Apprendre à vivre avec la douleur, la tristesse
Posté : 22 avril 2016, 16:13
Bonjour,
Depuis que je vais régulièrement sur ce forum, je me sens moins seule par rapport à ce que nous avons vécu, à ce que nous vivons toujours. Parce que j'ai lu les histoires d'autres parents "orphelins" comme nous de bébés-anges. Aujourd'hui, vendredi 22 avril, cela fait 2 mois tout pile que nous avons perdu notre bébé, notre fille.
Nous sommes déjà les parents d'un adorable petit garçon de presque 5 ans. Et après deux fausses couches précoces, nous attendions notre deuxième enfant pour le mois de mai. Malheureusement, lors de l'échographie du 1er trimestre, à 3 mois de grossesse donc, nous avons appris que notre bébé avait un très gros problème. Il s'agissait d'une malformation cardiaque incurable, une hypoplasie du ventricule droit... Nous avons décidé d'attendre, pour voir l'évolution de la cardiopathie et surtout voir si notre fille pouvait avoir une chance de vivre, ou pas... Et début février nous avons su, après de nombreux rdv chez la cardio-pédiatre que nous allions perdre notre bébé. Nous avons demandé une IMG pour ne pas qu'elle souffre.
J'ai accouché de notre fille Héloïse le lundi 22 février. Je l'ai sentie partir lorsque le médecin l'a "endormie" avant sa naissance. Ensuite, elle est née très vite, en une heure de travail elle était là, ma toute belle. A 29 SA, elle mesurait déjà 36 cm et pesait 1,290 kg (dont de l'eau, car elle avait déjà un petit oedème abdominal). Nous avons pu passer beaucoup de temps avec elle, le temps d'une belle rencontre avec notre bébé. Puis vinrent les douloureux moments d'adieu, nous nous sommes occupés de ses funérailles (crémation). J'ai mis beaucoup de temps à ne pas pleurer en repensant à ce tout petit cercueil dans lequel reposait ma fille. Quand la personne des PF l'a fermé, je crois que c'était le pire moment de ma vie. Je n'ai pas fini de pleurer, je le sais. Elle me/nous manque tellement. Je crois qu'on ne s'en remettra jamais complètement, on apprend juste à vivre avec son absence. Même si on savait qu'elle n'avait aucune chance, et que ma grossesse aurait sans doute fini par s'arrêter peu de temps après l'IMG, c'est horrible, injuste.
Avec mon mari heureusement nous avons toujours été très soudés, tout au long de ce parcours. Il a repris le chemin du travail à la fin de son congé paternité mi-mars et je suis seule chez nous dans ce "congé maternité" qui n'en est pas vraiment un. Dur dur... J'ai décidé de reprendre le travail un mois avant la fin de mon congé, dans un peu moins d'un mois. Mais je prends le temps qu'il faut, pour essayer au moins d'apprendre à vivre avec ma douleur, ma tristesse, son absence.
Nous avons toujours le souhait d'agrandir la famille malgré ce qui s'est passé, et d'avoir un troisième enfant. Car Héloïse est notre deuxième enfant. Elle a toute sa place dans notre famille. Mon fils m'a dit hier "elle était malade mais je suis quand même son grand frère". il a une maturité exceptionnelle pour son âge. Nous lui avons toujours dit la vérité (sans rentrer dans les détails médicaux évidemment), il savait avant même que j'ai mon gros ventre que le bébé était très malade. Nous lui avons dit le lendemain de l'échographie. Il n'a pas encore vu de photo de sa soeur, nous lui tenons à disposition quand il sera plus grand, il est encore un peu petit.
Je sais que je n'ai pas peur de retomber enceinte, mais je sens que le jour venu je serai ultra flippée au moment des échos importantes, même si la grossesse sera beaucoup plus surveillée. On devra d'office revoir la cardio-pédiatre (elle était géniale) pour exclure toute cardiopathie. On fera sans doute de l'haptonomie plus tôt, pour ne pas transmettre trop d'angoisse au bébé.
Avec et par Héloïse, nous avons beaucoup appris, nous relativisons, portons un autre regard sur les choses. Son petit visage serein et paisible nous disait juste "Papa et Maman vous avez fait tout ce que vous pouviez pour moi, je me suis battue moi aussi. Je suis votre fille pour toujours et la vie continue". Pas un jour ne passe sans que je pense à elle.
Depuis que je vais régulièrement sur ce forum, je me sens moins seule par rapport à ce que nous avons vécu, à ce que nous vivons toujours. Parce que j'ai lu les histoires d'autres parents "orphelins" comme nous de bébés-anges. Aujourd'hui, vendredi 22 avril, cela fait 2 mois tout pile que nous avons perdu notre bébé, notre fille.
Nous sommes déjà les parents d'un adorable petit garçon de presque 5 ans. Et après deux fausses couches précoces, nous attendions notre deuxième enfant pour le mois de mai. Malheureusement, lors de l'échographie du 1er trimestre, à 3 mois de grossesse donc, nous avons appris que notre bébé avait un très gros problème. Il s'agissait d'une malformation cardiaque incurable, une hypoplasie du ventricule droit... Nous avons décidé d'attendre, pour voir l'évolution de la cardiopathie et surtout voir si notre fille pouvait avoir une chance de vivre, ou pas... Et début février nous avons su, après de nombreux rdv chez la cardio-pédiatre que nous allions perdre notre bébé. Nous avons demandé une IMG pour ne pas qu'elle souffre.
J'ai accouché de notre fille Héloïse le lundi 22 février. Je l'ai sentie partir lorsque le médecin l'a "endormie" avant sa naissance. Ensuite, elle est née très vite, en une heure de travail elle était là, ma toute belle. A 29 SA, elle mesurait déjà 36 cm et pesait 1,290 kg (dont de l'eau, car elle avait déjà un petit oedème abdominal). Nous avons pu passer beaucoup de temps avec elle, le temps d'une belle rencontre avec notre bébé. Puis vinrent les douloureux moments d'adieu, nous nous sommes occupés de ses funérailles (crémation). J'ai mis beaucoup de temps à ne pas pleurer en repensant à ce tout petit cercueil dans lequel reposait ma fille. Quand la personne des PF l'a fermé, je crois que c'était le pire moment de ma vie. Je n'ai pas fini de pleurer, je le sais. Elle me/nous manque tellement. Je crois qu'on ne s'en remettra jamais complètement, on apprend juste à vivre avec son absence. Même si on savait qu'elle n'avait aucune chance, et que ma grossesse aurait sans doute fini par s'arrêter peu de temps après l'IMG, c'est horrible, injuste.
Avec mon mari heureusement nous avons toujours été très soudés, tout au long de ce parcours. Il a repris le chemin du travail à la fin de son congé paternité mi-mars et je suis seule chez nous dans ce "congé maternité" qui n'en est pas vraiment un. Dur dur... J'ai décidé de reprendre le travail un mois avant la fin de mon congé, dans un peu moins d'un mois. Mais je prends le temps qu'il faut, pour essayer au moins d'apprendre à vivre avec ma douleur, ma tristesse, son absence.
Nous avons toujours le souhait d'agrandir la famille malgré ce qui s'est passé, et d'avoir un troisième enfant. Car Héloïse est notre deuxième enfant. Elle a toute sa place dans notre famille. Mon fils m'a dit hier "elle était malade mais je suis quand même son grand frère". il a une maturité exceptionnelle pour son âge. Nous lui avons toujours dit la vérité (sans rentrer dans les détails médicaux évidemment), il savait avant même que j'ai mon gros ventre que le bébé était très malade. Nous lui avons dit le lendemain de l'échographie. Il n'a pas encore vu de photo de sa soeur, nous lui tenons à disposition quand il sera plus grand, il est encore un peu petit.
Je sais que je n'ai pas peur de retomber enceinte, mais je sens que le jour venu je serai ultra flippée au moment des échos importantes, même si la grossesse sera beaucoup plus surveillée. On devra d'office revoir la cardio-pédiatre (elle était géniale) pour exclure toute cardiopathie. On fera sans doute de l'haptonomie plus tôt, pour ne pas transmettre trop d'angoisse au bébé.
Avec et par Héloïse, nous avons beaucoup appris, nous relativisons, portons un autre regard sur les choses. Son petit visage serein et paisible nous disait juste "Papa et Maman vous avez fait tout ce que vous pouviez pour moi, je me suis battue moi aussi. Je suis votre fille pour toujours et la vie continue". Pas un jour ne passe sans que je pense à elle.