Reprise du travail (accouchement avant 22 sa)

[MamanangeJules]

Bonjour à tous et à toutes,
Je m'appelle Aurélie, je suis maman de 3 amours, Alice qui a 8 ans, Thomas 4 ans et demi et mon Jules qui nous a quitté récemment au terme de 20sa.
Je suis enseignante, je vis à La Réunion et la rentrée est dans 2 semaines pour nous. Je prévois de ne pas reprendre le travail à la rentrée. En moins de 9 mois, j'ai fait une GEU rompue avec salpingectomie droite, j'ai failli y perdre la vie (enceinte de 8sa), je pensais que je ne pourrais peut-être plus jamais avoir d'enfants, bébé miracle s'est installé en mars mais et décédé in utéro en juillet, J'ai l'impression que le sort s'acharne sur moi et ma famille. Je ne souhaite pas reprendre pour 2 raisons, je ne me sens pas prête à reprendre une vie normale, affronter le regard des autres (collègues et parents) mais surtout parce que ma collègue voisine de classe est enceinte au même terme que moi; nous étions très contente d'ailleurs d'être enceinte en même temps, on se disait que nos petits jouerons ensemble... Et la voir tous les jours avec son beau ventre rond et moi plate et vide, son petit garçon bien au chaud et le mien dans le froid glacial de la morgue de l'hôpital m'est insupportable! N'ayant pas droit à mon congé maternité,
Je vais demander à mon médecin s'il peut m'arrêter en m'accordant un congé de la même durée que ce qu'on aurait pu m'accorder si j'avais accoucher à 22 sa. Etes vous dans la même situation que moi?

[Chlemma]

Bonjour Aurélie,
J'ai perdu ce vendredi mon petit Antoine à 19sa et comme toi je travaille dans l'éducation nationale (je suis AESH) mais habitant en métropole je ne reprends que le 1er septembre.
Du coup l'hôpital ne m'a même pas fait d'arrêt mais la sage femme m'a dit qu'il faudrait que j'aille voir mon médecin si je ne me sens pas de reprendre le 1er.

Une collègue prof était également enceinte mais elle ne reprend pas à la rentrée. Tout le monde, enfants et adultes m'ont vu enceinte et je crains les questions.
C'est déjà dur avec celle de mes filles "Mais maman il est vraiment mort le bébé ?" Que je ne sais pas comment je vais réagir.

Il faut t'écouter si tu ne le sens pas.

J'ai passé 3 jours au lit à pleurer avec mon mari. Là il a du reprendre le travail car avant 22sa nous n'avons le droit à rien et pas de congé de deuil pour lui non plus.
On est passés en mode automatique.
J'ai des pensées qui me viennent "pourquoi tu es triste d'autres mamans ont perdu le bébé à quelques jours de la naissance, le tien était petit" etc

J'ai l'impression que mon cerveau s'est mis en mode survie.

[Juli1]

Bonjour MamanAngeJules et Chlemma,
Si ça peut vous aider, des parents dans l'éducation nationale ont échangés sur un sujet similaire ici : http://www.petiteemilie.org/forum/viewt ... f=8&t=3088

Chlemma, je pense que la douleur n'est pas proportionnelle à la durée de la grossesse. J'ai eu un moment ou je minimisais ma peine en la comparant à celle de parents qui avaient perdu leurs enfants à 16 ans et 20 ans. Mais en discutant avec une des mamans, j'ai réalisé qu'en fait il y avait beaucoup de similitudes dans nos vécus.

Votre deuil et votre douleur sont légitimes.
Bien à vous.

[AlineR]

Bonjour,


Je suis vraiment désolée pour vos pertes. Je vous envoie, avec le reste de l'association, tout mon soutien.

Je me permets de déplacer le sujet dans la partie du forum appropriée.

Bonne journée,

[Cocogasti]

Je suis désolée de t'accueillir sur ce forum.
Tu peux demander à ton médecin généraliste de t'arrêter pour le temps qu'il te faut. Ça peut être de semaine en semaine ou de 15 jours en 15 jours ou d'une fois. Parle de ce que tu ressens a ton médecin. Il sera t'écouter.

Notre petite Léa est parti ce 20 juillet et j'ai demandé de reprendre presque 2 mois après. Je ne concevai pas de reprendre 15 jours après. J'avais le 10 septembre en tête. Pourquoi ? Je ne sais pas.
Le médecin qui a signée ma sortie a été adorable et m'a arrêtée jusqu'au 15 septembre.
Si je me sens prête, j'irai, si je ne le suis pas, je demanderai à mon généraliste un arrêt. Peux importe ce que tout le monde pense. Aujourd'hui, je prends soin de moi.
Ce temps me permet d'être avec elle, d'être avec mon mari et mon fils, d'être avec moi-même. Ce temps est un besoin pour moi, pour me reconstruire, pour être prête à aller de l'avant, pour être forte.

Courage a toi et si tu as besoin, n'hésite pas.