Forum de l'association Petite Émilie

Bonjour à toutes,

Je reviens vers vous car je ne me sens pas très bien depuis quelques jours.
En septembre 2015, j'ai subi une interruption médicale de grossesse suite à la découverte d'une trisomie 21 pour notre petite fille. C'était ma 3eme grossesse (nous avons 2 garcons, de 3ans et 1an 1/2, en pleine forme). Depuis, je me sens toujours un peu triste et culpabilise beaucoup par rapport à la décision que nous avons prise.
Je viens de faire deux fausses couches à la suite, janvier et avril 2016.
Je ne sais plus trop comment avancer...

Bonjour Charlotte,

C'est une réponse rapide car pas trop le temps tout de suite mais ton post m'interpelle car j'en avais créé un très similaire l'année dernière (je crois que c'était : "comment accepter"). J'ai perdu mon garçon en Avril 2015 pour cause de CMV (virus contracter pendant la grossesse qui a entrainé des lésions au cerveau qui entrainaient un risque de lourdes séquelles) et je t'avoue que pour l'instant, le sentiment de culpabilité ne me lâche pas. Je ne suis peut-être pas la bonne personne pour te répondre mais je le fais quand même pour te dire que je ne suis pas sûre que l'on accepte un jour notre décision (surtout quand on se dit que notre enfant aurait pu vivre) mais je pense qu'on peut apprendre à vivre avec... (tu me diras, l'option est pas géniale mais je ne vois pas comment faire autrement). En discuter avec mon conjoint et des personnes qui ont vécu la même chose que nous me fait du bien et permets de continuer notre chemin en essayant "d'accepter" de vivre avec ce "choix"... Les FC n'aident pas non plus à avoir le moral et à avancer.

Je ne suis pas d'une grande aide en fait... mais je te souhaite plein de courage pour la suite du chemin. Je suis sûre qu'au fur et à mesure, ça ira mieux même si la culpabilité je pense sera tjs présente.
Marie

Merci Marie pour ton message qui fait du bien.
C'est dur à accepter car sa malformation n'était pas une maladie mortelle... Elle aurait très bien pu vivre. Parfois, je me dis que c'est mieux pour elle, qu'elle aurait certainement souffert de son handicap, que nous ne sommes pas seuls à prendre la décision car nous avons deux autres enfants et quand nous ne serons plus là, ce sera à eux quelque part de prendre le relais. Pourront ils s'occuper de leur soeur? Quand elle sera adulte, âgée, que deviendra t'elle? Comment elle vivra? Que de questions sans réponse qui me conforte dans notre choix... Mais souvent, je me dis que nous avons ôter la vie de notre petite fille, tant désirée, tant aimée... C'est vraiment dur à vivre, cette ambivalence de sentiments est lourde et pesante...
Elle nous manque beaucoup

Bonjour Charlotte.

Mon histoire est differente, mais j'aimerai te la partager.
Demain sa fera 1 mois que ma poupée a rejoint les anges. J'étais à 32sa quand on a su pour sa malformation cardiaque. Les SF et cardiologues, nous on informé que c'était un cas sévère, qu'elle devrait subir plusieurs operations, un traitement à vie. Nous avons décidé l'IMG comme tu te doutes bien, puisque je suis ici.
Malgré que son cas était severe et que l'IMG nous a été accordé lors de la réunion des médecins, je me suis beaucoup demander au début si on avait fait le bon choix. Je me disais que peut-être on aurait dû essayer, peut être avons nous prit une décision trop vite.
Ce qui est sur, c'est que nous voulions pas voir notre bébé souffrir, passer sa vie dans les hôpitaux. Et aussi pour notre fils de 3ans, lui faire subir ceci. Et nous en tant que parents, voir notre bébé brancher à des machines, se faire opérer, en ne sachant pas si a chaque opérations elle les passerai. Devoir expliquer à notre petit garçon que nous pourrions moins passer de temps avec lui parce que sa petite soeur est malade, que nous devons aller à l'hôpital, devoir lui dire qu'il ne la reverrait peut être plus. Vivre dans l'angoisse, en aillant peur que son coeir s'arrete du koir au lendemain. Et encore je t'explique toit sa, sans etre sur qu'elle aurait survécu apres l'accouchement, ve qui n'etait pas certains. Tout sa, était beaucoup trop dur pour nous.
C'est pour toute ces raisons que notre choix nous ne le regrettons pas. Peut être que pour certains nous ne sommes pas aller au bout pour accompagner notre fille, nous avons choisi ceci pour ne pas trop "perturber" notre vie, mais une chose est sur, c'est que ce choix, c'est un choix d'amour, nous préférons souffrir à la place de notre fille.
On veut ce qu'il y a de mieux pour nos enfants, on ne veut pas les voir souffrir.
Donc oui, cette décision est très dur, mais vous l'avez fait par amour, pour votre bébé, et pour vos autres enfants. En aucun cas, tu ne dois pas te sentir coupable, ou regretter d'avoir choisi une meilleur vie pour ton ange. Et aussi pour tes autres enfants. Ton cœur de maman aura toujours une place pour cette ange, tu auras des hauts et certainement beaucoup de bas par période, mais tu te dois d'avancer, pour toi, pour ton chéri, et tes enfants, qui eux sont là, en bonne santé.
Malheureusement, je vois que tu as fait 2 FC ce qui n'aide pas. Normal que ton moral soit en baisse, laisse toi à ton corps de se remettre de ces épreuves quelques temps.
Je te souhaite plein de courage.

Grosse pensée à nos anges

Merci "maman de Manon" pour ton gentil message. C'est vrai que chaque couple prend la "meilleure" (ou "la moins pire") des décisions pour lui, pour sa famille, pour ses enfants...
J'imagine que ce que vous avez vécu à du être bien éprouvant aussi.
J'aurai une pensée toute particulière pour toi demain.
Je te souhaite aussi beaucoup de courage et de bonheur pour la suite

Bonsoir,
Je crois que le sentiment de culpabilité est un sentiment que nous sommes nombreuses à ressentir. Chacune a ses raisons de sentir coupable : les unes d’avoir transmis un gène, les autres un virus, les autres ne savent pas ce qu’elles ont fait exactement et se sentent encore plus coupables (je pense aux mamans qui ont vécu une MFIU)…… Comment ne pas se reprocher quelque chose quand il s’agit de nos enfants et de surcroit la mort de nos enfants.
Je ne te listerai pas les raisons qui nous ont poussés mon mari et moi à prendre cette décision car d’une part elles sont personnelles et d’autre part il n’existe pas de bons arguments, il existe seulement des arguments qui correspondent aux limites de chacun.
Est-ce que cette culpabilité disparait ? Je crois qu’elle ne disparait vraiment jamais. J’ai appris à vivre avec. Ce qui est sûr c’est qu’elle n’est plus omniprésente voire obsédante. Il y a bien des situations qui rappellent le « si… ». J’ai cherché l’argument qui permettrait de faire disparaitre cette culpabilité. Aujourd’hui, je crois que cet argument n’existe pas.

Tu fais allusion à des fausses couches qui ont suivi. Un enfant suivant n’effacera pas la culpabilité face à ce choix et ne le rendra pas non plus moins forte. Avancer dans son deuil et avoir un nouvel enfant sont deux chemins différents (qui peuvent se croiser à certains moments).

J’espère que mes propos ne t’affecteront pas.
Bien à toi
Valérie

De rien Charlotte.

Nos histoires sont différentes, mais cette culpabilité, je pense que toutes mamanges là vécu à un moment donner. Qu'importe son histoire.

si tu as besoin de discuter, n'hesite pas. On est là pour s'écouter et se soutenir.

Bonjour
Ton parcours ressemble au mien...sauf que pour moi c'était en 2004. Le sentiment de culpabilité je connais bien et tu traverseras des périodes avec culpabilité et sans culpabilité...Nous avons décidé de faire une img pour nos enfants plus grands car pour eux nous avons pensé que leur vie avec un frère trisomique aurait bouleversé leur quotidien et leur vie plus tard quand nous ne serions plus là pour s'en occuper. Nous nous sommes concentré sur nos enfants en bonne santé et avons pensé à eux en premier quitte à avoir au fonds de notre coeur se sentiment de culpabilité...