Forum de l'association Petite Émilie

Chris tu n'as pas décidé de la sentence C'est l'anomalie génétique qui en a décidé.on le sait la t18 l'enfant n'est pas viable.tu lui as épargné la douleur et C'est un choix de mère!!supporter la douleur qui est la tienne aujourd'hui,la nôtre C'est le plus beau cadeau que tu ais pu faire à ton enfant en la lui épargnant.
Ce ne sont que des mots pour certains mais une conviction apaisante pour moi.

Tu as 100% raison et c'est bien de parler de ce sujet. On se sent moins seule.

Oui C'est important d'en parler!ça n'enlève pas là douleur qui est la nôtre mais en essayant de rationaliser les choses ça permet un peu de répit dans son expression.c'eqt déjà ça de prit.et comme il est parfois difficile de le faire le témoignage des autres aide à voir les choses moins noires.mais je sais aussi que parfois quand cette douleur est trop forte rien n'y fait....
J'ai une amie qui a perdu un de ses jumeaux à la naissance il y a 10 ans et aujourd'hui encore elle est parfois en difficulté.elle le dit après cela on n'est plus jamais la même personne même si la vie continue...

Ma maman a perdu son 1er bébé en 1958, elle est décédée l'année dernière et quelques semaines avant sa mort, avant que la maladie d'elzhaimer n'est complètement perdu son esprit, elle ne parlait que d'une chose, retrouver son petit Jean-Claude.

J'ai un enfant dans mon école qui est atteint de T18. Il est en Cm2 et parait aller bien. Je ne connaîs pas les conséquences de cette maladie et j'imagine que sa T18 doit être à un degré moins important que d'autres, tout comme les T21. Qui peut effectivement savoir avant la naissance? Personne...et ce choix même s'il est des plus durs ne doit pas être jugé. Quel poids d'avoir un enfant malade...poids pour l'entourage et pour l'enfant lui même.
Je vous admire d'avoir fait ce choix.

Pour ma part j'ai eu le choix d'envoyer Ange en réanimation extrême ou non... Il est né à 24SA et pesait 680g. Il n'avait que 10% de chance de survivre et avec des séquelles très lourdes. A ce moment là, on ne savait pas encore que j'avais une infection du liquide amniotique et que de ce fait il avait une pneumonie.
Je n'ai pas hésité 1 seconde pour refuser cette réanimation. Mon chéri non plus d'ailleurs. Je voulais de "la douceur" pour mon bébé et je savais que tout cela serait douloureux pour lui et qu'il serait plongé dans le coma. Pour au final... décédé ou être très lourdement handicapé.
A ce moment là, j'ai vu le visage de tous les enfants, ados et adultes handicapés que j'ai eu l'occasion de croiser depuis que j'exerce mon métier d'éducatrice... Impossible pour moi de faire vivre ça a mon enfant ainsi qu'à moi même et mon entourage. Je n'ai jamais culpabilisé de ce choix! Ma culpabilité est d'avoir un "corps de m****" qui n'a pas su protéger mon bébé. J'irai même plus loin... j'ai ressenti un grand soulagement quand j'ai eu "le choix". J'avais si peur que les docteurs s'acharnent pour le maintenir en vie.
Pardon mon bébé... j'espère que tu me comprends... je t'aime...

Alice, tu as épargné à ton enfant bien des souffrances ainsi qu' à toute la famille.ange t'a pardonné depuis longtemps ton choix.il sait que c'était le choix de l'amour,de la douceur et un vrai cadeau.il est en paix et paisible grâce à ton choix même si toi tu le vis douloureusement.je suis sûre qu' il souhaiterait que toi aussi tu trouves l'apaisement.

Les filles, vous n'avez pas idée à quel point cela fait du bien à lire...
Depuis des mois, je me dépatouille avec cette culpabilité, qui est assez tenace. La douleur de la perte d'atténue un peu, le sentiment d'injustice aussi, mais la culpabilité va et vient de manière vicieuse. Souvent, je m'imagine comment aurait été Léo si on l'avait laissé vivre. Et je pense que "j'idéalise" un peu la situation, en voyant un enfant certes très handicapé, mais souriant, heureux de vivre, joyeux, attachant...
Même si cette facette existe, ça me soulage de lire les témoignages de celles qui travaillent avec ces enfants. Vous touchez de plus près la réalité et la souffrance qui habite ce tableau trop simpliste que je me fais. Cela m'aide à m'affirmer à moi-même que ce choix était le bon. C'est horrible à dire, quand je pense aux parents qui ont fait l'autre choix ou encore à ceux qui n'ont pas eu l'occasion de faire le choix.
Au moment de l'IMG, on m'a beaucoup dit que quelque soit mon choix, ce serait le bon à partir du moment où je l'assumerais complètement. Et c'est vrai que les moments où je suis plus sure de moi, je me sens plus sereine...

Bebesouris tant mieux si cela te fait du bien.cela me fait du bien à moi aussi de pouvoir vous en parler vous soulager un peu à ma petite mesure.
C'est un.metier que je ne changerai pour rien au monde mais en tant que mère je ne souhaite pas avoir à l'exercer pour un de mes enfants!

Hello,

J'espère que vous trouverez un peu de paix vis à vis de la culpabilité, car elle ne mène à rien et n'apporte rien. Ce n'est que de la peine et de la souffrance que l'on s'inflige à soit même, sans pour autant que cela fasse avancer ni grandir dans l'épreuve. En thérapie, on dit que la colère comme la culpabilité que l'on sait infondée a parfois pour objectif inconscient de mettre de côté la réalité de la peine et du deuil. La colère dans le deuil est un classique, passage avant l'acceptation, et la culpabilité relève du même mécanisme.

J'espère que je ne donne pas l'impression de minimiser ce ressenti, car ce n'est pas le cas. Mais pour celles qui sont rationnellement certaines de leur choix, et qui malgré cela ressentent de la culpabilité, savoir que cela peut être un mécanisme inconscient de défense (la culpabilité tient la peine à distance) peut aider...

Retour de vacances pour nous, reprise lundi, écho mercredi... La pression monte un peu, mais je me console en me disant qu'à ce moment là on saura le sexe (je me prépare à un garçon, pour éviter toute déception ou contrecoup, même si je me suis bien persuadée que c'était une fille)