La vie après une img
Posté : 10 août 2020, 18:11
Bonjour à toutes et à tous,
Voilà un peu plus de deux mois que je consulte ce site et qu'en lisant les différents témoignages, je fais de vos paroles les miennes. Il y a deux mois, j'ai également subi une img suite à une malformation cérébrale chez mon petit garçon.
Je suis déjà maman de 3 formidables enfants nés en 2012, 2014 et 2017, tous les trois des grossesses de rêve et des accouchements tout aussi merveilleux. J'ai toujours rêvé d'avoir une famille nombreuse et au mois de janvier 2020, ce rêve commençait à devenir réalité lorsque nous avons appris que j'étais enceinte. Bien que, avec 3 enfants, on peut déjà dire que c'est une "petite" famille nombreuse !
Mon instinct maternel me faisait penser que j'attendais un garçon, ayant déjà deux filles et un garçon, il aurait été le compagnon idéal pour mon petit. Cette quatrième grossesse a été différente dès le départ : j'étais écœurée par la nourriture et à environ 10 semaines j'ai fait un décollement trophoblastique. Suite à un contrôle d'urgence à l'hôpital, je pensais avoir perdu mon bébé mais quel bonheur lorsqu'à l'échographie j'ai pu voir que son petit coeur battait toujours et qu'il était bien là. Néanmoins, on m'a fait un arrêt de travail car vu la taille du décollement, j'avais une chance sur deux que la grossesse se déroule bien. J'ai respecté ce repos complet et la situation semblait s'améliorer. Surtout que j'ai très vite arrêté de travailler car les dates ont plus ou moins coïncidé avec la periode de confinement. Puis les jours et les semaines passent, et mon ventre s'arrondit, quel bonheur. Lors du contrôle avant la morpho, on me dit qu'il y a bien des chances que ce soit un garçon. Ce qui confirmait mon instinct... Je n'attendais plus qu'une chose, sentir mon bébé bouger. Mais plus le temps passe, plus je me pose des questions... Est-ce normal qu'à 17 semaines je ne sente toujours rien alors que à partir de 14 semaines ça devrait déjà être possible, d'autant plus que ce n'est pas la première grossesse ! ... Bref... je me pose des questions mais sans m'inquiéter plus que tant. Maintenant je n'attendais plus qu'une autre chose, la morpho ! Etait-ce bien un garçon ? Oui ! Quel bonheur ! Bonheur qui s'est brusquement transformé en inquiétude, incertitude, imcompréhension. Comme je l'ai lu plein de fois, ce jour ou le ciel nous tombe sur la tête, ou le monde bascule.... Pendant la morpho, on détecte une absence de corps calleux... Je n'y comprends rien, qu'est.ce que c'est ? Est-ce grave ? On ne sait pas, tout dépend s'il y a d'autres problèmes... En sortant de la consultation, alors que je pensais être la plus heureuse sur Terre, je pleure toutes les larmes de mon corps en me posant cette horrible question : Pourquoi !???!?!! J'appelle mon mari en pleurs qui n'avait pas pu m'accompagner à cause de la pandémie. En rentrant chez mes parents récupérer mes enfants, ceux-ci m'ont sauté dans les bras pour me demander si c'était un petit frère ou une petite soeur. J'ai à peine répondu un petit frère ils étaient heureux ont sauté de joie mais ma maman qui m'avait entendu arriver et aperçue depuis la cuisine a senti que quelque chose n'allait pas. Je n'ai pas pu retenir mes larmes et lui ai expliqué, elle a pleuré avec moi. Les jours qui ont suivi ont été très durs ! Le mot handicap me trottait dans la tête ! Je ne voulais pas que mon enfant soit malade, comme tous les parents... On nous donne rdv dans un CHU, cette fois mon mari peut m'accompagner vu "la situation". Nous allons au rendez-vous qui, je l’espérai, allait nous rassurer... mais il nous a confirmé que notre bébé n'avait pas de corps calleux, et qu'à cause de cette absence, les ventricules ont pris plus de place que ce qui est normal. De plus, le cervelet et plus petit que la norme... Et on rajoute une couche à notre douleur déjà intense... J'ai commencé à sentir mon bébé bouger pratiquement peu avant ce rendez-vous. Et par la suite, je ne l'ai pas beaucoup senti... Peut-être était-ce lié, peut-être pas... Nous sommes repartis de ce rendez-vous en ayant fait un amniocentèse. Quel choc en peu de temps, tous ces termes, ces actions, cette situation ne nous parait pas réelle, bien sûr, on vit dans l'insouciance quand tout va bien et on croit que ça n'arrive qu'aux autres... mais depuis ce jour, les autres c'est nous !
Nous avons attendu les résultats de l'amniocentèse avec beaucoup d'espoir. Ils sont tombés plutôt rapidement, en confirmant qu'il n'y avait pas de trisomie ou d'anomalie chromosomique. Mais alors pourquoi, pourquoi son cerveau ne s'est pas développé ? Et qu'allions nous faire maintenant ? Un autre rendez-vous a suivi avec un neuropediatre qui nous a exposé la situation. Elle était encore bien plus grave que ce que l'on pensait. Handicap lourd, notre enfant ne marchera pas, ne mangera pas de ses propores mains, bref, une vie entière à devoir dépendre de quelqu'un. Et c'est là, que l'horrible décision doit être prise : accepter bien qu'on ne l'accepte pas, que ce bébé ne peut pas venir au monde dans de telles circonstances ou lui infliger une vie entière de souffrance, à lui, à nos autres enfants, à notre entourage, à nous-même. Nous ne voulions pas de cette souffrance, nous avons opté pour l'img...Nous avons expliqué aux enfants que le bébé ne viendrait pas au monde car il était malade. Ils ont été tristes, déçus, l'ainée a pleuré... mais ils sont "vite passés à autre chose". Si seulement j'avais cette capacité pour aller de l'avant... ! Mais depuis la perte de ce bébé tant désiré, j'ai l'impression qu'une partie de moi s'est éteinte. J'aimerais la rallumer car je ne veux pas sombrer, tomber en dépression, dans la maladie ou je ne sais quoi d'autre de négatif... Mes autres enfants ont besoin de moi et j'essaie de m'accrocher à eux pour avancer. C'est surement ce qui m'a sauvé malgré que leur forte présence ne comblera jamais l'absence de leur petit frère désiré aussi, aussi rude que cela puisse paraitre. Au même titre qu'un autre bébé ne pourrait pas le remplacer, mais peut-etre alléger ma peine.. Cette question ce sentiment me hante depuis des semaines et j'ai l'impression que c'est les montagnes russes ! Par moments je me dis, pourquoi pas, on a tous droit à une deuxième chance ! Et d'autres, j'ai peur de vivre à nouveau un scénario identique. J'aimerai ne pas y penser, car de toute façon nous attendons l'autopsie et les résultats des différentes analyses qui auront été faites... La faute à pas de chance ? Une erreur de la nature ? On en sait rien.... Qu'est-ce qui a changé dans notre quotidien pour que cela se produise ? Suis-je malade et mon bébé est tombé malade à cause de moi ? Que de questions qui me tourmentent...
Cela fait plusieurs fois que je me dis que je dois écrire sur ce forum pour me sentir "entourée, comprise, écoutée"... Je n'ai pas de suivi psychologique avec un professionnel pour le moment mais j'ai commencé des séances d'hypnose avec une spécialiste en périnatalité... J'aurais besoin de savoir si on peut malgré tout aller de l'avant meme si on n'envisage pas de nouvelle grossesse et si oui comment ? J'ai l'impression de vivre une profonde nostalgie de quand mes enfants étaient bébés ou même "petits", comme une envie de vouloir revenir en arrière dans le temps... et si seulement c'était possible, ne ferait-on pas les choses autrement... ou pas ...
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout, j'ai vidé mon sac, ça m'a fait du bien, du moins je l'espère !
Voilà un peu plus de deux mois que je consulte ce site et qu'en lisant les différents témoignages, je fais de vos paroles les miennes. Il y a deux mois, j'ai également subi une img suite à une malformation cérébrale chez mon petit garçon.
Je suis déjà maman de 3 formidables enfants nés en 2012, 2014 et 2017, tous les trois des grossesses de rêve et des accouchements tout aussi merveilleux. J'ai toujours rêvé d'avoir une famille nombreuse et au mois de janvier 2020, ce rêve commençait à devenir réalité lorsque nous avons appris que j'étais enceinte. Bien que, avec 3 enfants, on peut déjà dire que c'est une "petite" famille nombreuse !
Mon instinct maternel me faisait penser que j'attendais un garçon, ayant déjà deux filles et un garçon, il aurait été le compagnon idéal pour mon petit. Cette quatrième grossesse a été différente dès le départ : j'étais écœurée par la nourriture et à environ 10 semaines j'ai fait un décollement trophoblastique. Suite à un contrôle d'urgence à l'hôpital, je pensais avoir perdu mon bébé mais quel bonheur lorsqu'à l'échographie j'ai pu voir que son petit coeur battait toujours et qu'il était bien là. Néanmoins, on m'a fait un arrêt de travail car vu la taille du décollement, j'avais une chance sur deux que la grossesse se déroule bien. J'ai respecté ce repos complet et la situation semblait s'améliorer. Surtout que j'ai très vite arrêté de travailler car les dates ont plus ou moins coïncidé avec la periode de confinement. Puis les jours et les semaines passent, et mon ventre s'arrondit, quel bonheur. Lors du contrôle avant la morpho, on me dit qu'il y a bien des chances que ce soit un garçon. Ce qui confirmait mon instinct... Je n'attendais plus qu'une chose, sentir mon bébé bouger. Mais plus le temps passe, plus je me pose des questions... Est-ce normal qu'à 17 semaines je ne sente toujours rien alors que à partir de 14 semaines ça devrait déjà être possible, d'autant plus que ce n'est pas la première grossesse ! ... Bref... je me pose des questions mais sans m'inquiéter plus que tant. Maintenant je n'attendais plus qu'une autre chose, la morpho ! Etait-ce bien un garçon ? Oui ! Quel bonheur ! Bonheur qui s'est brusquement transformé en inquiétude, incertitude, imcompréhension. Comme je l'ai lu plein de fois, ce jour ou le ciel nous tombe sur la tête, ou le monde bascule.... Pendant la morpho, on détecte une absence de corps calleux... Je n'y comprends rien, qu'est.ce que c'est ? Est-ce grave ? On ne sait pas, tout dépend s'il y a d'autres problèmes... En sortant de la consultation, alors que je pensais être la plus heureuse sur Terre, je pleure toutes les larmes de mon corps en me posant cette horrible question : Pourquoi !???!?!! J'appelle mon mari en pleurs qui n'avait pas pu m'accompagner à cause de la pandémie. En rentrant chez mes parents récupérer mes enfants, ceux-ci m'ont sauté dans les bras pour me demander si c'était un petit frère ou une petite soeur. J'ai à peine répondu un petit frère ils étaient heureux ont sauté de joie mais ma maman qui m'avait entendu arriver et aperçue depuis la cuisine a senti que quelque chose n'allait pas. Je n'ai pas pu retenir mes larmes et lui ai expliqué, elle a pleuré avec moi. Les jours qui ont suivi ont été très durs ! Le mot handicap me trottait dans la tête ! Je ne voulais pas que mon enfant soit malade, comme tous les parents... On nous donne rdv dans un CHU, cette fois mon mari peut m'accompagner vu "la situation". Nous allons au rendez-vous qui, je l’espérai, allait nous rassurer... mais il nous a confirmé que notre bébé n'avait pas de corps calleux, et qu'à cause de cette absence, les ventricules ont pris plus de place que ce qui est normal. De plus, le cervelet et plus petit que la norme... Et on rajoute une couche à notre douleur déjà intense... J'ai commencé à sentir mon bébé bouger pratiquement peu avant ce rendez-vous. Et par la suite, je ne l'ai pas beaucoup senti... Peut-être était-ce lié, peut-être pas... Nous sommes repartis de ce rendez-vous en ayant fait un amniocentèse. Quel choc en peu de temps, tous ces termes, ces actions, cette situation ne nous parait pas réelle, bien sûr, on vit dans l'insouciance quand tout va bien et on croit que ça n'arrive qu'aux autres... mais depuis ce jour, les autres c'est nous !
Nous avons attendu les résultats de l'amniocentèse avec beaucoup d'espoir. Ils sont tombés plutôt rapidement, en confirmant qu'il n'y avait pas de trisomie ou d'anomalie chromosomique. Mais alors pourquoi, pourquoi son cerveau ne s'est pas développé ? Et qu'allions nous faire maintenant ? Un autre rendez-vous a suivi avec un neuropediatre qui nous a exposé la situation. Elle était encore bien plus grave que ce que l'on pensait. Handicap lourd, notre enfant ne marchera pas, ne mangera pas de ses propores mains, bref, une vie entière à devoir dépendre de quelqu'un. Et c'est là, que l'horrible décision doit être prise : accepter bien qu'on ne l'accepte pas, que ce bébé ne peut pas venir au monde dans de telles circonstances ou lui infliger une vie entière de souffrance, à lui, à nos autres enfants, à notre entourage, à nous-même. Nous ne voulions pas de cette souffrance, nous avons opté pour l'img...Nous avons expliqué aux enfants que le bébé ne viendrait pas au monde car il était malade. Ils ont été tristes, déçus, l'ainée a pleuré... mais ils sont "vite passés à autre chose". Si seulement j'avais cette capacité pour aller de l'avant... ! Mais depuis la perte de ce bébé tant désiré, j'ai l'impression qu'une partie de moi s'est éteinte. J'aimerais la rallumer car je ne veux pas sombrer, tomber en dépression, dans la maladie ou je ne sais quoi d'autre de négatif... Mes autres enfants ont besoin de moi et j'essaie de m'accrocher à eux pour avancer. C'est surement ce qui m'a sauvé malgré que leur forte présence ne comblera jamais l'absence de leur petit frère désiré aussi, aussi rude que cela puisse paraitre. Au même titre qu'un autre bébé ne pourrait pas le remplacer, mais peut-etre alléger ma peine.. Cette question ce sentiment me hante depuis des semaines et j'ai l'impression que c'est les montagnes russes ! Par moments je me dis, pourquoi pas, on a tous droit à une deuxième chance ! Et d'autres, j'ai peur de vivre à nouveau un scénario identique. J'aimerai ne pas y penser, car de toute façon nous attendons l'autopsie et les résultats des différentes analyses qui auront été faites... La faute à pas de chance ? Une erreur de la nature ? On en sait rien.... Qu'est-ce qui a changé dans notre quotidien pour que cela se produise ? Suis-je malade et mon bébé est tombé malade à cause de moi ? Que de questions qui me tourmentent...
Cela fait plusieurs fois que je me dis que je dois écrire sur ce forum pour me sentir "entourée, comprise, écoutée"... Je n'ai pas de suivi psychologique avec un professionnel pour le moment mais j'ai commencé des séances d'hypnose avec une spécialiste en périnatalité... J'aurais besoin de savoir si on peut malgré tout aller de l'avant meme si on n'envisage pas de nouvelle grossesse et si oui comment ? J'ai l'impression de vivre une profonde nostalgie de quand mes enfants étaient bébés ou même "petits", comme une envie de vouloir revenir en arrière dans le temps... et si seulement c'était possible, ne ferait-on pas les choses autrement... ou pas ...
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout, j'ai vidé mon sac, ça m'a fait du bien, du moins je l'espère !