Anna, bébé ange née le 2 octobre 2017
Posté : 29 novembre 2017, 21:33
Bonjour à tous et à toutes,
Cela fait plusieurs fois que je parcours ce forum et que j’hesite a poster mon histoire tellement cela m’est difficile de la raconter.
Après 3 ans de tentative pour avoir un bébé avec mon compagnon, notre deuxième tentative de fiv ICSI a fonctionné pour notre plus grand bonheur.
La grossesse se passe bien même si je suis assez stressée les premiers mois compte tenu des risques de fausses couches. Début juin, passé le cap des trois mois, je souffle... rendez vous avec le gynécologue qui nous annonce que c’est une petite fille pour le plus grand bonheur de ses parents et surtout de son papa qui ne rêve que de ça
2eme moment de stress: l’annonce à mon employeur de la présence de ce petit bout qui je l’espere ne remettra pas en question ma titularisation puisque que je suis encore en CDD. 2ème cap franchit avec beaucoup de compréhension de la part ma responsable.
Enfin début juillet, des vacances bien méritées pour se reposer et profiter des premiers petits coups de bébé. Aptonomie et repos...
De retour de vacances, 2ème échographie prévue à la fin du mois, je suis pressée de revoir ma petite Anna qui fait des cabrioles dans mon petit ventre. Le 28 juillet, arrivée en retard car partie trop tard du boulot, je prend place devant l’interne en radiologie qui commence l’échographie... Anna bouge beaucoup, la médecine n’arrive pas à bien visualisée sa tête, une petite pause en salle d’attente devrait permettre à tout le monde de se détendre. Mais mon conjoint me dit qu il y a quelque chose d’anormal, la médecin revient en permanence sur la tête de notre bébé. Je dédramatise et lui dit qu elle est très dynamique comme son papa.
2ème essai, avec Anna toujours en mouvement et en renfort une gynecologue spécialisée dans les grossesses à risques. Apres plusieurs longues minutes, la gynécologue indique à son interne: en effet, il n’y a pas de divergences...?? Nous pensons à une agénésie partielle du corp calleux mais nous sommes pas certaines donc nous allons vous orienter vers un centre de diagnostic prénatal. Mon conjoint sort de la salle d’un seul coup et moi je reste là, sonnée et désemparée, en essayant de rester présente pour comprendre les informations qu’elles me donnent. Je n’ y crois pas, c’est impossible, je retrouve mon conjoint en larmes dehors et tente de le réconforter en lui disant que le matériel d échographie est plutôt vieux et que nous allons attendre de voir le spécialiste avec lequel la gynécologue va nous prendre rendez vous.
Après une semaine d attente qui nous a semblé interminable, nous nous rendons au centre de diagnostic sur Marseille où nous sommes reçu par une sage femme puis par le docteur C. Le docteur et son interne réalise l’échographie et confirme le diagnostic mais sur une agénésie totale du corp calleux a priori isolée puisqu aucune autre anomalie n’est décelée à ce stade. (80% des enfants ayant une agénésie du corp calleux isolée ne montrent aucun symptôme ou des symptômes modérés). Nous reprenons espoirs avec mon conjoint au fils des rendez vous (même si dans ma tête ce petit ventricule droit qui gonfle me préoccupe). Fin septembre, le docteur C est absente, c est une professeur qui me reçoit et réalise l’échographie: 22 millimètres de dilatation ventriculaire à droite, nous sortons du diagnostic isolé, il y aura une association avec une autre pathologie laissant présager des handicaps lourds: épilepsie sévère, retards mentaux....mon conjoint et moi ne pouvons contenir nos larmes, nous en avions beaucoup parlé, si le diagnostic s’assombrissait, nous mettrons fin à ma grossesse. Nous ne voulons pas lui donner une vie de souffrance.
Une irm est réalisée en urgence et vient ajouter une anomalie de la giration sur le ventricule droit, mon img est programmée début octobre. Je profite de ma petite fille pendant les jours qu’il nous restent et lui explique que son papa et moi l’aimons plus que tout et je lui demande pardon pour ne pas l’avoir faite « normalement ». Mes parents et les parents de mon conjoint sont venus pour ce dernier week-end pour nous soutenir.
J’entre le dimanche soir à l hôpital, mon conjoint est avec moi en chambre individuelle, je suis stressée et terriblement triste. Impossible de dormir plus de deux heures en pensant au lendemain quand mon bébé ne sera plus là.
A 7h30 le lendemain, on m amene en salle d accouchement ou l’on me met un cachet puis on vient me poser la péridurale. Je demande des hypnotiques pour ne pas être consciente quand on arrêtera le cœur de mon bébé. Mon conjoint, lui reste avec moi dans le bloc en me caressant les cheveux. 12h15: elle n’est plus la... mon conjoint sort du bloc et ma mère vient le relayer, il faut attendre que l accouchement se déclenche.
A 16h18: notre petit chat pointe le bout de son nez. Une des sages femmes l’emmène dans une autre salle pour la préparer. Elle revient nous voir une heure plus tard pour nous demander si nous souhaitons la voir et je lui demande: est ce qu’elle est belle? Elle me répond: « elle est très belle ». Elle nous amène notre magnifique petite fille, nos larmes coulent... je la met sur moi, la regarde, la caresse et lui chante sa chanson rien qu’à elle, lui dit que je l’aime et que je l’aimerais toujours. Son papa la prend dans ses bras, regarde sa petite médaille « un cœur avec un A » cousue sur son pyjama (Nous avons acheter cette médaille en trois exemplaires pour que chacun de nous la porte) et prend les deux autres médailles avec lesquelles il caresse la joue d’Anna pour enfin les mettre sur sa chaîne. Mes parents nous rejoignent au bloc, mon père l’embrasse, elle est belle, trop belle ma petite fille...
Puis la sage femme vient la récupérer, mon coeur me fait mal, mon corp est vide, la pire journée de notre vie s’est passée, une journée que nous n’oublierons jamais. Nous l’enterrons mi octobre avec un discours magnifique rédige par mon père: petite AnnA: ta vie a commencé par Amour et s’est finie par Amour.
Et puis le vide, la culpabilité, les questions auxquels je n’aurai jamais de réponse: Pourquoi elle? Qu’est ce que j ai mal fait?Cela fait bientôt deux mois et nous attendons le résultat de l’autopsie. Elle me manque, je pense à elle tous les jours...
Cela fait plusieurs fois que je parcours ce forum et que j’hesite a poster mon histoire tellement cela m’est difficile de la raconter.
Après 3 ans de tentative pour avoir un bébé avec mon compagnon, notre deuxième tentative de fiv ICSI a fonctionné pour notre plus grand bonheur.
La grossesse se passe bien même si je suis assez stressée les premiers mois compte tenu des risques de fausses couches. Début juin, passé le cap des trois mois, je souffle... rendez vous avec le gynécologue qui nous annonce que c’est une petite fille pour le plus grand bonheur de ses parents et surtout de son papa qui ne rêve que de ça
2eme moment de stress: l’annonce à mon employeur de la présence de ce petit bout qui je l’espere ne remettra pas en question ma titularisation puisque que je suis encore en CDD. 2ème cap franchit avec beaucoup de compréhension de la part ma responsable.
Enfin début juillet, des vacances bien méritées pour se reposer et profiter des premiers petits coups de bébé. Aptonomie et repos...
De retour de vacances, 2ème échographie prévue à la fin du mois, je suis pressée de revoir ma petite Anna qui fait des cabrioles dans mon petit ventre. Le 28 juillet, arrivée en retard car partie trop tard du boulot, je prend place devant l’interne en radiologie qui commence l’échographie... Anna bouge beaucoup, la médecine n’arrive pas à bien visualisée sa tête, une petite pause en salle d’attente devrait permettre à tout le monde de se détendre. Mais mon conjoint me dit qu il y a quelque chose d’anormal, la médecin revient en permanence sur la tête de notre bébé. Je dédramatise et lui dit qu elle est très dynamique comme son papa.
2ème essai, avec Anna toujours en mouvement et en renfort une gynecologue spécialisée dans les grossesses à risques. Apres plusieurs longues minutes, la gynécologue indique à son interne: en effet, il n’y a pas de divergences...?? Nous pensons à une agénésie partielle du corp calleux mais nous sommes pas certaines donc nous allons vous orienter vers un centre de diagnostic prénatal. Mon conjoint sort de la salle d’un seul coup et moi je reste là, sonnée et désemparée, en essayant de rester présente pour comprendre les informations qu’elles me donnent. Je n’ y crois pas, c’est impossible, je retrouve mon conjoint en larmes dehors et tente de le réconforter en lui disant que le matériel d échographie est plutôt vieux et que nous allons attendre de voir le spécialiste avec lequel la gynécologue va nous prendre rendez vous.
Après une semaine d attente qui nous a semblé interminable, nous nous rendons au centre de diagnostic sur Marseille où nous sommes reçu par une sage femme puis par le docteur C. Le docteur et son interne réalise l’échographie et confirme le diagnostic mais sur une agénésie totale du corp calleux a priori isolée puisqu aucune autre anomalie n’est décelée à ce stade. (80% des enfants ayant une agénésie du corp calleux isolée ne montrent aucun symptôme ou des symptômes modérés). Nous reprenons espoirs avec mon conjoint au fils des rendez vous (même si dans ma tête ce petit ventricule droit qui gonfle me préoccupe). Fin septembre, le docteur C est absente, c est une professeur qui me reçoit et réalise l’échographie: 22 millimètres de dilatation ventriculaire à droite, nous sortons du diagnostic isolé, il y aura une association avec une autre pathologie laissant présager des handicaps lourds: épilepsie sévère, retards mentaux....mon conjoint et moi ne pouvons contenir nos larmes, nous en avions beaucoup parlé, si le diagnostic s’assombrissait, nous mettrons fin à ma grossesse. Nous ne voulons pas lui donner une vie de souffrance.
Une irm est réalisée en urgence et vient ajouter une anomalie de la giration sur le ventricule droit, mon img est programmée début octobre. Je profite de ma petite fille pendant les jours qu’il nous restent et lui explique que son papa et moi l’aimons plus que tout et je lui demande pardon pour ne pas l’avoir faite « normalement ». Mes parents et les parents de mon conjoint sont venus pour ce dernier week-end pour nous soutenir.
J’entre le dimanche soir à l hôpital, mon conjoint est avec moi en chambre individuelle, je suis stressée et terriblement triste. Impossible de dormir plus de deux heures en pensant au lendemain quand mon bébé ne sera plus là.
A 7h30 le lendemain, on m amene en salle d accouchement ou l’on me met un cachet puis on vient me poser la péridurale. Je demande des hypnotiques pour ne pas être consciente quand on arrêtera le cœur de mon bébé. Mon conjoint, lui reste avec moi dans le bloc en me caressant les cheveux. 12h15: elle n’est plus la... mon conjoint sort du bloc et ma mère vient le relayer, il faut attendre que l accouchement se déclenche.
A 16h18: notre petit chat pointe le bout de son nez. Une des sages femmes l’emmène dans une autre salle pour la préparer. Elle revient nous voir une heure plus tard pour nous demander si nous souhaitons la voir et je lui demande: est ce qu’elle est belle? Elle me répond: « elle est très belle ». Elle nous amène notre magnifique petite fille, nos larmes coulent... je la met sur moi, la regarde, la caresse et lui chante sa chanson rien qu’à elle, lui dit que je l’aime et que je l’aimerais toujours. Son papa la prend dans ses bras, regarde sa petite médaille « un cœur avec un A » cousue sur son pyjama (Nous avons acheter cette médaille en trois exemplaires pour que chacun de nous la porte) et prend les deux autres médailles avec lesquelles il caresse la joue d’Anna pour enfin les mettre sur sa chaîne. Mes parents nous rejoignent au bloc, mon père l’embrasse, elle est belle, trop belle ma petite fille...
Puis la sage femme vient la récupérer, mon coeur me fait mal, mon corp est vide, la pire journée de notre vie s’est passée, une journée que nous n’oublierons jamais. Nous l’enterrons mi octobre avec un discours magnifique rédige par mon père: petite AnnA: ta vie a commencé par Amour et s’est finie par Amour.
Et puis le vide, la culpabilité, les questions auxquels je n’aurai jamais de réponse: Pourquoi elle? Qu’est ce que j ai mal fait?Cela fait bientôt deux mois et nous attendons le résultat de l’autopsie. Elle me manque, je pense à elle tous les jours...