Forum de l'association Petite Émilie

Je me souviens de cette journée. J'ai eu le droit de me lever et je me suis regarder dans le miroir, mo  corps avait bien changé depuis ces 15 semaines ou tu prenais une place particulière dans mon corps et surtout dans mon coeur. J'ai réalisé que tu étais bien la dans ce jolie petit ventre rond pour encore quelque heure. L'équipe soignante m'a trouvé très courageuse mais la vérité c'est que j'étais terrorisé à l'idée de te perdre. Il m'ont transporté en salle de naissance pour me poser la perfusion et la péridurale. J'étais à jeun depuis la veille et la perfusion m'a faut très mal, j'ai fait un léger malaise. Mon Amour de mari est alors entré dans la pièce et ma embrassé tendrement. Une sage femme est venu m'examiner une première foi, il fallait perser la poche des eaux. Elle nous a expliquer ce qui aller se passer dans cette pièce. Je ne sentais plus mes jambes et pas les contractions non plus. Nous allions d'ici quelques heures rencontrer notre bebe. Une petite princesse qu'on avait décider d'appeler Charlyse. Un prénom symbolique qu'on ne pourra jamais oublié.
Alors nous avons attendu ce moment, de te rencontrer mon bébé! Mon mari, ton papa formidable m'a garder ma main et il s'est absenté seulement pour manger un morceau. J'ai beaucoup dormi. Et au moment venu, il a fallu que j'aide ma princesse à venir au monde alors que son petit coeur ne battait déjà plus. On l'a emmener pour lui faire des soins et on nous a amené notre petit fille.
Elle était minuscule puisqu'elle tenait dans le creux de ma main. Elle avait la peau rouge, les yeux fermés et on percevait déjà ses petits doigts, ses orteils et même ses ongles. Bien évidemment les émotions étaient difficiles à contenir pour nous deux!  Nous avons pu nous retrouver en famille, tous les 3 pendant quelques minutes, si peu de temps pour te dire à quel point on t'aime et pour te dire adieu.

Notre petite fille Charlyse est née à 15 semaines de grossesse le 20 novembre 2017. Un vrai cauchemar, porteuse d'une trisomie 11, nous avions pris la décision bien avant la grossesse que dans de tel circonstance ce serait l'IMG. Mais nous ne voulions pas y croire, nous étions tellement optimiste, cette première grossesse seulement 1 mois après notre mariage était un vrai événement de bonheur pour nous. Et puis tout s'écroule et puis je me retrouve vide et démuni face à cette situation qu'on avez envisagé mais qui me paraissait être possible que dans un cauchemar. Mais non c'est la réalité.
Après l'accouchement je n'ai pas souhaité reprendre de contraception et je me suis dit que seul une nouvelle grossesse pourra combler ce vide. Mais les mois passent et je suis triste à chaque fois que mes règles reviennent. Je sais que je ne devrait pas être obsédé mais je suis incapable de penser à autre chose. Comment surmonter cette épreuve? Le terme approche et c'est de plus en plus difficile je trouve.

Bonjour Mati et bienvenue. J'ai constaté en lisant ce forum que parfois les corps ou les esprits des mamans bloquent un peu tant que la Dpa n'est pas passée.
6 mois n'est pas non plus un délai anormal pour concevoir. Pour mes 3 enfants j'ai été enceinte très vite mais ce n'est pas du tout le cas de toutes les femmes. Il me semble que les médecins ne s'en inquiètent pas avant 1 an d'essais.
Après je comprends que ça te paraisse très long effectivement, moi aussi je suis très focalisée sur ma prochaine grossesse et j'ai l'impression de ne vivre que pour ça.
As-tu pensé à consulter un psy à ce sujet, il pourrait peut-être t'aider à trouver d'autres centres d'intérêt ou à optimiser cette attente ( ce délai avant d'avoir un autre bébé te permet par exemple de préparer ton corps en te remettant au sport ou en perdant du poids si tu en as besoin ou encore de te mettre à la méditation pour gérer au mieux cette prochaine grossesse )
Ce ne sont que des exemples car on ne se connaît pas mais tu vois le principe
D'ailleurs si tu n'a pas accroché avec un psy tu peux évoquer ton mal être avec ton gyneco ou une sage femme si tu sens que ces personnes sont à l'écoute et peuvent t'aider.
De douces pensées à toi, ton mari et ta petite Charlyse

Merci Haras pour ta réponse,

Le truc c'est que le sport c'est mon travail et du coup quand je suis chez moi, je me sent extrêmement seul. Je suis suivi par une psy super (en ce moment je trouve les séances trop éloigné ) mais j'ai pas encore trouvé le moyen de combler cette absence, ce vide, cette solitude. J'écris beaucoup pour ma fille mais du coup est ce que tu aurais une astuce pour démarrer la méditation? Tu pense que je peux m'inspirer de vidéo toi YouTube, ça me tente pas trop mais si ça peut m'aider je suis prête à essayer.

Bonjour Haras,

Mon fils était malade lui aussi (même si toujours pas de diagnostic plus d'un an après) et nous avons dû, mon mari et moi, lui dire au revoir très tôt dans ma grossesse.
Pour moi aussi c'était le bébé de la chance, après plus de deux années et demi d'essais. Nous devions même débuter les inséminations quelques mois plus tard. Alors je me sentais forte, invulnérable. Et tout s'est écroulé autour de moi, brutalement.

Je n'ai pas non plus pris de contraception après cela, et j'ai mis 10 mois à retomber enceinte.

Et si j'avais imaginé les difficultés de cette grossesse, je crois que j'aurais pris plus soin de me préparer. Je pensais avoir surmonté le deuil, avoir avancé, et cette grossesse me ramène en arrière. Les débuts ont été difficiles, vraiment. Encore aujourd'hui, à 5 mois, je m'astreint à m'investir dans cette grossesse, car mon subconscient ne m'y pousse pas, au contraire. Je ressent même de la colère quand on me parle de cette vie en moi, qui devrait me rendre épanouie, et qui au contraire me rappelle combien cette grossesse est différente de la précédente, ce qui me rend très triste et me fait pas mal culpabiliser.

J'ai été aussi obsédée par une nouvelle grossesse, mais ce n'est arrivé qu'après pas mal d'étapes. Après ma DPA (ou j'ai eu un beau retard de règle), et juste avant la fin de l'année, au moment où je pensais que c'était fichu pour 2017 et ou je n'ai fait ni test d'ovulation ni n'ai compté les jours.

Alors ne désespère pas. Bientôt cela sera le bon moment pour toi, ton corps et ton esprit auront l'impression d'être suffisamment armés (même si je pense qu'on ne l'est jamais vraiment juste après une grossesse si mal achevée). Tout ce que je peux te dire c'est que cultiver le zen, te faire du bien et penser à toi ne pourront que t'aider. J'ai également fait de la méditation guidée (sur la base de vidéo trouvées sur internet) et cela m'a fait du bien pour gérer mes émotions et comprendre l'importance des temps pour moi, juste à moi. Pas pour bricoler, jardiner, faire du sport ou le menage, juste pour moi, le moi intérieur qui ne parle pas mais qui peut pleurer en silence.

Mati je t'ai envoyé un mp car j'ai une application que je trouve super mais la pub est interdite sur le forum.

Hélas je ne pense pas que l'absence de ta fille puisse être comblée mais qu'il faut avant tout apprendre à vivre sans elle, à vivre avec cette absence.

Tu peux aussi réfléchir à faire quelque chose que tu n'as jamais fait mais que tu avais envie de faire depuis longtemps : passer le permis moto ? Le permis bateau ? Des cours de guitare? De la poterie ? Un voyage ? Écrire un livre ? Apprendre à danser le tango ? Un nouveau projet professionnel ? Une formation de cuisine ?

Bref, cette épreuve peut te permettre de réfléchir à la manière dont tu menais ta vie avant de devenir maman et à ce que tu veux y changer ou à ce que tu veux conserver.

Merci Haras pour le mp!

Merci Anne pour ton témoignage, je me sent moins seul et ça me donne de l'espoir et effectivement je pense que la future grossesse va être très dure du moins ai début car je devrais passer les mêmes tests et donc l'angoisse sera encore plus importante mais je veux être maman à tout prix et je me sent prête à affronter tout ça!
J'ai mis du temps à écrire sur le forum et je sent que ça fait du bien de partager ça avec vous, vous êtes les seules à vraiment comprendre sans juger, c'est pas vraiment le cas dans mon entourage même si chacun fait de son mieux, je pense que quand on ne l'a pas vecu, on ne peut pas comprendre

Merci!

De rien, effectivement la réalité de ce deuil singulier est difficile à appréhender pour qui ne l'a pas vécu...

Je sais bien, moi aussi je veux être mère, c'était très fort. Je n'etait pas du tout préparée à ressentir tout ça, ces difficultés.

Bon courage pour la suite, j'espère que tu seras vite comblée.