iMG dans 4 jours. Réaliser que mon amour partira

[Ebacle]

Bonjour du matin très matinal pour moi mais hier soir j'avais juste envie de me poser et de rester à rien faire et de m endormir doucement.

Je vous remercie par tous vos messages aussi je suis touchée par vos attentions votre bienveillance et vos mots de pensées.
J'ai beaucoup pensé à marie76600. Je te réponds de suite en privé.

Comment écrire ma journée d'hier intense vraiment.
Tout à commencé le matin vers 10h pour m'emmener au bloc.
J'ai eu la péridurale qui a marché vite cependant, elle ne marchait pas ou moins sur le côté gauche et je sentais la douleur de l'intervention enfin ca été car j ai vite dit.
Il m'ont chouté avec une dose pour les 1m70 aloes que je fais 1m58. Ce n ai pas grave en soi je préfère jai juste géré à fond ma respiration et je me suis concentrée dessus et ca été très bien. Je voulais être au calme et sereine pour que ma beauté d amour parte sereine et tranquillement.

Ensuite vers 12h salle de naissance et le travail à commencé. La douleur à ete la pendant mon travail car la péridurale ne marchais pas toujours à gauche mais j ai mis la dose à chaque fois que javais mal donc ca a duré qu un temps. La douleur à diminue après.
Je n ai pas attendu longtemps car ma beauté d amour notre beauté, mon petit chat, ma vie d'Annaë est arrivée à 17h20.
Je l'ai prise des mes bras quelques temps après et elle est sublime ma fille un magnifique bébé de l amour qui ressemble à papa et à maman. Je réalise d heure en heure que je suis maman enfin ma'manange. J'ai partagé mon instant mon moment avec elle. J'ai pleuré beaucoup au début et j ai ri et je lui ai parlé, touché, bercé... je lui ai dit au revoir aussi. J étais et je suis toujours comblée de mon accouchement j ai tout donné pour elle jusqu'au dernier moment pour qu elle soit bien et paisible et pour avoir mon rôle de maman avec elle pour moi et pour mon compagnon. Je me suis moi même épatée par la force et la puissance que j ai eu hier. Je regrette pas mon accouchement intense magique en tout. je regrette juste et je regretterais juste de ne pas voir ma fille de jour en jour avec nous mais nous savons et le sentons que c est pour elle ce que nous avons fait avant tout et voir son visage si paisible me rassure enormement. Nous avons fait et donné tout notre amour à notre fille.
Ma annaë notre annaë fait 1kg800 et quelque je me souvent plus du poids exact. Je n ai pas eu sa taille car il ne la prenne pas mais quand je l ai prise elle fait au alentour de 30cm ou plus.

Une magnifique petite beauté de l amour que nous avons avec mon compagnon. Je suis sereine apaisée et triste aussi mais je suis fière d être sa maman et d avoir partagé 7mois et demi intense avec elle.

Des bisous à toutes et à vos et nos bébés de l'amour

[Lucile]

Marie, Ebacle,

J'espère que vous vous remettez doucement de la terrible épreuve que vous venez de vivre...

J'ai une pensée pour vous ce soir. J'allume une bougie ce soir en hommage à nos anges partis trop tôt.

Douce soirée.

[Ebacle]

Bonsoir Lucile,

On va dire que c'est difficile à expliquer ce que je vis et ressens ce soir. Je suis triste je pleure et à la fois je suis sereine aussi car j'ai su profiter d elle et lui donner tout mon Amour et son papa aussi avant et de la voir sereine hier et de lui avoir parler et expliquer tout.
Donc la j ai quand même des phases où je suis super triste que j aimerais qu elle soit à la maison et j'aurais aimé que mon cheri voit et ai sa fille avec lui aussi car elle lui ressemble tellement.
Le temps fera les choses je me repose beaucoup et je pleure quand je le sens. Je sais que la ou elle est elle est bien et que son petit corps est protégé. Jai hâte de la retrouver pour lui dire u revoir avec son papa et aller la voir quand j en aurais besoin.
J aurais juste aimé qu elle soit la avec nous et que l on soit réunie. la maladie est moche mais bon j accepte au fur et à mesure.
Physiquement je suis fatiguée jai pas trop mal ca dépend. J ai besoin de repos et calme. J ai du mal à regarder mon corps et mon ventre pour le moment.
Je me laisse le temps de tout la.

Merci pour la bougie c est une très belle idée et un sublime symbole d amour à nos petits anges.
Merci Lucile pour tes mots et j'espère que de ton côté la reconstruction et le après n est pas trop douloureux de jour en jour.

Belle soirée à toi

[Lucile]

Il faut du temps pour se reconstruire mais on est forte et courageuse.

Toutes les mamans de ce forum te diront qu'on oublie jamais (et heureusement) mais que le temps adoucie notre peine.

Écoutes tes envies et fais ce que tu penses être le mieux pour toi et ton homme.

Cela fait un peu moins d'un mois et demi que nous avons vécu la perte de notre fille et j'arrive à en parler à mon entourage sans pleurer. Elle sera à jamais dans nos cœurs.

C'est peut-être plus facile pour nous car nous avons une fille aînée qui nous redonne le sourire et qui a besoin de ses parents. Elle nous redonne foi en la vie.

[Natange]

Ebacle, tu ressens exactement ce que je ressentais. J'étais également sereine et je le suis toujours. Et j'étais très triste. Ce qui me rendait si triste était d'avoir du me séparer de mon fils. Maintenant, je suis sereine et je pense très souvent à lui. Mais je suis beaucoup moins triste qu'au début. je continue à penser à lui à chaque beau moment de ma vie et ça me fait du bien. Je pense à lui avec le sourire et je continue à l'aimer de tout mon coeur.

J'espère que ta tristesse pourra rapidement se transformer en quelque chose de plus agréable mais l'important est de s'écouter et de laisser vivre ses sentiments. Pleurer me faisait aussi beaucoup de bien.

[Ebacle]

Bonjour Natange,

J'ai lu différents messages et témoignages que tu avais écris et effectivement je me retrouve totalement dans ce que tu décris et exprimes. Sur ta peine, ta tristesse et à la fois ta sérénité face à cette épreuve, cette décision et le futur.
Je suis rassurée quand je lis tes messages car j'ai peur parfois de me voiler la face et peur du contre coup.

Je pleure beaucoup car le manque enfin ce que j'avais imaginé : une famille, être à trois, avoir des moments de complicité avec notre bébé ne seront pas là et ses moments ne seront pas avec elle. Notre histoire est ainsi pour notre famille.
Je suis triste de ne pas avoir mon bébé à mes côtés et que nous nous n'avons pas cette chance là.
Je comprends mieux quand certaines veuillent quelques temps après avoir un autre bébé car je ressens ce besoin d'une famille. Pour le moment, c'est beaucoup trop tôt pour nous et surtout je ne souhaite plus vivre ce que j'ai vécu et ce que nous avons vécu.

Je me laisse vivre au jour le jour avec ce que je ressens (peine, joie, tristesse, colère...) et je sais que c'est ma force, comme l'amour que j'ai en moi pour moi, pour ma fille, mon chéri et ma famille que nous construisons car même si Annaë n'est pas là physiquement elle fait partie de notre famille. notre princesse notre fille de l'amour.

Pour le moment, nous sommes dans les papiers administratifs avec mon compagnon et dans l'organisation des obsèques d'Annaë. Nous sommes dans notre bulle avec mon chéri. Nous restons que tous les deux et nous sortons peu. J'espère que l'on arrivera à retrouver un équilibre de vie au fur et à mesure et réussir à revoir du monde. J'ai peur pour le moment d'être à l'extérieur.

J'ai peur des obsèques à la base mais là je suis entre deux la peur et l'impatience de retrouver ma beauté et de l'accompagner une dernière fois. Nous avons si hâte qu'elle revienne à la maison enfin dans la ville où nous habitons çar pour le moment elle est encore à bordeaux. Et pour nous c'est horrible comme émotion on se sent démunit et comme si on l'abandonnait donc on fait tout le nécessaire pour qu'elle repose en paix comme on le souhaite et selon nous.
Les obsèques d'Annaë sont lundi à 13h30. Nous souhaitons être que tous les deux pour cette journée et être là son papa et sa maman avec elle.

Et toi Natange maintenant tu arrives à sortir, voir tes amis enfin vivre "normalement" je ne sais pas si c'est le mot ? le après me fait peur un peu.
Merci pour ton soutien. En tout cas merci de tes messages car ils me réconfortent et m'apaisent et je comprends totalement quand tu écris.


Ebacle

Ebacle, tu ressens exactement ce que je ressentais. J'étais également sereine et je le suis toujours. Et j'étais très triste. Ce qui me rendait si triste était d'avoir du me séparer de mon fils. Maintenant, je suis sereine et je pense très souvent à lui. Mais je suis beaucoup moins triste qu'au début. je continue à penser à lui à chaque beau moment de ma vie et ça me fait du bien. Je pense à lui avec le sourire et je continue à l'aimer de tout mon coeur.

J'espère que ta tristesse pourra rapidement se transformer en quelque chose de plus agréable mais l'important est de s'écouter et de laisser vivre ses sentiments. Pleurer me faisait aussi beaucoup de bien.

[Natange]

Tout comme toi, j'attendais les obsèques avec une certaine impatience pour qu'il soit enfin près de nous. Le temps de faire toute les démarches, il est resté à l'hôpital et j'avais également l'impression de l'avoir abandonné. Au début, on avait penser l'hôpital gérer son corps car ça nous semblait insurmontable de devoir faire toutes les démarches nous-mêmes. Mais cette décision n'était pas ce que je voulais au fond de moi et nous avons finalement choisi de l'inhumer dans le caveau familial, tout près de ma mamie. Pour moi, la boucle allait enfin être bouclée après les obsèques. Ca allait en être terminé de toutes les démarches pénibles. Ce jour-là, nous avions choisi d'avoir nos proches avec nous. Au départ, on ne voulais que la présence des parents. Mais on a finalement décidé de laisser le choix à mon frère et à un autre membre de la famille très proche de nous de venir ou pas. Ils sont venus. Ca a été un moment difficile, surtout quand j'ai vu le petit cercueil. Nous ne sommes pas restés longtemps au cimetière, juste le temps de lui dire une dernière fois au revoir. Pour les autres défunts de ma famille, je n'ai jamais ressenti le besoin de me recueillir devant une tombe. Je préfère parler d'eux, ou regarder des photos souvenirs. Je pensais que ça serait pareil pour mon fils mais ce n'est pas le cas. J'ai besoin de décorer sa tombe pour qu'elle soit jolie. Aujourd'hui, nous allons aller lui apporter des pots remplis de sable et de coquillages ramenés de nos vacances. C'est donc appréciable qu'il soit dans un cimetière près de nous.

Comme je l'espérais, les obsèques, une fois terminées, m'ont permis de passer à une autre étape dans mon cheminement. J'ai pu commencer à penser à mon fils de manière positive. J'ai commencé à moins pleurer le soir et plutôt à sourire en regardant ses photos. J'ai eu besoin, aussi, de construire des souvenirs le concernant (cadre avec empreintes, livre de naissance, réalisation de son portrait par un dessinateur,...). J'ai aussi commencé à écrire toute son histoire pour ne rien oublier. Je voudrais l'imprimer sous un format roman. Maintenant que tous ces souvenirs sont bien concrets, je ne suis plus dans l'urgence de le faire vivre symboliquement par tous les moyens. Il m'accompagne simplement dans tous les beaux moments de ma vie. Je pense à lui très souvent et encore plus quand je vis des choses un peu plus particulières (un feu d'artifice, un concert, les vacances, ...). Je souris dès que je vois le ciel étoilé....

Pour ce qui est des sorties avec les amis etc, je n'ai jamais ressenti le besoin de m'isoler. J'ai fait quelques activités avec mes collègues lorsque j'étais en congé entre le jour où j'ai appris le diagnostic de t21 et le jour de l'img. Elles étaient au courant de tout ce que je vivais car j'avais fait le choix de partager ça avec elles. Je savais qu'elles étaient à l'écoute et me confier à elles étaient réconfortant pour moi. C'est donc très naturellement que j'ai continué à les voir après l'img. Je suis allée souper avec elles le lendemain de obsèques. Ca me faisait du bien de pouvoir parler de mon fils, de mon accouchement et de tout avec des personnes qui n'étaient pas choquées ou gênées par ce que je leur racontait. Elles ont même voulu voir une photo de mon fils et ça, c'était tellement important pour moi. J'ai ouvert un sujet où je raconte ce retour, petit à petit, dans la vie active. Il est ici http://www.petiteemilie.org/forum/viewt ... ?f=8&t=705

J'espère que ça répond à tes questions.

[malulu]

Ebacle, Natange, c'est bon de vous lire. Atteindre la sérénité aussi rapidement, c'est une vraie chance. J'arrive parfois à être sereine et apaisée. Certaines choses me réconfortent mais j'avoue que la tristesse et le manque sont si forts parfois... et puis la colère est là aussi, et s'exprime de différentes façons.
Bref, j'aimerais être aussi sereine que vous. Natange, puis je te demander si tu vois un psy? Es-tu de nature optimiste et solide psychologiquement à la base? Et si tu as un "secret" pour aller plus vite vers ce chemin de la sérénité, je veux bien l'entendre...

[Natange]

Coucou malulu,

Je ne vois pas de psy. Je n'en ai pas ressenti le besoin. On a rencontré celle de l'hôpital avant l'img. J'avais besoin de lui demander conseil pour aborder cela avec mon fils de 2 ans 1/2. Je ne savais pas trop quels mots choisir pour lui expliquer qu'il ne rencontrerait jamais le 'petit bébé" comme il l'appelait. Elle ne m'a pas vraiment aidée. Elle a peut-être permis à mon compagnon de se rendre compte qu'on devait expliquer un minimum les choses à notre aîné. Lui, au départ, aurait préféré qu'on ne lui parle plus du bébé.

Je l'ai ensuite revue le lendemain de mon accouchement. On a un peu discuté mais ça ne m'a rien apporté du tout car ce que je lui ai dit, j'avais d'autres personnes avec qui en parler.

Je suis en effet de nature optimiste. Je ne me suis jamais demandée pourquoi nous et je n'ai pas rencontré de culpabilité. Ca aide à aller mieux je pense.

[Marie76600]

Bonjour à toutes,

Je vous lis au fur et à mesure... je me décide à vous écrire aujourd'hui.

J'ai accouché de mon amour Ange jeudi 13 juillet. J'avais perdu mes jumeaux exactement à la même date l'année dernière.
C'est très dur pour moi, surtout aujourd'hui, car en plus de la douleur mentale, c'est maintenant une douleur physique que je subis : mal de ventre, montée de lait qui ne descend pas, vertiges, faiblesse...

Pourtant depuis le début, j'essaye de ne pas me laisser abattre. Je vais voir ma famille et amis pour me faire soutenir et extérioriser ma tristesse. Mon mari est le meilleur mari au monde (ou presque ) et on se soutient bcp aussi.
Mais aujourd'hui c'est très dur. Peut-être parce que ça fera une semaine demain que j'ai perdu ma beauté Ange.

Notre rencontre avec elle a été belle mais très dure.
Mais je ne regrette pas de l'avoir vue et cajoler pendant 2 heures. Nous sommes retournés la voir le lendemain.

Pour ma part je suis suivie par une psy de la maternité avec mon mari. Et j'ai une psy qui me suit aussi personnellement depuis l'année dernière extérieure à l'hôpital. Ca fait du bien mais ça ne permet pas de supporter toute cette douleur.

Tout le monde réagit différemment bien entendu.
Je pense qu'il y a des hauts et des bas tous les jours. Et aujourd'hui c'est plutôt un bas.

Je vous souhaite plein de courage chères mam'anges...

Marie