Le silence de tous : je me sens seule face à cette épreuve
Posté : 11 décembre 2019, 13:56
Bonjour à tous,
J'ai perdu ma fille le 3 mai 2019 à 18SA. Pendant l'annonce, après l'annonce et suite à l'IMG, mon conjoint et moi avons eu des mots de soutien mais aussi des mots et des attitudes qui m'ont fait beaucoup de mal. Heureusement, ma mère et un couple d'amis étaient disposés à nous parler de notre fille et surtout ils nous comprenaient. Je suis tombée enceinte 1 mois et demi après l'IMG. Au début, ça a été très compliqué, trop difficile à supporter. J'ai même pensé plusieurs fois à l'avortement tout en étant à la fois inconcevable pour moi. J'avais l'impression que cet enfant prenait la place de ma fille et j'avais peur qu'il efface ma fille aux yeux des gens. J'ai mis du temps à créer un lien avec ce bébé, je l'aime mais j'ai tellement peur de le perdre lui aussi. Aujourd'hui, la famille et l'entourage ne parle plus du tout de ma fille mais ils ne parlent que de l'enfant à venir. Certains me parlent comme si elle n'avait jamais existé, comme si je n'étais pas une maman mais une future maman. Quand je partageais des souvenirs, des mots sur ma fille, les gens ne disaient rien mais quand je partage sur ma grossesse actuelle, les gens me font des retours. Je pensais que la journée du 15 octobre serait enfin une journée où ma fille aurait enfin une petite place et finalement c'est avec désespoir que j'ai constaté que les gens n'osaient toujours rien dire malgré mon petit mot. Personne ne me demande comment je vais par rapport à ce qui s'est passée. J'ai recommencé l'acupuncture car j'accumule beaucoup de tristesse, de colère, de désespoir, d'angoisses... . Je me suis dis que ça m'aiderait comme au début d'évacuer mais cette fois-ci non. Je me retrouve encore une fois face à des gens même à l'hôpital qui me disent d'arrêter d'angoisser, de vivre ma grossesse alors que j'ai simplement besoin de parler de ma fille, qu'on reconnaisse son existence et notre souffrance et qu'on arrive à apaiser mes angoisses. J'ai l'impression d'être une cocotte minute sur le point d'exploser. Je suis seule et même mon conjoint ne veut pas m'entendre parler de la peine que je ressens car comme les autres, il dit que c'est comme ça et que je dois l'accepter. Du coup, j'ai même le sentiment que mes émotions ne sont pas légitimes. Les fêtes de Noël arrivent bientôt et je redoute, d'autant plus que le 24 décembre est la fête à ma fille et je sais que personne n'y pensera. Je sais que mes angoisses seront encore plus fortes parce que mon entourage ne fait pas attention pour les repas (je ne suis pas immunisée), ne fait pas attention à l'hygiène pendant les changes (pas de lavage de mains (CMV)) de leur enfant... .
Est-ce que je suis la seule à vivre cela ? avez-vous été confronté à cette situation ? Est-ce que mon comportement est excessif ?
J'ai perdu ma fille le 3 mai 2019 à 18SA. Pendant l'annonce, après l'annonce et suite à l'IMG, mon conjoint et moi avons eu des mots de soutien mais aussi des mots et des attitudes qui m'ont fait beaucoup de mal. Heureusement, ma mère et un couple d'amis étaient disposés à nous parler de notre fille et surtout ils nous comprenaient. Je suis tombée enceinte 1 mois et demi après l'IMG. Au début, ça a été très compliqué, trop difficile à supporter. J'ai même pensé plusieurs fois à l'avortement tout en étant à la fois inconcevable pour moi. J'avais l'impression que cet enfant prenait la place de ma fille et j'avais peur qu'il efface ma fille aux yeux des gens. J'ai mis du temps à créer un lien avec ce bébé, je l'aime mais j'ai tellement peur de le perdre lui aussi. Aujourd'hui, la famille et l'entourage ne parle plus du tout de ma fille mais ils ne parlent que de l'enfant à venir. Certains me parlent comme si elle n'avait jamais existé, comme si je n'étais pas une maman mais une future maman. Quand je partageais des souvenirs, des mots sur ma fille, les gens ne disaient rien mais quand je partage sur ma grossesse actuelle, les gens me font des retours. Je pensais que la journée du 15 octobre serait enfin une journée où ma fille aurait enfin une petite place et finalement c'est avec désespoir que j'ai constaté que les gens n'osaient toujours rien dire malgré mon petit mot. Personne ne me demande comment je vais par rapport à ce qui s'est passée. J'ai recommencé l'acupuncture car j'accumule beaucoup de tristesse, de colère, de désespoir, d'angoisses... . Je me suis dis que ça m'aiderait comme au début d'évacuer mais cette fois-ci non. Je me retrouve encore une fois face à des gens même à l'hôpital qui me disent d'arrêter d'angoisser, de vivre ma grossesse alors que j'ai simplement besoin de parler de ma fille, qu'on reconnaisse son existence et notre souffrance et qu'on arrive à apaiser mes angoisses. J'ai l'impression d'être une cocotte minute sur le point d'exploser. Je suis seule et même mon conjoint ne veut pas m'entendre parler de la peine que je ressens car comme les autres, il dit que c'est comme ça et que je dois l'accepter. Du coup, j'ai même le sentiment que mes émotions ne sont pas légitimes. Les fêtes de Noël arrivent bientôt et je redoute, d'autant plus que le 24 décembre est la fête à ma fille et je sais que personne n'y pensera. Je sais que mes angoisses seront encore plus fortes parce que mon entourage ne fait pas attention pour les repas (je ne suis pas immunisée), ne fait pas attention à l'hygiène pendant les changes (pas de lavage de mains (CMV)) de leur enfant... .
Est-ce que je suis la seule à vivre cela ? avez-vous été confronté à cette situation ? Est-ce que mon comportement est excessif ?