Forum de l'association Petite Émilie

Bonjour,

Je suis mamange depuis 5 ans bientôt 6 d'un petit garçon. Je n'ai toujours pas d'enfants à 36 ans et j'ai l'impression que mon corps m'a lâchée. Mon conjoint m'a quittée récemment car il ne supporte plus le fait de ne pas avoir d'enfant et que je ne suis pas "capable" de lui en donner. Je traverse vraiment des moments difficiles avec bon nombre de remise en question : des "je déteste mon corps" et beaucoup de "pourquoi" !!

Ma culpabilité grandit car je retrace mes décisions et mes réactions de l'époque. Quelle violence… Quel manque d'accompagnement. Je me rends compte au travers des différents témoignages que c'est pile ou face et pour ma part cela a été plutôt face contre terre. En effet ce jour là, j'ai eu peur de le voir et ais crié que je ne voulais pas ne serait-ce que l'apercevoir… (comme je le regrette), j'ai refusé des funérailles (comme pour l'effacer, vite passer à autre chose), je ne lui ais pas donné d'identité, ...ET cela me ronge. Comme je regrette ces choix. je me rends compte que le manque d'accompagnement me coute cher aujourd'hui car cela me pèse chaque jour.

J'entame une démarche pour réparer cela et voir pour le déclarer (malgré le temps et ne sais pas si c'est possible) et le rendre réel car mon amour et mes larmes le sont bel et bien. Qu'est-ce qu'il me manque et pense à lui énormément.
J'aimerais savoir si une personne comme moi a déjà fait le choix de vouloir l'oublier de la sorte et de le regretter à tel point qu'elle aurait réussi à réparer son action malheureuse à cause du manque de recul et de connaissance ?

merci d'avance et je vous envoie une énorme pensée pleine de force à tous ceux qui subissent ces douleurs.

Je vais répondre concernant la partie de l’infertilité et de problème de couple car il fait écho à mon propre parcours. Pour le reste il me semble que la sage femme m’avait dit que l’on avait 10 ans pour le reconnaître ou le faire apparaître sur le livret de famille : si ça s’est passé il y a 5 ans je pense que ça devrait être possible.
J’ai 41 ans aujourd’hui et j’ai 8 ans de parcours de pma avec un ancien conjoint qui avait des problèmes de fertilité : spermatozoïdes peu mobile et moi j’ai un col un peu long donc impossible que ça marche naturellement. J’ai galéré pendant 8 ans avec un homme qui n’était pas spécialement présent pour moi alors qu’il était celui qui avait des problèmes et petit à petit les protocoles de fiv étaient devenus un véritable enfer à traverser. J’ai eu 2 grossesses qui se sont soldées par une fausse couche à quasi 3 mois. Mon cas semblait étrange à ma gynéco car j’avais une bonne réserve ovarienne, j’aurais dû avoir un parcours simple et sans histoire. J’ai été voir une psy avec qui je me suis bien entendue et dès la 1ère séance j’ai pu réalisé que je ne tombais pas enceinte car j’avais surtout des problèmes de couple et ma tête bloquait tout le processus !! J’ai discuté longtemps avec mon conjoint mais systématiquement ses réponses me rendaient dingue et à un moment donné j’ai décidé de dire stop … J’ai pris ce risque à 38 ans … autant dire que je savais que je prenais le risque de ne jamais avoir d’enfant. J’ai pris le temps de panser mes plaies et j’ai rencontré mon compagnon actuel qui malencontreux hasard à les mêmes problèmes que l’ancien mais en pire car en plus il y a un problème de malformation. Donc reprotocole de fiv et ça marche dès la 1ère tentative : malheureusement je cumule les malheurs car notre fils avait la trisomie 18 donc obligée de faire une img.
Si je te raconte ça c’est pour te dire qu’en te lisant je me dis qu’il est possible que ton img a laissé trop de séquelles en toi et que ton corps refuse de donner la vie à nouveau comme mon corps ne voulait pas d’un enfant de mon ex conjoint. L’img c’est super violent à vivre et peut être que ta tête bloque tout de peur de ne pouvoir supporter à nouveau cette épreuve. Le souci c’est que tu as eu exactement la réaction de beaucoup d’entre nous mais tu n’as pas été bien accompagnée. Je me souviens qu’à l’annonce de la trisomie 18 de mon fils j’ai décidé de ne pas le voir et de ne surtout pas le reconnaître : je voulais traiter ça comme une fausse couche finalement. Et en discutant avec la sage femme j’ai réalisé que j’étais dans une sorte de déni par peur de souffrir : ne pas le voir ni le reconnaître c’était comme nier son existence mais il a réellement existé !! Elle m’avait dit de me laisser le temps de réfléchir, de ne pas me braquer et accepter les choses comme elles sont. Et c’est grâce à ses conseils que j’ai voulu le voir et le reconnaître. Il ne faut pas t’en vouloir d’avoir eu ces réactions : seule ce n’est pas évident de prendre les décisions qui vont nous apaiser par la suite. On essaie de se protéger sur le moment sans se douter que ces décisions peuvent nous exploser à la figure par la suite ce qui semble être ton cas actuellement. Moi j’ai souffert le martyr à sa crémation, c’était le moment le plus douloureux de ma vie, j’en ai même vomi à la sortie du crématorium mais aujourd’hui je suis apaisée de l’avoir accompagnée jusqu’au bout. Essaie d’être plus douce avec toi : tu n’es coupable de rien … accepte ces décisions de l’époque sans te juger et peut être que de pouvoir le reconnaître officiellement va t’aider à remonter la pente. Dis toi que ton enfant de là haut sait que tu l’aimes et que tu souffres de ne pas l’avoir à tes côtés.
Tu n’as « que » 36 ans encore : tu peux tout à fait avoir d’autres enfants avec un autre compagnon mais il va falloir que tu fasses comme moi un travail sur toi-même. Peut être en voyant une psy … Je ne sais pas ce qu’il te faut mais tu dois impérativement arrêter de te mortifier pour que le reste de ta vie soit synonyme de bonheur. J’espère avoir pu t’aider un peu … Bon courage pour la suite.

Bonjour,
Je n'ai pas vécu la même situation que toi mais je peux apporter une petite info concernant le coté "administratif" .
IMG jeudi dernier, nous ne voulions pas nous lancer dans les "papiers administratifs" tout de suite. Nous avons précisé que nous ne voulions pas déclarer notre petit mais j'avais besoin de savoir si cela était possible plus tard.
La sage femme et sa chef m'ont précisé que c’était possible sans limite de temps en se rendant dans la mairie de la ville de l’hôpital avec le certificat d'accouchement.
Elle m'a précisé que l’hôpital gardait également un double. Je ne sais pas si c’était le cas il y a 5 ans mais aujourd’hui l’hôpital garde le certificat d'accouchement et peut être même des photos. J'espère que ce sera le cas pour toi.

Plein de courage

Bonjour.
Il ne faut pas ten vouloir de ne pas avoir ete prete au moment dit. Tout va si vite dans ces moments la, c est si brutal. Tu tes protégée, tu as fait comme tu pouvais a ce moment la.
il ne faut pas le voir comme un regret (facile a dire) mais plus dans le sens ou "aujourdhui tu es prete"
Je suis allee a la mairie avec mon certificat d accouchement, ma fille apparait sur mon livret de famille aujourdhui.
Meme si ton accouchement date dil y a 5 ans, ils concervent normalement les photos. Ce n est pas rare que les parents ne soient pas prets et veuillent les voir ensuite.
En ce qui concerne le suivi psychologique, cest important. Surtt que la raison de la rupture a en plus un effet encore plus culpabilisant . Je t encourage a le faire meme si ca reste un budget .
Bon courage