Comment revivre après une IMG
Posté : 31 janvier 2018, 23:07
Bonjour à toutes,
Je me suis inscrite ici afin de pouvoir partager mon histoire et, peut-être, avoir des réponses à toutes mes questions.
Je m'appelle Aurélie. Je suis maman d'un petit garçon âgé de 22 mois, Noé. Un petit garçon souriant et plein de vie. En mai 2017, nous avons décidé avec mon mari de mettre en place notre projet de second enfant. C'est en juillet 2017 que j'ai appris la bonne nouvelle: un petit bébé allait venir agrandir notre famille dès mars 2018. Un bébé bonheur, un second petit garçon. J'ai vécu cette grossesse de manière moins stressante que la première car ma première grossesse s'étant très bien passée Et ayant moins d'inconnue face au déroulement d'une grossesse, je ne voyais pas pourquoi il en serait autrement pour ce second bébé. D'autant plus que notre petit bonhomme grandissait et grossissait tout à fait normalement.
Erreur de ma part. Lors de mon échographie morphologique, la gynécologue à mis en avant la présence de kystes dans les deux reins de notre bébé. Au fur et à mesure des semaines, ces kystes grossissaient et le liquide amniotique diminuait. Nous avons été voir des spécialistes afin de nous éclairer sur la maladie dont souffrait notre petit garçon: suspicion de Polykystose rénale qui amenait notre petit garçon en insuffisance rénale modérée.
Deux solutions, si nous pouvons appeler cela comme Ca, s'offraient à nous:
La première étant de tenter de mener la grossesse à son terme (en espérant que les reins de notre petit garçon parviendraient à tenir le coup encore 3 mois) Et mettre notre bébé sous dyalise si pas dans les minutes qui suivent sa naissance, dans les jours qui suivent. Notre bébé aurait donc été placé sous dyalise durant deux voire trois ans avant d'être mis sur liste d'attente pour la demande de greffe. Une fois greffé, notre petit garçon pouvait reprendre une vie dite "normale" avec tout ce qu'une greffe engendre : prise de traitement anti-rejet, suivi médical, nouvelle greffe tous les 15-20 ans, régime particulier, ...
La seconde "solution" était d'interrompre la grossesse.
Apres de nombreux jours d'hésitation, nous avons préféré dire aurevoir à notre bébé. Lui offrir une vie d'hospitalisation que cela soit a Noel ou à son anniversaire, d'attente de greffes, ne pas pouvoir aller à l'école comme tous les autres enfants, devoir etre sans cesse surveiller pour ce qu'il boit ou mange, avoir peur de mourir à chaque instant, ... nous semblait tellement difficile pour lui.
J'ai donc subi une IMG à 27 semaines de grossesse.
Notre petit Eli est donc parti rejoindre les étoiles ce 26 décembre 2017. Un beau petit garçon que nous avons pu prendre dans nos bras après 12h de travail. Un petit garçon dont les traits étaient déjà tellement semblables à ceux de son grand frère.
Une autopsie à été demandée afin de mettre en avant le caractère génétique ou non de la maladie. Nous sommes toujours en attente des résultats.
Notre petit bébé a été incinéré et nous avons décidé de garder, avec l'accord de notre commune, la petite urne à la maison pour le moment.
Depuis ce jour, je ne vis plus. Je pleure sans arrêt Et n'ai plus envie de rire. Je m'en veux de ne pas avoir pu l'aider et ne pas avoir pu le sauver.
Il a laissé un vide tellement immense en moi que je ne parviens pas à le combler. Mon mari parle peu de son ressenti et évite un maximum le sujet lorsque nous sommes avec de la famille ou des amis, ce qui me blesse d'autant plus. J'ai besoin d'en parler pour le faire exister mais, lui, a besoin de garder tout au fond de lui. Pas un jour ne passe sans que je ne pense à lui. J'ai mal de ne pas l'avoir auprès de moi et me sens tellement seule malgré que nous soyons bien entourés. D'autant plus que la date de mon accouchement se profile au fil du temps. Eli aurait dû rejoindre notre famille le 27 mars 2018.
Je ne sais pas comment l'on fait pour reprendre le cours de sa vie qui, pour moi, s'est arrêté le 26 décembre. Je n'arrive pas à voir d'autres femmes enceintes et deux amies doivent accoucher l'une en mars, la seconde en mai. J'ai peur de devoir les côtoyer. De plus, ma petite sœur vient de m'annoncer être enceinte d'un mois et je ne parviens pas à m'en réjouir alors qu'elle a toujours été là pour moi.
Mon mari ne comprend pas ma facon de réagir face à toutes ses grossesses. Il voudrait que j'avance aussi vite que lui mais je n'y parviens pas.
Je m'accroche car mon petit garçon Noé a besoin de moi mais lorsqu'il n'est pas là, tout me paraît insurmontable.
Je dois reprendre le travail dans un mois (je suis infirmière) mais ne m'en sens pas capable. Devoir prendre en charge des patientes pour des césariennes me paraît tellement difficile à faire.
Je suis perdue et ne sais pas comment l'on fait pour retrouver le bonheur, avoir de nouveaux projets, vivre avec ce vide immense en moi et pouvoir sourire sans me culpabiliser.
Je suis suivie par une psy depuis trois semaines afin de m'aider à mettre des mots sur ce que je ressens mais pour le moment j'ai la sensation de ne pas avancer.
Mon mari a eu l'idée de planter un arbre dans notre jardin afin de donner un symbole à la vie trop courte d'Eli.
Si l'une ou l'autre d'entre vous avez vécu des situations similaires ou avez des conseils à me donner, pourriez vous me les partager?
Merci d'avance.
Une maman perdue sans son petit Eli.
Je me suis inscrite ici afin de pouvoir partager mon histoire et, peut-être, avoir des réponses à toutes mes questions.
Je m'appelle Aurélie. Je suis maman d'un petit garçon âgé de 22 mois, Noé. Un petit garçon souriant et plein de vie. En mai 2017, nous avons décidé avec mon mari de mettre en place notre projet de second enfant. C'est en juillet 2017 que j'ai appris la bonne nouvelle: un petit bébé allait venir agrandir notre famille dès mars 2018. Un bébé bonheur, un second petit garçon. J'ai vécu cette grossesse de manière moins stressante que la première car ma première grossesse s'étant très bien passée Et ayant moins d'inconnue face au déroulement d'une grossesse, je ne voyais pas pourquoi il en serait autrement pour ce second bébé. D'autant plus que notre petit bonhomme grandissait et grossissait tout à fait normalement.
Erreur de ma part. Lors de mon échographie morphologique, la gynécologue à mis en avant la présence de kystes dans les deux reins de notre bébé. Au fur et à mesure des semaines, ces kystes grossissaient et le liquide amniotique diminuait. Nous avons été voir des spécialistes afin de nous éclairer sur la maladie dont souffrait notre petit garçon: suspicion de Polykystose rénale qui amenait notre petit garçon en insuffisance rénale modérée.
Deux solutions, si nous pouvons appeler cela comme Ca, s'offraient à nous:
La première étant de tenter de mener la grossesse à son terme (en espérant que les reins de notre petit garçon parviendraient à tenir le coup encore 3 mois) Et mettre notre bébé sous dyalise si pas dans les minutes qui suivent sa naissance, dans les jours qui suivent. Notre bébé aurait donc été placé sous dyalise durant deux voire trois ans avant d'être mis sur liste d'attente pour la demande de greffe. Une fois greffé, notre petit garçon pouvait reprendre une vie dite "normale" avec tout ce qu'une greffe engendre : prise de traitement anti-rejet, suivi médical, nouvelle greffe tous les 15-20 ans, régime particulier, ...
La seconde "solution" était d'interrompre la grossesse.
Apres de nombreux jours d'hésitation, nous avons préféré dire aurevoir à notre bébé. Lui offrir une vie d'hospitalisation que cela soit a Noel ou à son anniversaire, d'attente de greffes, ne pas pouvoir aller à l'école comme tous les autres enfants, devoir etre sans cesse surveiller pour ce qu'il boit ou mange, avoir peur de mourir à chaque instant, ... nous semblait tellement difficile pour lui.
J'ai donc subi une IMG à 27 semaines de grossesse.
Notre petit Eli est donc parti rejoindre les étoiles ce 26 décembre 2017. Un beau petit garçon que nous avons pu prendre dans nos bras après 12h de travail. Un petit garçon dont les traits étaient déjà tellement semblables à ceux de son grand frère.
Une autopsie à été demandée afin de mettre en avant le caractère génétique ou non de la maladie. Nous sommes toujours en attente des résultats.
Notre petit bébé a été incinéré et nous avons décidé de garder, avec l'accord de notre commune, la petite urne à la maison pour le moment.
Depuis ce jour, je ne vis plus. Je pleure sans arrêt Et n'ai plus envie de rire. Je m'en veux de ne pas avoir pu l'aider et ne pas avoir pu le sauver.
Il a laissé un vide tellement immense en moi que je ne parviens pas à le combler. Mon mari parle peu de son ressenti et évite un maximum le sujet lorsque nous sommes avec de la famille ou des amis, ce qui me blesse d'autant plus. J'ai besoin d'en parler pour le faire exister mais, lui, a besoin de garder tout au fond de lui. Pas un jour ne passe sans que je ne pense à lui. J'ai mal de ne pas l'avoir auprès de moi et me sens tellement seule malgré que nous soyons bien entourés. D'autant plus que la date de mon accouchement se profile au fil du temps. Eli aurait dû rejoindre notre famille le 27 mars 2018.
Je ne sais pas comment l'on fait pour reprendre le cours de sa vie qui, pour moi, s'est arrêté le 26 décembre. Je n'arrive pas à voir d'autres femmes enceintes et deux amies doivent accoucher l'une en mars, la seconde en mai. J'ai peur de devoir les côtoyer. De plus, ma petite sœur vient de m'annoncer être enceinte d'un mois et je ne parviens pas à m'en réjouir alors qu'elle a toujours été là pour moi.
Mon mari ne comprend pas ma facon de réagir face à toutes ses grossesses. Il voudrait que j'avance aussi vite que lui mais je n'y parviens pas.
Je m'accroche car mon petit garçon Noé a besoin de moi mais lorsqu'il n'est pas là, tout me paraît insurmontable.
Je dois reprendre le travail dans un mois (je suis infirmière) mais ne m'en sens pas capable. Devoir prendre en charge des patientes pour des césariennes me paraît tellement difficile à faire.
Je suis perdue et ne sais pas comment l'on fait pour retrouver le bonheur, avoir de nouveaux projets, vivre avec ce vide immense en moi et pouvoir sourire sans me culpabiliser.
Je suis suivie par une psy depuis trois semaines afin de m'aider à mettre des mots sur ce que je ressens mais pour le moment j'ai la sensation de ne pas avancer.
Mon mari a eu l'idée de planter un arbre dans notre jardin afin de donner un symbole à la vie trop courte d'Eli.
Si l'une ou l'autre d'entre vous avez vécu des situations similaires ou avez des conseils à me donner, pourriez vous me les partager?
Merci d'avance.
Une maman perdue sans son petit Eli.