Forum de l'association Petite Émilie

Bonjour les filles !

Je viens vers vous pour savoir comment s'est passé votre reprise ?
vous avez fait le choix de prendre votre congé maternité en entier ? comment avez vous fait pour prendre votre décision ?
Normalement je reprend le travail le 19 février ... mon ange est partit il y a deux mois et demi.( je pourrais reprendre que mi mars avec le congé )
Est ce que la reprise vous a fait du bien ? vous avez regretté votre choix?
Je suis désolé avec toutes mes questions, je dois prendre une décision rapidement et je suis complètement perdu. Ily a des jours où je m'occupe donc ça va et d'autres ou ça ne va pas. J'ai tellement peur de reprendre le travail et de voir que je n'y arrive pas, ce serais un échec pour moi.

Merci pour vos réponses, pleins de pensées à nos petits amours <3

Ludivine

Cc Ludivine,
J'ai repris le travail un mois après mon accouchement car je suis à mon compte et j'avais pas le choix. Maintenant ça va au peu pres mais au debut ça ne m'a pas fait du bien du tout. Au contraire, faire comne si rien s'etait passé et faire bonne mine etait très dure et j'arrivé en pleurant à la maison tous les jours. Si j'avais pu prendre tout mon congé je l'aurai fait. Mais ça c'est juste mon experience et pour tout dire je savais d'avance que ça n'allait pas me faire du bien.
Bisous et courage

Bonjour Ludivine,
Je comprends ton dilemme. Tu fais bien de poser les questions qui te tracassent...
Personnellement je compte prendre l’entièreté de mon congé, je reprends mi avril. Je suis éducatrice dans une institution pour adultes handicapés donc j’ai des responsabilités par rapport à eux (prise en charge d’un groupe à l’exterieur, conduire la camionnette avec 8 autres personnes dedans,...) donc je ne voulais pas prendre le risque de recommencer trop vite et ne pas être capable de me concentrer... Il faut dire que j’ai souvent la tête dans les nuages avec ma princesse... De plus, avec ce public, j’ai besoin d’avoir les nerfs plus solides pour recommencer.
Maintenant c’est clair que ce n’est pas tous les jours facile de rester à la maison, ça fait 1 mois et demi mnt, j’arrive à m’occuper mais j’ai difficile de me changer les idées... J’essaye d’en profiter pour me retrouver, aller marcher, voir des amies,... P-e que ça me ferait du bien de recommencer plus tôt je ne sais pas, je n’ai pas envie de prendre le risque « rechuter ». Je supporte plutôt bien le fait d’etre à la maison donc je me dis que c’est bien comme ça...
Essaye d’ecouter tes besoins... Je ne sais pas dans quel milieu tu travailles mais as tu eu l’occasiondy retourner? Ça t’aidera p-e à voir où tu en es... Courage à toi pour prendre cette décision.

Bonjour Ludivine,
je suis retournée très rapidement au travail : je venais tout juste de commencer un nouveau contrat, et j'ai préféré y retourner pour voir si cela pouvait être une chance, un tremplin, ou si ça n'était pas du tout ce dont j'avais besoin. J'avais besoin de savoir, de sentir que la vie avait continué malgré tout, malgré ma douleur. J'ai juste demandé à un collègue d'annoncer ce qu'il s'était passé (tous mes collègues ne savaient pas encore que j'étais enceinte au moment de mon départ), pour qu'il n'y ait pas de tabous, pas de questions. De fait, je n'avais rien à cacher, et ça a été plus simple pour moi.
Une de mes collègues était enceinte, d'un mois de plus que moi. J'ai couru fondre en larmes aux toilettes la première fois que je l'ai revue. Puis je suis rentrée en larmes un soir après une réunion où elle était assise à côté de moi. Mais rien de cela ne m'a empêché de travailler, et même d'en profiter. Depuis plus d'un mois, je vis dans 2 dimensions : le travail, les collègues, la vie des autres, et puis mon monde parallèle, notre monde parallèle, triste, doux, rude parfois. Et j'arrive à faire vivre ces deux mondes l'un à côté de l'autre, aussi incroyable que cela me paraisse encore... Ça me remplit d'espoir, car je sens que la vie reste possible, même si je vis complètement ma douleur, le vide, le deuil.
Cela étant, si ce contrat n'avait pas été tout neuf, j'aurais profité d'un mois de plus : pour pleurer, pour marcher, pour partir quelques jours au calme. Il m'a fallu beaucoup d'attention pour garder des moments pour me poser et vivre complètement mes émotions, ne pas les noyer sous le rythme du quotidien, du travail.
Je ne peux que te conseiller de suivre ton instinct, tes intuitions, tes envies, de te respecter et de respecter tes besoins. Rien n'est important pour le moment, sauf toi. Tout ce que tu fais aujourd'hui construit ton avenir : pour qu'il te soit doux, sois douce avec toi aujourd'hui
Reprends quand tu le souhaites, et n'oublie pas que tu peux à nouveau te faire arrêter !
Je te souhaite plein de courage
Elise

Bonjour Ludivine, bonjour à toutes,

Je comprends tes interrogations, j'avais les mêmes il y a quelques semaines. Finalement, j'ai décidé de prendre l'intégralité de mon congé maternité : certaines femmes ont besoin de reprendre le travail pour s'aérer, se sentir utiles et se changer les idées mais, me concernant, je sais que j'ai besoin de temps pour me reconstruire et que la reprise ne me serait pas bénéfique. J'ai un travail qui demande une grande disponibilité et beaucoup de force d'un point de vue psychologique et moral. Or, je n'ai pas encore cette force pour le moment.
Pour l'instant, je suis remplacée et je sais que si je reprends trop tôt et qu'il faut que je sois arrêtée, je ne serai pas remplacée et je mettrai mes collègues dans l'embarras. Bien sûr, je ne raisonne pas seulement en fonction de mes collègues mais c'est aussi un facteur que je prends en compte. De toute manière, je sais que je suis mieux chez moi pour l'instant. Je m'occupe comme je peux, je m'aère, prévois quelques sorties et voyages. Mais surtout, je suis dans un environnement qui me permet de mener mon deuil et ma vie à mon rythme, ce qui ne sera pas possible au travail, d'autant que plusieurs de mes collègues sont enceintes. Dans tous les cas, je sais que la reprise sera difficile - je suis censée reprendre au moment où j'aurais dû accoucher - mais ma psychologue m'a rassurée sur ce point, en me disant que mon médecin pourrait me donner un arrêt de travail de quelques jours pour vivre cette période difficile au calme.

Bon courage à toi Ludivine, n'hésite surtout pas à t'écouter et à te préserver

Sophie