Quand le sort s'acharne après FC et IMG...
Posté : 27 juin 2020, 12:36
Bonjour à toutes et à tous,
Je viens souvent lire les post de ce forum mais je n’ai jamais osé poster personnellement.
Jusqu’à aujourd’hui tout du moins...
J’ai 42 ans et cela fait 5 ans que mon compagnon et moi essayons de fonder une famille.
Après plusieurs contrôles médicaux et tests de fertilité, aucun problème n’a été détecté, hormis mon âge déjà bien avancé. Nous avons donc choisi de tenter notre chance de façon "naturelle".
Après 2 ans d’essai, je suis tombée enceinte en mars 2017. Hyper heureuse, j’avais prévu une manière originale et drôle pour l’annoncer à mon homme et à nos parents respectifs. J’avais également acheté des tas de livres pour être la mieux informée possible sur la merveilleuse expérience que j’allais vivre.
Malheureusement, en mai 2017, j’ai fait une fausse couche à 8 SA.
Notre merveilleux projet, longtemps attendu, s’est écroulé en un instant.
Pourtant, après avoir surmonter notre profonde tristesse, nous avons décidé de ne pas baisser les bras et de réessayer.
En août 2018, soit 18 mois plus tard, à plus de 40 ans, je suis de nouveau tombée enceinte.
Une grossesse qui n’a pas commencé dans la joie car dès la 1ère visite chez mon gynécologue un épanchement (décollement trophoblastique) a été détecté. Le pronostique vitale du fœtus était engagé.
Je vous laisse imaginer notre état d’esprit face à une grossesse compromise ; après une fausse couche et des difficultés à tomber enceinte rapidement.
Par bonheur, mon petit-bout s’est accroché, l’épanchement a disparu au bout de 2 semaines.
La mauvaise nouvelle est arrivée lors des résultats du tri-test et la choriocentèse qui a suivi.
Mon bébé était atteint de trisomie 18 « Syndrome d’Edwards ».
J’ai donc subi une IMG à 14 SA en novembre 2018.
Les médecins ont beau vous expliquer que la grossesse n’est pas viable et que le bébé naîtrait avec de graves malformations congénitales mortelles, devoir décider de donner la mort à mon bébé, un bébé qui avait déjoué les pronostiques et s’était battu pour vivre jusque-là. ; a été l’épreuve la plus horrible de ma vie.
Prendre ce comprimé de ******, le « comprimé de la mort » comme je le qualifie, reste un traumatisme.
Mais une fois encore, notre envie de famille a pris le dessus et nous avons décidé de réessayer.
Certainement notre dernier essai vu mon âge, mais après tout quel était le pourcentage de revivre une troisième fois un tel cauchemar ?
Pour ne pas changer, je suis tombée enceinte 18 mois plus tard, en mars 2020.
Mon gynécologue était très optimiste dès la 1ère visite. Rien à signaler.
De notre côté, pas d’effusion de joie mais beaucoup d’angoisse.
Nous n’avons prévenu personne. Ni famille, ni amis, ni employeurs.
Nous avons mis une certaine distance entre cette grossesse et notre vie afin de nous préserver psychologiquement.
Nous avons créé des étapes pour lâcher un peu la pression :
Etape 1 : passer sans encombre le 1er trimestre, moins de risque de faire une fausse couche ensuite
Etape 2 : passer le Tri-test avec succès, afin de nous rassurer sur une éventuelle anomalie.
Il y a 2 semaines, je suis allée passer l’échographie du 1er trimestre et effectuer le Tri-test.
A la fin de l’échographie, un médecin référent a fait irruption dans le cabinet pour nous apprendre qu’il y avait du liquide autour de la tête et dans la cavité abdominale de notre bébé et que je n’avais plus besoin d’effectuer le Tri-test mais directement effectuer une choriocentèse.
En effet, le liquide indiquait une anomalie grave et les 2 médecins se montraient très pessimiste sur l’issue de la grossesse.
Le temps de pleurer toutes les larmes de notre corps, de passer par les moments d’incompréhension et d’indignation, de digérer l’information, j’ai dû passer une choriocentèse 2 jours plus tard. Diagnostic : Trisomie 21.
Aujourd’hui, nous sommes dévastés. Les médecins nous ont donné 3 possibilités :
- Soit le bébé meurt tout seul d’un arrêt cardiaque, par compression du liquide.
Cela peut prendre un certain temps et en attendant la grossesse continue.
- Soit le liquide disparaît, le bébé peut vivre mais nous décidons de subir à nouveau une IMG
- Soit le liquide disparaît, le bébé peut vivre et nous décidons de le garder et d’avoir assez de force et de courage pour élever un enfant différent qui aura besoin d’énormément de soins médicaux, d’attention et de patience. Le tout sans connaître la gravité de sa trisomie 21.
Mon compagnon a semble-t-il déjà pris la décision de l’IMG.
Pour ma part ayant vécu dans ma chair une IMG et voyant ce bébé grandir malgré tout dans mon ventre, je n’arrive pas à me décider. Les articles et avis trouvés sur internet n'aident pas vraiment. J’ai donc demandé d’avoir l’éclairage avisé de spécialistes.
Mais au fond de moi, je sais que je ne pourrais pas élever ce bébé toute seule, sans mon compagnon et ma famille qui est loin de moi.
En attendant, nous devons faire un autre deuil. Le deuil de la famille que nous désirions.
Car une chose est sûre : nous n’essaierons plus d’avoir d’autres enfants.
Nous avons suffisamment essayé de combattre les desseins de Dieu ou du destin.
Je viens souvent lire les post de ce forum mais je n’ai jamais osé poster personnellement.
Jusqu’à aujourd’hui tout du moins...
J’ai 42 ans et cela fait 5 ans que mon compagnon et moi essayons de fonder une famille.
Après plusieurs contrôles médicaux et tests de fertilité, aucun problème n’a été détecté, hormis mon âge déjà bien avancé. Nous avons donc choisi de tenter notre chance de façon "naturelle".
Après 2 ans d’essai, je suis tombée enceinte en mars 2017. Hyper heureuse, j’avais prévu une manière originale et drôle pour l’annoncer à mon homme et à nos parents respectifs. J’avais également acheté des tas de livres pour être la mieux informée possible sur la merveilleuse expérience que j’allais vivre.
Malheureusement, en mai 2017, j’ai fait une fausse couche à 8 SA.
Notre merveilleux projet, longtemps attendu, s’est écroulé en un instant.
Pourtant, après avoir surmonter notre profonde tristesse, nous avons décidé de ne pas baisser les bras et de réessayer.
En août 2018, soit 18 mois plus tard, à plus de 40 ans, je suis de nouveau tombée enceinte.
Une grossesse qui n’a pas commencé dans la joie car dès la 1ère visite chez mon gynécologue un épanchement (décollement trophoblastique) a été détecté. Le pronostique vitale du fœtus était engagé.
Je vous laisse imaginer notre état d’esprit face à une grossesse compromise ; après une fausse couche et des difficultés à tomber enceinte rapidement.
Par bonheur, mon petit-bout s’est accroché, l’épanchement a disparu au bout de 2 semaines.
La mauvaise nouvelle est arrivée lors des résultats du tri-test et la choriocentèse qui a suivi.
Mon bébé était atteint de trisomie 18 « Syndrome d’Edwards ».
J’ai donc subi une IMG à 14 SA en novembre 2018.
Les médecins ont beau vous expliquer que la grossesse n’est pas viable et que le bébé naîtrait avec de graves malformations congénitales mortelles, devoir décider de donner la mort à mon bébé, un bébé qui avait déjoué les pronostiques et s’était battu pour vivre jusque-là. ; a été l’épreuve la plus horrible de ma vie.
Prendre ce comprimé de ******, le « comprimé de la mort » comme je le qualifie, reste un traumatisme.
Mais une fois encore, notre envie de famille a pris le dessus et nous avons décidé de réessayer.
Certainement notre dernier essai vu mon âge, mais après tout quel était le pourcentage de revivre une troisième fois un tel cauchemar ?
Pour ne pas changer, je suis tombée enceinte 18 mois plus tard, en mars 2020.
Mon gynécologue était très optimiste dès la 1ère visite. Rien à signaler.
De notre côté, pas d’effusion de joie mais beaucoup d’angoisse.
Nous n’avons prévenu personne. Ni famille, ni amis, ni employeurs.
Nous avons mis une certaine distance entre cette grossesse et notre vie afin de nous préserver psychologiquement.
Nous avons créé des étapes pour lâcher un peu la pression :
Etape 1 : passer sans encombre le 1er trimestre, moins de risque de faire une fausse couche ensuite
Etape 2 : passer le Tri-test avec succès, afin de nous rassurer sur une éventuelle anomalie.
Il y a 2 semaines, je suis allée passer l’échographie du 1er trimestre et effectuer le Tri-test.
A la fin de l’échographie, un médecin référent a fait irruption dans le cabinet pour nous apprendre qu’il y avait du liquide autour de la tête et dans la cavité abdominale de notre bébé et que je n’avais plus besoin d’effectuer le Tri-test mais directement effectuer une choriocentèse.
En effet, le liquide indiquait une anomalie grave et les 2 médecins se montraient très pessimiste sur l’issue de la grossesse.
Le temps de pleurer toutes les larmes de notre corps, de passer par les moments d’incompréhension et d’indignation, de digérer l’information, j’ai dû passer une choriocentèse 2 jours plus tard. Diagnostic : Trisomie 21.
Aujourd’hui, nous sommes dévastés. Les médecins nous ont donné 3 possibilités :
- Soit le bébé meurt tout seul d’un arrêt cardiaque, par compression du liquide.
Cela peut prendre un certain temps et en attendant la grossesse continue.
- Soit le liquide disparaît, le bébé peut vivre mais nous décidons de subir à nouveau une IMG
- Soit le liquide disparaît, le bébé peut vivre et nous décidons de le garder et d’avoir assez de force et de courage pour élever un enfant différent qui aura besoin d’énormément de soins médicaux, d’attention et de patience. Le tout sans connaître la gravité de sa trisomie 21.
Mon compagnon a semble-t-il déjà pris la décision de l’IMG.
Pour ma part ayant vécu dans ma chair une IMG et voyant ce bébé grandir malgré tout dans mon ventre, je n’arrive pas à me décider. Les articles et avis trouvés sur internet n'aident pas vraiment. J’ai donc demandé d’avoir l’éclairage avisé de spécialistes.
Mais au fond de moi, je sais que je ne pourrais pas élever ce bébé toute seule, sans mon compagnon et ma famille qui est loin de moi.
En attendant, nous devons faire un autre deuil. Le deuil de la famille que nous désirions.
Car une chose est sûre : nous n’essaierons plus d’avoir d’autres enfants.
Nous avons suffisamment essayé de combattre les desseins de Dieu ou du destin.