Nena lundi ??
Je comprends ton impatience, tes appréhensions aussi...
On a toutes perdu nos bébés dans des circonstances différentes et on a toutes envie de recommencer cette magnifique expérience de la maternité, malgré toute l'horreur traversée.
Personnellement, cette grossesse a été pénible de A à Z, j'ai été malade comme jamais, plus bonne à rien, l'impression de passer à côté de tout, entre la fatigue, la nausée, le dégoût, la peur... bref pas cool du tout, et bien c'est comme si j'avais déjà oublié, je suis prête à tout revivre pour la bonne cause, pour porter notre bébé jusqu'au bout et avoir le bonheur de construire notre nouvelle famille.
Moi aussi j'ai déjà des enfants mais mon compagnon n'en a pas et plus je le vois avec mes petits, avec ceux des autres, plus je suis convaincue qu'il est fait pour être père... Le temps est un peu compté dans notre cas, on n'est plus des petits jeunes ! J'ai 37 ans et lui presque 39.
On n'a pas envie d'être de "vieux parents" mais ce bébé tous les deux on le veut plus que tout.
C'est une des raisons pour laquelle on n'a pas voulu attendre, on est des ieuvs !
Moi je ne doute pas sur la capacité à mettre au monde un enfant en vie mais je comprends que l'on puisse en douter... Comme je le dis avant, nos bébés souffraient tous de pathologies différentes, aucune histoire n'est comparable.
Ayez confiance, je sais c'est facile à dire mais on n'a pas le choix...
J'ai enfin fini de poster les différents courriers qui me "détachent" définitivement de cette grossesse. (Je n'avais toujours pas reçu mon certificat d'accouchement...) Je devrais donc arrêter de recevoir des courrier de la CAF ...
Tout est rangé, c'est véritablement derrière nous, même si nous n'oublions pas.
Quand j'ai repris le boulot, j'avais peur de vivre trop de regards de cockers de la part des gens, de mes parents d'élèves, de mes collègues etc mais finalement rien de tout ça.
Je racontais à mon chéri hier que dans leurs yeux j'ai l'impression d'être une sorte de survivante.
Je vois dans leurs regards et leurs sourires qu'ils ont une forme de respect par rapport à ce qui m'est arrivé.
Ce n'est pas désagréable, ça ne donne pas envie de pleurer, ça me fait me sentir forte.
Je suis contente d'avoir trouvé ce forum, de parler avec vous, je m'attache, j'ai encore besoin d'y venir souvent, même si je ne peux pas y écrire tous les jours, je pense bien à vous.
J'ai réalisé enfin que lorsque ce malheur s'est abattu sur nous, j'avais perdu toute empathie, je me suis moquée de ce que pouvaient vivre les autres, de leurs petits bobos, pas moyen de m'apitoyer, je n'arrivais pas à penser à autre chose qu'à nous et à notre douleur.
Et là, ça revient, tout doucement... mais je me sens plus sensible à ce que me racontent les gens.
Une jeune collègue est sur le point de perdre sa maman, je l'ai appris hier, et bien ça me touche.
ça me rassure, c'est un nouveau pan de moi même qui s'est relevé, je ne sais pas ce qu'il me reste à relever encore mais j'avance à pas de géant, je suis heureuse...
Voilà j'ai été un peu bavarde, ça vous fera de la lecture ! ( 3615 tavie ...)
Bonne soirée à vous
Lauriane