une bouteille à la mer 👼Mahé (RCIU) décédé à 2 jours
Posté : 24 juillet 2021, 17:31
Bonjour,
Je m'appelle Ludivine j'ai 35ans mon concubin 44 ans nous sommes en couple depuis 12 ans, nous avons mis du temps à nous décider à mettre en route en bébé, projet professionnel (entreprise), achat d'une maison, on voulait que notre enfant ne manque de rien. Au fond de moi j'ai tjr eu se présentiment en essayant de me projeter dans l'avenir que la vie aller me priver d'un enfant. Il y a quelque année lors d'une visite chez le gynéco car je n'avais plus de règle depuis des mois on commence à me parler du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), que lorsque je voudrais des enfants il faudrait certainement une aide. Quelque année après j'arrête la pilule rien ne vient je vais donc chez gynéco je fais des examens... le diagnostic tombe SOPK. Je commence une stimulation ovarienne médicamenteuse et après 4 mois, bébé s'annonce decembre 2020 prévu pour le 28 septembre 2021.
Le premier trimestre est source d'angoisse je crains de faire une fausse couche. J'ai peur que ce soit trop beau pour être vraie, les douleurs au niveau de l'utérus ne me rassurent pas même si la sage-femme me rassure en me disant que c'est normal mon corps se prépare. L'échographie du premier trimestre est rassurante j'entends son cœur battre je le vois, il est bien là. On va pouvoir annoncer la bonne nouvelle que ma famille attend depuis longtemps. Vers 3 mois et demi je commence déjà à le sentir bouger, je commence à profiter de ma grossesse, à relâcher la pression.
Puis vient enfin la T2 le 25 mai, nous avons hâte de savoir le sexe, (notre rêve était d'avoir un garçon mais après ces années de galère on s'en fiche du moment que tout va bien) je vois que le gynéco grimace, appuie fort la sonde sur mon ventre, c'est long très, très long Le verdict tombe "votre bébé est très petit" en dessous du premier percentile. En plus il est de dos donc je ne peux pas voir tous les organes. Il commence à me parler de risque de pré-éclampsie, d'hypertension (mais ne me prend pas la tension), de transfert dans une maternité niveau 3 d'extraction du bébé et il nous donne rdv pour refaire une écho le jeudi 4 juin. Arrivée à la voiture je m'effondre, la descente en enfer commence.
Le jeudi, je vais chez mon généraliste pour me faire arrêter car le gynéco ne l’a pas fait… il me prend ma tension qui est un peu haute et me dit de la contrôler chez moi et me donne prise de sang à faire, le lendemain l’infirmier vient à mon domicile pour la ps et je lui demande de prendre ma tension 17.7, il me dit de tel la maternité, se que je fais… et nous voilà parti… Arrivé là-bas, monito, prise de sang et dinamap. La gynéco de garde reprend mon dossier m’explique ce qu’est le RCIU (retard de croissance intra-utérin), que mon corps fait de l’hypertension pour améliorer le débit des échanges car le rciu est d’origine vasculaire (les échanges entre le placenta et bébé ne se font pas bien). Me parle de viabilité, pour qu’ils prennent en charge (l’extraire et soin) le bébé doit faire minimum 500g (nous somme à 370g) et être à 24 SA, de mort in utero, de grande prématurité. Je ne fais pas d’éclampsie, on m’hospitalise pour contrôler ma tension, voir s’ils me donnent un traitement, et me surveiller. Le syndrome de la blousse blanche commence… Le lundi on me mets sous traitement pour la tension, le jeudi je fait l’écho, morphologiquement tout va bien et c’est un garçon… mais le rciu est très grave. Le samedi je rentre chez moi avec mon traitement et j’ai rdv dans la maternité niveau 3 le jeudi 10 juin. La gynéco confirme le diagnostique mais il n’est pas assez gros pour le prendre en charge et me redonne rdv le 21 pour hospitalisation avec maturation des poumons et prévient que son cœur peut s’arrêter à tout moment. Je rentre chez moi avec la peur au ventre que son cœur s’arrête, le contrôle doppler du 17/06 confirme un notch à chaque artère et une diastole nulle du cordon. Je passe le weed end à pleurer, ne pas dormir car je ne le sens presque plus, il n’a presque plus de liquide. Lundi 28 au chu, monito, son cœur bat, on commence la maturation des poumons, cette angoisse me prend aux tripes, les dopplers empirent, le professeur me dit qu’il faut au moins qu’il tienne à 28 SA pour avoir plus de chance, que j’aurais une césarienne plus invasive qu’une basique car ils ouvrent plus grand l’utérus que je ne pourrais plus jamais accoucher par voie basse (comme-ci je voulais revivre ce cauchemar). Nous habitons à plus d’une heure de route et avec l’entreprise mon concubin ne peut pas être tous les jours là,. Le lundi 28 juin jour de la 28 SA son cœur commence à ralentir on me prépare pour une césarienne d’urgence, Sam (mon concubin) ne sera pas là avec la route je vais subir ça toute seule.
Bizarrement sur le coup, je ne suis pas stressée au contraire je vais être libérée de cette grossesse horrible et Mahé aura plus de chance dehors que dedans. J’entends la sage-femme dire 14h28 mais je n’entends rien d’autre… je ne supporte pas cette sensation que l’on bouge tous mes boyaux je suis dans un état second, elle revient pour me dire que Mahé 480 grammes est monté en réanimation qu’il n’a même pas eu besoin d’être intubé. Vers 22h je commence à tirer mon lait je suis si fière de pouvoir au moins faire ça.
Quand on me remonte dans ma chambre Sam vient d’arriver, on vient le chercher pour aller voir Mahé, moi je ne le verrai que vers 23h30. Il est si petit, il ressemble beaucoup à son papa. L’infirmière me dit qu’il a déjà un sacré caractère il râle et il ne se laisse pas faire (tout sa mère) qu’il reste très fragile, que tout peut basculer en 1 heure mais qu’il épate tout le monde, pas d’intubation tout est ok, il a de l’oxygène mais au taux de l’air ambiant. Je relâche la pression, je sais que la route sera longue, mais j’y crois.
Le mercredi 30 juin vers 15h45, nous faisons notre premier peau à peau, le meilleur moment de ma vie, il est si serein. Papa arrive, nous sommes pour la première fois réuni tous les trois. Et là tout bascule Mahé commence à désaturer, l’infirmière aspire du sang dans sa bouche, plein de monde rentre dans la salle, on me le prend et on nous fait sortir, je hurle, je pleure, j’ai peur. La pédiatre revient nous chercher et nous dit que Mahé à fait une hémorragie pulmonaire que c’est la fin. Je le prends donc dans mes bras, son papa à mes côtés et nous l’accompagnons dans ses derniers moment (on le voit surtout suffoquer…) le pire moment de ma vie, Le meilleur et le pire en une journée. Mahé décédera dans mes bras à 18h50 et une partie de moi avec lui. Nous avons fait un caveau familial qui peut se venter à 35 ans d’avoir déjà son caveau et d’avoir vu sa propre tombe. Mahé a été enterrer le 13 juillet.
Aujourd’hui, on ne comprend pas, comment tout a basculé aussi vite. Je ne sais pas comment je vais survivre, si je vais survivre sans notre fils, ces images de ses derniers moments me hante, je dors très mal, je m’en veux, j’en veux à se putain de corps de ne pas avoir fait son job. Je pleure constamment, mon corps s’est mis en automatique et mon cerveau part dans tout les sens. Je vie un post partum catastrophique comme la grossesse, la psy est en vacances et nous la revoyons qu’en août, la maladresse des gens m’énerve. Je sais que le parcours sera très long mais je ne sais pas si je surmonterais son absence.
Avec un peu de recule je pense avoir mal vécu la césarienne, je rentrais de mon septième mois je n’étais pas prête, l’impression de ne pas avoir accoucher je n’ai vue Mahé que 9h après, alors se lien indescriptible même si je l’aime depuis le début de la grossesse, je l’ai eu qu’au moment du peau à peau et il est décédé quelque heure après….
Et j’ai toutes ces questions qui se bousculent, pourquoi cette hémorragie alors qu’il allait bien ? Est-ce à cause de mon lait qui n’était pas bon car trop de médicament ? vais-je un jour avoir l’envie, la force de retenter une grossesse car je ne vais pas en rajeunissant et si ça se reproduit ? Notre couple va-t-il surmonter cette épreuve ? Vais-je m’en sortir ? Il me manque tellement j’aimerai sentir son odeur, sa peau... et rien ni personne ne pourra le remplacer.
Je m'appelle Ludivine j'ai 35ans mon concubin 44 ans nous sommes en couple depuis 12 ans, nous avons mis du temps à nous décider à mettre en route en bébé, projet professionnel (entreprise), achat d'une maison, on voulait que notre enfant ne manque de rien. Au fond de moi j'ai tjr eu se présentiment en essayant de me projeter dans l'avenir que la vie aller me priver d'un enfant. Il y a quelque année lors d'une visite chez le gynéco car je n'avais plus de règle depuis des mois on commence à me parler du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), que lorsque je voudrais des enfants il faudrait certainement une aide. Quelque année après j'arrête la pilule rien ne vient je vais donc chez gynéco je fais des examens... le diagnostic tombe SOPK. Je commence une stimulation ovarienne médicamenteuse et après 4 mois, bébé s'annonce decembre 2020 prévu pour le 28 septembre 2021.
Le premier trimestre est source d'angoisse je crains de faire une fausse couche. J'ai peur que ce soit trop beau pour être vraie, les douleurs au niveau de l'utérus ne me rassurent pas même si la sage-femme me rassure en me disant que c'est normal mon corps se prépare. L'échographie du premier trimestre est rassurante j'entends son cœur battre je le vois, il est bien là. On va pouvoir annoncer la bonne nouvelle que ma famille attend depuis longtemps. Vers 3 mois et demi je commence déjà à le sentir bouger, je commence à profiter de ma grossesse, à relâcher la pression.
Puis vient enfin la T2 le 25 mai, nous avons hâte de savoir le sexe, (notre rêve était d'avoir un garçon mais après ces années de galère on s'en fiche du moment que tout va bien) je vois que le gynéco grimace, appuie fort la sonde sur mon ventre, c'est long très, très long Le verdict tombe "votre bébé est très petit" en dessous du premier percentile. En plus il est de dos donc je ne peux pas voir tous les organes. Il commence à me parler de risque de pré-éclampsie, d'hypertension (mais ne me prend pas la tension), de transfert dans une maternité niveau 3 d'extraction du bébé et il nous donne rdv pour refaire une écho le jeudi 4 juin. Arrivée à la voiture je m'effondre, la descente en enfer commence.
Le jeudi, je vais chez mon généraliste pour me faire arrêter car le gynéco ne l’a pas fait… il me prend ma tension qui est un peu haute et me dit de la contrôler chez moi et me donne prise de sang à faire, le lendemain l’infirmier vient à mon domicile pour la ps et je lui demande de prendre ma tension 17.7, il me dit de tel la maternité, se que je fais… et nous voilà parti… Arrivé là-bas, monito, prise de sang et dinamap. La gynéco de garde reprend mon dossier m’explique ce qu’est le RCIU (retard de croissance intra-utérin), que mon corps fait de l’hypertension pour améliorer le débit des échanges car le rciu est d’origine vasculaire (les échanges entre le placenta et bébé ne se font pas bien). Me parle de viabilité, pour qu’ils prennent en charge (l’extraire et soin) le bébé doit faire minimum 500g (nous somme à 370g) et être à 24 SA, de mort in utero, de grande prématurité. Je ne fais pas d’éclampsie, on m’hospitalise pour contrôler ma tension, voir s’ils me donnent un traitement, et me surveiller. Le syndrome de la blousse blanche commence… Le lundi on me mets sous traitement pour la tension, le jeudi je fait l’écho, morphologiquement tout va bien et c’est un garçon… mais le rciu est très grave. Le samedi je rentre chez moi avec mon traitement et j’ai rdv dans la maternité niveau 3 le jeudi 10 juin. La gynéco confirme le diagnostique mais il n’est pas assez gros pour le prendre en charge et me redonne rdv le 21 pour hospitalisation avec maturation des poumons et prévient que son cœur peut s’arrêter à tout moment. Je rentre chez moi avec la peur au ventre que son cœur s’arrête, le contrôle doppler du 17/06 confirme un notch à chaque artère et une diastole nulle du cordon. Je passe le weed end à pleurer, ne pas dormir car je ne le sens presque plus, il n’a presque plus de liquide. Lundi 28 au chu, monito, son cœur bat, on commence la maturation des poumons, cette angoisse me prend aux tripes, les dopplers empirent, le professeur me dit qu’il faut au moins qu’il tienne à 28 SA pour avoir plus de chance, que j’aurais une césarienne plus invasive qu’une basique car ils ouvrent plus grand l’utérus que je ne pourrais plus jamais accoucher par voie basse (comme-ci je voulais revivre ce cauchemar). Nous habitons à plus d’une heure de route et avec l’entreprise mon concubin ne peut pas être tous les jours là,. Le lundi 28 juin jour de la 28 SA son cœur commence à ralentir on me prépare pour une césarienne d’urgence, Sam (mon concubin) ne sera pas là avec la route je vais subir ça toute seule.
Bizarrement sur le coup, je ne suis pas stressée au contraire je vais être libérée de cette grossesse horrible et Mahé aura plus de chance dehors que dedans. J’entends la sage-femme dire 14h28 mais je n’entends rien d’autre… je ne supporte pas cette sensation que l’on bouge tous mes boyaux je suis dans un état second, elle revient pour me dire que Mahé 480 grammes est monté en réanimation qu’il n’a même pas eu besoin d’être intubé. Vers 22h je commence à tirer mon lait je suis si fière de pouvoir au moins faire ça.
Quand on me remonte dans ma chambre Sam vient d’arriver, on vient le chercher pour aller voir Mahé, moi je ne le verrai que vers 23h30. Il est si petit, il ressemble beaucoup à son papa. L’infirmière me dit qu’il a déjà un sacré caractère il râle et il ne se laisse pas faire (tout sa mère) qu’il reste très fragile, que tout peut basculer en 1 heure mais qu’il épate tout le monde, pas d’intubation tout est ok, il a de l’oxygène mais au taux de l’air ambiant. Je relâche la pression, je sais que la route sera longue, mais j’y crois.
Le mercredi 30 juin vers 15h45, nous faisons notre premier peau à peau, le meilleur moment de ma vie, il est si serein. Papa arrive, nous sommes pour la première fois réuni tous les trois. Et là tout bascule Mahé commence à désaturer, l’infirmière aspire du sang dans sa bouche, plein de monde rentre dans la salle, on me le prend et on nous fait sortir, je hurle, je pleure, j’ai peur. La pédiatre revient nous chercher et nous dit que Mahé à fait une hémorragie pulmonaire que c’est la fin. Je le prends donc dans mes bras, son papa à mes côtés et nous l’accompagnons dans ses derniers moment (on le voit surtout suffoquer…) le pire moment de ma vie, Le meilleur et le pire en une journée. Mahé décédera dans mes bras à 18h50 et une partie de moi avec lui. Nous avons fait un caveau familial qui peut se venter à 35 ans d’avoir déjà son caveau et d’avoir vu sa propre tombe. Mahé a été enterrer le 13 juillet.
Aujourd’hui, on ne comprend pas, comment tout a basculé aussi vite. Je ne sais pas comment je vais survivre, si je vais survivre sans notre fils, ces images de ses derniers moments me hante, je dors très mal, je m’en veux, j’en veux à se putain de corps de ne pas avoir fait son job. Je pleure constamment, mon corps s’est mis en automatique et mon cerveau part dans tout les sens. Je vie un post partum catastrophique comme la grossesse, la psy est en vacances et nous la revoyons qu’en août, la maladresse des gens m’énerve. Je sais que le parcours sera très long mais je ne sais pas si je surmonterais son absence.
Avec un peu de recule je pense avoir mal vécu la césarienne, je rentrais de mon septième mois je n’étais pas prête, l’impression de ne pas avoir accoucher je n’ai vue Mahé que 9h après, alors se lien indescriptible même si je l’aime depuis le début de la grossesse, je l’ai eu qu’au moment du peau à peau et il est décédé quelque heure après….
Et j’ai toutes ces questions qui se bousculent, pourquoi cette hémorragie alors qu’il allait bien ? Est-ce à cause de mon lait qui n’était pas bon car trop de médicament ? vais-je un jour avoir l’envie, la force de retenter une grossesse car je ne vais pas en rajeunissant et si ça se reproduit ? Notre couple va-t-il surmonter cette épreuve ? Vais-je m’en sortir ? Il me manque tellement j’aimerai sentir son odeur, sa peau... et rien ni personne ne pourra le remplacer.