Forum de l'association Petite Émilie

Merci pour vos mots les filles, vous résumez beaucoup ma pensée. Vous allez toutes voir un psy ? J'ai vu une super psy mais je ne ressens plus le besoin de lui parler.. c'est comme si j'avais fait le chemin qu'il fallait faire avec elle, mais que je devais faire le reste seule. J'aimerai par contre savoir comment vous réagissez avec votre famille et vos amis proches, car moi je me suis beaucoup beaucoup éloignée d'eux. Je n'ai pas envie de les voir, ni de leur parler, ni de répondre à leurs messages.. par contre à l'inverse je vois des amis plus éloignés, je marche avec une amie qui a perdu son père, avec qui j'arrive à parler. J'arrive à parler avec un voisin, une connaissance. Mes amis proches ne comprennent pas ma réaction, mais c'est comme si je n'avais plus envie d'être avec eux, je n'ai plus non plus envie de rire avec eux, de les retrouver autours d'un verre ou d'un restau. Peut être que ça reviendra plus tard ?

Math06 je comprends pour la grossesse, pour moi c'est aussi une obsession, mais avec cette césarienne, je suis partagée. Une petite voix dans ma tête me dit que je dois écouter mon cœur, que seule une grossesse peut me sortir de cet enfer mental. Mais tout au fond, bien au fond de moi, je sais qu'il va falloir simplement réapprendre à vivre et avoir confiance en l'avenir, prendre le temps de retrouver les plaisirs de la vie, la compagnie des gens.

Cette expérience dramatique nous change à jamais, et j'espère qu'elle nous changera en bien malgré tout.
Je ne veux pas que mon désir de maternité m'empêche de vivre, je veux au contraire qu'il me porte. Je ne veux pas que l'angoisse et la peur que mon rêve ne se réalise pas me rendent dingue.. mais malgré toute cette volonté, c'est bien difficile !

Oui theomom je te comprend tt a fait, je ressent les même choses , de pa vouloir parler au autre de pas vouloir les voir ..jen parle pas trop a mon entourage car j'en ressent pas le besoin vu kil non pas vécu sa . A l école de mon fils il ya des mamans qui ne savent pas pour moi .. Quand je les voit au loin , je me dépêche de tracer pr ne pa quel me parle car je n'en est pas envie , est dans ma tete je me di " oh pas elle j ai pas envie quel me fasse chier" c'est quand meme fou de penser sa .. Mais mnt je préfère etre tte seul dans mon coin ..Moi aussi je me dit que cette prochaine me fera sortir de cette enfer .. Mais je me demande comment faire pour etre confiante en l avenir??

Pareil de mon côté, j'ai très peu d'amis avec qui je partage tout ça, une a accouché un mois après moi à terme d'un beau garçon ça m'a fendu le coeur et autant elle que moi nous évitons le contact, les autres sont maman et elles ne prennent pas de nouvelles donc moi non plus. J'ai juste un vrai échange avec une amie qui a fait 2 fausses couches d'affilée et une autre dont la soeur a perdu son bébé à 5 mois et demi (IMG). La psy nous a dit que nos proches qui s'éloignent ont peut être peur de la contagion du malheur et je commence à y croire et qu'ils ne savent pas quoi dire non plus. Au final on perd notre bébé, notre avenir en tant que parent, notre but et nos rêves et en plus de ça on perd volontairement ou non des amis et de la famille. Et selon ma psy toujours, pour les retrouver ça va être à nous de faire le 1er pas. C'est tellement d'énergie en ce moment que je ne le fais pas... on verra plus tard en espérant que rien ne soit cassé.

Pour le désir de grossesse je n'en suis pas encore là, la peur me paralyse affeusement. Mais je rêve malgré tout un jour de pouvoir avoir un 2nd bébé qui naitra à terme et en bonne santé et que nous pourrons aimer et accompagner toute au long de notre vie. J'espère que le temps m'aidera à retrouver le courage... et je vous souhaite de tout coeur de pouvoir vivre cette autre grossesse dans de belles conditions et de donner à votre ange un petit frère ou une petite soeur.

Merci Noémie..

En effet je suis bien d'accord avec toi Noemie, j'ai trouvé qu'on perdait énormément de choses en plus de notre enfant. J'ai des amis qui me disent que certains n'osent pas venir vers nous, parce qu'ils se disent qu'on doit leur en vouloir de pas être venus plus tôt ou qu'ils ne savent pas quoi dire. Personnellement ça me fatigue beaucoup de me dire qu'en plus c'est à moi de les excuser ou de faire le premier pas. J'essaie juste de leur dire que je ne leur en veux pas, mais que j'ai besoin de me recentrer. C'est pas évident je trouve !

Je reprends le travail jeudi prochain, et je reprends contact petit à petit avec les personnes dont je suis le plus proche.
Je suis retournée sur mon lieu de travail il y a deux semaines, c'était très important pour moi et ça m'a fait un bien fou, même si j'ai beaucoup pleuré.
Concernant nos amis autres que ceux liés à nos travails respectifs, nous n'en avons pas encore revu.
Je pense que nous avons besoin de temps pour retourner nous-même vers les personnes qui nous sont les plus chères.
Car effectivement, il faut être prêt et les vrais amis comprendront.

Gros coup de blues , cette aprèm j ai regarder des vidéos des témoignage de personne ayan perdu leur bébé , c'est vraiment injuste et je me dit ke moi aussi j'ai bien perdu mon bébé.... De voirs tout sa ma rappeler 4mois en arrière ...

Orely83 tu as beaucoup de courage de revenir au travail, même si je crois que ça peut aussi aider ! Moi je reprends le 1er juillet..

Math06 oh ma pauvre je connais ces moments de blues, faut que ça sorte tu sais.. moi aussi aujourd'hui c'était dur, je me suis mise à pleurer sans raison dans la cuisine. J'ai jamais autant pleurer de ma vie, ce sont des pleurs tout à fait différents d'avant tout ça, des sortes de pleurs-hurlements, pas des cris forts comme des petits hurlements enfin comme un enfant en fait. C'est perturbant. On dirait un animal, c'est peut-être ça. Je deviens comme ces animaux femelles qui ont perdu leur petit.

Vous savez, il paraît que l'amour, du partenaire amoureux mais pas seulement, également l'amour parent-enfant , naît dans la partie la plus animale et la moins raisonnée du cerveau, comme la faim ou la peur. Ce n'est pas rationnel ou logique, l'amour n'est pas une pensée. C'est pour ça que l'amour fait battre le coeur et monter la pression artérielle, car ce cerveau "primaire" est très en lien, en contact avec le corps. C'est pour ça que nous avons des symptômes physiques d'une grande joie.

Aujourd'hui nous avons une grosse peine et c'est logique qu'il y ait une grosse part de cette peine qui soit elle aussi primaire, basique. La perte d'un enfant touche à tellement de domaines essentiels, le sens de la vie, le rapport à la mort, le couple et sa dynamique... Mais tout cela est rarionnel ou semi-rarionnel. Une part très primaire de nous hurle juste la perte d'un petit à venir.

Anne je ne saver pas tout sa mais oui c'est tellement vrai.