Jusqu'au bout...
Posté : 06 avril 2021, 08:01
Bonjour à toutes et tous,
J'écris pour partager mon expérience, pour mettre des mots et pour réaliser ce qui nous est arrivé voilà deux semaines aujourd'hui.
Déjà parents d'un petit garçon plein de vie, nous avons souhaité agrandir la famille. En août 2020, le test est positif... bonheur et joie.
Comme pour la première grossesse, je galère, suis hospitalisée pour hyperemese gravidique.
Les contrôles se passent bien, mais je suis, comme beaucoup de femmes enceintes, épuisée.
Parallèlement, nous emménageons dans notre nouvelle maison, le projet d'une vie...
Le 26 novembre, écho morpho... je demande à la gynécologue de bien regarder le cœur, ma belle-sœur ayant une malformation de l'aorte. L'examen se passe bien, je suis détendue. Je demande si je peux filmer pour mon mari qui n'a pas pu être présent à cause du Covid. Là, la gynécologue s'arrête et me dit qu'elle doit me parler. Je sens mon corps se glacer.
Le diagnostique tombe: hernie diaphragmatique. Amniocentèse le lendemain pour vérifier si c'est isolé ou lié à autre chose.
Mon mari m'accompagne et découvre notre petit garçon le lendemain. Nous décidons de lui donner un prénom : Robin. Nous réfléchissons beaucoup à toutes les décisions éventuelles à prendre.
Mais les résultats sont bons. Nous enchaînons les rendez-vous avec des spécialistes (irm, ...) et Robin semble en pleine forme, mis à part son problème d'hernie.
75%, c'est le taux de survie que l'on nous donne.
Nous nous projetons, savons que tout sera difficile, mais, étant croyants, nous nous préparons à ce défi.
Robin se développe au mieux, il gigote sans cesse, son petit cœur est fort. La date de la provocation est fixée... Le 22 mars, jour de l'anniversaire de ma sœur.
Nous entrons à l'hôpital, stressés et calmes à la fois. Je n'arrive pas à le laisser venir, je sais qu'il est en sécurité dans mon ventre et que tout se compliquera pour lui à la naissance.
L' accouchement se passe plutôt bien et Robin vient au monde à 1h50 le 23 mars 2021. Les pédiatres l'emmène pour intubation,... nous le savions, étions préparés et confiants.
30 minutes passent, puis une infirmière nous annonce que c'est difficile pour Robin, ses poumons ne s'ouvrent pas. Là, le silence, l'attente angoissante commence. Je regarde mon mari, les larmes aux yeux. "Ensemble jusqu'au bout, quoi qu'il arrive". C'est ce que je lui promets.
Une demi-heure plus tard, on vient nous chercher, nous pouvons le rejoindre. En entrant dans la pièce, nous comprenons que nous venons accompagner notre petit garçon pour ses derniers moments. Les médecins tentent de l'oxygéner, mais sa saturation est faible. Ils ne comprennent pas. Je peux tenir le pied de Robin, lui parler. Le cardiologue arrive, l'examine et nous annonce qu'un côté du cœur ne fonctionne pas comme il devrait. Nous décidons alors de le laisser partir en paix. Les pédiatres le débranchant et je peux enclin prendre mon petit garçon dans les bras. Nous prions pour lui, je lui chante une chansons, lui fais des bisous, le dévore des yeux et nous lui disons au revoir à 4h24. Il aura vécu 2h34, chéri et aimé.
Je lui avais pris des vêtements, espérant pouvoir les mettre pour sa sortie de l'hôpital... nous avons effectivement pu lui mettre son petit pyjama jaune et son petit bonnet gris. Ses seuls vêtements.
Après un moment passé avec lui, mon mari a appelé les sages-femmes pour qu'elles l'emmènent et nous sommes rentrés, à 9h30 chez nous... sans Robin, le cœur vide.
J'apprends maintenant à apprivoiser cette souffrance, ce vide.
J'écris pour partager mon expérience, pour mettre des mots et pour réaliser ce qui nous est arrivé voilà deux semaines aujourd'hui.
Déjà parents d'un petit garçon plein de vie, nous avons souhaité agrandir la famille. En août 2020, le test est positif... bonheur et joie.
Comme pour la première grossesse, je galère, suis hospitalisée pour hyperemese gravidique.
Les contrôles se passent bien, mais je suis, comme beaucoup de femmes enceintes, épuisée.
Parallèlement, nous emménageons dans notre nouvelle maison, le projet d'une vie...
Le 26 novembre, écho morpho... je demande à la gynécologue de bien regarder le cœur, ma belle-sœur ayant une malformation de l'aorte. L'examen se passe bien, je suis détendue. Je demande si je peux filmer pour mon mari qui n'a pas pu être présent à cause du Covid. Là, la gynécologue s'arrête et me dit qu'elle doit me parler. Je sens mon corps se glacer.
Le diagnostique tombe: hernie diaphragmatique. Amniocentèse le lendemain pour vérifier si c'est isolé ou lié à autre chose.
Mon mari m'accompagne et découvre notre petit garçon le lendemain. Nous décidons de lui donner un prénom : Robin. Nous réfléchissons beaucoup à toutes les décisions éventuelles à prendre.
Mais les résultats sont bons. Nous enchaînons les rendez-vous avec des spécialistes (irm, ...) et Robin semble en pleine forme, mis à part son problème d'hernie.
75%, c'est le taux de survie que l'on nous donne.
Nous nous projetons, savons que tout sera difficile, mais, étant croyants, nous nous préparons à ce défi.
Robin se développe au mieux, il gigote sans cesse, son petit cœur est fort. La date de la provocation est fixée... Le 22 mars, jour de l'anniversaire de ma sœur.
Nous entrons à l'hôpital, stressés et calmes à la fois. Je n'arrive pas à le laisser venir, je sais qu'il est en sécurité dans mon ventre et que tout se compliquera pour lui à la naissance.
L' accouchement se passe plutôt bien et Robin vient au monde à 1h50 le 23 mars 2021. Les pédiatres l'emmène pour intubation,... nous le savions, étions préparés et confiants.
30 minutes passent, puis une infirmière nous annonce que c'est difficile pour Robin, ses poumons ne s'ouvrent pas. Là, le silence, l'attente angoissante commence. Je regarde mon mari, les larmes aux yeux. "Ensemble jusqu'au bout, quoi qu'il arrive". C'est ce que je lui promets.
Une demi-heure plus tard, on vient nous chercher, nous pouvons le rejoindre. En entrant dans la pièce, nous comprenons que nous venons accompagner notre petit garçon pour ses derniers moments. Les médecins tentent de l'oxygéner, mais sa saturation est faible. Ils ne comprennent pas. Je peux tenir le pied de Robin, lui parler. Le cardiologue arrive, l'examine et nous annonce qu'un côté du cœur ne fonctionne pas comme il devrait. Nous décidons alors de le laisser partir en paix. Les pédiatres le débranchant et je peux enclin prendre mon petit garçon dans les bras. Nous prions pour lui, je lui chante une chansons, lui fais des bisous, le dévore des yeux et nous lui disons au revoir à 4h24. Il aura vécu 2h34, chéri et aimé.
Je lui avais pris des vêtements, espérant pouvoir les mettre pour sa sortie de l'hôpital... nous avons effectivement pu lui mettre son petit pyjama jaune et son petit bonnet gris. Ses seuls vêtements.
Après un moment passé avec lui, mon mari a appelé les sages-femmes pour qu'elles l'emmènent et nous sommes rentrés, à 9h30 chez nous... sans Robin, le cœur vide.
J'apprends maintenant à apprivoiser cette souffrance, ce vide.