Pour Marius
Posté : 18 décembre 2015, 17:48
Je prends aujourd'hui le temps de t'écrire, de nous écrire, c'était une promesse faite alors que tu étais encore dans mon ventre... Je laisse ici, un témoignage et un passage de ta vie dans la notre.
Mon doux petit bébé, tout a commencé le samedi 16 mai, quel bonheur de découvrir que j'étais enceinte. Nous étions fou de joie, depuis le temps que l'on te désirai. Pour autant, cette joie fut directement lié à la peur de te perdre. A chaque fois que j'allais aux toilettes jusqu'à la première écho, je passais mon temps à vérifier que je n'avais pas de traces de sang .... Savais-je déjà inconsciemment à l'époque que quelque chose n'allait pas ? Je pense que oui aujourd'hui.. En apprenant que tu étais là, je n'ai plus jamais fumé une seule cigarette.. Et je dirais même, que ça ne me donnait plus du tout envie, car tout ce qui pouvait être mauvais pour toi, je n'en voulais plus. Je te protégeais déjà comme une louve, toujours la main sur le ventre.
Et puis, arriva la première écho, j'étais stressée, mais lorsque l'on m'a dit que tout allait bien...j'étais la plus heureuse. Je pouvais enfin arrêté d'avoir peur de faire une fausse couche et puis tu allais bien, pas de risque de trisomi ( car à l'époque je n'avais connaissance que de ce seule pbm éventuel..quelle naïveté ma petite). Je m'autorisais à vivre pleinement cette grossesse. Et j'ai pu annoncer aux yeux de tous l'heureux événement..et oui c'était les mots choisient pour annoncer ton arrivée...
J'ai passé mon été, à écouter chaque matin au réveil, la même chanson d'Asaf Avidan.. c'était devenu notre hymne à l'amour et notre petit rituel du matin, alors que ton papa, lui travaillait. J'ai commencé à te sentir bougé quel bonheur... mais aussi quel stress... et oui dès que je ne t'avais pas senti depuis longtemps , je m'arrangeais pour te faire bouger et hopppp c'était reparti...Quel fusion..Je faisais sentir à toute la famille tes petits coups..quel plaisir.
Mais très vite, le malheur s'est abattu sur nous. La 2eme écho a tourné au cauchemar...tu avais un grave pblm. Nous avons été orienté vers un DAN, qui a confirmé la gravité de tes malformations.. car mon petit trèsor..tu n'étais pas viable.
Ma première réaction a été de te dénigrer, il fallait vite que tout ça s'arrête. A ce moment là, tes malformations prenaient le dessus..pardonne moi. Et puis, petit à petit, je me suis apaisée. J'ai su profiter de nos dernier moments ensembles et je ne voulais te garder pour moi , pour nous. Bon évidemment, tout n'était pas facile, je ne pouvais plus regarder mon ventre, ni même montrer que je t'attendais. Un jour, j'ai dû prendre le train pour me rendre et rejoindre ton papa au rdv avec le généticien.. j'avais du ne pas assez camoufler mon ventre, et j'ai vu en me levant , les regards et les sourires que l'on m'adressait... dans ma tête raisonnait une phrase " si tu savais quelle horreur je suis en train de vivre du con " . Mais je dois l'avouer , j'en tirai aussi une certaine fierté , car après tout, pour ces gens, j'étais juste une femme enceinte..et donc je représentais le bonheur...
Et puis est venu, le douloureux moment de te laisser partir. Un travail d'équipe que nous avons accompli tous les trois ensembles. Je n'étais plus moi même. J'ai pris comme jamais sur moi, pour vaincre ma peur et te mettre au monde malgré les circonstances...Je n'ai quasiment pas pleuré..j'étais forte. J'étais surement fière comme toutes les mamans d'avoir fait ce travail...
L'effondrement est venu 15 jours après, lorsque j'ai réellement compris que c'était terminé, que tu n'étais plus là et que tu ne serais plus jamais là. Quelle claque. Quel sens donné à tout ça ? comment faire pour continuer ? comment avoir confiance en l'avenir ? comment ne pas envier le bonheur des autres ?
Aujourd'hui j'ai engagé un travail avec une psychologue, et je vais mieux. Je sais que tu n'es plus là, mais je sais aussi, que tu m'as apporté beaucoup et que tu es venu me grandir, m'ouvrir à la vie.. Tu me demandes un travail de remaniement .. mais je le fais pour toi, pour moi. Tu es mon plus grand malheur, ma plus grosse douleur, mais tu seras aussi le meilleur guide de toute ma vie. Grace à toi, je vais aujourd'hui plus loin dans les choses, je fais un travail de sincérité..je vais, je pense à l'essentiel, en oubliant les futilités.Ce n'est pas facile tous les jours, car mon ange, beaucoup de personnes ont tendances à t'oublier et à ne même pas te considérer et ça, ça me blesse au plus au point....Pas évident pour l'être humain de concevoir qu'il n'y a pas qu'une seule forme de vie et d'accepter la douleur de l'autre..
Mon tout doux, nous allons essayer d'avoir un second bébé.. Mais tu seras à tout jamais l’aîné, celui qui à fait de nous ces étranges parents mais dont nous sommes s'y fière. " Don't grow up, it's a trap " est devenu ta devise.
A tout jamais mon bébé.....
Mon doux petit bébé, tout a commencé le samedi 16 mai, quel bonheur de découvrir que j'étais enceinte. Nous étions fou de joie, depuis le temps que l'on te désirai. Pour autant, cette joie fut directement lié à la peur de te perdre. A chaque fois que j'allais aux toilettes jusqu'à la première écho, je passais mon temps à vérifier que je n'avais pas de traces de sang .... Savais-je déjà inconsciemment à l'époque que quelque chose n'allait pas ? Je pense que oui aujourd'hui.. En apprenant que tu étais là, je n'ai plus jamais fumé une seule cigarette.. Et je dirais même, que ça ne me donnait plus du tout envie, car tout ce qui pouvait être mauvais pour toi, je n'en voulais plus. Je te protégeais déjà comme une louve, toujours la main sur le ventre.
Et puis, arriva la première écho, j'étais stressée, mais lorsque l'on m'a dit que tout allait bien...j'étais la plus heureuse. Je pouvais enfin arrêté d'avoir peur de faire une fausse couche et puis tu allais bien, pas de risque de trisomi ( car à l'époque je n'avais connaissance que de ce seule pbm éventuel..quelle naïveté ma petite). Je m'autorisais à vivre pleinement cette grossesse. Et j'ai pu annoncer aux yeux de tous l'heureux événement..et oui c'était les mots choisient pour annoncer ton arrivée...
J'ai passé mon été, à écouter chaque matin au réveil, la même chanson d'Asaf Avidan.. c'était devenu notre hymne à l'amour et notre petit rituel du matin, alors que ton papa, lui travaillait. J'ai commencé à te sentir bougé quel bonheur... mais aussi quel stress... et oui dès que je ne t'avais pas senti depuis longtemps , je m'arrangeais pour te faire bouger et hopppp c'était reparti...Quel fusion..Je faisais sentir à toute la famille tes petits coups..quel plaisir.
Mais très vite, le malheur s'est abattu sur nous. La 2eme écho a tourné au cauchemar...tu avais un grave pblm. Nous avons été orienté vers un DAN, qui a confirmé la gravité de tes malformations.. car mon petit trèsor..tu n'étais pas viable.
Ma première réaction a été de te dénigrer, il fallait vite que tout ça s'arrête. A ce moment là, tes malformations prenaient le dessus..pardonne moi. Et puis, petit à petit, je me suis apaisée. J'ai su profiter de nos dernier moments ensembles et je ne voulais te garder pour moi , pour nous. Bon évidemment, tout n'était pas facile, je ne pouvais plus regarder mon ventre, ni même montrer que je t'attendais. Un jour, j'ai dû prendre le train pour me rendre et rejoindre ton papa au rdv avec le généticien.. j'avais du ne pas assez camoufler mon ventre, et j'ai vu en me levant , les regards et les sourires que l'on m'adressait... dans ma tête raisonnait une phrase " si tu savais quelle horreur je suis en train de vivre du con " . Mais je dois l'avouer , j'en tirai aussi une certaine fierté , car après tout, pour ces gens, j'étais juste une femme enceinte..et donc je représentais le bonheur...
Et puis est venu, le douloureux moment de te laisser partir. Un travail d'équipe que nous avons accompli tous les trois ensembles. Je n'étais plus moi même. J'ai pris comme jamais sur moi, pour vaincre ma peur et te mettre au monde malgré les circonstances...Je n'ai quasiment pas pleuré..j'étais forte. J'étais surement fière comme toutes les mamans d'avoir fait ce travail...
L'effondrement est venu 15 jours après, lorsque j'ai réellement compris que c'était terminé, que tu n'étais plus là et que tu ne serais plus jamais là. Quelle claque. Quel sens donné à tout ça ? comment faire pour continuer ? comment avoir confiance en l'avenir ? comment ne pas envier le bonheur des autres ?
Aujourd'hui j'ai engagé un travail avec une psychologue, et je vais mieux. Je sais que tu n'es plus là, mais je sais aussi, que tu m'as apporté beaucoup et que tu es venu me grandir, m'ouvrir à la vie.. Tu me demandes un travail de remaniement .. mais je le fais pour toi, pour moi. Tu es mon plus grand malheur, ma plus grosse douleur, mais tu seras aussi le meilleur guide de toute ma vie. Grace à toi, je vais aujourd'hui plus loin dans les choses, je fais un travail de sincérité..je vais, je pense à l'essentiel, en oubliant les futilités.Ce n'est pas facile tous les jours, car mon ange, beaucoup de personnes ont tendances à t'oublier et à ne même pas te considérer et ça, ça me blesse au plus au point....Pas évident pour l'être humain de concevoir qu'il n'y a pas qu'une seule forme de vie et d'accepter la douleur de l'autre..
Mon tout doux, nous allons essayer d'avoir un second bébé.. Mais tu seras à tout jamais l’aîné, celui qui à fait de nous ces étranges parents mais dont nous sommes s'y fière. " Don't grow up, it's a trap " est devenu ta devise.
A tout jamais mon bébé.....