Ces dates anniversaire
Posté : 14 mai 2021, 20:12
Bonjour ...
Il y a un an, 14 mai 2020, si on m'avait dit au réveil que j'allais recevoir la pire nouvelle de ma vie, celle qui irait la bouleverser, je ne l'aurai pas cru, et pourtant.... Il y a un an, je me réveillais tellement heureuse car j'étais à quelques heures de confirmer si mon bébé était bien un garçon. Naïve que j'étais... Et pourtant, c'était ma quatrième grossesse. Pour moi, les contrôles morphologiques étaient les moments de confirmation du sexe du bébé car c'est à ce moment qu'on arrivait à dire presque avec 100 % de certitude si c'est une fille ou un garçon. Les "trois premières fois" se sont bien passées, je n'imaginais pas une seconde que la quatrième fois allait être différente et pourtant...
Je me vois dans cette salle d'attente, avec un fichu masque. Je prends un selfie et je l'envoie à mon mari pour lui dire ça y est, j'y suis, nous y sommes, bébé et moi... et le rendez-vous a commencé... bébé dérangeait pour les mesures ? Ma vessie était peut-etre trop remplie. Pas de problème, il n'y a qu'à la vider un peu ! Puis, on reprend les mesures... mais il y avait quelque chose de bizarre... j'ai ressenti tout de suite. Je ne savais pas si je devais poser des questions ou si finalement, ce n'était qu'un mauvais pressentiment qui n'avait pas raison d'être, mais malheureusement... C'était une jeune échographiste. Elle me dit qu'elle doit contrôler les images avec sa supérieure (la responsable du service). Elle quitte la salle et me dit de patienter. Je me dis que c'est parce qu'elle est "stagiaire", elle doit valider ses mesures. Puis la responsable arrive et me demander de passer dans la salle d'à coté car sa machine "est plus performante". Pourquoi avions-nous besoin d'une machine plus performante ? Je change de salle, et là, un silence. Le sourire que j'avais en arrivant s'estompe petit à petit. Que se passe-t-il ? Je ne comprends plus rien. Je me sens seule, elles sont les deux à me regarder, elles sont dans une situation peu confortable. On s'assied à table, elle m'explique sans m'expliquer. Elle ne sais pas si l'écho est faite trop top (j'étais à 19 semaines) mais il y avait une structure du cerveau qui n'était pas visible. Quelle claque, le cerveau en plus ? Moteur essentiel... Elle me dit que certains s'en sortent, d'autres ont plus de difficultés, on peut même parler de handicap. Il faut refaire un examen par un autre professionnel pour confirmer ou pas ce premier pronostic. Ce qui l'a rendue attentive, ce sont les ventricules, avec des mesures hors norme. Et un corps calleux qui n'était pas visible. Je n'avais jamais entendu ces mots, mais en une soirée, j'en ai appris des choses. Merci Internet ! Elle m'envoie donc dans un CHU (là je me suis dite que c'était vraiment grave ce qu'il se passait). Je quitte le cabinet, j'ai l'impression que le sol sur lequel j'avance s'effondre. Je retiens mes larmes pour ne pas que l'on me voit et une fois dehors, j'arrive à la voiture et là, tout explose. Qu'est-ce que ce cauchemar ? Réveillez-moi je vous en supplie ! Je fonds littéralement en larmes. Je n'arrive même pas à appeler mon mari il faut que je me calme. Comment je vais lui dire ça ? Ce n'est pas ce qui était prévu. Il ne me répond pas... J'appelle ma maman qui gardait les enfants pour lui dire que je partais du rendez-vous. Je n'ai rien dit d'autre, si ce n'est que l'on se verrait bientot à la maison. Je raccroche, et pleure à nouveau. J'arrive enfin à joindre mon mari. Il me rassure en me disant que ce n'est peut-etre rien de grave, de ne pas m'inquiéter. Il n'était pas là, c'est facile à dire "ce n'est peut-etre rien de grave". Ce sont les premiers mots qui nous viennent à l'esprit lorsque l'on veut rassurer quelqu'un meme quand on ne sais pas exactement de quoi il s'agit. Ca peut être grave oui, mais notre mission en tant qu'humain empathique, c'est de protéger la personne. J'arrive chez ma maman. Mes trois enfants me sautent dans les bras pour me demander si c'est une fille ou un garçon. Je leur dit que c'est un petit frère, ils sont tellement heureux. Et moi... je ne peux partager cette joie. Je ne leur ai pas montré... Mais devant ma maman, difficile de cacher. Je lui ai expliqué. Elle avait déjà compris quand je l'avais appelée que quelque chose ne tournait pas rond. L'instinct maternel, infaillible ! Nous avons pleuré toutes les deux. Les enfants nous voient, mais ne comprennent pas ce qu'il se passe... Ils sont occupés à autre chose et on arrive à dissimuler pour ne pas susciter d'avantage leur curiosité... Et puis nous rentrons à la maison. Je ne me souviens de plus rien... Seulement de mon mari qui rentre et à qui j'ai donné le numéro de l'échographiste. Elle s'était montrée disponible pour lui expliquer ce qu'il s'était passé pendant le rendez-vous. Nous comptons les jours car 5 jours plus tard, nous avons rendez-vous avec un autre spécialiste pour voir ce qu'il en est. J'ai eu espoir qu'en 5 jours, ce qui n'était pas visible à l'échographie se préparait gentiment pour que ce soit visible et que tout ca ne soit plus qu'un mauvais souvenir...
Aujourd'hui, 14 mai 2021... je ne me suis peut-être pas réveillée aussi heureuse qu'il y a un an. Mais quand je me suis levée, je me suis dite que cette journée allait bien se passer et ce soir, je peux remercier le ciel car j'ai passé une bonne journée. Malgré tous ces souvenirs qui sont encore très présents, cette étape est passée, ces deux journées ne se ressemblent pas, heureusement ! C'est ce qui m'a permis de mieux traverser cette première date anniversaire, la première d'une bonne série qui va gentiment arriver... et que je souhaite raconter ici, j'en ai besoin car ça fait du bien, pour faire le vide de ce qu'il reste, une année après...
Et je garde encore un autre souvenir d'un 14 mai, le 14 mai 2011, il y a 10 ans ! Jour où j'ai fait pour la première fois de ma vie un test de grossesse qui s'est avéré positif, ma première fille, ma princesse, celle qui a fait de moi une maman pour la première fois. Alors c'est ce souvenir là que je veux garder aujourd'hui !
Merci de m'avoir lue,
Marsie
Il y a un an, 14 mai 2020, si on m'avait dit au réveil que j'allais recevoir la pire nouvelle de ma vie, celle qui irait la bouleverser, je ne l'aurai pas cru, et pourtant.... Il y a un an, je me réveillais tellement heureuse car j'étais à quelques heures de confirmer si mon bébé était bien un garçon. Naïve que j'étais... Et pourtant, c'était ma quatrième grossesse. Pour moi, les contrôles morphologiques étaient les moments de confirmation du sexe du bébé car c'est à ce moment qu'on arrivait à dire presque avec 100 % de certitude si c'est une fille ou un garçon. Les "trois premières fois" se sont bien passées, je n'imaginais pas une seconde que la quatrième fois allait être différente et pourtant...
Je me vois dans cette salle d'attente, avec un fichu masque. Je prends un selfie et je l'envoie à mon mari pour lui dire ça y est, j'y suis, nous y sommes, bébé et moi... et le rendez-vous a commencé... bébé dérangeait pour les mesures ? Ma vessie était peut-etre trop remplie. Pas de problème, il n'y a qu'à la vider un peu ! Puis, on reprend les mesures... mais il y avait quelque chose de bizarre... j'ai ressenti tout de suite. Je ne savais pas si je devais poser des questions ou si finalement, ce n'était qu'un mauvais pressentiment qui n'avait pas raison d'être, mais malheureusement... C'était une jeune échographiste. Elle me dit qu'elle doit contrôler les images avec sa supérieure (la responsable du service). Elle quitte la salle et me dit de patienter. Je me dis que c'est parce qu'elle est "stagiaire", elle doit valider ses mesures. Puis la responsable arrive et me demander de passer dans la salle d'à coté car sa machine "est plus performante". Pourquoi avions-nous besoin d'une machine plus performante ? Je change de salle, et là, un silence. Le sourire que j'avais en arrivant s'estompe petit à petit. Que se passe-t-il ? Je ne comprends plus rien. Je me sens seule, elles sont les deux à me regarder, elles sont dans une situation peu confortable. On s'assied à table, elle m'explique sans m'expliquer. Elle ne sais pas si l'écho est faite trop top (j'étais à 19 semaines) mais il y avait une structure du cerveau qui n'était pas visible. Quelle claque, le cerveau en plus ? Moteur essentiel... Elle me dit que certains s'en sortent, d'autres ont plus de difficultés, on peut même parler de handicap. Il faut refaire un examen par un autre professionnel pour confirmer ou pas ce premier pronostic. Ce qui l'a rendue attentive, ce sont les ventricules, avec des mesures hors norme. Et un corps calleux qui n'était pas visible. Je n'avais jamais entendu ces mots, mais en une soirée, j'en ai appris des choses. Merci Internet ! Elle m'envoie donc dans un CHU (là je me suis dite que c'était vraiment grave ce qu'il se passait). Je quitte le cabinet, j'ai l'impression que le sol sur lequel j'avance s'effondre. Je retiens mes larmes pour ne pas que l'on me voit et une fois dehors, j'arrive à la voiture et là, tout explose. Qu'est-ce que ce cauchemar ? Réveillez-moi je vous en supplie ! Je fonds littéralement en larmes. Je n'arrive même pas à appeler mon mari il faut que je me calme. Comment je vais lui dire ça ? Ce n'est pas ce qui était prévu. Il ne me répond pas... J'appelle ma maman qui gardait les enfants pour lui dire que je partais du rendez-vous. Je n'ai rien dit d'autre, si ce n'est que l'on se verrait bientot à la maison. Je raccroche, et pleure à nouveau. J'arrive enfin à joindre mon mari. Il me rassure en me disant que ce n'est peut-etre rien de grave, de ne pas m'inquiéter. Il n'était pas là, c'est facile à dire "ce n'est peut-etre rien de grave". Ce sont les premiers mots qui nous viennent à l'esprit lorsque l'on veut rassurer quelqu'un meme quand on ne sais pas exactement de quoi il s'agit. Ca peut être grave oui, mais notre mission en tant qu'humain empathique, c'est de protéger la personne. J'arrive chez ma maman. Mes trois enfants me sautent dans les bras pour me demander si c'est une fille ou un garçon. Je leur dit que c'est un petit frère, ils sont tellement heureux. Et moi... je ne peux partager cette joie. Je ne leur ai pas montré... Mais devant ma maman, difficile de cacher. Je lui ai expliqué. Elle avait déjà compris quand je l'avais appelée que quelque chose ne tournait pas rond. L'instinct maternel, infaillible ! Nous avons pleuré toutes les deux. Les enfants nous voient, mais ne comprennent pas ce qu'il se passe... Ils sont occupés à autre chose et on arrive à dissimuler pour ne pas susciter d'avantage leur curiosité... Et puis nous rentrons à la maison. Je ne me souviens de plus rien... Seulement de mon mari qui rentre et à qui j'ai donné le numéro de l'échographiste. Elle s'était montrée disponible pour lui expliquer ce qu'il s'était passé pendant le rendez-vous. Nous comptons les jours car 5 jours plus tard, nous avons rendez-vous avec un autre spécialiste pour voir ce qu'il en est. J'ai eu espoir qu'en 5 jours, ce qui n'était pas visible à l'échographie se préparait gentiment pour que ce soit visible et que tout ca ne soit plus qu'un mauvais souvenir...
Aujourd'hui, 14 mai 2021... je ne me suis peut-être pas réveillée aussi heureuse qu'il y a un an. Mais quand je me suis levée, je me suis dite que cette journée allait bien se passer et ce soir, je peux remercier le ciel car j'ai passé une bonne journée. Malgré tous ces souvenirs qui sont encore très présents, cette étape est passée, ces deux journées ne se ressemblent pas, heureusement ! C'est ce qui m'a permis de mieux traverser cette première date anniversaire, la première d'une bonne série qui va gentiment arriver... et que je souhaite raconter ici, j'en ai besoin car ça fait du bien, pour faire le vide de ce qu'il reste, une année après...
Et je garde encore un autre souvenir d'un 14 mai, le 14 mai 2011, il y a 10 ans ! Jour où j'ai fait pour la première fois de ma vie un test de grossesse qui s'est avéré positif, ma première fille, ma princesse, celle qui a fait de moi une maman pour la première fois. Alors c'est ce souvenir là que je veux garder aujourd'hui !
Merci de m'avoir lue,
Marsie