Notre histoire
Posté : 21 juillet 2018, 10:52
Bonjour à tous,
Vous lire sur le forum m’a aidé au cours de différents moments de ma grossesse et après. J’ai envie de vous raconter mon ou plutôt notre histoire, peut être pour pouvoir clore cette période difficile et me projeter vers l’avenir.
Avec mon mari nous décidons début 2016 d’essayer d’avoir un enfant. Seulement j’ai 40 ans et ma réserve ovarienne est faible. Après, moult refus pour une PMA, nous rencontrons en février 2017 un médecin qui nous dit que ce n’est pas impossible et que nous pouvons tenter l’IAC. Après 3 tentatives, la 4ème est positive. Et là surprise, nous attendons des jumeaux. Explosion de joie, nous sommes tellement heureux ! Notre gynécologue qui nous a suivi pour la PMA nous recommande d’être suivi par un spécialiste de la gémellité surtout compte tenu de mon âge.
Au mois de juillet 2017, nous effectuons l’échographie du 1er trimestre. Lors de cette échographie le professeur qui nous suit, découvre un omphalocèle sur l’un de nos jumeaux. Il nous dit que ça peut ne nécessiter « qu’une opération » à la naissance ou être le signe d’une maladie plus grave. Il nous fait faire une biopsie du trophoblaste dans la foulée. Nous convenons, en raison du stade de ma grossesse, de ne faire cette biopsie que sur notre bébé qui a l’omphalocele, les risques de fausse couche étant trop importants. Les résultats tombent 5 jours plus tard, trisomie 18 totale.
Je n’ai jamais connu une douleur plus intense que celle ci... Mon mari et moi mettons 3 semaines à nous décider et disons au revoir à notre petit cœur le 1er août. Quelle horreur ce geste, ce sentiment de tuer son enfant... Pour beaucoup de personnes, il n’est pas un enfant, juste un embryon et puis pour eux il nous en reste encore un, d’autres ont jugé notre choix... Mais c’est pas si simple et mon petit bonhomme je dois le porter jusqu’à la naissance de son frère. Porter la vie et la mort, comment peut on le concevoir !
En septembre, on découvre que j’ai un diabète gestationnel. Je dois suivre un régime strict et me piquer 6 fois par jour, mais j’échappe à l’insuline. En décembre, nous faisons une amniocentèse sur notre 2ème bonhomme. Nous apprenons avec soulagement que tout va bien pour lui. Joie ! Une césarienne est programmée pour le 18 janvier car le placenta est inséré trop bas, à 7 mois et demi, je commence enfin à profiter de ma grossesse.
Début janvier je commence à me sentir mal, rien de précis mais un état général qui me préoccupe. J’ai une tension un peu haute par intermittence, des œdèmes, mais rien d’alertant pour le professeur ou encore pour les urgences où je suis allée 2 fois. Une semaine avant la césarienne, rendez-vous anesthésiste, temps de coagulation trop long. Mais pas plus d’inquiétude que ça du corps médical. Le 14 janvier me sentant de plus en plus mal, nous nous rendons aux urgences. Verdict, rentrez chez vous. Ds la nuit du 14 au 15, contractions, perte des eaux, liquide amniotique marron. Retour aux urgences en 4ème vitesse. Le professeur qui doit m’accoucher est appelé, l’anesthésiste s’affole quand elle voit les derniers résultats des temps de coagulation, refuse la rachi anesthésie et me dit qu’on va me faire une anesthésie générale...J’ai tellement peur, la dernière chose que je vois avant de m’endormir est ma tension à 18...
Je me réveille 4 jours plus tard, le 18 janvier au soir, jour où ma césarienne était programmée...
J’apprends que je suis maman, mais que ça a été difficile pour notre bébé, il a fait un encombrement méconial, son score apgar n’était que de 1/10 à la naissance mais est remonté dans les 5min. S’en est suivi une batterie de tests pour s’assurer qu’il allait bien. Et oui, tout va bien pour notre petit guerrier.
Mon mari me raconte ses 4 jours d’enfer, où il a cru perdre notre fils puis le moment où il a cru me perdre.
J’ai fait une pré éclampsie sévère, un HELLP Syndrome et des hémorragies importantes. Mon ventre est un champ de bataille une césarienne ouverte deux fois et une laparotomie qui part de dessous ma poitrine et va jusqu’au bas de mon ventre. Je suis restée 8 jours en réanimation et 7 jours en maternité avec mon fils et mon mari (qui a eu le droit d’occuper la chambre avec notre fils avant mon transfert en maternité et pendant le séjour)! Je n’ai eu aucune séquelle de ma pré éclampsie ni de mon HELLP Syndrome, j’ai de la chance, je suis apparemment solide.
Aujourd’hui, même si les conditions de mon accouchement m’ont fortement affecté, j’ai mon bébé qui est là et me rempli de bonheur..mon mari est un homme et père impressionnant et fantastique.
Mais ça va faire un an le 1er août que nous avons fait l’ISG sur notre autre petit bonhomme ! Et ça fait mal ! Il est inscrit dans notre livret de famille. Je ressens le besoin de lui dire au revoir, car je n’ai pas l’impression d’avoir accouché de lui, n’étant pas consciente à ce moment là ! Je n’ai rien pour me le symboliser hors de mon corps, son frère est là et même si je n’ai pas vécu sa naissance, tous les jours je peux admirer mon petit amour. Je crois que l’on m’a dit qu’il y avait un endroit au Père Lachaise pour les petits bouts qui sont partis. Certaines informations me manquent et je crois que maintenant que le physique va mieux, le psychique réclame son droit à faire son travail de deuil ! Je commence à admettre que la tristesse d’avoir perdu un de nos bébés fasse à jamais partie de ma vie, mais sans pour autant l’envahir !
Voilà mon/notre histoire qui au bout du compte est belle car elle m’a permis de découvrir quel homme fantastique est à mes côtés et ce que c’est que le bonheur d’être maman...Et mon fils que dire de lui. Il est incroyable, c’est un beau bébé de 6 mois, joyeux, que j’aime plus que tout, les mots ne suffisent pas pour parler de lui.
Je souhaite beaucoup de courage à ceux qui sont passés ou passent par des moments si douloureux, je sais combien cela peut être difficile même si chaque histoire est unique.
Vous lire sur le forum m’a aidé au cours de différents moments de ma grossesse et après. J’ai envie de vous raconter mon ou plutôt notre histoire, peut être pour pouvoir clore cette période difficile et me projeter vers l’avenir.
Avec mon mari nous décidons début 2016 d’essayer d’avoir un enfant. Seulement j’ai 40 ans et ma réserve ovarienne est faible. Après, moult refus pour une PMA, nous rencontrons en février 2017 un médecin qui nous dit que ce n’est pas impossible et que nous pouvons tenter l’IAC. Après 3 tentatives, la 4ème est positive. Et là surprise, nous attendons des jumeaux. Explosion de joie, nous sommes tellement heureux ! Notre gynécologue qui nous a suivi pour la PMA nous recommande d’être suivi par un spécialiste de la gémellité surtout compte tenu de mon âge.
Au mois de juillet 2017, nous effectuons l’échographie du 1er trimestre. Lors de cette échographie le professeur qui nous suit, découvre un omphalocèle sur l’un de nos jumeaux. Il nous dit que ça peut ne nécessiter « qu’une opération » à la naissance ou être le signe d’une maladie plus grave. Il nous fait faire une biopsie du trophoblaste dans la foulée. Nous convenons, en raison du stade de ma grossesse, de ne faire cette biopsie que sur notre bébé qui a l’omphalocele, les risques de fausse couche étant trop importants. Les résultats tombent 5 jours plus tard, trisomie 18 totale.
Je n’ai jamais connu une douleur plus intense que celle ci... Mon mari et moi mettons 3 semaines à nous décider et disons au revoir à notre petit cœur le 1er août. Quelle horreur ce geste, ce sentiment de tuer son enfant... Pour beaucoup de personnes, il n’est pas un enfant, juste un embryon et puis pour eux il nous en reste encore un, d’autres ont jugé notre choix... Mais c’est pas si simple et mon petit bonhomme je dois le porter jusqu’à la naissance de son frère. Porter la vie et la mort, comment peut on le concevoir !
En septembre, on découvre que j’ai un diabète gestationnel. Je dois suivre un régime strict et me piquer 6 fois par jour, mais j’échappe à l’insuline. En décembre, nous faisons une amniocentèse sur notre 2ème bonhomme. Nous apprenons avec soulagement que tout va bien pour lui. Joie ! Une césarienne est programmée pour le 18 janvier car le placenta est inséré trop bas, à 7 mois et demi, je commence enfin à profiter de ma grossesse.
Début janvier je commence à me sentir mal, rien de précis mais un état général qui me préoccupe. J’ai une tension un peu haute par intermittence, des œdèmes, mais rien d’alertant pour le professeur ou encore pour les urgences où je suis allée 2 fois. Une semaine avant la césarienne, rendez-vous anesthésiste, temps de coagulation trop long. Mais pas plus d’inquiétude que ça du corps médical. Le 14 janvier me sentant de plus en plus mal, nous nous rendons aux urgences. Verdict, rentrez chez vous. Ds la nuit du 14 au 15, contractions, perte des eaux, liquide amniotique marron. Retour aux urgences en 4ème vitesse. Le professeur qui doit m’accoucher est appelé, l’anesthésiste s’affole quand elle voit les derniers résultats des temps de coagulation, refuse la rachi anesthésie et me dit qu’on va me faire une anesthésie générale...J’ai tellement peur, la dernière chose que je vois avant de m’endormir est ma tension à 18...
Je me réveille 4 jours plus tard, le 18 janvier au soir, jour où ma césarienne était programmée...
J’apprends que je suis maman, mais que ça a été difficile pour notre bébé, il a fait un encombrement méconial, son score apgar n’était que de 1/10 à la naissance mais est remonté dans les 5min. S’en est suivi une batterie de tests pour s’assurer qu’il allait bien. Et oui, tout va bien pour notre petit guerrier.
Mon mari me raconte ses 4 jours d’enfer, où il a cru perdre notre fils puis le moment où il a cru me perdre.
J’ai fait une pré éclampsie sévère, un HELLP Syndrome et des hémorragies importantes. Mon ventre est un champ de bataille une césarienne ouverte deux fois et une laparotomie qui part de dessous ma poitrine et va jusqu’au bas de mon ventre. Je suis restée 8 jours en réanimation et 7 jours en maternité avec mon fils et mon mari (qui a eu le droit d’occuper la chambre avec notre fils avant mon transfert en maternité et pendant le séjour)! Je n’ai eu aucune séquelle de ma pré éclampsie ni de mon HELLP Syndrome, j’ai de la chance, je suis apparemment solide.
Aujourd’hui, même si les conditions de mon accouchement m’ont fortement affecté, j’ai mon bébé qui est là et me rempli de bonheur..mon mari est un homme et père impressionnant et fantastique.
Mais ça va faire un an le 1er août que nous avons fait l’ISG sur notre autre petit bonhomme ! Et ça fait mal ! Il est inscrit dans notre livret de famille. Je ressens le besoin de lui dire au revoir, car je n’ai pas l’impression d’avoir accouché de lui, n’étant pas consciente à ce moment là ! Je n’ai rien pour me le symboliser hors de mon corps, son frère est là et même si je n’ai pas vécu sa naissance, tous les jours je peux admirer mon petit amour. Je crois que l’on m’a dit qu’il y avait un endroit au Père Lachaise pour les petits bouts qui sont partis. Certaines informations me manquent et je crois que maintenant que le physique va mieux, le psychique réclame son droit à faire son travail de deuil ! Je commence à admettre que la tristesse d’avoir perdu un de nos bébés fasse à jamais partie de ma vie, mais sans pour autant l’envahir !
Voilà mon/notre histoire qui au bout du compte est belle car elle m’a permis de découvrir quel homme fantastique est à mes côtés et ce que c’est que le bonheur d’être maman...Et mon fils que dire de lui. Il est incroyable, c’est un beau bébé de 6 mois, joyeux, que j’aime plus que tout, les mots ne suffisent pas pour parler de lui.
Je souhaite beaucoup de courage à ceux qui sont passés ou passent par des moments si douloureux, je sais combien cela peut être difficile même si chaque histoire est unique.