Je pense que chaque enfant, et donc, chaque être humain, est doté d'une mission d'âme. Votre bébé n'est pas venu pour rien. Il avait une mission à accomplir et qu'il a accomplie jusqu'au possible pour lui. Nos bébés sont extraordinaires et qu'ils vivent ou qu'ils ne vivent plus, ils apportent quelque chose de merveilleux. Pour ma part, j'en suis convaincue, et je pense connaître un peu la mission de mon bébé. A moi de la poursuivre, afin que son existence en moi porte ses fruits. Je suis toujours dans l'idée que nous pouvons construire quelque chose, mon bébé et moi, sur cette terre. Je continue sa mission et, puis, à côté, je fleuris sa tombe, je sème des fleurs, j'aménage un autel pour elle, je parle d'elle à sa grande soeur, j'aime plus fort mon compagnon, etc. Votre bébé vous a apporté de l'amour et il vous en apporte encore, tout comme vous. L'amour n'a pas de frontières.

[Isa123]

Bonjour,

Je te souhaites de trouver un jour une autre manière de te lier à lui.
Essaie, même si je sais à quel point c’est difficile, de réfléchir à ce que ce bref passage avec ton ange a amener dans ta vie… que t’as t il apporté comme connaissance? Comme de couverte? Comme caractère? Il y a forcément du bon dans sa courte existence.
Je m’appuie sur ça. Et ce lien est bien plus apaisant que tout le reste.
Je t’embrasse

Merci Lyanis pour ta réponse. Jusqu’à hier, je ne savais pas trop comment faire pour me lier à lui d’une autre façon que par la douleur. Hier j’ai testé l’hypnotherapie et bien qu’un peu sceptique au début, j’ai l’impression que cela m’aura beaucoup apporté, notamment la façon de me lier à lui. Je l’espère en tout cas. Une autre chose que j’ai découverte c’est que mon sentiment de culpabilité est encore bien plus présent que je ne le pensais. Ma tête me dit que la décision de faire une IMG était la bonne, mais mon cœur et mon corps ne le comprennent pas encore… Me lier à lui autrement qu’à travers la souffrance pourra sûrement m’aider à ce niveau là aussi.

Il y a bien des choses qui sont différentes et plus positives depuis et parce qu’il n’est plus là, mais je n’arrive pas encore à accepter le prix que j’ai dû payer pour ça. Peut-être qu’avec le temps et le recul j’y arriverai aussi un jour…

De mon côté, je me sens comme une bête étrange. Cela fait (déjà ou seulement) trois semaines que mon bébé est parti et je ne pleure pas. Je pensais pleurer encore et toujours. Et puis, non. Je ne pleure pas. Je suis triste, un peu mais pas toujours. Je marche vers le quotidien ou c'est le quotidien qui me fait marcher. Je ne sais pas. Alors, voici deux choses :

1. Je me dis que je ne suis pas normale à ne pas pleurer, à ne pas m'effondrer comme par le passé (quand mon bébé était au funérarium, j'ai énormément pleuré), à ne pas prendre d'anxiolytiques (ou autre) la journée. Donc, j'ai peur de moi-même. J'ai peur de ces émotions. Je ne sais pas si elles sont le fruit d'une douleur intériorisée ou si elles sont réellement liées aux événements de ma vie actuelle. Donc, je me dis que je dois prendre contact pour parler. Pour évacuer ce que je ne sais pas évacuer. Alors, j'écoute aussi les musiques que l'on a diffusées lors de la cérémonie d'adieu et, là, je pleure. Mais pas beaucoup : quelques larmes. Je n'arrive plus à pleurer ? Mon coeur s'est pourtant serré quand la fleuriste chez qui j'achetais des fleurs pour mon bébé a dit "C'était une petite fille ?" Le "c'était" m'a fait frémir ! J'emploie en effet toujours le présent pour parler d'elle. Est-ce que, donc, je fais un déni ? Qu'est-ce que cela signifie ?

2. Votre bébé, comme tous les autres enfants qui vivent ou qui ne vivent plus, a une mission. C'est comme cela que je vois les choses, évidemment. Je pense que chaque enfant, et donc, chaque être humain, est doté d'une mission d'âme. Votre bébé n'est pas venu pour rien. Il avait une mission à accomplir et qu'il a accomplie jusqu'au possible pour lui. Nos bébés sont extraordinaires et qu'ils vivent ou qu'ils ne vivent plus, ils apportent quelque chose de merveilleux. Pour ma part, j'en suis convaincue, et je pense connaître un peu la mission de mon bébé. A moi de la poursuivre, afin que son existence en moi porte ses fruits. Je suis toujours dans l'idée que nous pouvons construire quelque chose, mon bébé et moi, sur cette terre. Je continue sa mission et, puis, à côté, je fleuris sa tombe, je sème des fleurs, j'aménage un autel pour elle, je parle d'elle à sa grande soeur, j'aime plus fort mon compagnon, etc. Votre bébé vous a apporté de l'amour et il vous en apporte encore, tout comme vous. L'amour n'a pas de frontières.

Alison, Je ne sais pas comment tu vas depuis ce message, mais je ne pense pas que tu sois « pas normale ». On a chacun.e une façon différente de gérer le deuil et notre corps et notre esprit met en place des mécanismes pour nous protéger. L’hypnotherapeute me disait notamment que lorsque qu’on vit des émotions trop forte, notre corps encaisse une partie de ces émotions pour nous protéger (chez moi c’est une pression sur mon thorax et limite l’impression de ne plus savoir respirer). Dans ton cas, c’est peut-être ton corps qui encaisse en empêchant les larmes de couler. Et puis on passe aussi par différentes phases et on a différentes manières de les vivre. Bien que je ne sois pas experte/professionelle en la matière, il me semble que ce que tu ressens est tout à fait normal et pas forcément du déni. Ce que je sais de ma propre expérience c’est que le chemin est malheureusement long, qu’il y a vraiment différentes phases de deuil, que les émotions en montagnes russes c’est ma nouvelle normalité, même quand parfois je pensais avoir franchi « un cap ».

Je pense aussi que l’important c’est de s’entourer de personnes qui nous font du bien, de s’écouter et d’avancer petit à petit…

[melcaran]

Une autre chose que j’ai découverte c’est que mon sentiment de culpabilité est encore bien plus présent que je ne le pensais. Ma tête me dit que la décision de faire une IMG était la bonne, mais mon cœur et mon corps ne le comprennent pas encore…

Bonjour Isa,

Je me reconnais pleinement dans tes paroles. Je vais aussi tester l'hypnothérapie la semaine prochaine pour essayer que mon coeur accepte un peu mieux les raisons de ma tête... Je ne connais pas du tout ce type d'approche, ce sera une découverte. As tu des conseils ?

Mon mari partage ma tristesse mais je me sens très seule face à ce sentiment. D'ailleurs je ne sais même pas bien le definir.

Bon courage à toutes

[Isa123]

Bonsoir Melcaran,

Je viens de lire un peu ton parcours et de relire celui d’Alison aussi. Je pense très fort à vous et vos petits anges qui se sont envolés si récemment - et en même temps il y a longtemps déjà, pour vous

Nous avons vécu (et vivrons pour toujours avec) une terrible épreuve. En plus de la perte de notre bébé, nous devons en plus vivre avec cette décision, ce non-choix. Je pense que toute aide est la bienvenue pour nous accompagner… Personnellement, j’ai commencé avec la psychologue de l’hôpital, mais ça ne m’a pas suffit (je n’avais pas besoin de parler, j’avais besoin de conseils et d’outils). Puis je suis allé voir une psychothérapeute que j’avais déjà vue lors de mon parcours PMA. Elle est spécialisée en thérapie brève, et donc l’accompagnement fût trop bref… le deuil ça prend du temps. Depuis plusieurs mois je vois une thérapeute psycho-corporelle qui fait donc aussi de la kinesiologie. Ça m’aide beaucoup. Et puis hier j’ai donc testé l’hypnotherapie sur le conseil d’une amie qui vit avec le deuil de son papa. J’ai donc déjà un sacré bout de chemin derrière moi !

Je n’ai pas de conseil particulier pour l’hypnotherapie. Le/la thérapeute t’expliquera certainement le déroulement de la séance. Ils ont peut-être tous des approches un peu différentes. Il/elle pourra certainement te rassurer si tu as des craintes. Ce que je peux dire c’est que c’est quand même intense (mais je ne doute pas que le/la thérapeute y sera attentif et prendra soin de toi). J’ai évidemment beaucoup pleuré, mais j’ai aussi eu une sensation de bonheur lorsque je me suis reconnectée à mon fils. C’était un peu comme après l’accouchement, lorsque j’ai fait du peau-à-peau avec lui, un mélange de bonheur d’être redevenue maman et de tristesse de savoir qu’il n’ouvrira jamais les yeux (je ne sais pas si vous avez vécu ça comme ça aussi le jour de l’accouchement…).

En tout cas, je pense que la séance m’a beaucoup apporté. Il y a des choses que je vois beaucoup plus clairement maintenant et donc je sais à quoi je dois encore faire attention. J’espère que cela t’aidera aussi, pour ton propre chemin…

En ce qui concerne ton mari, il vit les choses différemment et c’est normal. Le mien n’en parle pas beaucoup, mais lorsqu’on en parle, je suis parfois étonnée (positivement, si j’ose dire) de sa façon de vivre le deuil. Je vous souhaite en tout cas de pouvoir en parler ouvertement lorsque vous en ressentez le besoin et surtout d’être là l’un pour l’autre.

Bon courage

[Isa123]

Bonsoir Melcaran,

J’ai lu dans un autre poste que l’hypnothérapie t’avait aidé à calmer tes cauchemars. Comment est-ce que cela évolue avec le temps pour toi ? As-tu d’autres séances prévues ?

J’ai eu ma deuxième séance hier et on a travaillé sur un autre aspect du deuil. J’ai eu beaucoup de mal au début de la séance mais à un moment donné il y a un truc qui s’est débloqué et depuis je suis vraiment très apaisée. J’espère que cela perdurera avec le temps…

Douce pensée pour nos anges…

[melcaran]

Bonsoir Isa,

La séance c'est très bien passée, on a d'abord beaucoup parlé, de Gabriel puis de l'hypnothérapie. J'ai très vite accroché, car dès le début il m'a dit "c'est beaucoup trop tôt" en parlant de mon inquiétude vis à vis des cauchemars, de la culpabilité, des pleurs, de la tristesse... Avec ces quelques mots, il a accueilli ma souffrance et ne l'a pas minimisée.

Nous avons alors travaillé sur le sommeil plus que sur les cauchemars proprement parlé. Il m'a donné des conseils assez pratiques et beaucoup d'images que j'ai réutilisé pour discuter avec mes proches. Je vais retourner le voir la semaine prochaine si je peux.

Et comme toi je me suis sentie plus sereine. Toujours triste bien-sûr mais un peu plus apaisée. Aujourd'hui, je suis convaincue que ce non-choix, que l'on a toutes fait, est une véritable preuve amour. Comment te sens tu de ton côté par rapport au sentiment de culpabilité que tu éprouvais aussi il y a quelques semaines ?

J'espère que ton apaisement sera durable et te permettra, comme le suggérait Lyanis de chercher ce que t'a apporté ton petit amour parti trop tôt. Pour ma part, Gabriel m'a aidé à devenir une maman à part entière. Et j'espère être grâce à lui une meilleure maman pour sa grande soeur .
@Lyanis, et toi ?

Plein de pensées à nos trésors ,
Et à vous toutes les mamans qui ont besoin d'écrire .

[Isa123]

Bonjour Melcaran,

Je suis contente de lire que l’hypnothérapie se soit bien passée et que tu aies des clés pour améliorer ton sommeil et donc ton bien-être. Je te souhaite que la (ou les) prochaine séance t’apportera encore plus d’aide et d’apaisement.

De mon côté on a reparlé de la culpabilité en début de séance, mais on n’a pas travaillé dessus cette fois-ci. Le fait d’en parler avec les thérapeutes ou avec mes proches m’aide à l’accepter. Aussi le fait de me reconnecter à mon petit ange de manière plus sereine, en dehors de la souffrance, ça m’aide beaucoup. Je suis maintenant convaincue qu’il ne nous en veut pas d’avoir pris cette décision.

Je commence aussi à voir de plus en plus de choses positives que son bref passage et que cette épreuve nous a apporté ou nous apporte encore. J’ai l’impression que peu à peu les choses se (re)mettent en place dans ma vie et que finalement elle en sera meilleure. Je sais qu’il y aura encore des moments difficiles, de la douleur et des larmes. Mais je sais aussi que cela passera et que l’amour restera.