Forum de l'association Petite Émilie

Bonjour,
Je vous préviens je viens vider mon sac.. désolée..

Mon Img a 17 sa a eu lieu jeudi 27 mai. Aujourd'hui j'ai repris le travail.. dure dure.. Mes collègues ne connaissent pas la raison de mon arrêt, mis à part peut-être les Rh qui ont vu le tampon du chu sur les documents..
Tout le monde a bien compris que je ne voulais pas en parler et personne ne m a poser de question mis à part un "ça va mieux ?" d une collègue des Rh le "mieux" était vraiment de trop.. elle ne peu pas savoir mais me faire répondre "oui" a cette question m'a serré le ventre.. comment dire que ça va mieux ??! Non ça va moins bien en fait..
Un peu compliqué la reprise.. et ce fameux collègue qui vient sans arrêt dans mon bureau juste pour se plaindre pour des choses qui me semblent si dérisoires et tout le travail accumulé à tomber.. là j accuse le coup de cette journée... vraiment..
En plus j'ai de nouveau mal au dos et au jambes comme la douleur que j ai ressenti les jours suivants la péridurale.. Je ne sais pas si j'étais prête finalement.. mais en même temps est ce que je l aurais été un jour?
Demain je vais y retourner évidemment, maquillée et avec mon plus beau sourire..

Bonjour Lilie,
Je suis désolée d'apprendre ton img... C'est tout récent... J'imagine que tu as souhaité vite retourner au travail pour penser à autre chose et avancer. Mais es tu certaine que ce n'est pas trop tôt, que tu es prête physiquement et moralement ? Tu as le droit d'être à la maison, au calme, de pleurer ton bébé si tu en as besoin tout comme tu as le droit d'être au travail et de retrouver un quotidien rassurant...
Mon img à eu lieu le 28 mai mais à 14sa donc cela a été par curetage, beaucoup moins éprouvant. Je n'aurai pas eu la force d'accoucher je crois. Je culpabilise déjà tellement d' avoir pris la vie à ma petite fille (elle était atteinte de trisomie 21). Mais je ne suis pas retournée au travail. J'en suis pour le moment incapable. Je suis censée reprendre le 14 juin, je verrai comment je me sens à ce moment là. Je vois la psy de l'hôpital jeudi, ce sera un bon révélateur je crois.
Je comprends tellement ta colère d'entendre les collègues raconter leur vie et se plaindre pour des broutilles. Je ne réponds plus à aucun message de groupes, que ce soit ma famille, mes amis ou mes collègues. Je ne supporte pas de savoir que leur vie continue alors que la notre s'est arrêtée si brutalement.
J'ai tendance à ne pas m'écouter habituellement, je ne m'arrête jamais mais là, je me suis forcée à prendre au moins ces 15 jours pour ne pas étouffer mes sentiments et m'autoriser à être triste.
Quoi que tu décides, retourner au travail ou rester à la maison demain, sache qu'ici on te soutient et que tu 'es pas seule...
Certaines de mes collègues sont au courant de ce que je vis, d'autres non... Peut-être que ça t'aiderait aussi d' avoir une épaule sur qui te reposer au travail si ça ne va pas ?
Donne moi de tes nouvelles si tu le souhaites. Je t'envoie plein de courage.

Bonjour,
Tes collègues ont essayé de bien faire. C'est compliqué de réagir qd tu ne sais pas les causes de l'absence : "la collegue va mal le prendre si je lui demande si ca va (mieux) ? Elle va mal le prendre si je ne lui parle pas ?". C'est tres compliqué pr ns, certaines personnes ne realisent pas qu'ils ns font du mal, certains st maladroits. Certains essayent vraiment d'etre bienvieillants. Sachant que pr bcp, il devait s'agir d'une maladie, dc pas forcement grave. Je ne leur donne raison, j'essaye de me mettre à leur place et voir comment moi j'aurais réagi.
Je ne sais pas si la RH était au courant. Si ils l'étaient, leur "ca va mieux" étaient maladroits.
N'hésite pas à dire "je ne veux pas en parler" ou "j'ai du travail" si tu ne veux pas leur repondre ou parler avc eux. Tu peux aussi leur dire "non ca ne va pas mieux ms je ne veux pas en parler", ou "j'ai appris le décès de qqn de proche (et je n'ai pas pu aller à l'enterrement à cause du covid)", ce qui peut expliquer que tu n'ailles pas bien. Tu peux en parler à un chef, ou du moins dire que tu ne vas pas tres bien, pr que ce chef transmette le message de ne pas t'emmerder. Moi j'ai inventé l'excuse d'une maladie dont on recherche la cause pr trouver un traitement.

Si ca peut te rassurer (ou du moins te sentir moins seule), j'ai été mise en teletravail pendant 3-4mois, puis une absence d'1 mois et je said que les collègues en parlent, et que certains ont compris que j'etais absente ; y'en a meme 1 qui aurait compris que j'avais perdu mon enfant prématurement (et elle a tendance à bcp parler !). Je dois retourner au boulot mi juin, et je ne serais plus à 100% en teletravail, autant dire que mon teletravail à 100% puis mon absence d'1 mois et finalement mon retour quasiment tt le tps en presentiel...
Mais je n'envisage pas d'en parler, si on me pose des questions je dirai que j'en ai marre de vivre avc ce pb de santé et mes vertiges, et normalement les gens ne poseront plus de questions.

Je pense que le 1er jr est tjs compliqué. C'est aussi le 1er jr oû tu reprends le boulot comme "avant", avant ta grossesse, ce n'est pas évident.
Dc n'hésite pas à inventer une excuse (tjs la meme), pr qu'on ne vienne pas t'emmerder.

Bonsoir Lilie,

Le travail, les relations sociales, tous ces gens qu’on avait plaisir à voir... tout a changé. Ces choses nous rattachent à la vie et nous permettent d’avancer petit à petit, mais nous donnent pas mal de coups aussi. Les premiers jours seront plein de pensées pour ton état de juste avant, pour la manière dont tu te sentais avec ton bébé encore secret, et puis les sollicitations vont reprendre le dessus, et heureusement. Ce serait invivable sinon, même si notre douleur nous rattache à notre enfant et qu’on se sent coupable de ne plus la ressentir tout le temps.
J’ai une collègue qui passe ses journées à dire qu’elle a trop de travail, qu’elle est au bout, qu’elle est en dépression, qu’elle fait un burn out, qu’elle va s'arrêter. Je suis comme toi je ne me suis jamais trop écoutée et j’ai toujours trouvé les gens qui se plaignent un peu agaçants. Là autant te dire que c’est insupportable (d’autant qu’on fait exactement le même métier, au même poste), et que j’ai fini par lui dire que la vie était dure pour tout le monde, mais qu’on vivait chacun avec sa peine, de manière un peu abrupte. Ça a coupé sa lamentation éternelle (pour le moment).
Mon fils est né à 17sa comme ton bébé, le 30 mars. Ça fait donc un peu plus longtemps que toi. Les premiers jours de travail étaient irréels et j’avais beaucoup de mal à me concentrer. Aujourd’hui j’ai encore des journées très très mauvaises, mais aussi des bonnes. Je n’oublie pas, il ne se passe pas un jour sans que je pleure, mais je renoue un peu avec des sensations agréables comme le beau temps et ce petit air agréable du printemps, un verre en terrasse et même une bonne journée de travail.
En tous cas les collègues peuvent être maladroits, mais en général ils sont bienveillants. Face à mes réponses évasives les miens ont compris que je n’avais pas envie de parler de mon arrêt et de ce qui l’avait motivé. Par contre aujourd’hui je suis beaucoup plus susceptible et ai des réactions de détresse très violentes face au énième commentaire désagréable de mes clients. C’est complètement incontrôlable mais j'imagine que ça aussi ça finira par s’estomper.
Moi aussi j’ai eu très mal au dos et aux jambes (et certains jours j’ai encore très mal). N’hésite pas à aller voir un ostheo, certains sont spécialisés dans les grossesses et ont déjà pu faire face à ces situations. Au moins sur les effets de la péridurale cela pourra t’aider. Et puis si tu as une activité physique favorite essaie de reprendre doucement : mieux se sentir physiquement ça aide un peu...
Je suis désolée que tu sois entrée dans cette communauté des mamanges, cela ne devrait arriver à personne, et personne ne peut comprendre à quel point c’est douloureux et inhumain. Mais ici tu pourras trouver un peu de réconfort et vider ton sac ou apporter tes mots, tu seras comprise.

Je te souhaite une journée meilleure demain, et tous les jours suivants, bisous à nos bébés

Audrey