Forum de l'association Petite Émilie

Bonjour à toutes,

Me voilà sur le chemin de la reconstruction.. Jules a déployé ses ailes le 8.8.2018 à 35 SA. C'est encore tout récent, je le sais mais j'ai vraiment envie de remonter la pente. Me voir mélancolique, triste a tendance a m'agacer.. Je sais que j'ai aussi du mal a accepter mes émotions. J'ai un sentiment d'injustice assez fort, je me dis mais pourquoi m'a t-on enlevé ce bonheur si proche de la fin? parfois tu te demandes qu'est ce que tu as fais pour que cela t'arrive et d'autre où tu te dis que finalement, la chance, c'est d'avoir vu tout ça à l'échographie et que si cela était passé au travers, nous aurions été très malheureux de voir toutes ces souffrances endurés pour mon fils et puis pour nous.
Alors nous sommes aujourd'hui sur le chemin de la reconstruction, chemin sinueux, remplis d'émotions à gérer, où j'ai l'impression de ne pas avoir avancé dans ma vie puisque mon bébé n'est plus là. Mais j'ai envie de lui montrer à la vie, que j'aurais ma revanche alors le projet bébé 2 sera mis en route dès que le gynécologue m'aura donné son feu vert !
J'ai un besoin viscéral de materner, d'avoir mon bébé, de le faire grandir, de lui transmettre mes valeurs, mes connaissances .. C'est tellement fort et c'est ça qui m'anime et me pousse a avancer en me disant que moi aussi j'ai le droit à ma part de bonheur..
J'y crois.. RDV post partum le 6 septembre. Nous n'aurons pas les résultats de la biopsie et résultat du génome mais de toute façon je connais les solutions s'il y avait un pbl héréditaire et donc autant tenter sa chance naturellement..
En attendant j'essaye de soigner la plaie comme je peux avec des rdv pour aller mieux physiquement et mentalement..

Et vous? qu'avez vous fait suite à la perte de votre bébé? Comment avez vous soigner cette douleur si intense?

Douces pensées à nos anges partis bien trop tôt.
A toi, mon fils, Jules, je ne t'oublierai jamais, tu me manque tellement.

Bonjour Mme Moy,

Cette question, comment se reconstruire et remonter la pente, est très personnelle...

A titre personnel, j'ai eu la chance sur le coup de ne pas ressentir de colère, simplement une immense tristesse, et aussi un terrible sentiment de perte de repères. Comme si les certitudes que j'avais sur la vie, sur que ce j'étais et me définissait étaient ébranlée. Je n'avais plus goût à rien.

Les premiers temps ont été surtout des moments de sideration, je restais prostrée. Mais très vite, j'ai eu envie de faire quelque chose de mes mains, puisque mon cerveau n'était plus disponible. Je me sentais incapable de m'intéresser aux autres et à autre chose que ma perte. Alors j'ai passé de longues journées à travailler dans mon jardin, à tailler les arbres, à retourner la terre, à desoucher, à lui redonner vie (nouvellement emménagés, ce jardin avait été laissé à l'abandon par les précédents propriétaires). Des activités bien fatiguantes, qui m'aidaient à évacuer physiquement le mal-être que je ressentais. Et en redonnant vie à un jardin, j'avais l'impression de me connecter à la fois à moi même et à mon fils, qui dans mon idée était désormais dans le vent, dans l'air, dans la nature autour de moi. Cela n'empêchait pas les larmes de couler, mais c'était ma thérapie. Et lorsque je plantais quelque chose de nouveau, j'etais émue d'être capable de créer du beau, malgré moi, et ma détresse.

En parallèle, j'ai été suivie par la psycologue du service des grossesses pathologiques, et cela m'a permis de parler un peu. Car il était très difficile pour moi de mettre des mots sur ce que je ressentais. Et les mots qui venaient étaient plein de douleurs et de larmes.

Nous avons rapidement repris les essais bébé. Mais au début, même si je n'en avais pas conscience, l'espoir d'être à nouveau enceinte était un espoir aussi de retour à la vie, un espoir de retrouver la paix. Ce n'est qu'avec le temps et le travail sur soit que j'ai pu voir cette envie se transformer en une envie d'enfant, non pas une envie de survie.

Il y a eu des étapes, nous avons planté un arbre pour notre fils, la date de sa crémation est passée, puis les retours successifs d'examens et la DPA... J'ai cheminé dans ce deuil probablement à l'aveugle, en tentant d'en parler et de ne pas l'enfermer en moi, de le laisser sortir.

J'espère que tu trouveras ta voie dans cette épreuve.

Bonjour Mme moy

Le chemin du deuil varie d'une personne à l'autre et tout dépend de la situation qu'elle a eu.
La maladie du bébé, si elle savait si il y avait des risques, à qu'elle moment de la grossesse.

Pour ma part je savais qu'il y avait un risque de récidiviste 75% de risque que mon 2ème enfant soit atteint de la mucoviscidose comme ça grand sœur.
A 12SA j'ai fait une choriocyntèse qui a révéler qu'il était porteur de la maladie j'ai eu mon IMG à 14SA.

J'ai accusé le coup j'étais préparée, mais c'est après que j'ai pris un bonne claque.
Les question on fait quoi du corps ? Vous voulez voir votre enfant ?
Accouchement par voie basse, péridurale........

J'ai eu beaucoup de mal à remonter la pente. On va dire que sa fait 10j ou je sans que je vais vraiment mieux.
C'est depuis que je suis aller au jardin du souvenir que la j'ai senti le changement.
Et mon entourage aussi......
J'avais des hauts et des bas beaucoup de bas. Mais après on a plus de haut et on reste moins longtemps dans le bas.
Sa prend du temps.

Je te souhaite bon courage et que tu retrouve le moral au plus vite.

Anne, tes témoignages, tes réponses, me donnent toujours du baume a coeur. Tu as les bons mots et surtout ton recul me permet d'avoir de l'espoir quant à l'apaisement de ma douleur. Mes émotions sont tellement variables que j'ai l'impression d'être devenue lunatique -__-
Et comme tu le dis, je sens qu'il ya vraiment des étapes. Rien que la crémation de Jules.. ça m'a tellement bouleversée, remuée et à la fois j'ai sentie le pas en avant que l'on faisait. Je redoute un peu la DPA qui est dans quelques semaines étant donné que j'ai perdu mon fils tard dans la grossesse, je redoute également le jour où j'avais vu mon test de grossesse m'indiquer ce fameux ++, c'était le 31 décembre.. comment oublier...



Merci Cindy pour ton témoignage. J'ai hâte de pouvoir avoir ce sentiment "d'apaisement", ce mieux m'envahir puisque pour le moment la tristesse est un peu plus forte certain jour. .

Effectivement la douleur est très vive et très envahissante au début, au point de ne plus être capable de continuer à vivre avec les autres, à supporter leurs problèmes, leurs centre d'intérêt, simplement le fait que leur vie à eux est restée inchangée. La vie semble de toute façon s'est arrêtée dans tous les domaines.

Et puis, le temps passe, on se fixe de petits objectifs, tout petit, puis un peu plus grands, et on voit qu'on est à nouveau capable de faire, d'agir. Alors on s'autorise à voir un peu plus loin, juste un peu plus loin. A faire de tous petits projets.

Ça prend du temps et c'est parfois douloureux. Mais moi je ne connais pas d'autre voie. Ça semble insurmontable au début et finalement...

J'avais échangé en 2017 sur le poste "première grossesse et IMG", dans les nouveaux arrivants, sur nos cheminements aux mam'anges sans enfants vivant à nos côtés, si tu as envie de les lire.

Bon courage,