Forum de l'association Petite Émilie

Cela fait trois semaines et environ trois jours que mon bébé s'en est allé.
Lou est arrivée par surprise, nous n'avions rien planifié et quand j'ai compris que j'étais enceinte nous avons décidé très vite de la garder.C'est marrant car j'ai toujours su que c'était une fille, cela ne s'explique pas, je l'ai su tout comme l'amour pour la petite cellule qui se divise et deviendra notre bébé ne s'explique pas mais se ressent.
La peur et le doute se sont installés à l'écho du premier trimestre, clarté nucale un peu épaisse...entrainant une prise de sang pour détecter les marqueurs de la trisomie et la le couperet tombe. Je suis à un cas sur dix, très élevé. Nous voici tombe après pas mal d'attente de RDV à faire une amiosynthése dont nous avons attendu les résultats trois semaines.
M^me en se préparant à la pire des éventualité, j'ai toujours gardé espoir que le téléphone sonne pour me dire que c'est un malentendu que mon bébé va très bien... Je pense que cela est arrivé à beaucoup d'entre nous...
Mais nous voici devant le généticien, qui nous annonce un syndrome très rare dont Lou est atteinte: Eyes cat syndrom. Soit une forme de trisomie très rare avec une impossibilité de prévoir les symptômes...

Malgré cela je n'arrive pas à imaginer pouvoir la laisser partir, je sais que c'est égoïste mais c'est plus fort que moi j'ai envie de partir très loin avec mon bébé, loin de tous ces gens qui me disent qu'elle est malade gravement.
On nous propose une écho de référence voir si elle a des malformations, ce qui est probable pour ce genre de maladie. J’accepte de suite car l'idée m^me de pouvoir la voir, avoir une photo d'elle me fait du bien.
L'écho révèle une hernie diaphragmatique, de plus on me prévient qu'a cinq mois on ne peut pas encore tout voir de ce qu'elle pourrait en plus avoir....
40% de mortalité si on doit l'opérer dès la naissance de plus elle naitrait en détresse respiratoire.
Et la je comprends ce que j'ai toujours su au fond de moi, on ne peut pas, on ne veut pas lui faire subir de la souffrance, non je n'arrive pas a imaginer ma petite fille a peine naissante avoir mal et devoir subir des interventions chirurgicales très lourdes sans garantie qu'elle vive...
L'IMG, ce non choix on ne peut pas y échapper...
Lou est née le 14/06/21 à 23H30, après presque 21 semaines de grossesse.... 21 semaines passées ensemble
Je pense qu'aucun de nous n'a de mot pour décrire la douleur que nous pouvons éprouver...
Tout me semble vide de sens, sans couleur sans gout.
Je n'ai jamais eu de telles idées mais quand on l'a endormie j'aurais aimé m'endormir avec elle pour toujours.
être avec elle que ce soit dans le néant ou un monde après qu'importe. Mais de savoir que j'aurais été là pour elle à jamais.
Et je culpabilise de ce choix tout en sachant que c'est ce qu'il y avait de mieux...

J'ai repris le travail après juste trois semaines, c'est très difficile, je n'arrive pas à gérer les gens, qui s’énervent pour des choses sans importance alors que j'ai perdu mon bébé, cela me rend folle. Pour ceux et celles qui ont du reprendre le travail ensuite comment avez vous fait ? Comment avez vous gérer ? Comment sait-on quand on est "prêt" ?

Par ailleurs y a t-il des livres qui vous ont aidés ?

Je sais que chaque personne gère de façon personnelle , mais je suis fatiguée, j'ai l'impression que tout le monde veut me pousser à prétendre que tout va bien qu'il faut avancer et très vite comme si cela était un lointain souvenir.
Mais je ne comprends pas comment on peut demander cela à une maman qui a porté son enfant et qui aurait tout donner même sa vie si cela aurait pu changer la finalité...

J'ai envie d'écrire des tas de choses et à la fois je ne sais pas du tout comment m'y prendre. Je m'excuse de ce message plus que décousu, j'ai beaucoup de mal à me concentrer.

J'envoie tout mon amour à toutes les personnes présentes ici, personne ne devrait avoir à écrire sur ce forum, personne ne devrait avoir à vivre cela.
Je vous embrasse.

Mélanie, Vincent et Lou

Bonjour Mélanie

Ton message m’a parlé car j’ai moi aussi déjà l’impression de devoir aller de l’avant alors que j’ai accouché le 1/07.

Si ce n’est pas indiscret, pourquoi reprends tu le travail ?
Cette reprise me paraît une étape tellement difficile alors que je ne reprends que fin août après mes vacances…

Moi c’est plus l’entourage qui ne me facilite pas la tâche. Ça y est maintenant que la crémation est passée, je sens que tout le monde a hâte que je passe à autre chose, y compris mon conjoint.

Les petites choses qui m’aident : ce forum, lire des tonnes de témoignages. Ça m’aide à m’ancrer dans la normalité du deuil périnatal. Ça m’aide à comprendre que mes réactions sont normales et que mon img n’est pas un non événement, comme voudrait le sous entendre une partie de mes proches. Les vidéos YouTube de Yannick parange sont très bien aussi je trouve.

Enfin voilà personnellement je commence à comprendre qu’il n y a que les autres parents qui vivent la perte d’un bébé qui peuvent réellement comprendre.

Mon message est aussi un peu décousu mais c’est récent pour moi. Retiens juste que je t’ai lu et que je te comprends.

Tendres pensées pour Lou

Bonjour Mélanie,

J'ai vécu une IMG à 15SA en mars, notre petite fille désirée depuis 3 ans déjà...elle avait une cardiopathie très sévère et incurable et possiblement d'autres soucis qui se seraient révélés plus tard en cours de grossesse. Aujourd'hui pas de cause trouvée mais nos genomes sont en cours de séquençage.

Je me reconnais dans tes mots, j'ai eu également envie de disparaître pour être avec ma fille, ne plus ressentir cette douleur...pour autant je n'avais jamais eu ces pensées là et pas d'envie suicidaire ni de passage à l'acte...car j'ai bien envie de vivre.
C'était juste cette idée, cette envie d'être quelque part avec elle...et je me suis dit aussi, que le jour je partirai, je saurai que je la rejoindrai.

Pour les proches je trouve ça également très difficile, ils sont là au début mais veulent rapidement qu'on "passe à autre chose". Il faut te dire qu'ils n'ont pas nos ressources et eux n'ont pas à vivre avec cette réalité chaque jour, où tout nous rappelle notre bébé
On ira mieux un jour je suis sûre, mais on a pas envie d'oublier ce bébé, et ça ils ne le comprennent pas car ils ne l'ont pas imaginé ni porté pendant 3 mois.
Je pense qu'il faut savoir leur dire les choses, si on en a la force, et ne pas avoir de filtre. Et tant pis si ça ne plaît pas mais non on a pas à mettre un masque dans ces moments là pour ses proches. Les proches sont là pour nous tels que nous sommes... et on a le droit de parler de nos grossesses, de nos bébés décédés, sans que cela soit jugé "glauque" ou "négatif", c'est juste notre réalité.
ça permet de se rapprocher de certaines personnes quon attendait pas forcément au tournant et au contraire parfois de s'éloigner d'autres personnes que l'on aurait cru toujours avec nous....

Je vais te dire ce qui m'a aidé et m'aide encore.
Dans un premier temps j'ai passé beaucoup de temps sur ce forum et je me suis rendue compte que ce que je vivais, ces sentiments confus, cette peine, ces bouleversements, étaient partagés par de nombreux parents.
Voir aussi que d'autres parents ont traversé des événements similaires et on eu d'autres enfants après, cela m'a rassuré. Au delà des enfants, le fait de savoir que oui, il y aurait un moment où ça ira mieux, et puis des rechutes, et puis à nouveau du mieux...qu'on aura un jour la capacité d'être à nouveau heureux sans pour autant oublier, ça m'a beaucoup aidé.
Même si aujourd'hui il y a encore des jours très difficiles nous allons mieux.
Ensuite personnellement j'ai été aussi beaucoup aidée par un podcast qui s'appelle "Au revoir".
J'ai peu lu...j'avais commencé "Le berceau vide" mais je n'ai pas du tout adhéré à l'analyse psychanalytique de la situation, et ça me faisait plus de mal que de bien... donc j'ai arrêté de le lire....
Pour les proches il y a plusieurs livres qui ont l'air pas mal notamment "Dans ces moments là" de Hélène Gerin. J'aurais aimé que mes proches le lisent mais je n'ai pas eu la force de leur proposer.... elle a fait des vidéos sur YouTube d'échanges, avec des échanges autour de l'accompagnement des proches qui vivent un deuil périnatal, que j'ai trouvées pas mal aussi.

Ensuite, parler...à des oreilles bienveillantes.
Pour moi ça a été là psychologue de la maternité et ensuite celle qui me suivait pour la pma qui m'avait permis cette grossesse.

J'ai fait des travaux manuels pour ne penser à rien: repeindre un meuble de salle de bain, tricoter un pull, faire du jardinage...et quand je n'avais envie de rien faire ou de pleurer, de rester sous la couette, je m'écoutais.
J'ai beaucoup écris aussi....

J'ai pris soin de mon corps également, ce corps qui a vécu tant de choses et nous soutient malgré tout.
Acupuncture avec une sage femme pour me remettre, et puis quand je me suis sentie prête je suis allée chez le coiffeur et j'ai recommencé récemment à me faire des soins chez l'esthéticienne. Ça paraît futile mais ça fait dy bien.... j'ai envie de remercier mon corps au lieu de lui en vouloir pour tout ce qu'il a enduré.

Voilà mes petits "trucs" qui m'ont aidé et m'aident encore...
Mais suetout je pense qu'on a le droit de ne pas aller bien et qu'on ne doit pas se sentir une pression d'aller mieux ou de faire milles activités pour aller mieux. On fait au mieux avec ce qui peut nous faire du bien, on a tous un vécu différent, certains n'aiment pas parler et n'ont pas forcément envie de faire plein d'activités. Tu fais au mieux et n'hésite pas à faire prolonger ton arrêt de travail si tu en as besoin. Moi c'était 1 mois après l'IMG et 2 semaines avant, mais j'ai repris dans un climat très bienveillant qui a facilité la reprise on va dire. Et puis 1 mois comparé au congé maternité qui aurait dû accompagner cette grossesse si elle avait été jusqu'au bout ce n'est pas si long non?
En espérant que ce message pourra t'aider

Je vous envoie toutes mes pensées,
Bon courage!
Diane

Cleo29 a écrit : ↑09 juillet 2021, 22:17 Bonjour Mélanie

Ton message m’a parlé car j’ai moi aussi déjà l’impression de devoir aller de l’avant alors que j’ai accouché le 1/07.

Si ce n’est pas indiscret, pourquoi reprends tu le travail ?
Cette reprise me paraît une étape tellement difficile alors que je ne reprends que fin août après mes vacances…

Moi c’est plus l’entourage qui ne me facilite pas la tâche. Ça y est maintenant que la crémation est passée, je sens que tout le monde a hâte que je passe à autre chose, y compris mon conjoint.

Les petites choses qui m’aident : ce forum, lire des tonnes de témoignages. Ça m’aide à m’ancrer dans la normalité du deuil périnatal. Ça m’aide à comprendre que mes réactions sont normales et que mon img n’est pas un non événement, comme voudrait le sous entendre une partie de mes proches. Les vidéos YouTube de Yannick parange sont très bien aussi je trouve.

Enfin voilà personnellement je commence à comprendre qu’il n y a que les autres parents qui vivent la perte d’un bébé qui peuvent réellement comprendre.

Mon message est aussi un peu décousu mais c’est récent pour moi. Retiens juste que je t’ai lu et que je te comprends.

Tendres pensées pour Lou

Bonjour Cléo,

Merci de m'avoir lu et répondu.

J'ai un repris le travail un peu forcée on va dire, mon patron avait besoin de moi et tout le monde m'y pousse une peu pourtant je ne suis absolument pas prête... Il me reste encore cette semaine et la prochaine et ensuite je suis en congés. Néanmoins en lisant le forum j'ai su que je pouvais voir la médecine du travail pour faire un mi temps thérapeutique.

Je suis désolé aussi pour toi... Comment te sens tu ?
Oui cette impression que tout le monde veut que l'on avance me met très en colère, je ne comprends pas que l'on puisse demander cela à une maman ça me met hors de moi...
Merci pour les petites aides, je vais aller voir cela sur youtube.

Tendres pensées à toi et Noé

Mamangelouve a écrit : ↑11 juillet 2021, 20:37 Bonjour Mélanie,

J'ai vécu une IMG à 15SA en mars, notre petite fille désirée depuis 3 ans déjà...elle avait une cardiopathie très sévère et incurable et possiblement d'autres soucis qui se seraient révélés plus tard en cours de grossesse. Aujourd'hui pas de cause trouvée mais nos genomes sont en cours de séquençage.

Je me reconnais dans tes mots, j'ai eu également envie de disparaître pour être avec ma fille, ne plus ressentir cette douleur...pour autant je n'avais jamais eu ces pensées là et pas d'envie suicidaire ni de passage à l'acte...car j'ai bien envie de vivre.
C'était juste cette idée, cette envie d'être quelque part avec elle...et je me suis dit aussi, que le jour je partirai, je saurai que je la rejoindrai.

Pour les proches je trouve ça également très difficile, ils sont là au début mais veulent rapidement qu'on "passe à autre chose". Il faut te dire qu'ils n'ont pas nos ressources et eux n'ont pas à vivre avec cette réalité chaque jour, où tout nous rappelle notre bébé
On ira mieux un jour je suis sûre, mais on a pas envie d'oublier ce bébé, et ça ils ne le comprennent pas car ils ne l'ont pas imaginé ni porté pendant 3 mois.
Je pense qu'il faut savoir leur dire les choses, si on en a la force, et ne pas avoir de filtre. Et tant pis si ça ne plaît pas mais non on a pas à mettre un masque dans ces moments là pour ses proches. Les proches sont là pour nous tels que nous sommes... et on a le droit de parler de nos grossesses, de nos bébés décédés, sans que cela soit jugé "glauque" ou "négatif", c'est juste notre réalité.
ça permet de se rapprocher de certaines personnes quon attendait pas forcément au tournant et au contraire parfois de s'éloigner d'autres personnes que l'on aurait cru toujours avec nous....

Je vais te dire ce qui m'a aidé et m'aide encore.
Dans un premier temps j'ai passé beaucoup de temps sur ce forum et je me suis rendue compte que ce que je vivais, ces sentiments confus, cette peine, ces bouleversements, étaient partagés par de nombreux parents.
Voir aussi que d'autres parents ont traversé des événements similaires et on eu d'autres enfants après, cela m'a rassuré. Au delà des enfants, le fait de savoir que oui, il y aurait un moment où ça ira mieux, et puis des rechutes, et puis à nouveau du mieux...qu'on aura un jour la capacité d'être à nouveau heureux sans pour autant oublier, ça m'a beaucoup aidé.
Même si aujourd'hui il y a encore des jours très difficiles nous allons mieux.
Ensuite personnellement j'ai été aussi beaucoup aidée par un podcast qui s'appelle "Au revoir".
J'ai peu lu...j'avais commencé "Le berceau vide" mais je n'ai pas du tout adhéré à l'analyse psychanalytique de la situation, et ça me faisait plus de mal que de bien... donc j'ai arrêté de le lire....
Pour les proches il y a plusieurs livres qui ont l'air pas mal notamment "Dans ces moments là" de Hélène Gerin. J'aurais aimé que mes proches le lisent mais je n'ai pas eu la force de leur proposer.... elle a fait des vidéos sur YouTube d'échanges, avec des échanges autour de l'accompagnement des proches qui vivent un deuil périnatal, que j'ai trouvées pas mal aussi.

Ensuite, parler...à des oreilles bienveillantes.
Pour moi ça a été là psychologue de la maternité et ensuite celle qui me suivait pour la pma qui m'avait permis cette grossesse.

J'ai fait des travaux manuels pour ne penser à rien: repeindre un meuble de salle de bain, tricoter un pull, faire du jardinage...et quand je n'avais envie de rien faire ou de pleurer, de rester sous la couette, je m'écoutais.
J'ai beaucoup écris aussi....

J'ai pris soin de mon corps également, ce corps qui a vécu tant de choses et nous soutient malgré tout.
Acupuncture avec une sage femme pour me remettre, et puis quand je me suis sentie prête je suis allée chez le coiffeur et j'ai recommencé récemment à me faire des soins chez l'esthéticienne. Ça paraît futile mais ça fait dy bien.... j'ai envie de remercier mon corps au lieu de lui en vouloir pour tout ce qu'il a enduré.

Voilà mes petits "trucs" qui m'ont aidé et m'aident encore...
Mais suetout je pense qu'on a le droit de ne pas aller bien et qu'on ne doit pas se sentir une pression d'aller mieux ou de faire milles activités pour aller mieux. On fait au mieux avec ce qui peut nous faire du bien, on a tous un vécu différent, certains n'aiment pas parler et n'ont pas forcément envie de faire plein d'activités. Tu fais au mieux et n'hésite pas à faire prolonger ton arrêt de travail si tu en as besoin. Moi c'était 1 mois après l'IMG et 2 semaines avant, mais j'ai repris dans un climat très bienveillant qui a facilité la reprise on va dire. Et puis 1 mois comparé au congé maternité qui aurait dû accompagner cette grossesse si elle avait été jusqu'au bout ce n'est pas si long non?
En espérant que ce message pourra t'aider

Je vous envoie toutes mes pensées,
Bon courage!
Diane

Bonjour Diane,

Merci beaucoup de m'avoir lu et répondu.

J'avais un peu peur décrire ici car c'est vraiment une première pour moi ce genre d'exercice on va dire, mais cela fait beaucoup de bien de parler à des parents qui comprennent vraiment...

Comme je le disais à Cléo je vois la médecine du travail vendredi pour demander un mi temps thérapeutique après mes vacances car c'est trop pour moi. Je trouve cela assez bizarre d'ailleurs que c'est que à partir de 22 semaines que nous avons droit au congé maternité... J'en étais pas loin et quand bien m^me à partir du moment ou on veut cet enfant et que l'on perd ce dernier je pense que chaque maman y aurait droit. Je sais pas cela me fais penser que l'on ne m'accorde pas le statut maman aux yeux de l'administration. Je sais pas si ce que je dis est très clair mais je suis très en colère. Je trouve qu'en France le deuil périnatal est vraiment tabou et on demande aux femmes dépasser au devant comme si cela n'était pas grand chose. J'imagine que la colère fait partie aussi du processus... Je ne sais pas si cela fait a pu vous faire la même chose ou pas mais entre ça et le fait qu'elle ne puisse porter nos nom de famille sur le livret j'avoue que j'ai bcp de mal à comprendre.

Je te remercie pour tes petits trucs, je note et je vais envoyer le livre que tu cites à ma maman, pour l’aider et m'aider aussi. Oui prendre soin de son corps , j'ai repris le sport après tout ça, je suis partagé entre le fait de reprendre par passion et celui ne vite vouloir perdre mon corps de grossesse pour ne plus à voir ce que j'ai perdu... en m^me temps j'aimerais retrouver la forme et avoir un corps plein d’Énergie car nous aimerions tenter une nouvelle grossesse en début d'année.

C'est vrai que , en sortant de tout cela j'ai eu envie de retomber très vite enceinte presque de suite, bien que je savais pertinemment que ce n'est pas du tout une solution pour aller mieux.

Tu n'as toujours pas les résultats de vos génomes ? Nous nous les avons eu avec les résultats de l'amiosynthése, la faute à pas de chances un coup du destin...
C'est quand m^me très très long parfois pour les parents, cette attente comment tu arrives à la gérer ? Et comment te sens tu aujourd'hui ?

Désolé encore pour le message décousu haha très de choses à dire !

Mes pensées à toi et toute ta famille.

Mélanie

Coucou Mélanie,

Merci de ta réponse.

Je suis également en colère qu'avant 22SA nos statuts de parents ne soient pas reconnus...
Et concrètement comment on fait pour se rendre à tous nos rdv, avant, pendant et après l'IMG? Ce non statut peut nous donner un sentiment de culpabilité d'être arrêté, d'abuser de trop demander...alors que si les choses étaient statuées on aurait pas le sentiment de devoir se justifier. Comme toi je pense qu'il y a du travail à faire pour la reconnaissance du deuil périnatal qui touche quand même pas mal de monde mine de rien. Difficile de mettre un masque et de faire comme si rien n'était arrivé... On transmet son arrêt de travail tamponné du cachet du service de la maternité à la.RH, on revient 1 mois après le ventre vide, l'air de rien...
Cette situation on ne l'a pas choisie...
On en parle pas, donc ça n'existe pas.... et ainsi personne n'ose jamais en parler...
J'ai également ce sentiment pour la pma où je suis en parcours depuis 2 ans et demi. Très soutenue par ma boss mais toujours l'impression d'être redevable d'avoir pu me rendre à tel ou tel rdv, j'ai accepté un mi temps pendant 1 an juste parce que je savais que j'aurais besoin de temps pour mes examens, et cette année j'ai posé plein de rtt et de jours de congés juste pour ça. Et quand j'ai été arrêtée, avec le délai de carence, j'étais toujours perdante financièrement... la pma n'est pas une fantaisie non plus, on aurait tellement préféré faire un bébé sous la couette et avoir une grossesse sereine sans complications....
Les derniers rdv post img au DAN, pareil j'ai posé des jours de congé...
Bref je pense que c'est une bonne idée de voir avec la médecine du travail. Tu m'as donné des idées car je viens d'apprendre qu'on a une assistante sociale du travail qui vient d'arriver, et je vais lui demander un rdv en septembre.

Le rapport au corps n'est pas évident. Avant l'img je n'avais pas l'impression d'être enceinte, mon ventre n'était pas sorti et j'avais même l'impression qu'il était "rentré".
Et puis après l'accouchement, je me suis rendue compte qu'il était devenu difficile de fermer mes jeans, trop justes au niveau du ventre.
J'étais prise comme toi dans cette ambivalence, de vouloir retrouver son corps d'avant...peut être pour ne plus être confrontée aux marques de cette grossesse, peut être aussi pour avoir une espèce de compensation du fait de ne pas être enceinte.
C'est compliqué.
Mais finalement aujourd'hui je suis plus indulgente qu'avant la grossesse pour ce corps qui a subit toutes ces mésaventures et à porté la vie, je le remercie de tenir le coup. Et s'il a pris 2 ou 3 kg, c'est pas grave, je me dis que c'est ça un corps de maman.

Pour la génétique, on a eu le caryotype et la puce à ADN qui sont revenus normaux. Aucune autre anomalie que la cardiopathie n'avait été détectée. On est allé au rdv des 4 mois post IMG en se disant que ce serait la dernière fois qu'on les verrait... et finalement il y avait un doute sur des anomalies du morphotype au niveau du visage, mais ils ont été très prudents car à ce stade c'était difficile d'analyser la morphologie du visage. Du coup on a eu un rdv en urgence (étant donné qu'on a fait part du projet de relancer une grossesse) avec la génétique pour nous prélever et la geneticienne a plutôt opté pour faire un sequencage complet des génomes ce qui prendra environ 6 mois. Elle semble plutôt penser qu'il s'agit d'une mutation de novo donc survenue uniquement chez notre petite fille et non transmise par ses parents, si on trouve effectivement quelque chose.
Donc la suite de ce rdv a été très difficile car on est pas tout à fait sereins, cette impression qu'on trouve toujours des problèmes là où on ne s'y attendait pas...
Et puis c'était dur d'imaginer toutes ces analyses faites sur notre petite fille, entendre parler d'anomalies alors que pour nous elle était parfaite...mis à part son petit cœur malade...
C'est aussi le deuil d'une grossesse "normale", après un parcours déjà compliqué pour devenir parents,
car les prochaines grossesses seront forcement très surveillées et très tôt...et ces incertitudes sur une potentielle récidive.
On aimerait relancer une grossesse dès que possible non pas pour oublier mais parce qu'on a besoin d'un peu de bonheur, et qu'après 3 ans de projet bébé le temps nous paraît long... et pas d'illusions sur le fait qu'on y arrivera pas sans la PMA (FIV pour nous).
On a tenté un transfert d'embryon fin juin et cette fois ci il n'a pas marché...(mon 1er avait donné une fausse couche précoce et le 2eme notre petite puce).
Les centres de pma fermant pendant les vacances on va retenter à la rentrée. 2 mois de pause imposée.
Cet été sans bébé est difficile, j'avais mis beaucoup d'énergie pour aller mieux et me préparer au mieux à ce transfert et j'étais sûre que l'embryon s'implanterait. Mais ça ne marche pas à tous les coups....
Donc en ce moment revenir sur ce forum plus souvent me fait du bien, j'ai besoin de parler encore
L'été va être long et en même temps il est nécessaire pour se ressourcer. Et on a connu bien pire, il faut s'armer de patience maintenant.

Gros bisous à vous 3

Diane

Coucou Diane,

J'adore ton prénom il était dans ma liste haha.

C'est exactement ça , ce sentiment d'être redevable de quelque chose, alors que on est sensé être protégé en tant que femme enceinte. Tu parles d'une protection, je me souviens encore de la tête de mon patron le jour ou je l'ai annoncé. On dirait que des qu’une femme travaille elle ne devrait pas faire d'enfant et de l'autre cote tu entends le gouvernement qui s'inquiète de la baisse de la natalité...
Oui c'est vrai que le non statut est clairement culpabilisant dans notre arrêt, on se sent presque comme un imposteur. Je pense que l'on devient maman des que nous avons ce désir d'enfant et des que nous le voulons. Et ça me mine car c'est comme si personne ne reconnaissait ce qui nous ai arrivé alors que nous avons besoin, ce besoin viscéral que notre bébé soit reconnu comme tel et non comme un fœtus. Juste comme notre bébé, notre enfant.
Non la PMA n'est absolument pas une fantaisie, c'est fou tout de même qu'on en soit encore là, et qu'il n'y est pas quelques jours prévu par la loi pour que la maman puisse préparer son RDV et au moins être tranquille deux-trois jours après...
Tu fais bien de lui en parler cela pourra peut être t'aider et puis si jamais une reprise à plein temps est trop compliqué tu sais qu'il y a la possibilité de mi temps thérapeutique cela pourra aussi te permettre d'avoir un peu de temps pour toi et pour la FIV aussi.

Six mois pour les résultats, c'est incroyable... De toute façon dans tout le processus d'attente des résultats de l'amio, des tests sanguin et de tout le reste j'ai trouvé que tout était extrêmement long. de l'écho en avril jusqu'au départ dan les étoiles de Lou nous étions à mi juin... Trois mois de doutes d'angoisses, de pleurs, l'incapacité de se projeter. J'étais a plus de cinq mois et je n'avais rien acheté pour mon bébé, d'ailleurs parfois je m'en veux. Je ne saurais comment dire, comme si j'avais refuser de croire en elle, alors que jusque dans la salle de travail je me suis dit qu'on allait venir me dire que cela était une erreur.

Oui je comprends ce désir de grossesse, je l'ai eu de suite après tout ce malheur mais je me suis dit qu'il fallait déjà que la plaie se referme un peu, bien que ce genre de plaie ne guérit jamais vraiment je pense. Mais nous souhaiterions retenter en début d'année prochaine. Alors croisons les doigts pour 2022 et pour toi à la rentrée. Je suis de tout cœur avec toi et j'espère vite apprendre une bonne nouvelle de ta part. Que tu puisses donner une petite sœur ou un petit frère à ta petite fille.

Si tu as besoin de parler n'hésites pas, cela me fait aussi beaucoup de bien, d'être face a des mamans qui comprennent et ressentent les mêmes choses. C'est tellement tabou qu'on a l'impression de traverser cela seule, alors que pas du tout. Quant on en parle on se rend compte que beaucoup de parents portent des petits anges..

Un gros bisous à vous aussi et à toi, gardes espoir. Je t'envoie plein d'ondes positives, ça va marcher.

Mélanie

Merci Mélanie,

Effectivement nous ne sommes pas seuls...malheureusement...et en même temps heureusement que ce forum existe, pour nous montrer que bien qu'invisibles de nombreux couples traversent également des histoires douloureuses et que la maternité n'est pas toujours un monde rose et insouciant....que d'autres parents ont été submergés par des émotions que nous traversons... de voir que oui c'est dur, mais qu'on avance, avec le temps, même s'il paraît si long...

Je te souhaite de pouvoir te ressourcer autant que possible cet été.
As tu des vacances de prévue?
De notre côté on est en plein dedans, après 2 semaines en Croatie nous avons encore une semaine en France et côté météo nous avons de la chance!

Je veux désormais profiter de ce que la vie peut nous offrir de beau... alors ça n'empêche pas de pleurer: j'ai beaucoup beaucoup pleuré pendant ces vacances mais je crois que c'était aussi le côté "décompression" des vacances, de ne plus être en phase "combative" dans protocoles et tout...et aussi l'absence de notre fille cet été...mais avec le temps je ne doute plus du choix que nous avons fait, qui est effectivement un "non choix" (c'est un peu choisir entre la peste et le choléra)
...
je cesse de me dire "j'aurais du...." à telle date car en fait je crois que plus le diagnostic aurait été posé tard, et plus dur cela aurait été...y compris si elle été née à terme... je sais que le 9 septembre (la DPA) n'aurait pas été une naissance "normale"...

En bref, je pleure entre une visite et un mojito, mais j'arrive à savourer ce que la vie nous offre, à commencer très simplement par les 5 sens: la vue de la nature, l'odeur des fleurs, de la mer, le goût des aliments, un calamar grillé, un bon verre de vin, le toucher avec la sensation de la main de mon chéri dans la mienne, le son d'une musique que j'aime ou de l'océan...
J'essaie de prendre le temps...
En pma on a l'impression qu'il ne faut pas "perdre de temps" vu le temps que les protocoles prennent mais je crois vraiment que les pauses imposées font du bien...
Mais j'aimerais avoir cette capacité que tu as à me dire que c'est OK si je me laisse quelques mois off parce qu'après tous ces événements on en a tellement besoin...

Merci encore pour tes mots,
et douces pensées pour vous 3,
Je vous embrasse et vous envoie toutes mes ondes positives (si si il y en a plein en réserve )

Ps: honorée d'avoir figuré dans la liste des prénoms

Coucou Diane,

Je dois dire que tu m'impressionnes beaucoup, et je vais essayer de prendre exemple sur toi. Profiter du moment présent des sensations de la vie.

Vous avez bien fait de partir ! La Croatie ça doit être super ! Oui nous avons des vacances moi à partir de vendredi 15H00, nous partons aussi changer d'air à Bergerac... C'est moins exotique de suite haha.

Après je suis tout à fait consciente que c'était le mieux pour elle aussi comme pour toi. Mais pour l'instant je n'arrive pas à accepter. En fait c'est tellement pas naturel de se dire que la mort in utero et ce qu'il y a que mieux pour pour le moment je ne peux accepter ça. Je vais essayer de trouver un thérapeute et mettre des choses en place pour débloquer certaines choses. Notamment c'est bête mais tu vois depuis que je suis sorti de l’hôpital je ne perds pas de poids, 0 rien alors que je suis sportive et que j'avais un métabolisme assez rapide. Mais la rien alors que je ne supporte pas ce corps de grossesse sans bébé. Je pense qu'au fond je ne veux pas la laisser partir, et cela se traduit comme ça.
Je vais profiter de ces vacances pour essayer la thérapie EMDR, faire de l'osthéo un bilan sanguin et peut être hormonal.
Je me dis que si nous voulons tenter l'aventure je dois faire sauter différents verrous ça et là sinon on n'y arrivera pas.

Ah bah je comprends tout à fait je peux pleurer entre un sourire et le diable s'habille en Prada ( c'était notre film du week end haha ). C'est comme ça on a pleuré, on pleure et on pleurera encore longtemps, peut-être toujours en pensant à elles, peut-être qu'un jour on finira par sourire on verra bien. C'est comme ça on prend le temps comme tu dis, surtout on se laisse le temps, celui de s'écouter et de ne pas écouter les autres, vraiment se reconnecter à soi.

Je te souhaite encore une belle semaine de vacances sous notre soleil, tu as des choses de prévues ici ? J'espère que ton voyage t'as aussi permis de respirer et de pouvoir changer d'air.

Si tu as envie de parler tu sais ou me trouver.

Douce pensées à ta petite famille et merci pour tes ondes positives je les accueille avec bonheur !

Mélanie

Bonjour Mélanie,

Tu m'impressionne beaucoup aussi, tu as une force incroyable et déjà beaucoup de recul par rapport à la situation qui est récente encore....
C'est normal que ce soit compliqué "d'accepter" ce qui nous arrive. C'est tellement injuste, cela soulève tellement de colère... moi aussi j'ai du mal à "accepter" parce que je suis révoltée.
Mais accepter n'est pas se dire que tout est OK et que les choses arrivent pour une raison n'est ce pas? Je crois qu'il n'y a pas besoin de donner un sens à tout ça, c'est terriblement injuste et voilà...
Mais quelle force de vie de réussir à ne pas se noyer, sortir la tête de l'eau, avancer tant bien que mal!
Dans les semaines/mois immédiats après mon IMG je me demandais comment fait-on pour ne pas sombrer dans la folie, tellement cette douleur est insupportable? Et pourtant comme beaucoup de paranges on se relève et on avance, avec nos cicatrices... et on apprivoise ces émotions qui nous submergent...

C'est une très bonne idée l'EMDR, j'en suis convaincue. De mon côté j'y avais pensé mais je suis déjà suivie par une psychologue depuis mon parcours PMA, qui fait de l'hypnotherapie, ayant aussi vu la psychologue de la maternité et une sage femme qui fait de l'acupuncture je ne souhaitais pas multiplier les intervenants pour ne pas raconter encore une fois mon histoire.
D'ailleurs on a fait un truc avec ma psychologue sous hypnose l'autre jour, pour ranger le passé dans le passé...ça ne veut pas dire que je ne pense plus à tout ça, mais j'ai pris conscience que mon passé envahissait mon présent et mon futur...donc j'essaie de le ranger mentalement à sa place, sans oublier pour autant. J'essaie de vivre au présent maintenant, tant bien que mal!

J'espère que tu passeras un bel été malgré tout, pour profiter des belles choses que la vie peut nous offrir.
Ça ne veut pas dire ne pas laisser sortir ses émotions, bien sûr.

Et sinon côté vacances cette dernière semaine en France c'est en Bretagne donc au programme: grasses matinées, un peu de gym (on retrouve les abdo), plage, fruits de mer, crêpes et cidre

Gros bisous à vous 3

Diane