Je vous lis depuis un certain temps mais je n'ai pas encore osé lancer un sujet, tout était si chaotique dans ma tête...
J'espère que mon post est au bon endroit sinon je pourrai le déplacer.
Je vais expliquer mon histoire en essayant d'être brève malgré de nombreuses étapes et rebondissements.
J'ai perdu ma fille en mai 2020, elle est née prématurée à 32SA et a vécu 5 magnifiques jours très intenses. Il s'agissait de notre premier enfant avec mon compagnon.
Deux semaines avant mon accouchement, nous nous sommes rendus compte lors d'une écho de contrôle qu'elle avait du liquide dans le ventre, une deuxième puis une troisième écho l'ont expliqué par une malformation uro-génitale. Nous attendions plus de réponses après d'autres nombreux examens, mais à presque 33SA, j'ai perdu les eaux. Sans doutes car comme elle était gonflée, notre fille avait le ventre de la taille de celui d'un bébé à terme et mon corps a déclenché l'accouchement.
Je vais passer les détails d'une hospitalisation assez traumatisante, malgré une équipe très accompagnante, nous étions en plein crise de COVID, j'ai été mise en quarantaine malgré trois tests négatifs pendant 15 jours dans une chambre d'hôpital (heureusement avec mon compagnon) et un incendie dans la maternité au moment de mon accouchement...



Malgré son très grand courage et une équipe de néonatalogie très attentive à ses besoins, notre fille n'a pas survécu : le liquide avait comprimé ses poumons, et leur développement n'était pas assez avancé pour lui permettre de respirer toute seule.
Elle est partie dans nos bras pendant que nous lui chantions des chansons.
Nous avons découvert par la suite qu'elle était atteinte d'un syndrome dont les pathologies peuvent être très lourdes. Nous sommes porteurs sains du syndrome et avons 25% de risques de la transmettre en cas de future grossesse. Cette découverte, en plus du deuil de notre fille dans lequel nous étions plongés, a été très douloureuse, je ne crois pas l'avoir vraiment digéré encore...
On nous a proposé comme solution (comme plusieurs personnes sur ce forum) une FIV avec DPI. J'étais tombée enceinte au bout du 2e cycle pour ma fille, et nous avons trouvé difficile mentalement de se lancer dans une telle procédure sans difficulté de fertilité. Les délais sont relativement longs (mais nous sommes en Belgique donc bien moins long qu'en France), mais nous nous sommes lancés : notre dossier a été accepté en septembre 2020 et nous attendons notre test pour mai-juin 2021.
En attendant que ce processus se lance, et avec l'aval de l'équipe de la DPI, nous avons continué à essayer naturellement. Je suis par chance tombée enceinte au bout de 2 mois d'essais en octobre 2020, mais la grossesse s'est terminée par une fausse couche début décembre. Une nouvelle épreuve très difficile à vivre mais j'étais tellement stressée par ce risque de 25% qu'une de mes nombreuses émotions ressenties étaient du soulagement.
Alors que nous étions un peu les premiers à nous lancer dans l'aventure, de nombreuses personnes de notre entourage proche nous ont annoncé grossesses et naissances, je ne les compte plus tellement il y en a ... A chaque fois ressenti comme un nouveau coup de poing dans le ventre, une nouvelle injustice, je sais que ceux et celles qui ont traversé une telle épreuve me comprendront. Je me suis beaucoup isolée car c'était trop dur pour moi de voir mes proches commencer leurs vie de familles dans le bonheur et de voir la notre amputée à jamais. De les voir construire leurs vies alors que nous étions dans une incapacité totalement de projection. En plus, la situation Covid n'aide pas vraiment pour l'isolement, je suis française et rend difficile de voir ma famille et certain.e.s de mes ami.e.s car bloqués à la frontière belge par les nombreuses mesures

J'avais repris le travail après mon congé maternité malgré de nombreuses collègues enceintes (dont 5 en même temps que moi) et particulièrement maladroit.e.s, mais suite à ma fausse couche, la psy qui me suit a décidé de me mettre en arrêt de travail. Les remarques et maladresses de mes collègues étaient vraiment trop compliquées à gérer + je suis enseignante et en pleine crise du Covid, les élèves avaient vraiment besoin d'adultes solides et rassurants ce que je n'étais pas du tout, donc je ne me sentais plus en capacité de faire bien ce travail.
Bref, tout ce long pavé, que j'espère pas trop larmoyant ou plaintif (merci à ceux et celles qui l'ont lu

Je multiplie les différentes tentatives pour m'aider à reconstruire (psy, kiné, promenades en pleine nature, acuponcture, hypnose, sport...) certains aident d'autres seulement pour un temps... Mais l'échange humain me manque, en particulier avec des personnes qui auraient vécu une situation similaire (une piste que je n'ai pas encore essayé

Je cherche donc d'autres parents qui souhaiteraient échanger et traverser cette attente ensemble de bébé espoir, parler des solutions qui soulagent ou apaisent, avancer ensemble et/ou s'accompagner dans le stress d'une éventuelle nouvelle grossesse.
Au plaisir de vous lire,
Léa