Entre deux...
Posté : 20 janvier 2019, 11:12
Bonjour à toutes et à tous,
Je ne sais pas trop si mon message sera dans la bonne rubrique mais je tente dans celle-ci, qui me paraît la plus appropriée.
Nous avons perdu notre petit Lou le 14 septembre 2018, à la suite d'une IMG, à 24 SA. Notre petit bonhomme était porteur d'une trisomie 13. Evidemment, et je ne vous apprendrai rien, notre monde s'est écroulé, basculant dans l'incompréhension, la douleur, mais également dans cette nécessité de continuer à avancer, surtout pour notre petite fille de 2 ans et demi.
Le temps faisant son travail, les vagues de tristesse se sont un peu apaisées, la "mer" agitée que j'étais est devenue plus calme, moins exposée aux tsunamis d'émotions. J'ai été accompagnée par une biokinergiste qui m'a fait beaucoup de bien, par une psychologue rassurante, j'ai repris le travail 1 mois avant la fin de mon congé maternité, j'ai fait un album photo de notre petit ange, une boîte souvenir, nous avons mis une plaque au jardin des souvenirs, et je vais régulièrement me recueillir...
J'ai eu la chance d'avoir un entourage compréhensif, présent, et peu maladroit. Mon homme vit son deuil à sa manière, il fait beaucoup de sport, nous respectons nos besoins, et parlons de notre bébé sans tabou, même si nous savons que nous pédalons sur un vélo à deux vitesses, et que notre chemin de deuil est différent.
J'ai fait bonne figure auprès de ma famille pendant les fêtes de Noël, je fais bonne figure au travail chaque jour, même devant ma petit collègue qui à ma reprise m'annonçait sa grossesse, j'ai fait bonne figure devant mes amies qui ont accouché fin décembre, et notamment lorsque je leur ai apporté un cadeau de naissance alors que je n'ai jamais pu acheter le moindre body pour mon bébé...
Et voilà, la date du terme théorique de mon bébé était le 10 janvier. Et tout ce que j'avais l'impression d'avoir acquis en bien-être, en force, en confiance depuis la perte de mon petit Lou est bien estompé... Les fameuses montagnes russes que beaucoup d'entre vous doivent aussi connaître (moi qui n'ait jamais été fan des manèges... ). Je ressens une colère, une fatigue, une tristesse, avec un gros sentiment d'injustice. J'ai repris rendez-vous chez la psychologue (que je n'avais vu que 2 fois) et chez la biokinergiste. Pour elles deux, j'avance très bien, elles me disent d'être patiente. Mais je ne me sens pas pour autant apaisée. Et je me sens surtout lassée.
Nous avions prévu de reprendre les essais bébé en janvier, après mon terme, mais je sens que c'est trop tôt. Je ne veux pas relancer une grossesse dans cet état, car je veux pouvoir être plus sereine, plus confiante, pour porter notre futur bébé dans mon ventre dans de bonnes conditions. Et en même temps, serais-je un jour apaisée ? C'est un vrai casse-tête chinois. J'aimerais lâcher prise mais c'est vraiment dur.
Voilà, je me sens ENTRE DEUX, entre ce désir d'agrandir notre famille, de donner un petit frère ou une petite sœur à notre fille, et en même temps ce constat que je ne suis pas encore prête à cela, et que les émotions liées à la perte de mon bébé sont toujours bien présentes.
Je me fais tatouer la semaine prochaine, je souhaitais avoir un dessin en représentation de mes deux enfants. Ce sera une étape supplémentaire dans mon deuil.
Voilà pour mon roman, c'est la première fois que je publie sur un forum, mais ça m'a tellement aidée de venir lire vos articles sur celui-ci que je me lance ! Si certaines se retrouvent dans mon témoignage, n'hésitez pas à me dire comment vous avancez.
Bises et belle journée
Je ne sais pas trop si mon message sera dans la bonne rubrique mais je tente dans celle-ci, qui me paraît la plus appropriée.
Nous avons perdu notre petit Lou le 14 septembre 2018, à la suite d'une IMG, à 24 SA. Notre petit bonhomme était porteur d'une trisomie 13. Evidemment, et je ne vous apprendrai rien, notre monde s'est écroulé, basculant dans l'incompréhension, la douleur, mais également dans cette nécessité de continuer à avancer, surtout pour notre petite fille de 2 ans et demi.
Le temps faisant son travail, les vagues de tristesse se sont un peu apaisées, la "mer" agitée que j'étais est devenue plus calme, moins exposée aux tsunamis d'émotions. J'ai été accompagnée par une biokinergiste qui m'a fait beaucoup de bien, par une psychologue rassurante, j'ai repris le travail 1 mois avant la fin de mon congé maternité, j'ai fait un album photo de notre petit ange, une boîte souvenir, nous avons mis une plaque au jardin des souvenirs, et je vais régulièrement me recueillir...
J'ai eu la chance d'avoir un entourage compréhensif, présent, et peu maladroit. Mon homme vit son deuil à sa manière, il fait beaucoup de sport, nous respectons nos besoins, et parlons de notre bébé sans tabou, même si nous savons que nous pédalons sur un vélo à deux vitesses, et que notre chemin de deuil est différent.
J'ai fait bonne figure auprès de ma famille pendant les fêtes de Noël, je fais bonne figure au travail chaque jour, même devant ma petit collègue qui à ma reprise m'annonçait sa grossesse, j'ai fait bonne figure devant mes amies qui ont accouché fin décembre, et notamment lorsque je leur ai apporté un cadeau de naissance alors que je n'ai jamais pu acheter le moindre body pour mon bébé...
Et voilà, la date du terme théorique de mon bébé était le 10 janvier. Et tout ce que j'avais l'impression d'avoir acquis en bien-être, en force, en confiance depuis la perte de mon petit Lou est bien estompé... Les fameuses montagnes russes que beaucoup d'entre vous doivent aussi connaître (moi qui n'ait jamais été fan des manèges... ). Je ressens une colère, une fatigue, une tristesse, avec un gros sentiment d'injustice. J'ai repris rendez-vous chez la psychologue (que je n'avais vu que 2 fois) et chez la biokinergiste. Pour elles deux, j'avance très bien, elles me disent d'être patiente. Mais je ne me sens pas pour autant apaisée. Et je me sens surtout lassée.
Nous avions prévu de reprendre les essais bébé en janvier, après mon terme, mais je sens que c'est trop tôt. Je ne veux pas relancer une grossesse dans cet état, car je veux pouvoir être plus sereine, plus confiante, pour porter notre futur bébé dans mon ventre dans de bonnes conditions. Et en même temps, serais-je un jour apaisée ? C'est un vrai casse-tête chinois. J'aimerais lâcher prise mais c'est vraiment dur.
Voilà, je me sens ENTRE DEUX, entre ce désir d'agrandir notre famille, de donner un petit frère ou une petite sœur à notre fille, et en même temps ce constat que je ne suis pas encore prête à cela, et que les émotions liées à la perte de mon bébé sont toujours bien présentes.
Je me fais tatouer la semaine prochaine, je souhaitais avoir un dessin en représentation de mes deux enfants. Ce sera une étape supplémentaire dans mon deuil.
Voilà pour mon roman, c'est la première fois que je publie sur un forum, mais ça m'a tellement aidée de venir lire vos articles sur celui-ci que je me lance ! Si certaines se retrouvent dans mon témoignage, n'hésitez pas à me dire comment vous avancez.
Bises et belle journée