L’annonce aux aînés
Posté : 27 février 2021, 06:15
Bonjour,
Je suis enceinte de 13 SA +3 et j’ai appris jeudi à l’écho du T1 que notre bébé souffrait d’un syndrome polymalformatif.
Nous avons eu RDV hier dans un CPDPN et avons pris la décision de pratiquer une IMG.
Ce bébé est issu d’une PMA, après une FC précoce à 6SA en octobre 2020. Notre peine est immense.
Nous avons deux enfants de 7 et 5 ans, ils rentrent de vacances ce soir et nous allons devoir leur annoncer. Ils étaient au courant de cette grossesse; j’avais des nausées incessantes et bcp de vomissements donc nous avions dû leur annoncer pour les rassurer, vers 7SA, quand vraiment j’ai commencé à être très malade, juste après une échographie rassurante.
Hier nous avons eu au téléphone la psy de mon fils pour savoir quels mots employer, je ne me suis pas sentie très en phase avec ce qu’elle disait. Elle conseille de « positiver » la chose, en disant que la nature est bien faite et que si le bébé n’est pas en bonne santé, alors la grossesse s’arrête. Cette phrase « la nature est bien faite »...je ne peux pas la prononcer. Après 3 grossesses obtenues par PMA (mon fils est un bb PMA ainsi que le bb de la FC précoce et ce bb que je porte), je ne peux pas dire que la nature soit bien faite.
Je me sens « coincée » car mon fils pose énormément de questions en général et je sais que s’il m’interroge sur les problèmes dont souffre ce bb je ne vais pas pouvoir lui répondre la vérité brute car c’est trop violent et surtout trop « représentable » pour lui. (Le bébé, outre une clarté nucale épaisse, une biométrie trop petite, a plusieurs organes extériorisés et un membre en moins= on peut facilement imaginer la chose dans sa tête).
J’ai toujours dit la vérité à mes enfants sur tout, y compris sur des choses « crues », mais là c’est impossible. On ne veut pas non plus leur dire que c’est nous qui décidons d’interrompre la grossesse ( sur ce point je suis moins embêtée car de toutes façons le syndrome de notre bb est tel qu’il serait probablement décédé in utero).
Par ailleurs, j’avais parlé à mes enfants quand j’ai fait la FC en octobre; ils s’inquiétaient de me voir aller régulièrement chez le médecin, je leur avais annoncé la FC et la grossesse en même temps en leur expliquant que le bébé était tout tout petit, pas plus gros qu’une miette, et qu’il n’avait pas pu grandir pour une raison qu’on ne connaît pas, et qu’il allait sortir tout seul de mon corps.
Mes enfants ont été confrontés aussi de très près au deuil périnatal il y a un an, après que ma belle-sœur a perdu son bébé à 7j de vie, né prématuré extrême (RCIU). On leur avait expliqué à ce moment-là que le bébé était trop petit, que les docteurs l’avaient fait naître pour qu’il grandisse mieux dehors, mais qu’il était trop fragile.
C’est donc leur 3ème experience de deuil périnatal en un an, avec 3 situations bien différentes.
Comment faire pour que tout ne s’embrouille pas dans leur tête, qu’ils restent persuadés que la majorité des grossesses se termine généralement bien? La psy que j’ai eue au téléphone disait que c’est plus l’état d’esprit des parents qui compte que les mots utilisés; si les parents le vivent « bien », alors les enfants ne le vivront pas comme un traumatisme.
Je ne peux pas dire que je le vive « bien », mais je pense que devant mes enfants j’arriverai à ne pas éclater en sanglots même si les larmes couleront sans doute.
Le médecin du CPDPN m’a dit qu’elle conseillait de ne pas dire « le bébé est malade » car les enfants pouvaient penser à un rhume, ou des maladies bénignes, semant la confusion dans l’esprit des enfants. Elle conseille plutôt de parler de « problème de fabrication », mais avec ça je vois déjà mon fils arriver avec ses questions auxquelles je ne pourrai pas apporter de réponses car je ne veux pas lui dire de quels problèmes de « fabrication » souffre le bébé.
Autre question: j’ai choisi de subir une IMG par aspiration, et je sais que mon fils va me poser des questions très concrètes sur le déroulé du geste. Franchement, je ne vois pas quels mots employer pour lui expliquer ça sans le traumatiser. Ma fille, elle, se contente généralement des explications qu’on donne en première intention, mais mon fils est redoutable
Si certain(e)s d’entre vous ont été confrontés à cette annonce à des enfants déjà un peu grands, merci pour vos conseils/idées.
Je suis enceinte de 13 SA +3 et j’ai appris jeudi à l’écho du T1 que notre bébé souffrait d’un syndrome polymalformatif.
Nous avons eu RDV hier dans un CPDPN et avons pris la décision de pratiquer une IMG.
Ce bébé est issu d’une PMA, après une FC précoce à 6SA en octobre 2020. Notre peine est immense.
Nous avons deux enfants de 7 et 5 ans, ils rentrent de vacances ce soir et nous allons devoir leur annoncer. Ils étaient au courant de cette grossesse; j’avais des nausées incessantes et bcp de vomissements donc nous avions dû leur annoncer pour les rassurer, vers 7SA, quand vraiment j’ai commencé à être très malade, juste après une échographie rassurante.
Hier nous avons eu au téléphone la psy de mon fils pour savoir quels mots employer, je ne me suis pas sentie très en phase avec ce qu’elle disait. Elle conseille de « positiver » la chose, en disant que la nature est bien faite et que si le bébé n’est pas en bonne santé, alors la grossesse s’arrête. Cette phrase « la nature est bien faite »...je ne peux pas la prononcer. Après 3 grossesses obtenues par PMA (mon fils est un bb PMA ainsi que le bb de la FC précoce et ce bb que je porte), je ne peux pas dire que la nature soit bien faite.
Je me sens « coincée » car mon fils pose énormément de questions en général et je sais que s’il m’interroge sur les problèmes dont souffre ce bb je ne vais pas pouvoir lui répondre la vérité brute car c’est trop violent et surtout trop « représentable » pour lui. (Le bébé, outre une clarté nucale épaisse, une biométrie trop petite, a plusieurs organes extériorisés et un membre en moins= on peut facilement imaginer la chose dans sa tête).
J’ai toujours dit la vérité à mes enfants sur tout, y compris sur des choses « crues », mais là c’est impossible. On ne veut pas non plus leur dire que c’est nous qui décidons d’interrompre la grossesse ( sur ce point je suis moins embêtée car de toutes façons le syndrome de notre bb est tel qu’il serait probablement décédé in utero).
Par ailleurs, j’avais parlé à mes enfants quand j’ai fait la FC en octobre; ils s’inquiétaient de me voir aller régulièrement chez le médecin, je leur avais annoncé la FC et la grossesse en même temps en leur expliquant que le bébé était tout tout petit, pas plus gros qu’une miette, et qu’il n’avait pas pu grandir pour une raison qu’on ne connaît pas, et qu’il allait sortir tout seul de mon corps.
Mes enfants ont été confrontés aussi de très près au deuil périnatal il y a un an, après que ma belle-sœur a perdu son bébé à 7j de vie, né prématuré extrême (RCIU). On leur avait expliqué à ce moment-là que le bébé était trop petit, que les docteurs l’avaient fait naître pour qu’il grandisse mieux dehors, mais qu’il était trop fragile.
C’est donc leur 3ème experience de deuil périnatal en un an, avec 3 situations bien différentes.
Comment faire pour que tout ne s’embrouille pas dans leur tête, qu’ils restent persuadés que la majorité des grossesses se termine généralement bien? La psy que j’ai eue au téléphone disait que c’est plus l’état d’esprit des parents qui compte que les mots utilisés; si les parents le vivent « bien », alors les enfants ne le vivront pas comme un traumatisme.
Je ne peux pas dire que je le vive « bien », mais je pense que devant mes enfants j’arriverai à ne pas éclater en sanglots même si les larmes couleront sans doute.
Le médecin du CPDPN m’a dit qu’elle conseillait de ne pas dire « le bébé est malade » car les enfants pouvaient penser à un rhume, ou des maladies bénignes, semant la confusion dans l’esprit des enfants. Elle conseille plutôt de parler de « problème de fabrication », mais avec ça je vois déjà mon fils arriver avec ses questions auxquelles je ne pourrai pas apporter de réponses car je ne veux pas lui dire de quels problèmes de « fabrication » souffre le bébé.
Autre question: j’ai choisi de subir une IMG par aspiration, et je sais que mon fils va me poser des questions très concrètes sur le déroulé du geste. Franchement, je ne vois pas quels mots employer pour lui expliquer ça sans le traumatiser. Ma fille, elle, se contente généralement des explications qu’on donne en première intention, mais mon fils est redoutable

Si certain(e)s d’entre vous ont été confrontés à cette annonce à des enfants déjà un peu grands, merci pour vos conseils/idées.