Raphaël, mon petit 3ème, ta si courte histoire...
Posté : 17 décembre 2018, 15:37
Bonjour à tous,
Cela fait longtemps que j'hésitais, n'étant aucunement habituée des forums; Dans ce moment de ma vie des plus délicats, je me permet de vous livrer mon histoire pour échanger si besoin, décharger mon immense tristesse et transcender la douleur d'avoir perdu mon petit garçon, de ne jamais le connaitre et aussi pour avancer car il le faut ... la vie est là, elle continue:
Pour commencer, tout allait si bien le timing si parfait (écart d’age avec les deux ainés, moment idéal familial, perso et pro). Un 3ème enfant conçu « comme une lettre à la poste » à 39 ans mi-février. Un début de grossesse sans anicroches, paisible. Un peu de stress avec les tests des trisomie (je ne sais pas pourquoi d’ailleurs car pour le deux premiers je ne rappelle même plus de cette étape, l'âge certainement). Puis, visite du 3ème mois fin mai qui aurait peut être du donner l’alerte . Je me rappelle de cette phrase prononcée par la gynécologue "Je trouve votre col un peu modifié?" ; Bizarre, mes deux grossesses précédentes se sont terminées sur des déclenchements pour terme dépassé sur un col en "béton armé". Donc arrêt de travail de précaution’ vu les km engloutis pour aller bosser. J’essaye de me reposer au max mais avec mon caractère un poil hyperactive et mes deux autres enfants à gérer. Je parviens tout de même à m’allonger 1 heure ou 2 par jours. Visite du 4ème mois mi-juin, ça va mieux mais je reste en arrêt. On est fin juin, les activités familiales sont débordantes (fin d’année scolaire, belle saison, début des vacances). Je m’écoute moins mais j’ai l’impression que tout va bien finalement. Quand même, je me dit, vu mes antécédents non ? Ces histoires atroces sur les fausses couches tardives, c'est pour les autres, !!!?? Puis, viens le 10 juillet, la fameuse T2 : bébé parfait un petit garçon (formidable !); A la fin de l’examen, la gynécologue me dit « Je vais quand même contrôler votre col" Ce qu'elle fait : "quelque chose me chagrine, il y a du liquide dans le col. Quoi? Comment ? Je suspecte une protrusion des membranes . Il faut vous rendre au CHU tout de suite pour un contrôle» .
J'arrive au CHU. Ils confirment la protrusion et me rassurent en me disant: « il y a une solution; on peut cercler à chaud, c'est un peu compliqué mais on sait faire mais il faut qu'il n'y ait aucun signe infectieux . Pour cela, on va vous faire un PV et analyser une protéine la CRP qui, si le taux croit, est signe d'une infection dormante (mais impossible de savoir laquelle un simple rhume ou autre). Par contre, on vous garde car il faut que vous restiez allongé .
Après m'être fait doucement une raison sur l'hospitalisation comme ça du jour en lendemain sans signes d'appel (avant la T2), je suis confiante je me sens bien je me prépare donc à rester alitée tout l'été si il le faut dans la fournaise Grenobloise (et si le cerclage fonctionne bien je pourrais même rentrer chez moi dans les montagnes !) Et je me dis que c'est une chance que ma gynécologue ait vu tout cela à temps. Sauf qu'au fil des jours de ma petite vie alitée et hospitalisée, la CRP augmente petit à petit. Par contre, les PV et autres analyses d'urines reviennent stériles. Je ne sais plus quoi penser, le personnel médical non plus...
Puis 6 jours après une minuscule trace de sang apparaît dans ma serviette . A moment là, le stress est à son comble (ce que je crois ). On me dit soit un hématome et soit une chorio-amiotite ("chorio quoi? c'est quoi ce truc ??" ). On m’explique la chose, et maintenant, je commence sérieusement à penser au pire. Ils me fond une écho pour vérifier la présence d’un hématome, je revois mon petit bout tout mignon en pleine activité. RAS. Je suis à 23SA+1. Ils m'expliquent que l'obstétrique est une science tellement incertaine aussi bien rien ne bouge d'ici 1 mois mais la situation peut dégénérer très vite et on ne pourra rien faire pour mon bébé les jours prochaine; On vient m'expliquer les étapes de la prématurité : premier palier à 24 SA extrêmement incertain puis 28 SA, à ce stade, ils commencent à être un peu plus confiants puis 32 SA le Graaal !!. Bref, il faut tenir mais je le sens de moins en moins. Le moral est bas, très bas. Je ne bouge quasiment plus .
48h plus tard soit après 8 jours d'hospitalisation, on est le 17 juillet. Je me sens très mal. J'ai mal. Des contractions peut être ? J'ai toujours été déclenchée sous péridurale. On me donne un antispasmodique sous perf mais 1 heure après j'ai trop trop mal. Une sf m'examine "Vous allez accoucher Mme. Je suis désolée, il faut passer en salle de naissance en urgence". J'appelle mon chéri en hurlant dans les couloirs, 15 minutes plus tard Raphaël est expulsé de son nid douillet. Il pousse un mini cri. La pédiatre arrive m'explique qu'on ne peut rien faire trop de risque de tenter quoi que soit qu'il est "trop petit" à 23SA +3; Mon mari arrive à ce moment, le prends et il décèdera 1h plus tard dans ses bras.
Je suis dévastée.
Cela fait longtemps que j'hésitais, n'étant aucunement habituée des forums; Dans ce moment de ma vie des plus délicats, je me permet de vous livrer mon histoire pour échanger si besoin, décharger mon immense tristesse et transcender la douleur d'avoir perdu mon petit garçon, de ne jamais le connaitre et aussi pour avancer car il le faut ... la vie est là, elle continue:
Pour commencer, tout allait si bien le timing si parfait (écart d’age avec les deux ainés, moment idéal familial, perso et pro). Un 3ème enfant conçu « comme une lettre à la poste » à 39 ans mi-février. Un début de grossesse sans anicroches, paisible. Un peu de stress avec les tests des trisomie (je ne sais pas pourquoi d’ailleurs car pour le deux premiers je ne rappelle même plus de cette étape, l'âge certainement). Puis, visite du 3ème mois fin mai qui aurait peut être du donner l’alerte . Je me rappelle de cette phrase prononcée par la gynécologue "Je trouve votre col un peu modifié?" ; Bizarre, mes deux grossesses précédentes se sont terminées sur des déclenchements pour terme dépassé sur un col en "béton armé". Donc arrêt de travail de précaution’ vu les km engloutis pour aller bosser. J’essaye de me reposer au max mais avec mon caractère un poil hyperactive et mes deux autres enfants à gérer. Je parviens tout de même à m’allonger 1 heure ou 2 par jours. Visite du 4ème mois mi-juin, ça va mieux mais je reste en arrêt. On est fin juin, les activités familiales sont débordantes (fin d’année scolaire, belle saison, début des vacances). Je m’écoute moins mais j’ai l’impression que tout va bien finalement. Quand même, je me dit, vu mes antécédents non ? Ces histoires atroces sur les fausses couches tardives, c'est pour les autres, !!!?? Puis, viens le 10 juillet, la fameuse T2 : bébé parfait un petit garçon (formidable !); A la fin de l’examen, la gynécologue me dit « Je vais quand même contrôler votre col" Ce qu'elle fait : "quelque chose me chagrine, il y a du liquide dans le col. Quoi? Comment ? Je suspecte une protrusion des membranes . Il faut vous rendre au CHU tout de suite pour un contrôle» .
J'arrive au CHU. Ils confirment la protrusion et me rassurent en me disant: « il y a une solution; on peut cercler à chaud, c'est un peu compliqué mais on sait faire mais il faut qu'il n'y ait aucun signe infectieux . Pour cela, on va vous faire un PV et analyser une protéine la CRP qui, si le taux croit, est signe d'une infection dormante (mais impossible de savoir laquelle un simple rhume ou autre). Par contre, on vous garde car il faut que vous restiez allongé .
Après m'être fait doucement une raison sur l'hospitalisation comme ça du jour en lendemain sans signes d'appel (avant la T2), je suis confiante je me sens bien je me prépare donc à rester alitée tout l'été si il le faut dans la fournaise Grenobloise (et si le cerclage fonctionne bien je pourrais même rentrer chez moi dans les montagnes !) Et je me dis que c'est une chance que ma gynécologue ait vu tout cela à temps. Sauf qu'au fil des jours de ma petite vie alitée et hospitalisée, la CRP augmente petit à petit. Par contre, les PV et autres analyses d'urines reviennent stériles. Je ne sais plus quoi penser, le personnel médical non plus...
Puis 6 jours après une minuscule trace de sang apparaît dans ma serviette . A moment là, le stress est à son comble (ce que je crois ). On me dit soit un hématome et soit une chorio-amiotite ("chorio quoi? c'est quoi ce truc ??" ). On m’explique la chose, et maintenant, je commence sérieusement à penser au pire. Ils me fond une écho pour vérifier la présence d’un hématome, je revois mon petit bout tout mignon en pleine activité. RAS. Je suis à 23SA+1. Ils m'expliquent que l'obstétrique est une science tellement incertaine aussi bien rien ne bouge d'ici 1 mois mais la situation peut dégénérer très vite et on ne pourra rien faire pour mon bébé les jours prochaine; On vient m'expliquer les étapes de la prématurité : premier palier à 24 SA extrêmement incertain puis 28 SA, à ce stade, ils commencent à être un peu plus confiants puis 32 SA le Graaal !!. Bref, il faut tenir mais je le sens de moins en moins. Le moral est bas, très bas. Je ne bouge quasiment plus .
48h plus tard soit après 8 jours d'hospitalisation, on est le 17 juillet. Je me sens très mal. J'ai mal. Des contractions peut être ? J'ai toujours été déclenchée sous péridurale. On me donne un antispasmodique sous perf mais 1 heure après j'ai trop trop mal. Une sf m'examine "Vous allez accoucher Mme. Je suis désolée, il faut passer en salle de naissance en urgence". J'appelle mon chéri en hurlant dans les couloirs, 15 minutes plus tard Raphaël est expulsé de son nid douillet. Il pousse un mini cri. La pédiatre arrive m'explique qu'on ne peut rien faire trop de risque de tenter quoi que soit qu'il est "trop petit" à 23SA +3; Mon mari arrive à ce moment, le prends et il décèdera 1h plus tard dans ses bras.
Je suis dévastée.