Elle s'appelle Isis
Posté : 25 novembre 2018, 23:44
Cela faisait 3 ans que nous essayions d'avoir un bébé (un an d'essai, découverte et opération d'une varicocèle chez chéri, le temps de s'en remettre puis encore un an d'essai infructueux). Nous avons décidé de nous lancer dans une PMA et une semaine avant mon dernier examen je fais un test de grossesse et miracle je suis enceinte naturellement depuis le 20 juin 2018. Chéri aux anges quand je lui annonce la merveilleuse nouvelle et la famille tout autant. La grossesse se passe plutôt bien à part une frayeur au début quelques saignements mais au final rien de grave juste un hématome utérin qui se résorbe rapidement. 1ere échographie parfaite. Je suis arrêtée rapidement car mon métier est plutôt physique (charges lourdes, manutention, mise en rayon,caisse) j'ai des contractions tous les soirs quand je rentre du boulot et de plus nous avons les travaux et le déménagement dans notre première maison. Une fois en arrêt ma grossesse est plus sereine je chante je danse je vais à la piscine et je me repose, j'adore. 2eme échographie tout va bien bébé grandit bien. On nous apprend le sexe, je ne suis pas trop surprise depuis le début je sens que c'est une petite fille. Je la sens bouger depuis la 19 sa des petites bulles qui se transforment en petits coups puis le matin et le soir elle vient se caler dans ma main. J'ai quelques contractions la journée mais rien d'anormale.
Mais plus les jours passent et je la sens de moins en moins.Vient le dimanche et lundi ou je ne sens vraiment plus rien j'essaye de la stimuler mais rien. Mardi matin je me prépare et je dis a chéri qu'on part pour les urgences obstétriques. Puis commence le cauchemar la gynécologue gênée nous annonce que son petit cœur ne bat plus. Avec chéri on se regarde et on s'effondre: mon mauvais pressentiment est bien réel.
On nous emmène dans une petite chambre, une sage femme vient nous informer du protocole et la coup de massue je dois accoucher par voie basse, une infirmière vient me prendre une quinzaine de tubes de sang et à chéri aussi mais moins. On me donne des cachets pour faire comprendre à mon corps que la grossesse est interrompue. On nous dit de revenir demain pour prendre d'autres médicaments et rencontrer la sage femme cadre pour parler de l'après. Nous passons notre mardi à pleurer et informer les proches qui sont tout aussi dévastés. Mercredi 11 h on me redonne des médicaments je pleure toujours et une femme rentre et nous parle de tout ce qu'il est possible de faire pour le corps de notre bébé, de nos droits ...une fois sortie du rendez vous on doit se confronter à la réalité. On décide d'aller lui acheter un petit pyjama en taille 00 pour qu'elle ne parte pas sans rien.
Jeudi 18h je suis hospitalisée à la clinique,chéri ne me quitte plus depuis mardi matin il veut me protéger et tout vivre avec moi. Il culpabilise de ne pas pouvoir me prendre ma souffrance alors qu'il a déjà la sienne à gérer. 19h15 on m'apporte à manger. 21h on vient me chercher pour mettre des tampons d'hormones près de mon col pour l'aider à s'ouvrir un peu. Je réussi à dormir un peu grâce au calmant qu'on me donne mais à 3 h du matin crise nocturne comme depuis le début de la semaine je pleure. Je sers son petit pyjama contre moi il ne me quittera pas du séjour à la clinique. Je me rendors jusque 7h. J'ai des contractions de plus en plus douloureuse on finit par venir me chercher à 11h au lieu de 8h.
Tout le personnel médical est aux petits soins pour que ça se passe le mieux possible. L’anesthésiste vient me poser la péridurale il me met une dose continue pour que je souffre le moins possible. C'est le cas, je me sens bien j'ai envie de dormir, mon cœur me fait moins mal. La sage femme enlève les implants et réussi à me percer la poche des eaux. Elle me dit que c'est vraiment rapide. Chéri va manger car ça peut prendre beaucoup de temps moi je plane. La sage femme revient 20 min après et au même moment je sens mon bébé descendre. Elle vérifie, effectivement je vais accoucher.On appelle chéri, il arrive en courant. Tout est installé je pousse deux fois. ISIS est "née" à 13h à 24sa+2j. Elle pèse 720g et mesure 29 cm. On demande à la voir une fois qu'elle sera préparée. 45 min après elle arrive j'ai d'abord un choc elle est si petite et pas complètement "finie" mais je l'aime tellement. C'est mon bébé je suis maman. Chéri pleure et lui parle moi je suis toujours sous péridurale je suis consciente mais mes larmes ne coulent pas. Je fait un peau à peau avec elle et mon amour l'immortalise même si je ne suis pas trop d'accord. Maintenant je ne regrette pas la photo est magnifique.
Samedi on demande à la revoir avant de partir.On lui fait un dernier baiser un dernier au revoir. On lui laisse son petit pyjama rose tout doux, ses petits chaussons (dans chacun il y à une lettre d'amour de nous deux avec notre parfum et mon bola) ceux que j'avais acheté pour annoncer au futur papa la bonne nouvelle ET un beau foulard de chéri. Nous nous repartons avec son petit bracelet, ses empreintes et une photo. Je suis fière partout il y a son prénom et mon nom. Je me sens reconnue en tant que maman j'ai même le droit aux congés maternités. 17h on est chez nous, on était 3 on rentre à 2. Je me sens vide dans tous les sens du terme. Je pleure par intermittence.
Demain elle part pour l'autopsie, Mardi pour la crémation et nous allons disperser ses cendres au jardin des souvenirs au cimetière près de chez nous. Tout c'est passé cette semaine pourtant j'ai l'impression que ça dure depuis des semaines. Je ne sais même plus quel jour on est. J'appréhende la journée de mardi car tout sera terminé et en même temps j'ai envie que ça finisse vite.
Je culpabilise de ne pas avoir senti que mon bébé n'allait pas bien de ne pas avoir su la protéger. Je pensais lui avoir fait un nid douillet. Je m'en veux de déjà moins pleurer qu'en début de semaine alors que j'ai accouché il y a 2 jours.
Je suis en colère parce que j'ai attendu 3 ans avant d'avoir mon bébé miracle et qu'on m'a fait croire que j'avais le droit au bonheur et on me l'a reprit aussi tôt.
Je suis reconnaissante envers nos proches qui ont été d'un soutient sans failles, à l'équipe médicale qui a rendu ce moment terrible moins douloureux. A l'amour de ma vie d'être resté nuits et jours à mes côtés et qui l'est encore. Tu es parfait mon chéri.
Mais maintenant comment fait on pour se reconstruire, pour avancer. Pour envisager une prochaine grossesse sereine. Si tout ça recommençait une nouvelle fois. Pour que les gens n'oublient jamais que nous avons eu notre Isis et que nous sommes parents.
Mais plus les jours passent et je la sens de moins en moins.Vient le dimanche et lundi ou je ne sens vraiment plus rien j'essaye de la stimuler mais rien. Mardi matin je me prépare et je dis a chéri qu'on part pour les urgences obstétriques. Puis commence le cauchemar la gynécologue gênée nous annonce que son petit cœur ne bat plus. Avec chéri on se regarde et on s'effondre: mon mauvais pressentiment est bien réel.
On nous emmène dans une petite chambre, une sage femme vient nous informer du protocole et la coup de massue je dois accoucher par voie basse, une infirmière vient me prendre une quinzaine de tubes de sang et à chéri aussi mais moins. On me donne des cachets pour faire comprendre à mon corps que la grossesse est interrompue. On nous dit de revenir demain pour prendre d'autres médicaments et rencontrer la sage femme cadre pour parler de l'après. Nous passons notre mardi à pleurer et informer les proches qui sont tout aussi dévastés. Mercredi 11 h on me redonne des médicaments je pleure toujours et une femme rentre et nous parle de tout ce qu'il est possible de faire pour le corps de notre bébé, de nos droits ...une fois sortie du rendez vous on doit se confronter à la réalité. On décide d'aller lui acheter un petit pyjama en taille 00 pour qu'elle ne parte pas sans rien.
Jeudi 18h je suis hospitalisée à la clinique,chéri ne me quitte plus depuis mardi matin il veut me protéger et tout vivre avec moi. Il culpabilise de ne pas pouvoir me prendre ma souffrance alors qu'il a déjà la sienne à gérer. 19h15 on m'apporte à manger. 21h on vient me chercher pour mettre des tampons d'hormones près de mon col pour l'aider à s'ouvrir un peu. Je réussi à dormir un peu grâce au calmant qu'on me donne mais à 3 h du matin crise nocturne comme depuis le début de la semaine je pleure. Je sers son petit pyjama contre moi il ne me quittera pas du séjour à la clinique. Je me rendors jusque 7h. J'ai des contractions de plus en plus douloureuse on finit par venir me chercher à 11h au lieu de 8h.
Tout le personnel médical est aux petits soins pour que ça se passe le mieux possible. L’anesthésiste vient me poser la péridurale il me met une dose continue pour que je souffre le moins possible. C'est le cas, je me sens bien j'ai envie de dormir, mon cœur me fait moins mal. La sage femme enlève les implants et réussi à me percer la poche des eaux. Elle me dit que c'est vraiment rapide. Chéri va manger car ça peut prendre beaucoup de temps moi je plane. La sage femme revient 20 min après et au même moment je sens mon bébé descendre. Elle vérifie, effectivement je vais accoucher.On appelle chéri, il arrive en courant. Tout est installé je pousse deux fois. ISIS est "née" à 13h à 24sa+2j. Elle pèse 720g et mesure 29 cm. On demande à la voir une fois qu'elle sera préparée. 45 min après elle arrive j'ai d'abord un choc elle est si petite et pas complètement "finie" mais je l'aime tellement. C'est mon bébé je suis maman. Chéri pleure et lui parle moi je suis toujours sous péridurale je suis consciente mais mes larmes ne coulent pas. Je fait un peau à peau avec elle et mon amour l'immortalise même si je ne suis pas trop d'accord. Maintenant je ne regrette pas la photo est magnifique.
Samedi on demande à la revoir avant de partir.On lui fait un dernier baiser un dernier au revoir. On lui laisse son petit pyjama rose tout doux, ses petits chaussons (dans chacun il y à une lettre d'amour de nous deux avec notre parfum et mon bola) ceux que j'avais acheté pour annoncer au futur papa la bonne nouvelle ET un beau foulard de chéri. Nous nous repartons avec son petit bracelet, ses empreintes et une photo. Je suis fière partout il y a son prénom et mon nom. Je me sens reconnue en tant que maman j'ai même le droit aux congés maternités. 17h on est chez nous, on était 3 on rentre à 2. Je me sens vide dans tous les sens du terme. Je pleure par intermittence.
Demain elle part pour l'autopsie, Mardi pour la crémation et nous allons disperser ses cendres au jardin des souvenirs au cimetière près de chez nous. Tout c'est passé cette semaine pourtant j'ai l'impression que ça dure depuis des semaines. Je ne sais même plus quel jour on est. J'appréhende la journée de mardi car tout sera terminé et en même temps j'ai envie que ça finisse vite.
Je culpabilise de ne pas avoir senti que mon bébé n'allait pas bien de ne pas avoir su la protéger. Je pensais lui avoir fait un nid douillet. Je m'en veux de déjà moins pleurer qu'en début de semaine alors que j'ai accouché il y a 2 jours.
Je suis en colère parce que j'ai attendu 3 ans avant d'avoir mon bébé miracle et qu'on m'a fait croire que j'avais le droit au bonheur et on me l'a reprit aussi tôt.
Je suis reconnaissante envers nos proches qui ont été d'un soutient sans failles, à l'équipe médicale qui a rendu ce moment terrible moins douloureux. A l'amour de ma vie d'être resté nuits et jours à mes côtés et qui l'est encore. Tu es parfait mon chéri.
Mais maintenant comment fait on pour se reconstruire, pour avancer. Pour envisager une prochaine grossesse sereine. Si tout ça recommençait une nouvelle fois. Pour que les gens n'oublient jamais que nous avons eu notre Isis et que nous sommes parents.