Incompréhension

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Calie56
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Incompréhension

Message par Calie56 »

Bonjour,

Aujourd'hui, j'ai besoin de déposer auprès de vous car je ne comprends plus les autres, ce qu'on me dit ou alors c'est moi qui ne veut pas comprendre... Je ne sais pas.

Cela fait 6 mois et 20 jours et que mon fils est né sans vie. Cela fait 2 semaines que j'ai repris le travail après mes congés d'été et je suis épuisée.

Maintenant lorsque qu'on me demande comment je vais, je dis que ça va, car je ressens cette pression sociale du "ça fait 6 mois maintenant c'est bon ". Du coup je garde, du coup personne ne m'en parle, comme si c'était du passé, est-ce que ça l'est ??

Je ne comprends pas ces situations où dans un repas, une personne évoque son fils à la naissance en disant : "mon fils c'est tout pour moi...". En disant ça est-ce qu'elle pense un instant à ce que je peux ressentir ? Pourquoi évoquer ce moment précis de la naissance en face de moi, je ne comprends pas ?

Hier, 1er jour où je reprends l'accueil des parents avec leurs enfants de 0 à 3 ans. J'ouvre la porte à une maman, qui me reconnais avec son grand sourire : " ha ça y est vous avez repris ? C'est bien vous qui étiez enceinte ? ... " Vous imaginez le tableau donc ma réponse "mon bébé est né sans vie" et là pas de réponse, rien elle baisse les yeux et continue son chemin, gênée bien sûr. Rien pas même un "oh je suis désolée". J'ai le sentiment d'avoir lancer une bombe, un truc que personne ne veut savoir, voir, au cas où ça serait contagieux peut-être... Là non plus je ne comprends pas ...

Ensuite la psy que je vois régulièrement, n'arrête pas de me dire : qui vous êtes au delà de cette place de mère ? Car oui entre la perte de mon bébé et la complexité de la suite face au parcours de fiv avec dpi, presque tout tourne autour de ça. En même temps au boulot, j'accompagne des femmes enceintes, des jeunes parents. Je comprends pas comment je peux bien vivre avec tout ça et faire de la place pour autre chose ? Si a certain moment j'ai besoin que ça prenne toute la place et que pour tenir avec toutes les démarches administratives que nous avons lancé je dois y penser, planifier, réfléchir à tous les scénarios et donc n'avoir que ça en tête, est-ce que c'est mal pour moi ?

Et les seuls conseils que j'entends de mes proches c'est : pense à autre chose, occupe toi l'esprit, faut continuer d'avancer ou faut attendre t'as pas le choix...

Mais franchement j'aimerais bien les voir à ma place, s'ils seraient déjà "passer à autre chose".

Voilà, je ne comprends plus, les autres et même moi, comment je vais réussir à faire face à tous ces moments, à toute cette attente ?? Est-ce que réellement, je m'oblige à porter cette souffrance et à faire de moment du quotidien des obstacles à franchir pour moi ??

Je ne suis pas sûre que tout ça soit très clair pour vous mais ça ne l'est pas pour moi non plus, c'est peut-être ça la signification de : la coupe est pleine...

Douce pensée à mon ange et à tous vos petits anges également.

Aurélie
Mamange d'Aurwan né le 18 février 2021 (à 34 SA et 4 jours)
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MariEve
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Re: Incompréhension

Message par MariEve »

Bonjour Aurélie,

Je suis peinée de te savoir dans cette douleur..
A te lire, j'ai eu l'impression de sentir un besoin de reconnaissance de ta douleur, de ce vécu si dévastant qui est le tien. As-tu eu assez d'écoute, d'oreille attentive, d'epaule soutenante ? Est-ce toi qui te censure par crainte d'imposer aux autres "cette bombe dont personne ne voudrait" ? Ou bien un mélange des deux et autre chose ?

Quand ta psy ou tes proches te disent de t'occuper avec autre chose, je ne pense pas qu'ils le formulent en mode "reproches" mais plus en "perche tendue" car effectivement, quand on y arrive à mener un autre projet (pas a la place, hein ! en parallele) ca peut vraiment aider à apaiser la douleur et l'attente. Je pense qu'ils se permettent ces suggestions car c'est le temoignage de beaucoup qui se sont trouvés aller mieux ainsi.
Mais ne t'affoles pas si tu ne te vois pas la-dedans :
peut etre n'est-ce pas ton moment pour envisager un autre moteur de vie. Peut etre as-tu besoin de plus ou d'un meilleur soutien d'abord. Peut etre faut-il que tu cries à la face du monde ce chagrin pour ne pas qu'il te ronge.. parce que les gens a qui tu le dis que "non ca ne va pas" "mon bébé n'a pas pu vivre", certes ça les bouscule sur le moment, mais ils n'auront jamais aussi mal que toi, alors ne cherches pas à les préserver. Sens-toi légitime de parler de ton vécu de la maternité, tu verras meme que la parole se libérera pour d'autres parfois et qu'on n'est malheureusement pas si rares...

Et je ne doute pas que tu y arriveras, car tu es pleine de ressources comme nous toutes ici. 😘
Maman de 3 petits garçons et 1 petite fille :
Jules né le 19/01/16
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Claiwe
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Re: Incompréhension

Message par Claiwe »

Bonjour,
Comme pr n'importe quel deuil, les gens oublient au beau de qq jours/semaines, comme si effectivement c'était du passé, qu'il fallait tourner la page. J'ai une copine qui a perdu son père il y a 1 an (oui la c'est différent, il ne s'agit pas d'en enfant). On parle des fois de son deuil, ms c'est vrai que nos conversations s'estompent à ce sujet. Pourtant je sais que c'est dur pr elle, et elle sait que je suis la pr l'écouter (on s'aide mutuellement, chacune son deuil), ms la vie fait qu'on en parle moins. On a aussi peur de jouer sur le moral de l'autre si on pose des questions (du style : je nebpense pas à mon deuil, ms puisque tu m'en parles, je replonge ds mes souvenirs douloureux). On attend que l'autre en parle, pr ne pas la faire souffrir. Après, on se connaît, on sait qu'on ne minime pas le deuil de l'autre.
La majorité des gens n'aiment pas parler des soucis de l'autre "oh c'est bon, c'est tjs la même chose avc cette personne, c'est lassant, je veux parler d'autre chose". Ms ces personnes réagirait sûrement comme ns si la situation était inversée. Ms non, nos enfants restent tjs ds bos pensées, ms pas ds celles des autres. On n'oublie pas les gens qu'on aime, même si d'autres préfèrent oublier que l'autre souffre.
Certaines personnes st TRES maladroites. Elles ont envie de crier leurs bonheurs. On aurait sûrement fait la même chose si on n'avait pas vécu un drame. Et certaines ne se rendent pas compte qu'elles font souffrir d'autres personnes. Ca peut être délicat, ms pendant la conversation tu peux t'absenter (faire un tour, aller aux toilettes...), ça peut faire comprendre (sans le dire) que tu vis mal cette conversation.
Oui tu as lancé une bombe en expliquant à cette femme que tu avais perdu (même si le mot n'est pas adapté) ton fils. Ms tu n'y es pr rien ! Ms les gens préfèrent se mettre à l'abri que de désamorcer la bombe. Ca ne coûte rien de dire "oh dsl", et ça prend que qq secondes. Les gens st mal à l'aise et manque d'empathie. Ou peut etre qu'ils veulent éviter de ruiner leur moral en parlant d'un drame.
La psy veut sûrement essayer de te faire comprendre que tu n'es pas qu'une mère, tu es aussi une femme et qu'il faut que tu te trouves des occupations, que tu continues à vivre. Peut être que toi tu ne veux pas car ca veut dire vivre sans ton fils. En même tps, comment imaginer enterrer son enfant ? Ce n'est pas ds l'ordre des choses !! Si tu ne vis "que" sur l'envie d'avoir un enfant, le temps va te paraître long et tu auras l'impression de ne rien faire de ta vie, d'attendre. Il faudrait peut être que tu retrouves les occupations que tu avais avant ta grossesse. Pas pr oublier, ms pr réapprendre à vivre en tant que femme, et pas que en tant que mère. Ms la FIV prend bcp de tps et une charge morale. Arrives tu à faire les magasins, programmer des sorties ou des week end ?
C'est vrai que ton boulot est compliqué... peux tu en discuter avc ta direction pr qu'on aménage ton poste ? Pr que tu travailles sur les mêmes thématiques ms moins en contact avc le public par exemple ? Tu as une assistante sociale ou un médecin du travail ? Tu peux leur en parler.
Tu as le droit de penser à ça tt le tps (ton parcours), si ça t'aide. Ms est ce que ca t'aide ou est ce que ca joue sur ton moral ? Car si ça te démoralise, il faut trouver qqch (voie des amis, du sport, une activité) qui te permettent de te vider la tête, de te sentir bien, fière de toi. "Qui veut loin, ménage sa monture". A toi de voir ce qui est le mieux : y penser non stop, ou t'accorder du tps pr toi (sans pr autant abandonner les démarches pr un futur autre enfant). Essayer de trouver un compromis...
Il faut que tu t'écoutes. Accorde toi des moments pr pleurer, pr penser à ton fils, penser à son futur frère ou sa future sœur et les démarches associées, et du temps pr te faire plaisir, sourir.
Ta souffrance est compréhensible, et c'est absurbe que les gens ne comprennent pas
F. envolé(e) à 8sa
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J. s'est battu malgré RPM à 15sa, IMG à 17sa
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Je n'ai plus peur de mourir, j'ai peur de vivre (sans vous)
andrea79
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Re: Incompréhension

Message par andrea79 »

Bonjour Aurélie,

je suis triste de te voir que le quotidien t'est difficile et que ton travail t'expose à des situations qu'tu aurais aimé de ne pas rencontrer.

De mon humble expérience (et avec des années de recul), je rejoins MariEve sur un point: dire que nos enfants sont morts aux autres est essentiel pour nous et c'est à l'autre de gérer la peine et le silence qui va avec. Oui c'est un tue-conversation, mais avec le temps je suis arrivée à faire face. Je me suis en quelque sorte "blindé" par des réponses :
- ah, mais vous ne l’avez pas connu => je l'ai porté des mois au creux de moi, cela m'a permis de le connaître intimement.
- ah, je suis désolé, je ne savais pas => C'est gentil de votre part de partager mon chagrin.
- ah vous avez de la chance, vos nuits sont tranquilles => (quand je suis de bon humeur): j'aurais préféré des nuits plus agitées avec un enfant en bonne santé => (quand je ne suis pas de bon humeur): ah pas tant que cela, je me tracasse la tête sur la question quelles fleurs je peux mettre sur sa tombe
- mais quand même x enfants ... il faut savoir s'arrêter => oui, savoir quand on arrête de dire des bêtises est difficile parfois
- ah c’est mieux comme cela, un enfant handicapé aurait brisé votre vie => Qui sait ? Mon enfant est décédé, donc cette question ne se pose pas à moi.

Avec le temps j’ai remarqué que mes interlocuteurs ont été plus à l’aise quand j’ai dit que mes enfants sont morts peu après la naissance.
Pour moi c’était assez proche de la réalité pour ne pas nier mes enfants et transmettre que je suis rentrée les bras vides de la maternité, et pour les autres il était peut-être plus « digeste » car cela évoquait des histoires connus (prématurés décédés, enfants malades qui ne pouvaient pas être guéris…).
Je suis convaincu que le fait que des enfants puissent mourir avant de naître est trop abstrait pour beaucoup de monde. En conséquence, des mots comme enfant né sans vie, enfant mort-né, mortinaissance sont trop abstraits, trop « techniques » pour ces gens.

Et il faut aussi prendre en compte la non-communication des autres. Je me souviens d’une rencontre très gênante pour moi. Je suis intervenu dans le cadre professionnel chez un client en novembre et ma dernière mission auprès de lui était en février. Je me suis renseigné auprès du supérieur hiérarchique si la directrice comptable aura du temps à me consacrer pour un entretien et il me répond : « Oui, bien sûr, elle est revenue de son congé maternité aujourd’hui ». Je suis arrivée en pleine confiance vers elle en disant « Félicitations, j’espère que tout s’est bien passé. Cela n’était pas trop dur de laisser votre bout ’chou ce matin ? » et là elle me répond très mal à l’aise: « j’ai perdu l’enfant ». Je me suis sentie comme une grosse c*** et je me suis excusé mille fois en essayant de ne plus dire des bêtises. Je me sentais très mal à l’aise et finalement un peu démuni face à elle, je m’en voulais tellement de mon insensibilité. Et pourtant, j’avais vécu une histoire similaire et je pouvais comprendre à quel point cela a dû être difficile pour cette dame de gérer les rencontres la première journée au bureau. J'ai lui ai offert des chocolats lors de notre prochain rencontre et j'ai simplement dit que j'aurais souhaité une prémière rencontre "après un tel tsunami dans la vie" plus douce. Cela nous a permis de partager nos histoires autour d'un café et de ne pas rester sur cette situation gênante.
Leçon tirée de cette affaire : je ne félicite plus une revenante du congé maternité, je dis simplement : cela me fait plaisir de vous/te retrouver.

Comme tu dis, nous avons tous des ressources en nous de gérer ses situations. Sois indulgente avec toi, un jour on arrive mieux, un autre jour moins bien. Parler de nos enfants décédés nous touche là où ils resterons pour toujours, dans nos tripes et nos cœurs.
Avec une pensée particulière pour Aurwan
Andrea, avec Marie (2003), Severian (2006) et Benjamin (2012) à la maison. Joachim, Benedict, Noah-Till et Saskia sont à jamais dans mon coeur.

Je n'ai besoin de rien pour le nouveau temps. J'ai vous dans mon coeur, je suis riche (H. Grönemeyer)
Calie56
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Re: Incompréhension

Message par Calie56 »

Merci pour vos messages de soutien.

J'ai demandé un arrêt pour 3 jours pour me reposer, vivre ces émotions et pouvoir me sentir mieux au travail surtout.

Tu as entièrement raison Marie-Eve, il a là un besoin de reconnaissance de cette douleur, de ce besoin d'empathie. Un autre moment hier que j'ai mal vécu m'a fait ressentir une forme d'exclusion : des mamans et ma collègue évoquaient leurs bébé à la naissance qui ressemblaient bcp à leur papa et avec la gêne que je venais de vivre suite à l'accueil de cette maman, je me disais : "mais moi aussi il ressemblait à son papa et je ne pourrai jamais le dire dans ce contexte car ce n'est pas socialement acceptable". Je vois que j'ai encore du travail pour faire la part des choses entre le pro et le perso.

Claiwe oui j'arrive à faire autre chose à ne pas y penser tout le temps, à vivre des bons moments, mais là depuis quelques jours non et je pense que c'est normal, et que j'attends des autres qu'ils comprennent que parfois c'est pas possible et que la douleur est toujours là. Je crois aussi que je dois demander un aménagement de poste, mais il y a cette conscience de se dire : non c'est bon, je vais y arriver, après tout je les gère ces moments difficiles sur le coup... Oui sauf qu'après ils me rongent de l'intérieur. Et c'est vrai que je dois m'accorder du temps, même quand ça va bien pour mon deuil, pour éviter d'accumuler.

Merci Andréa pour ton partage d'expérience. C'est vrai que ça m'est arrivé seulement 2 fois qu'on me pose la question de cette manière et j'ai réfléchi à ma réponse mais je n'ai pas imaginé les réactions des autres enfin surtout leur non réponse... Et c'est vrai aussi que c'est elle qui s'est exposée à ma réponse, je suis pour une libération de la parole à ce sujet mais hier je n'étais pas en capacité de "désamorcer la bombe que je venais de lancer" car j'aurais pu dire : ne vous inquiétez pas vous ne pouviez pas savoir ... Mais franchement, je me dis que même si c'est moi la pro à ce moment là dans l'histoire, c'est bien moi qui vit le plus dur.

Je viens également de relire un passage du livre de Christophe Fauré sur le deuil : " accepter son émotion quelle qu'elle soit signifie qu'on accepte de ressentir ce que l'on ressent. affirmer et accepter en toute conscience :" j'éprouve de la colère il faut que je trouve le moyen de l'exprimer..." cela happe beaucoup d'énergie alors qu'on se sent si fatiguée mais c'est le bon chemin. On ne fait que reconnaître et accueillir ce qui est sans chercher à le nié. Cela ne veut pas dire que l'on s'y complait. Nous sommes dotés de mécanisme de protection psychique conscient et inconscient qui nous protège des émotions ingérables, personne ne va au-delà de ce qu'il est capable d'assumer. En procédant ainsi l'énergie des émotions s'use avec le temps. Si on les laisse circuler si on les partage encore et encore avec ceux qui savent écouter on sent comme une ventilation volontaire et soutenue des émotions et puis leur force et leur intensité amène progressivement à une paix intérieure. à savoir que cette libre circulation des émotions ne peut se faire une bonne fois pour tout le processus doit se répéter à maintes reprises cela implique de revenir sans cesse et pendant des mois sur les mêmes émotions les mêmes sentiments les mêmes pensées les mêmes images c'est en quoi le deuil est si épuisant et cela donne l'impression qu'on ne progresse pas mais cette impression est fausse".

Je me dis ce soir, que c'est donc normal de revivre des émotions que j'avais au départ, que ce n'est pas que je n'ai pas avancé, c'est que ces émotions sont tellement fortes qu'il faut du temps pour les épuiser et que ce n'est pas en pensant à autre chose que je peux les évacuer. Je ne suis donc pas folle, je vais y arriver mais je dois me ménager et accepter de ne pas être au top au travail.

Heureusement que ce forum existe pour trouver un soutien, une compréhension.

Merci à vous pour votre soutien.

Aurélie
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Claiwe
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Re: Incompréhension

Message par Claiwe »

Tu n'es pas obligée d'être bien tt le tps ! Tu restes une femme avc ses forces et ses faiblesses. Tu as le droit de craquer, de t'autorise des moments oû tu n'es pas bien. Applique les conseils que tu donnes 😉
Il faut s'écouter, pr pouvoir plus affronter l'avenir et ses difficultés. Tu as le droit de demander de l'aide, ce n'est pas (forcément) un signe de faiblesse. Ms c'est se connaître, connaître ses limites, pr agir au mieux pr toi et pr les autres.
La c'était côté professionnel, ms tu as le droit de parler de ton fils, de parler de ton accouchement, et de dire qu'il ressemblait à son père. A toi de voir les infos que tu veux garder pr toi, et celles qui tu as envie de communiquer.
Tu as le droit d'avoir des moments oû tu ne penses qu'à ton fils et à ton parcours (passé et à venir). Il faut "juste" que ta vie ne se résume pas tout le tps que à tes enfants. Perso, il n'y a pas un seul jr oû je ne pense pas à mes enfants. Globalement ça va mieux, je pleure pratiquement plus, ms j'ai très souvent leur bracelet (avc une étoile pr chaque enfant).
Les gens st parfois malheureusement égoïste. Et tu as le droit de dire à tes collègues "non aujourd'hui ça ne va pas fort, je pense à mon fils", et voir si ils répondent à ta demande (d'en parler). La crainte c'est que tu sois déçue, ms tu as le droit d'en parler, même si c'est juste 1 phrase pr voir leurs réactions.
Vu les circonstances, c'est compréhensible que tu es du mal ds ton travail. Tu peux en parler à ton chef et en disant que sinon tu auras du mal à faire tes missions (à voir comment tu te sens avc lui). Pendant ma dernière grossesse, mon chef (qui est au courant de mon passé) m'a dit "je préfère que tu bosses peu, ms que tu bosses qd même car au moins moi j'ai un agent qui bosse, meme si c'est au ralenti, que d'avoir un agent en arrêt, et toi ça te fait du bien". Il faut que travailler te fasse du bien (pas que pr avoir un salaire), ce n'est pas censé te faire du mal.
Effectivement ce n'est pas bon de refouler sa colère. Et le corps risque de te le faire sentir plus tard (douleurs ds le dos par exemple). Trouve un échappatoire : pubching Ball ? Course ? Natation ? On se sent fatiguée à la fin, ms on se sent mieux, comme si on enlevait un poids.
Tu as le droit d'avoir des coups de mou. Qd ça m'arrive, je déprime à fond, puis au bout de qq heures/jrs, je me relève pr avancer. En même tps, comment être 100% du tps optimiste et de bonne humeur avc nos parcours ? Ca fait du bien de se laisser aller parfois.
Profite bien de ces qq jrs pr penser à toi et/ou à ton fils et/ou au parcours qui t'attend. Fais au mieux pr toi, pzu importe ce que pensent les autres
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Laure77
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Re: Incompréhension

Message par Laure77 »

Bonjour Aurelie,

La lecture de ton premier message m'a rappelé mon état d'esprit. J'ai aussi ressenti cette incompréhension, très lourde et douloureuse, entraînant de la colère.

J'ai aussi vécu cette scène avec un parent qui m'a demandé comment allait mon bébé lorsque j'ai repris le travail. Pourtant les familles n'étaient pas censées être au courant de ma grossesse... Donc j'avais en plus le sentiment d'être trahi par mes collègues...

Ce genre de situation va se reproduire, c'est inévitable. À chaque fois, je me suis senti obligé de dire la vérité, de parler de mon fils. Tampis si les mots sont durs à entendre, c'est notre réalité. Et plus nous en parlerons, plus nos enfants auront une place dans nos familles, mais aussi dans la société. Et nous aussi ! Donc je pense qu'il faut en parler même si cela crée un malaise !

Progressivement, cette incompréhension et cette colère se sont atténuées. J'ai pu alors voir les personnes présentes pour moi, car malgré tout il y en a ! Essaie d'ouvrir tes yeux sur les moments positifs. Ton histoire t'aidera à certains moments avec les familles. Des personnes parviennent à entendre ta douleur et sont présentes pour toi, j'en suis sûre, regarde bien. Car notre douleur nous enferme.

Je suis enceinte, je peux dire que la vie à repris, mais cela ne m'empêche pas de vivre encore des situations désagréables, ni de ressentir le manque de mon fils.

Hier, une dame que je croise souvent me dit "oh mais vous attendez le 2ème", je lui ai répondu "non c'est le 3ème, mon 2ème est né sans vie" elle était très mal à l'aise, plus que moi, mais c'est ma réalité. Je n'ai pas à m'en excuser !!!! Je ne vais pas nier l'existence de mon fils pour lui rendre la conversation plus douce !!!! Par contre cet été, j'ai réussi à certains moments à parler de la grossesse sans parler de mon fils décédé. J'en étais très contente. Il était dans mes pensées sans que j'ai besoin de le préciser.

Alors laisse toi du temps, ne te préoccupe pas des autres. Souvent je me demande comment je réagirai à leur place et je n'en sais rien ! Alors laisse couler. Mais ne t' empêche pas de parler de ton fils !
Je te souhaite bon courage et concentre toi sur le positif, cela aide vraiment !
Laure, maman de Flavie, Février 2016.
De Angelo, né sans vie, mai 2020. MFIU, 25 sa. Le 22 Mai 2020. RSCIU Pré eclampsie sévère et précoce.
De Livio né en janvier 2022.
Urbanie
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Re: Incompréhension

Message par Urbanie »

Bonjour Aurélie,

Ce que tu décris est malheureusement une étape classique du long chemin qu'est le deuil périnatal... effectivement, et ce que tu racontes le prouve bien, l'entourage est tellement mal à l'aise qu'il préfère faire semblant que cela ne t'est pas arrivé. Je t'envoie plein de soutien, je crois que nous savons tous ici à quel point ce déni est douloureux à vivre. Mais tu n'es pas folle, ni inadaptée, si cela peut te rassurer. Le seul conseil que je pourrais te donner, c'est de venir t'épancher ici autant que nécessaire lorsque le besoin s'en fera sentir.

Bien à toi,
Urbanie
Equipe de modération de Petite Emilie
Calie56
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Re: Incompréhension

Message par Calie56 »

Merci pour vos retours et votre compréhension.

C'est vrai que c'est un long chemin avec des hauts et des bas et des émotions très fortes en lien avec des situations du quotidien tellement classique sauf pour nous.

J'apprends à vivre différemment car la perte d'un enfant transforme à tout jamais. Pouvoir décharger est essentiel et trouver du soutien, et ce forum est vraiment exceptionnel pour ça.

Je vais retourner au travail demain et accueillir les parents, les enfants la semaine prochaine mais en demandant à être à l'écart et je verrai avec le temps mais je sais aussi que ce sont des montagnes russes et un jour ça passe le suivant non.

Je vous envoie également beaucoup de courage dans ce long chemin.

Douce pensée à nos anges.

Aurélie
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ClaireDom
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Re: Incompréhension

Message par ClaireDom »

C'est un parcours long et douleureux effectivement.
Je suis dans le commerce et la reprise à été dure aussi, les clients l'observe sans comprendre ce qui s'est passer ces derniers mois, ils m'ont vu avec mon ventre au début de l'été... Et là plus rien....
C'était difficile les 2 premières semaines mais une fois que la plupart des gens sont au courant je trouve cela plus facile à gérer...

Il faut aller de l'avant, il n'y a pas le choix.
Chacun son rythme et chacun sa façon de gérer.

Personnellement, je trouve que parler de ce qui nous arrive à des clients avec qui le courant passe bien et qui m'ont demandé si mon bébé était arrivé fait du bien et m'aide à avancer... C'est sûr il y a des larmes mais c'est pour mieux me reconstruire.

Affronter les gens c'est certainement ce que l'on redoute le plus mais c'est ce qui nous fait avancer dans le deuil.

Sur ces paroles, je vous souhaite une bonne soirée
Faustine née à 26 SA le 23 juillet 2021 💖🌠
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