Bonsoir marie1,
Je vais commencer par répondre à ta question que je ne trouve pas déplacée. Nous n'avons jamais eu d'explication aux fausses couches et nous n'avons jamais vraiment cherché à en avoir. J'ai une gynéco très zen et rassurante. Je n'ai donc jamais eu un suivi de grossesse trop stressant. Lorsque nous sommes allés au premier rendez-vous pour ma première grossesse, elle nous a expliqué que, d'une manière générale, il y avait un risque de 33% de faire une fausse couche. Elle nous a donc conseillé de gardé cette grossesse pour nous jusqu'à l'échographie suivante. Cette première grossesse s'est donc terminée par une fausse couche. Ma gynéco nous a dit que ça n'était pas inquiétant et que la grossesse suivante devrait être la bonne. Il n'y avait pas de raison que ça se passe mal. Et de fait, j'ai donné naissance à mon aîné après cette deuxième grossesse.
Tout comme toi, nous avons tardé plus que prévu avant de lancer les essais pour notre deuxième enfant. Après la naissance de notre aîné, mon compagnon s'est rendu compte qu'il était, en fait, un papa hyper stressé. Il disait ne plus vouloir d'autre enfant. Il avait peur qu'il m'arrive quelque chose à la naissance, que notre aîné n'accepte pas un petit frère ou une petite soeur, que ça soit des jumeaux, qu'on soit dépassés, ... Ca a été une période difficile pour moi car je lui avait toujours dit que je souhaitais au moins deux enfants. Il a finalement accepté d'agrandir la famille.
Je suis rapidement tombée enceinte. Nous avons vu son petit coeur battre. Tout était bien parti. Malheureusement, ça s'est à nouveau fini en fausse couche. De nouveau, la gynéco nous a dit que c'était la faute à pas de chance.
Trois mois après, j'avais à nouveau un petit + sur le test de grossesse mais cette fois, à la première écho, il y avait bien un sac mais elle ne voyait pas d'embryon. J'ai du faire une série de prise de sang pour voir si ce n'était pas du à une fécondation tardive. Mais ce n'était pas le cas. C'était un oeuf clair.
Comme j'ai des problèmes de thyroïde et que le médicament que je prends venait de changer de formule, elle a suspecté un problème de dosage. Mais les résultats étaient parfaits. Nous ne sommes pas allés voir plus loin. Cette dernière fausse couche a été la plus difficile au niveau émotionnel. Je ne pouvais plus voir de femme enceinte sans me sentir mal. Lorsqu'un collègue m'a annoncé, tout fier, qu'il allait devenir papa, j'ai eu l'impression de recevoir un coup de couteau. Bref, ce n'était pas facile à vivre.
Mon compagnon commençait à hésiter, à nouveau, à remettre un bébé en route. Nous approchions tout doucement 40 ans. Nous avons finalement décidé de nous donner une dernière chance. Et, malheureusement, notre fils était porteur de t21. Visiblement, c'était à nouveau la faute à pas de chance mais nous n'avons pas cherché plus loin.
Etonnamment, je n'ai pas ressenti cette jalousie envers les autres après l'img. Ca a été une épreuve difficile, bien entendu, car c'était un deuil particulier. Le manque de notre bébé était bien présent mais je n'ai rien ressenti de négatif par rapport aux femmes enceintes. J'ai, d'ailleurs, une collègue qui a accouché très peu de temps après mon img. Les autres collègues m'ont demandé si je souhaitais les accompagner ou pas pour voir le bébé et j'y suis allée.
C'est, entre autre, la peur de ressentir la même chose qu'après ma dernière fausse couche qui m'a fait hésité a retenter l'aventure. Je n'aurais pas supporté un nouvel échec, je pense.
Ce qui m'aide un peu, pour le moment, c'est que notre aîné ne réclame pas un petit frère ou une petite soeur. Nous n'avons pas encore à lui expliquer pourquoi il n'en aura pas. Je ne sais pas si il se rend compte que Michelangelo aurait été son petit frère. Il avait 2 ans 1/2 lorsque nous lui avons expliqué. Au départ, mon compagnon ne voulait rien dire. Mais la psychologue lui a bien expliqué que c'était important. Depuis, il ne nous pose plus aucune question. Il voit son portrait sur le mur, il sait que c'est Michelangelo mais il ne demande jamais rien.
Nous avons également décidé de voyager un peu avec lui. Nous n'allons jamais bien loin mais nous faisons des petits voyages qui n'auraient pas été envisageables avec un enfant plus petit. Nous lui consacrons beaucoup de temps pour jouer et nous avons eu la même réflexion sur l'aspect financier pour d'éventuelles études plus tard.
Ces épreuves nous ont, en effet, permis de profiter encore un peu plus des bons moments. Je te souhaite aussi de trouver la sérénité avec ta famille et je répondrai avec plaisir à tes demandes de conseil si tu en ressens le besoin.
