L'histoire de mon petit renard
Posté : 31 octobre 2017, 12:44
Bonjour,
Je me permets d'écrire ici après avoir lu beaucoup sur ce forum. J'aimerai partager notre histoire et essayer de trouver un peu de réconfort dans ces moments difficiles.
J'ai appris être enceinte à 4 mois passés suite à un petit déni (je n'ai aucun symptôme de grossesse et j'avais même mes règles). Heureusement ma gynécologue m'a tout de suite réconfortée et rassurée : ce n'était pas bien grave, je ne pouvais pas savoir ni voir les petits symptômes que je mettais sur d'autres choses étaient en fait des symptômes de grossesse. D'autant plus que c'est ma première grossesse. On enchaine alors les examens qui sont tous bons notre petit bébé va bien. Et quelle joie de le sentir bouger tout de suite. Pour ma part, dès que j'ai su qu'il était là je l'ai tout de suite sentie bouger. Et il bougeait énormément. On parle tout de même des examens que je n'ai pas pu faire du coup notamment pour les dépistages de la trisomie. Pour la prise de sang et la clarté nucale c'est trop tard. On peut faire la DPNI mais non remboursée (nous ne sommes pas à risque). Mon médecin doit se renseigner pour qu'on puisse la faire en entrant dans un protocole. J'ai 26 ans je ne peux pas entrer dans les conditions du protocole mais une prise de sang existe fiable à 70%. Je décide de la faire car nous avions tout de suite convenu de faire tous les examens qu'on nous proposerait pour la santé de notre petite Cacahuète. Puis vient la seconde échographie tout est ok sauf le fémur un peu petit et comme Cacahuète bouge beaucoup impossible de voir correctement les valves au niveau du coeur. Nous allons refaire une échographie avec un médecin référent dans une très bonne maternité.
Le rendez vous est pris. En attendant je profite de mon bébé, lui parle tous les jours projette déjà pleins d'activités avec mon petit garçon et son papa aussi. Il est tellement heureux d'avoir un garçon. Et moi aussi. Je l'aime tellement mon petit bébé. Le jour du rendez vous, les médecins se débrouillent pour recevoir les résultats de ma prise de sang. Après on nous a expliqué que ces derniers montrent un taux d'hormones très haut alors qu'à mon stade (6 mois.... et oui car entre tout ça le temps à tout de même passé) il devrait baisser. Ca plus le petit fémur, plus une malformation au coeur incitent à faire une amniocenthèe. Nous sommes toujours dans la salle d'échographie. On peut me faire l'examen là comme ça nous aurons les résultats sous une semaine. Pour se rassurer car mise à part cela l'échographie est bonne. Le médecin est confiant.
Une semaine plus tard le couperet tombe notre petit bébé est atteint de trisomie 21. Le monde s'est effondré sous nos pieds : Pourquoi ? Je sais qu'il ne faut pas se poser cette question mais elle est légitime n'est ce pas ? Et au fond de nous notre décision est déjà prise on en avait vaguement parlé mais en se disant que cela ne nous arriverait pas, qu'il n'y a pas de raison. Nous avons décider d'interrompre la grossesse a 27SA + 6 jours. Cette décision a été la plus dure de toute ma vie. Elle nous a littéralement déchiré le coeur. L'équipe médicale nous a très bien entouré les jours avant, pendant et pour préparer l'après. Ils nous ont apporté beaucoup de soutient, nous accompagnant dans toutes nos décisions avec respect.
Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour l'accompagner le plus sereinement possible. Puisant au plus profond de nous pour être calme lors du geste qui arrêta son coeur. Le moment le plus difficile. Le sentir bouger puis plus rien et le savoir encore là mais qu'il ne réagira plus au touché de mes mains sur mon ventre, ni à mes caresses.
J'ai accouché quelques heures plus tard, rapidement sans complication.
Notre petit garçon s'appelle Aloïs, il était petit avec des petits cheveux blondinet, des toutes petites mains. Notre rencontre quelques heures après l'accouchement a été très belle, très apaisante. Il était très beau. Le plus beau des bébés. Il est né sans vie le 25 septembre 2017. Il y a un peu plus d'un mois. J'ai à la fois l'impression que c'était il y a une éternité comme avoir vécue 100 ans en peu de temps, et à la fois que le temps passe très vite.
Bien sûr on peut vivre avec la trisomie 21 (nous savons aujourd'hui que la sienne était libre et homogène, c'est donc dû au hasard même si je n'aime pas ce mot) mais nous avons fait ce choix pour lui : qu'allait-il devenir une fois que nous ne serions plus là ? à quels autres problèmes de santé devrions nous faire face ? Bref nos raisons n'appartiennent qu'à nous. C'était une décision d'amour. L'amour est un sentiment qui a été là du début à la fin et encore aujourd'hui. Nous l'aimons et l'aimerons toujours.
Demain, nous irons dans le jardin du souvenir où les cendres ont été dispersé... J'aime à penser qu'il veille sur nous comme nous sur lui.
L'envie d'avoir un deuxième enfant est là, encore plus présente. Je ne sais pas si quelqu'un aura le courage de lire jusqu'au bout mais pour cela m'a fait du bien de partager notre histoire à Aloïs et à nous.
Roxane
Je me permets d'écrire ici après avoir lu beaucoup sur ce forum. J'aimerai partager notre histoire et essayer de trouver un peu de réconfort dans ces moments difficiles.
J'ai appris être enceinte à 4 mois passés suite à un petit déni (je n'ai aucun symptôme de grossesse et j'avais même mes règles). Heureusement ma gynécologue m'a tout de suite réconfortée et rassurée : ce n'était pas bien grave, je ne pouvais pas savoir ni voir les petits symptômes que je mettais sur d'autres choses étaient en fait des symptômes de grossesse. D'autant plus que c'est ma première grossesse. On enchaine alors les examens qui sont tous bons notre petit bébé va bien. Et quelle joie de le sentir bouger tout de suite. Pour ma part, dès que j'ai su qu'il était là je l'ai tout de suite sentie bouger. Et il bougeait énormément. On parle tout de même des examens que je n'ai pas pu faire du coup notamment pour les dépistages de la trisomie. Pour la prise de sang et la clarté nucale c'est trop tard. On peut faire la DPNI mais non remboursée (nous ne sommes pas à risque). Mon médecin doit se renseigner pour qu'on puisse la faire en entrant dans un protocole. J'ai 26 ans je ne peux pas entrer dans les conditions du protocole mais une prise de sang existe fiable à 70%. Je décide de la faire car nous avions tout de suite convenu de faire tous les examens qu'on nous proposerait pour la santé de notre petite Cacahuète. Puis vient la seconde échographie tout est ok sauf le fémur un peu petit et comme Cacahuète bouge beaucoup impossible de voir correctement les valves au niveau du coeur. Nous allons refaire une échographie avec un médecin référent dans une très bonne maternité.
Le rendez vous est pris. En attendant je profite de mon bébé, lui parle tous les jours projette déjà pleins d'activités avec mon petit garçon et son papa aussi. Il est tellement heureux d'avoir un garçon. Et moi aussi. Je l'aime tellement mon petit bébé. Le jour du rendez vous, les médecins se débrouillent pour recevoir les résultats de ma prise de sang. Après on nous a expliqué que ces derniers montrent un taux d'hormones très haut alors qu'à mon stade (6 mois.... et oui car entre tout ça le temps à tout de même passé) il devrait baisser. Ca plus le petit fémur, plus une malformation au coeur incitent à faire une amniocenthèe. Nous sommes toujours dans la salle d'échographie. On peut me faire l'examen là comme ça nous aurons les résultats sous une semaine. Pour se rassurer car mise à part cela l'échographie est bonne. Le médecin est confiant.
Une semaine plus tard le couperet tombe notre petit bébé est atteint de trisomie 21. Le monde s'est effondré sous nos pieds : Pourquoi ? Je sais qu'il ne faut pas se poser cette question mais elle est légitime n'est ce pas ? Et au fond de nous notre décision est déjà prise on en avait vaguement parlé mais en se disant que cela ne nous arriverait pas, qu'il n'y a pas de raison. Nous avons décider d'interrompre la grossesse a 27SA + 6 jours. Cette décision a été la plus dure de toute ma vie. Elle nous a littéralement déchiré le coeur. L'équipe médicale nous a très bien entouré les jours avant, pendant et pour préparer l'après. Ils nous ont apporté beaucoup de soutient, nous accompagnant dans toutes nos décisions avec respect.
Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour l'accompagner le plus sereinement possible. Puisant au plus profond de nous pour être calme lors du geste qui arrêta son coeur. Le moment le plus difficile. Le sentir bouger puis plus rien et le savoir encore là mais qu'il ne réagira plus au touché de mes mains sur mon ventre, ni à mes caresses.
J'ai accouché quelques heures plus tard, rapidement sans complication.
Notre petit garçon s'appelle Aloïs, il était petit avec des petits cheveux blondinet, des toutes petites mains. Notre rencontre quelques heures après l'accouchement a été très belle, très apaisante. Il était très beau. Le plus beau des bébés. Il est né sans vie le 25 septembre 2017. Il y a un peu plus d'un mois. J'ai à la fois l'impression que c'était il y a une éternité comme avoir vécue 100 ans en peu de temps, et à la fois que le temps passe très vite.
Bien sûr on peut vivre avec la trisomie 21 (nous savons aujourd'hui que la sienne était libre et homogène, c'est donc dû au hasard même si je n'aime pas ce mot) mais nous avons fait ce choix pour lui : qu'allait-il devenir une fois que nous ne serions plus là ? à quels autres problèmes de santé devrions nous faire face ? Bref nos raisons n'appartiennent qu'à nous. C'était une décision d'amour. L'amour est un sentiment qui a été là du début à la fin et encore aujourd'hui. Nous l'aimons et l'aimerons toujours.
Demain, nous irons dans le jardin du souvenir où les cendres ont été dispersé... J'aime à penser qu'il veille sur nous comme nous sur lui.
L'envie d'avoir un deuxième enfant est là, encore plus présente. Je ne sais pas si quelqu'un aura le courage de lire jusqu'au bout mais pour cela m'a fait du bien de partager notre histoire à Aloïs et à nous.
Roxane