5 jours après IMG
Posté : 29 février 2016, 16:20
Par où commencer ? Mon IMG a eu lieu mercredi 24 février 2016 au bout de 17 semaines de grossesse. J’ai été dans le déni dès le départ et aujourd’hui encore…
J’ai vécu cet accouchement comme si on m’arrachait les tripes. La sage-femme a été d’une incroyable douceur, extrêmement compréhensive et la seule à trouver les bons mots. J’ai peut-être réalisé ce qui m’arrivait quand j’ai pris ma fille dans les mains et que j’ai senti le poids de sa tête.
La douleur a été telle que mes pleurs m’ont semblé ceux d’un animal.
Depuis je ressens le besoin de la voir tant que je le peux encore. C’est mon bébé, ma petite fille. Je me dis qu’elle est toute seule dans le noir, qu’elle a froid. C’est le seul geste maternel concret que je puisse faire.
Depuis mercredi, je suis allée à la chambre mortuaire de l’hôpital chaque jour pendant un quart d’heure environ (3 fois). Ce matin, le responsable m’a accueilli comme si c’était bizarre que je vienne encore. En demandant à voir « mon bébé » je me suis sentie comme une folle. J’ai lu dans son regard qu’il trouvait cela morbide, pour lui ce n’est certainement qu’un fœtus, un corps mort en décomposition. Il doit trouver cela dégoûtant.
En partant, j’étais très gênée. J’ai demandé si cela posait un problème « d’organisation » que je revienne. Il m’a répondu que ce n’était pas bon pour moi, que les médecins me le confirmeraient et que pour le corps les différences de températures étaient mauvaises et puis « avec l’autopsie en plus… ». J’ai rétorqué que je ne lui demandais pas son avis quant au côté psychologique et je suis partie.
Je suis rentrée chez moi anéantie et honteuse. Son corps partira d’ici 2-3 semaines je crois et je sais que je n’oserai plus y retourner. Me recueillir près d’elle était un moyen de pleurer sans retenue et de lui parler. Il ne restera plus rien d’elle après la crémation et je ne pourrai plus lui parler. Ce sera complètement différent.
On a prévu un moment de recueillement avec mon mari où on plantera un arbre. Une sorte de cérémonie où on rendra hommage à notre petite fille. Mais je sais qu’ensuite, il faudra avancer et continuer à vivre. C’est pourquoi je voulais « profiter » de ces derniers moments avec elle.
Si j’écris tout cela, c’est parce que je me demande si d’autres parents ont ressenti ce besoin d’aller à la morgue plusieurs fois et s’ils ont senti qu’ils « dérangeaient » le personnel. Je n’ose pas rappeler la sage-femme qui m’a suivie pour lui demander si « j’ai le droit d’y aller » de peur de la déranger.
J’ai vécu cet accouchement comme si on m’arrachait les tripes. La sage-femme a été d’une incroyable douceur, extrêmement compréhensive et la seule à trouver les bons mots. J’ai peut-être réalisé ce qui m’arrivait quand j’ai pris ma fille dans les mains et que j’ai senti le poids de sa tête.
La douleur a été telle que mes pleurs m’ont semblé ceux d’un animal.
Depuis je ressens le besoin de la voir tant que je le peux encore. C’est mon bébé, ma petite fille. Je me dis qu’elle est toute seule dans le noir, qu’elle a froid. C’est le seul geste maternel concret que je puisse faire.
Depuis mercredi, je suis allée à la chambre mortuaire de l’hôpital chaque jour pendant un quart d’heure environ (3 fois). Ce matin, le responsable m’a accueilli comme si c’était bizarre que je vienne encore. En demandant à voir « mon bébé » je me suis sentie comme une folle. J’ai lu dans son regard qu’il trouvait cela morbide, pour lui ce n’est certainement qu’un fœtus, un corps mort en décomposition. Il doit trouver cela dégoûtant.
En partant, j’étais très gênée. J’ai demandé si cela posait un problème « d’organisation » que je revienne. Il m’a répondu que ce n’était pas bon pour moi, que les médecins me le confirmeraient et que pour le corps les différences de températures étaient mauvaises et puis « avec l’autopsie en plus… ». J’ai rétorqué que je ne lui demandais pas son avis quant au côté psychologique et je suis partie.
Je suis rentrée chez moi anéantie et honteuse. Son corps partira d’ici 2-3 semaines je crois et je sais que je n’oserai plus y retourner. Me recueillir près d’elle était un moyen de pleurer sans retenue et de lui parler. Il ne restera plus rien d’elle après la crémation et je ne pourrai plus lui parler. Ce sera complètement différent.
On a prévu un moment de recueillement avec mon mari où on plantera un arbre. Une sorte de cérémonie où on rendra hommage à notre petite fille. Mais je sais qu’ensuite, il faudra avancer et continuer à vivre. C’est pourquoi je voulais « profiter » de ces derniers moments avec elle.
Si j’écris tout cela, c’est parce que je me demande si d’autres parents ont ressenti ce besoin d’aller à la morgue plusieurs fois et s’ils ont senti qu’ils « dérangeaient » le personnel. Je n’ose pas rappeler la sage-femme qui m’a suivie pour lui demander si « j’ai le droit d’y aller » de peur de la déranger.