MFIU - comment se relever ...

[Emiliech]

Maman d'un grand garçon de 6 ans, je me retrouve pour la seconde fois mamange.
Il y a 2 ans et demi, nous avons pris la douloureuse décision de procéder à une IMG pour une trisomie 21 décelée à 3 mois et demi de grossesse. Notre petite fille aurait aujourd"hui 3 ans... penser à elle me fait toujours de la peine.
Pendant 2 ans, nous avons repris les essais bébé jusqu'à ce que l'on m'annonce que je serai ménopausée jeune et qu'il y avait peu de chance que je retombe enceinte. Le deuil d'une nouvelle grossesse a été dur à faire, mais j'ai réussi... et contre toute attente, je suis retombée enceinte, naturellement.
Il y a 1 mois, nous avons appris que le coeur de notre fils s'était arrêté. La grossesse se passait bien. Malgré mes 40 ans, aucun problème ne laissait présager une telle issue... J'étais à 5 mois de grossesse.
Je me sens anéantie.
Notre fils attendait ce petit frère avec tellement d'impatience. Nous étions tellement heureux d'agrandir notre famille. Nous avions des projets. Du jour au lendemain, tout s'est arrêté. Notre fils est en colère. Contre moi, contre le destin. Il est jaloux des fratries qui nous entourent. Il ne veut plus voir de bébé naitre dans notre entourage. Je le fais suivre pour qu'il puisse évacuer sa peine et sa colère. Je m'en veux de lui avoir infligé ça. Si j'avais pu, je ne lui aurais jamais dit que nous allions accueillir un bébé...
J'attends les résultats (biopsie, autopsie) avec impatience. Mais j'ai peur. Et si on m'annonçait que j'ai fait quelque chose de mal ? Et si j'étais responsable de la mort de notre bébé ? Les résultats ne me seront donnés que le 1er décembre.
Et maintenant... je me sens vide, inutile, fautive. J'ai l'impression que je ne me relèverai jamais... Mon corps ne semble capable de ne donner que la mort. Pour celles qui ont vécu la même chose, comment avez-vous réussi à surmonter cette deuxième perte ? Et comment aider cet enfant unique qui ne sera toute sa vie que le grand frère de deux petits anges ? Comment faire à nouveau le deuil de toute nouvelle grossesse ? Comment accepter cette situation des plus injustes quand autour de soi tout se passe bien pour les autres futurs parents ?
Merci de m'avoir lue.

[Jess_363]

Bonsoir
Ton parcours me touche beaucoup…
Vivre cela une seconde fois … je t’envoie sincèrement beaucoup de force et de courage.
Ma fille a également très mal vécu la perte de son petit frère et a force de parler, parler, parler sa colère s’est dissipée et elle parle aujourd’hui de son petit frère qui est au ciel avec naturel comme ci il était vraiment un membre a part entière de la famille. Mais malheureusement tout les enfants ne vivent pas les choses de la même manière et n’ont pas la même façon de réagir aux événements.
Je suis sure que tu sauras trouver à force de patience et d’amour le moyen d’apaiser sa peine et sa colère.
C’est déjà extrêmement courageux de venir ici demander du soutien.
Tendres pensées

[Laura20162021]

Maman d'un grand garçon de 6 ans, je me retrouve pour la seconde fois mamange.
Il y a 2 ans et demi, nous avons pris la douloureuse décision de procéder à une IMG pour une trisomie 21 décelée à 3 mois et demi de grossesse. Notre petite fille aurait aujourd"hui 3 ans... penser à elle me fait toujours de la peine.
Pendant 2 ans, nous avons repris les essais bébé jusqu'à ce que l'on m'annonce que je serai ménopausée jeune et qu'il y avait peu de chance que je retombe enceinte. Le deuil d'une nouvelle grossesse a été dur à faire, mais j'ai réussi... et contre toute attente, je suis retombée enceinte, naturellement.
Il y a 1 mois, nous avons appris que le coeur de notre fils s'était arrêté. La grossesse se passait bien. Malgré mes 40 ans, aucun problème ne laissait présager une telle issue... J'étais à 5 mois de grossesse.
Je me sens anéantie.
Notre fils attendait ce petit frère avec tellement d'impatience. Nous étions tellement heureux d'agrandir notre famille. Nous avions des projets. Du jour au lendemain, tout s'est arrêté. Notre fils est en colère. Contre moi, contre le destin. Il est jaloux des fratries qui nous entourent. Il ne veut plus voir de bébé naitre dans notre entourage. Je le fais suivre pour qu'il puisse évacuer sa peine et sa colère. Je m'en veux de lui avoir infligé ça. Si j'avais pu, je ne lui aurais jamais dit que nous allions accueillir un bébé...
J'attends les résultats (biopsie, autopsie) avec impatience. Mais j'ai peur. Et si on m'annonçait que j'ai fait quelque chose de mal ? Et si j'étais responsable de la mort de notre bébé ? Les résultats ne me seront donnés que le 1er décembre.
Et maintenant... je me sens vide, inutile, fautive. J'ai l'impression que je ne me relèverai jamais... Mon corps ne semble capable de ne donner que la mort. Pour celles qui ont vécu la même chose, comment avez-vous réussi à surmonter cette deuxième perte ? Et comment aider cet enfant unique qui ne sera toute sa vie que le grand frère de deux petits anges ? Comment faire à nouveau le deuil de toute nouvelle grossesse ? Comment accepter cette situation des plus injustes quand autour de soi tout se passe bien pour les autres futurs parents ?
Merci de m'avoir lue.

Bonjour Émilie,
Comme je te comprend (comme toutes les mamans ici).
Je suis maman d'une petite fille de bientôt 5 ans et d'une petite étoile qui est née sans vie le 2 février 2021 à 8 mois de grossesse.
Comme toi, je m'en suis voulu et finalement je m'en voudrais toujours car même si ce n'est pas de notre faute nous ne pouvons nous empêcher de culpabiliser, c'est normal !
Tu as déjà assez mal pour remettre la faute sur toi. Ce n'est pas de ta faute, ce n'est pas de ta faute, ce n'est pas de ta faute !!!
Ensuite concernant le grand frère, bien sur c'est très compliqué, c'est une douleur supplémentaire de voir la sienne. Pour ma part, je ne sais pas si bien ou mal mais je me suis interdit de pleurer devant elle car tellement peur que ça lui fasse encore plus de mal alors que finalement cest légitime de pleurer même devant des inconnus car quel douleur plus vive que la perte d'un enfant. Je lui ai expliqué que sa petite sœur était trop fragile pour rester avec nous mais qu'elle veillerais à tout jamais sur nous mais surtout sur elle. Je nen fait pas un sujet tabou du moins avec ma fille. Quand elle me dit bonne nuit elle dit bonne nuit à sa petite sœur en regardant le ciel. Elle l'a dessine, fait semblant de lui faire un câlin. Elle ne l'oublie pas même si elle ne l'a jamais vue physiquement. Les premiers sont très éprouvant et puis de temps en temps les journées sont plus douces.
Quand je vois la maturité de ma fille je me sens tellement chanceuse d'être sa maman et je sais que pour vous c'est pareil. Ces enfants vivent ce qu'on vit et auront la force qu'on aura su leur donner.
Belle journée