Une expérience et contre-coup fracassants
Posté : 28 juin 2018, 10:44
Bonjour à vous.
Une petit bout de mon histoire (je pense qu'il est rare de voir des Papanges s'exprimer sur internet, les réseaux sociaux ou même en face d'un personne).
Je pense qu'il est délicat pour tout le monde de vouloir demander à quelqu'un "comment tu vas? comment tu te sens? etc" suite à un choix que personne n'aurait pu prendre à notre place.
On a perdu notre Fille en février de l'année dernière à l'heure où j'écris (on entrait dans le 8ème mois).
Enfin, "perdu". Comment peut-on employer ce mot. On a tous du faire un choix, et j'espère dans la plupart des cas, le bon et pour le bien. Deux mots à connotation positives, mais paradoxalement qui nous met par terre dans ce contexte.
Autant employer un mot plus juste : "aurevoir". Un mot totalement banal et fade à l'entendre, limite sans expression. Mais ce simple mot m'a totalement fait effondrer. C'est une femme, d'une douceur et d'une gentillesse avec qui l'on faisait des séances d'haptonomie qui l'a employé. C'était notre dernière séance d'haptonomie à 4 (elle, moi, ma compagne et notre petite). ET comme je viens de le dire plus haut, c'est avec douceur qu'elle a dit "maintenant il est temps de lui dire aurevoir, et ne pas se dire qu'on a fait tout cela pour rien".
Mais c'est surtout ce "temps de lui dire aurevoir".
Voilà plusieurs jours que je me contenais pour être fort pour la Mère de notre Petite, accepter le choix qu'on a fait et l'échéance. Mais à cet instant il fallait que je craque.
SUite à l'IMG, et durant toute l'année qui s'est écoulée, je n'ai pas eu le sentiment d'avoir fait le deuil, ni même d'y penser réellement. Je ne me doutais pas en fait que je commençais à sombrer à petit feu intérieurement.
Je n'ai pas voulu être suivi.
Parler à quelqu'un? pour quoi faire? entendre ce que je sais déjà? anticiper les réponses?
ALors je pense avoir fait comme la plupart des Papas, dissimuler ma peine et ma tristesse dans ma vie quotidienne. C'est ma compagne qui m'a quand même poussé à consulter un médecin juste pour m'arrêter une dizaine de jours, question de souffler. Pour moi je n'en avais pas besoin, mais je l'ai fait quand même.
L'année fut assez riche et mouvementé (un voyage pour se changer les idées, quelques weekend pour souffler, un déménagement, changement de poste etc etc...)
Mais vient l'instant fatidique : le contre-coup. Celui qui vient à l'improviste, une fois que tout redevient tranquille dans nos vies, et que le vrai train train quotidien a repris son cours.
C'est tombé plus ou moins à la même période des mauvaises nouvelles annoncées et de l'IMG (février 2018, autant dire tout récent).
Stress, crise d'angoisse, crise de panique. Je ne mangeais plus, perdu 9kg en quelques semaines, plus le goût à rien, pensés négatives, noires.
Je n'accusais pas le contre coup de mon état, car je pense dans la foulée avoir déclencher également de l'hypocondrie.
Une véritable décadence.
Je partais donc souvent chez le médecin, lui expliquait les symptomes (trouble d'apétit, douleur bras, thorax etc...). Mais quand vous vous retrouvez face au généraliste et que les questions bateaux vous faire fondre en larme :"vous dormez bien?" "vous êtes fatigués?" "avez vous des envies?" "y-a-t-il eu quelque chose dans votre vie?", c'est qu'il est temps de se prendre en main, ou plutot qu'on vous aide.
Mon cerveau a décidé de lâcher prise au bout d'un an. Quand je vous ai dit que je sombrais à petit feu sans m'en rendre compte, arrive un moment ou tout déconne, et le corps ne vous fait pas de cadeau.
J'ai commencé à consulter mais on tournait vite en rond. On cherchait plus à traiter mes crises d'angoisses, de stress et de moral à 0 que le vrai problème je pense. Etant persuader d'avoir un problème physiologique, ça pouvait courcircuiter le travail sur le psychique. AUtant faire tous les examens et traiter le physiologique avant la psychologie. ce qui est logique d'un certain point de vue.
Depuis plusieurs semaine je fais des efforts seuls. je ne suis pas suivi, je n'ai pas d'anxyolitique (juste des truc à base de plante et encore, n'en prend pour ainsi dire jamais). Au début de ma décandence si, pensant que ça pouvait avoir un effet. Mais que dalle. ALors j'ai regardé et me suis renseigné sur internet en triant les infos (forcement en psychotant sur un potentiel cancer que je pouvais avoir, ou tumeur)....ah l'hypocondrie...
mais au final je n'ai fait qu'une cure de magnésium dont je ressent les bienfaits à l'heure actuelle. En 2 mois j'ai su reprendre du poil de la bête, avec beaucoup d'effort et d'auto coup de pied au cul. dans l'espoir de pouvoir être de nouveau suivi et repartir sur le vrai probleme.
mes angoisses et mon stress sont toujours là.
Mais en analysant ces crises, le contexte, l'environnement, au final on peut vite se rendre compte qu'en fait, c'est peut être pas forcement un contre coup à propement parlé, mais d'un véritable choc post-traumatique. Domaine hospitalier, spécialiste, généraliste, fil d'attente, diagnostic, bouchon voiture, isolement, angoisse, tachycardie, peur de mourir etc etc... tout peut être lié...
Une chose est sure, jamais je ne compte oublier tout ce beau chemin qu'on a fait à 3, ensemble. et même cette dernière journée éprouvante. On fait tout ce qu'il fallait pour garder le maximum de souvenir. Photo, emprunte, bijou en doublon qu'on a mis sur Elle, et qu'on garde tout le temps sur nous (un petit bracelet Coeur pour la Maman, une moitié de médiator pour moi, qu'elle tient dans sa petite main, et moi autour de mon cou).
ELle ne sera jamais oubliée.
Une petit bout de mon histoire (je pense qu'il est rare de voir des Papanges s'exprimer sur internet, les réseaux sociaux ou même en face d'un personne).
Je pense qu'il est délicat pour tout le monde de vouloir demander à quelqu'un "comment tu vas? comment tu te sens? etc" suite à un choix que personne n'aurait pu prendre à notre place.
On a perdu notre Fille en février de l'année dernière à l'heure où j'écris (on entrait dans le 8ème mois).
Enfin, "perdu". Comment peut-on employer ce mot. On a tous du faire un choix, et j'espère dans la plupart des cas, le bon et pour le bien. Deux mots à connotation positives, mais paradoxalement qui nous met par terre dans ce contexte.
Autant employer un mot plus juste : "aurevoir". Un mot totalement banal et fade à l'entendre, limite sans expression. Mais ce simple mot m'a totalement fait effondrer. C'est une femme, d'une douceur et d'une gentillesse avec qui l'on faisait des séances d'haptonomie qui l'a employé. C'était notre dernière séance d'haptonomie à 4 (elle, moi, ma compagne et notre petite). ET comme je viens de le dire plus haut, c'est avec douceur qu'elle a dit "maintenant il est temps de lui dire aurevoir, et ne pas se dire qu'on a fait tout cela pour rien".
Mais c'est surtout ce "temps de lui dire aurevoir".
Voilà plusieurs jours que je me contenais pour être fort pour la Mère de notre Petite, accepter le choix qu'on a fait et l'échéance. Mais à cet instant il fallait que je craque.
SUite à l'IMG, et durant toute l'année qui s'est écoulée, je n'ai pas eu le sentiment d'avoir fait le deuil, ni même d'y penser réellement. Je ne me doutais pas en fait que je commençais à sombrer à petit feu intérieurement.
Je n'ai pas voulu être suivi.
Parler à quelqu'un? pour quoi faire? entendre ce que je sais déjà? anticiper les réponses?
ALors je pense avoir fait comme la plupart des Papas, dissimuler ma peine et ma tristesse dans ma vie quotidienne. C'est ma compagne qui m'a quand même poussé à consulter un médecin juste pour m'arrêter une dizaine de jours, question de souffler. Pour moi je n'en avais pas besoin, mais je l'ai fait quand même.
L'année fut assez riche et mouvementé (un voyage pour se changer les idées, quelques weekend pour souffler, un déménagement, changement de poste etc etc...)
Mais vient l'instant fatidique : le contre-coup. Celui qui vient à l'improviste, une fois que tout redevient tranquille dans nos vies, et que le vrai train train quotidien a repris son cours.
C'est tombé plus ou moins à la même période des mauvaises nouvelles annoncées et de l'IMG (février 2018, autant dire tout récent).
Stress, crise d'angoisse, crise de panique. Je ne mangeais plus, perdu 9kg en quelques semaines, plus le goût à rien, pensés négatives, noires.
Je n'accusais pas le contre coup de mon état, car je pense dans la foulée avoir déclencher également de l'hypocondrie.
Une véritable décadence.
Je partais donc souvent chez le médecin, lui expliquait les symptomes (trouble d'apétit, douleur bras, thorax etc...). Mais quand vous vous retrouvez face au généraliste et que les questions bateaux vous faire fondre en larme :"vous dormez bien?" "vous êtes fatigués?" "avez vous des envies?" "y-a-t-il eu quelque chose dans votre vie?", c'est qu'il est temps de se prendre en main, ou plutot qu'on vous aide.
Mon cerveau a décidé de lâcher prise au bout d'un an. Quand je vous ai dit que je sombrais à petit feu sans m'en rendre compte, arrive un moment ou tout déconne, et le corps ne vous fait pas de cadeau.
J'ai commencé à consulter mais on tournait vite en rond. On cherchait plus à traiter mes crises d'angoisses, de stress et de moral à 0 que le vrai problème je pense. Etant persuader d'avoir un problème physiologique, ça pouvait courcircuiter le travail sur le psychique. AUtant faire tous les examens et traiter le physiologique avant la psychologie. ce qui est logique d'un certain point de vue.
Depuis plusieurs semaine je fais des efforts seuls. je ne suis pas suivi, je n'ai pas d'anxyolitique (juste des truc à base de plante et encore, n'en prend pour ainsi dire jamais). Au début de ma décandence si, pensant que ça pouvait avoir un effet. Mais que dalle. ALors j'ai regardé et me suis renseigné sur internet en triant les infos (forcement en psychotant sur un potentiel cancer que je pouvais avoir, ou tumeur)....ah l'hypocondrie...
mais au final je n'ai fait qu'une cure de magnésium dont je ressent les bienfaits à l'heure actuelle. En 2 mois j'ai su reprendre du poil de la bête, avec beaucoup d'effort et d'auto coup de pied au cul. dans l'espoir de pouvoir être de nouveau suivi et repartir sur le vrai probleme.
mes angoisses et mon stress sont toujours là.
Mais en analysant ces crises, le contexte, l'environnement, au final on peut vite se rendre compte qu'en fait, c'est peut être pas forcement un contre coup à propement parlé, mais d'un véritable choc post-traumatique. Domaine hospitalier, spécialiste, généraliste, fil d'attente, diagnostic, bouchon voiture, isolement, angoisse, tachycardie, peur de mourir etc etc... tout peut être lié...
Une chose est sure, jamais je ne compte oublier tout ce beau chemin qu'on a fait à 3, ensemble. et même cette dernière journée éprouvante. On fait tout ce qu'il fallait pour garder le maximum de souvenir. Photo, emprunte, bijou en doublon qu'on a mis sur Elle, et qu'on garde tout le temps sur nous (un petit bracelet Coeur pour la Maman, une moitié de médiator pour moi, qu'elle tient dans sa petite main, et moi autour de mon cou).
ELle ne sera jamais oubliée.