IMG pour T21 à 30 ans, première grossesse, comment envisager le futur ?
Posté : 23 décembre 2020, 17:16
Bonjour,
Ma grossesse a pris fin il y a quelques jours suite à une IMG pour T21. J'ai 30 ans, c'était ma première grossesse.
Je faisais partie de ces jeunes femmes qui clamaient qu'elles n'avaient pas besoin de tomber enceinte avant la trentaine. Avant il y a autre chose à faire : les voyages, les études, la carrière... J'avoue j'en ai beaucoup profité et je voyais la grossesse et les enfants comme un projet très lointain. Je me suis toujours donnée cette limite : pas d'enfant avant 30 ans.
Un an après notre mariage, 30 ans révolus, ça y'est nous avons décidé de nous lancer dans l'aventure. De retour de notre voyage de noce, je ne le savais pas encore mais nous sommes revenus à trois. J'ai appris ma grossesse quelques semaines après, nous étions aux anges ! J'avoue, j'ai toujours eu plutôt de la chance dans ma vie, ainsi, avec l'insouciance d'une jeune femme épanouie qui découvre la grossesse pour la première fois, et puisque je n'ai pas connu autour de moi des personnes ayant eu des difficultés à avoir des enfants, je suis partie ultra confiante, convaincue que tout se déroulerait parfaitement bien. Mon mari et moi sommes jeunes, avons un rythme de vie hyper sain et sommes en excellente santé, nous pensions qu'il n'y avait pas de raisons. Le bébé devait naître fin juin, un mois magnifique et symbolique, c'est le début de l'été, le début des mois ensoleillés !
Les premières échographies de datation et de contrôle de la gynécologue nous ont montré un foetus vif, son petit coeur battait à merveille et sonnait comme une douce musique... Difficile de ne pas se projeter ! Nous imaginions notre futur bébé, nous avions commencé listes de naissance et prénoms et nous avions prévu d'annoncer la naissance à Noël à nos familles... Mais voilà, tout a tourné au vinaigre il y a quelques semaines à l'échographie du 1er trimestre. On nous apprend que le foetus a un hygroma multikistique doublé d'une dilatation du ventricule cérébral, l'horreur... Détecté à 14SA c'est souvent signe d'une anomalie chromosomique. Une PVC plus tard et le diagnostic est tombé : il s'agit bien d'une T21. On nous a programmé une IMG quelques jours après.
La raison ? Faute à pas de chance, ce n'est pas un problème génétique, il s'agit d'une trisomie libre. Ma gynécologue m'a précisé que les risques existent à n'importe quel âge, mais qu'à 30 ans en effet c'est peu courant. Je dois faire partie des quoi... 2 grossesses sur 3 000 qui tirent le gros lot ? Merci la vie et le hasard... J'ai même entendu l'anesthésiste en salle de réveil dire à ses collègues "tout de même à son âge, c'est jeune".
Je me suis littéralement pris un Boeing en pleine figure, j'ai l'impression d'avoir été punie pour mon arrogance, j'ai dû mal à trouver les mots adéquats pour exprimer la douleur, et la colère aussi. Je viens de prendre conscience de ce que perdre un enfant signifie... En effet, ce n'était "qu'un foetus de 14 SA", mais en tant que maman, à la seconde ou l'on apprend sa grossesse, c'est déjà un être humain à nos yeux, d'ailleurs, quand je l'ai vu après l'accouchement, c'est bien à un petit être humain qu'il ressemblait, certes, pas tout à fait fini de former, mais quand même, si fragile, si innocent, il n'avait rien demandé à personne... C'était un petit garçon, c'est ce que je souhaitais...
J'étais à des millions d'années lumière d'imaginer vivre cela pour ma première grossesse. Vivre cela tout court en fait. En 3 mois, ma vision des choses a basculé, je me sens déboussolée, vidée, seule. Mon mari me soutient évidemment, il a été très affecté. Mais un homme, on aura beau dire, reste toujours un peu extérieur à cela, il n'a pas ressenti les sensations physiques par lesquelles je suis passée.
Maintenant, il faut se relever, penser à l'après, mais j'avoue, l'expérience m'a un peu dégoûtée de la grossesse. Pourquoi moi ? Suis-je vraiment faite pour cela ? Suis-je capable d'être maman ?
Et la culpabilité qui s'installe... Suis-je réellement capable de concevoir un enfant normal ? Qui me dit qu'une 2ème grossesse ne se déroulera pas exactement pareil ? A ce sujet, j'ai eu le droit à deux sons de cloche : ma gynécologue me dit "aucune chance", la gynécologue de l'hôpital me dit, "puisqu'il s'agit d'une première grossesse, 1% de plus que les autres femmes que le risque se reproduise... Il s'agit sûrement d'une erreur de fabrication de l'ovule", Super et qui me dit que le problème ne concerne pas toutes mes ovules ?
Y a-t-il des jeunes femmes dans mon cas, première grossesse, ayant vécu une expérience similaire ? Que vous ont dit les gynécologues pour de futures grossesses ? Avez-vous réitéré les essais quelques temps après et avez-vous subi la même expérience ou la seconde grossesse a-t-elle été plus heureuse ? Avez-vous envisagé la PMA avec diagnostic préimplantatoire (je crois que ce n'est autorisé que dans certains cas particuliers) ou des bilans de fertilité ?
J'ai vraiment peur de me relancer, je ne souhaite pas revivre le même traumatisme... Merci beaucoup pour vos témoignages, vos partages d'expérience et, je l'espère, pour l'espoir que vous me redonnerez.
A bientôt,
Ma grossesse a pris fin il y a quelques jours suite à une IMG pour T21. J'ai 30 ans, c'était ma première grossesse.
Je faisais partie de ces jeunes femmes qui clamaient qu'elles n'avaient pas besoin de tomber enceinte avant la trentaine. Avant il y a autre chose à faire : les voyages, les études, la carrière... J'avoue j'en ai beaucoup profité et je voyais la grossesse et les enfants comme un projet très lointain. Je me suis toujours donnée cette limite : pas d'enfant avant 30 ans.
Un an après notre mariage, 30 ans révolus, ça y'est nous avons décidé de nous lancer dans l'aventure. De retour de notre voyage de noce, je ne le savais pas encore mais nous sommes revenus à trois. J'ai appris ma grossesse quelques semaines après, nous étions aux anges ! J'avoue, j'ai toujours eu plutôt de la chance dans ma vie, ainsi, avec l'insouciance d'une jeune femme épanouie qui découvre la grossesse pour la première fois, et puisque je n'ai pas connu autour de moi des personnes ayant eu des difficultés à avoir des enfants, je suis partie ultra confiante, convaincue que tout se déroulerait parfaitement bien. Mon mari et moi sommes jeunes, avons un rythme de vie hyper sain et sommes en excellente santé, nous pensions qu'il n'y avait pas de raisons. Le bébé devait naître fin juin, un mois magnifique et symbolique, c'est le début de l'été, le début des mois ensoleillés !
Les premières échographies de datation et de contrôle de la gynécologue nous ont montré un foetus vif, son petit coeur battait à merveille et sonnait comme une douce musique... Difficile de ne pas se projeter ! Nous imaginions notre futur bébé, nous avions commencé listes de naissance et prénoms et nous avions prévu d'annoncer la naissance à Noël à nos familles... Mais voilà, tout a tourné au vinaigre il y a quelques semaines à l'échographie du 1er trimestre. On nous apprend que le foetus a un hygroma multikistique doublé d'une dilatation du ventricule cérébral, l'horreur... Détecté à 14SA c'est souvent signe d'une anomalie chromosomique. Une PVC plus tard et le diagnostic est tombé : il s'agit bien d'une T21. On nous a programmé une IMG quelques jours après.
La raison ? Faute à pas de chance, ce n'est pas un problème génétique, il s'agit d'une trisomie libre. Ma gynécologue m'a précisé que les risques existent à n'importe quel âge, mais qu'à 30 ans en effet c'est peu courant. Je dois faire partie des quoi... 2 grossesses sur 3 000 qui tirent le gros lot ? Merci la vie et le hasard... J'ai même entendu l'anesthésiste en salle de réveil dire à ses collègues "tout de même à son âge, c'est jeune".
Je me suis littéralement pris un Boeing en pleine figure, j'ai l'impression d'avoir été punie pour mon arrogance, j'ai dû mal à trouver les mots adéquats pour exprimer la douleur, et la colère aussi. Je viens de prendre conscience de ce que perdre un enfant signifie... En effet, ce n'était "qu'un foetus de 14 SA", mais en tant que maman, à la seconde ou l'on apprend sa grossesse, c'est déjà un être humain à nos yeux, d'ailleurs, quand je l'ai vu après l'accouchement, c'est bien à un petit être humain qu'il ressemblait, certes, pas tout à fait fini de former, mais quand même, si fragile, si innocent, il n'avait rien demandé à personne... C'était un petit garçon, c'est ce que je souhaitais...
J'étais à des millions d'années lumière d'imaginer vivre cela pour ma première grossesse. Vivre cela tout court en fait. En 3 mois, ma vision des choses a basculé, je me sens déboussolée, vidée, seule. Mon mari me soutient évidemment, il a été très affecté. Mais un homme, on aura beau dire, reste toujours un peu extérieur à cela, il n'a pas ressenti les sensations physiques par lesquelles je suis passée.
Maintenant, il faut se relever, penser à l'après, mais j'avoue, l'expérience m'a un peu dégoûtée de la grossesse. Pourquoi moi ? Suis-je vraiment faite pour cela ? Suis-je capable d'être maman ?
Et la culpabilité qui s'installe... Suis-je réellement capable de concevoir un enfant normal ? Qui me dit qu'une 2ème grossesse ne se déroulera pas exactement pareil ? A ce sujet, j'ai eu le droit à deux sons de cloche : ma gynécologue me dit "aucune chance", la gynécologue de l'hôpital me dit, "puisqu'il s'agit d'une première grossesse, 1% de plus que les autres femmes que le risque se reproduise... Il s'agit sûrement d'une erreur de fabrication de l'ovule", Super et qui me dit que le problème ne concerne pas toutes mes ovules ?
Y a-t-il des jeunes femmes dans mon cas, première grossesse, ayant vécu une expérience similaire ? Que vous ont dit les gynécologues pour de futures grossesses ? Avez-vous réitéré les essais quelques temps après et avez-vous subi la même expérience ou la seconde grossesse a-t-elle été plus heureuse ? Avez-vous envisagé la PMA avec diagnostic préimplantatoire (je crois que ce n'est autorisé que dans certains cas particuliers) ou des bilans de fertilité ?
J'ai vraiment peur de me relancer, je ne souhaite pas revivre le même traumatisme... Merci beaucoup pour vos témoignages, vos partages d'expérience et, je l'espère, pour l'espoir que vous me redonnerez.
A bientôt,