Re: Mon ange
Posté : 14 septembre 2019, 11:23
Mon petit garçon, mon amour, mon Lou,
Voilà, nous y sommes… Cela fait un an que tu es né, cela fait un an que tu t’es envolé. En ce 14 septembre 2019, il n’y aura pas de gâteau, pas de bougie, pas de cadeau. Seulement le soleil, le chant des oiseaux, la douceur de septembre, et tout notre amour pour toi. Mon bébé… tu me manques, tellement.
Je suis maman de 2 enfants, mais seule ta grande sœur Anna éclaire la maison de ses rires et de ses pas. Mon petit garçon, toi, tu rayonnes dans nos cœurs. Tu ne vis que là, mais ta place y est immense et emplie d’amour.
Il y a un an, ma vie basculait, me transformant pour toujours. Nous partions à la maternité avec ton papa. Je portais ma longue robe à rayures blanches et bleu marine, celle que j’adorais et qui mettait en évidence mon ventre déjà bien arrondi. Il faisait un temps magnifique, comme aujourd’hui.
Les yeux rougis cachés derrière nos lunettes de soleil, nous sommes arrivés à la maternité. Une aide-soignante est venue nous chercher et nous a installés dans une chambre. Puis très vite, une autre est venue me chercher pour l’intervention. Ton papa n’a pas pu m’accompagner alors il a embrassé longtemps mon ventre pour te dire au revoir… Terrassée par le désespoir, la douleur, j’aurais voulu me fondre dans l’air et m’envoler avec toi. Mes larmes coulaient sans interruption pendant que l’on me transportait sur le brancard, je savais que les minutes étaient comptées avant l’arrêt de ton cœur.
Arrivée dans la salle d’opération, les infirmières ont été adorables, la gynécologue pratiquant l’IMG a essuyé délicatement mes larmes, et m’a caressé les cheveux. L’anesthésiste m’a dit « on vous aime ». Malgré la peur qui me tétanisait, ces quelques mots et ces attentions m’ont aidées. Parce que je t’ai promis d’être forte et de rester avec toi jusqu’au bout, j’ai fermé les yeux et je t’ai transporté dans mon imaginaire au bord de l’océan, moi assise sur le sable, toi blotti dans le creux de mes bras. Ensemble nous avons regardé le coucher de soleil, dans le vent doux de septembre. C’est ainsi que je t’ai dit adieu mon enfant.
Lorsque je me suis réveillée, mes mains étaient posées sur mon ventre, et tu étais lové au creux de ces dernières. C’est la gynécologue qui les a posées ainsi et j’ai trouvé cela si beau et si doux. Je ne la remercierai jamais assez pour ce geste qui m’a permis de réveiller connectée à toi. Les premières contractions sont arrivées très vite et régulièrement. On m’a descendue en salle de préparation à la naissance et j’ai retrouvé ton papa, qui était impatient de me retrouver.
Rapidement j’ai dû me lever pour gérer les contractions. A défaut de pouvoir te donner la vie, j’ai voulu te donner une vraie naissance, comme celle que j’avais imaginée pour toi si tu étais né à terme. J’ai donc refusé toute péridurale, je voulais tout sentir, rester le plus longtemps avec toi. La douleur physique m’importait peu. Pendant 4 heures ton papa m’a accompagnée du mieux qu’il a pu.
A 19h, tu es né mon amour. Je me suis autorisée à craquer, enfin, je me suis effondrée. La gynécologue qui a pratiqué l’IMG ainsi que mon gynécologue sont venus me voir : lui très rationnel, elle très maternelle. Puis la sage-femme est venue pour me demander si nous voulions te voir. Oui, plus que tout, mais si inquiets de ton apparence. Je n’oublierai jamais ses mots qui restent gravés pour la vie dans ma mémoire et dans mon cœur : « votre bébé est magnifique ». J’ai pleuré et papa a pleuré aussi beaucoup. Nous t’avions imaginé tel que tu n’étais pas, pardon mon bébé.
Tu étais magnifique, tu étais beau, et tu ressemblais à ton papa. Je t’ai pris longtemps dans mes bras, et papa aussi. Nous t’avons câliné, embrassé, nous t’avons regardé pour ne rien oublier de toi et pour mémoriser chaque partie de ton être : tes petites mains, tes petits pieds, la douceur de ta peau. Pendant plus de 2 heures nous t’avons gardé avec nous, et nous avons profité de ce moment à 3, si court à l’échelle de nos vies, mais si intense.
Ce 14 septembre 2018, je suis devenue maman pour la seconde fois de ma vie. Une naissance remplie d ‘amour, un amour sans nom. Je suis rentrée à la maison, sans toi dans mon ventre, sans toi dans mes bras. J’ai cru, juste après ta naissance, que j’allais mourir, de tristesse, de douleur. Alors a commencé pour moi une nouvelle vie, celle du deuil périnatal, où chaque jour apporte son lot de sentiments différents. J’ai dû apprendre à me reconstruire car ta perte m’a laissée tel un pot brisé en mille morceaux. Petit à petit, les pièces se sont recollées, laissant l’illusion que le pot tient la route, même si les marques ne partiront vraiment jamais. Je compare souvent mon état à la mer : parfois déchainée, tumultueuse, enragée, parfois plus calme, plus apaisée. Les tempêtes arrivent sans prévenir, elles sont aujourd’hui moins nombreuses. Les accalmies reviennent toujours après les tempêtes.
C’est dur, mon amour, de faire ton deuil. Parce que ce n’est pas dans l’ordre des choses. Je fais de mon mieux pour être courageuse. Malgré toute la difficulté que représente ta perte, le manque, le deuil de notre vie à quatre, j’essaie chaque jour d’être une meilleure maman et une meilleure personne, pour que tu sois fier de moi.
Je t’aime, Lou.
Maman
Voilà, nous y sommes… Cela fait un an que tu es né, cela fait un an que tu t’es envolé. En ce 14 septembre 2019, il n’y aura pas de gâteau, pas de bougie, pas de cadeau. Seulement le soleil, le chant des oiseaux, la douceur de septembre, et tout notre amour pour toi. Mon bébé… tu me manques, tellement.
Je suis maman de 2 enfants, mais seule ta grande sœur Anna éclaire la maison de ses rires et de ses pas. Mon petit garçon, toi, tu rayonnes dans nos cœurs. Tu ne vis que là, mais ta place y est immense et emplie d’amour.
Il y a un an, ma vie basculait, me transformant pour toujours. Nous partions à la maternité avec ton papa. Je portais ma longue robe à rayures blanches et bleu marine, celle que j’adorais et qui mettait en évidence mon ventre déjà bien arrondi. Il faisait un temps magnifique, comme aujourd’hui.
Les yeux rougis cachés derrière nos lunettes de soleil, nous sommes arrivés à la maternité. Une aide-soignante est venue nous chercher et nous a installés dans une chambre. Puis très vite, une autre est venue me chercher pour l’intervention. Ton papa n’a pas pu m’accompagner alors il a embrassé longtemps mon ventre pour te dire au revoir… Terrassée par le désespoir, la douleur, j’aurais voulu me fondre dans l’air et m’envoler avec toi. Mes larmes coulaient sans interruption pendant que l’on me transportait sur le brancard, je savais que les minutes étaient comptées avant l’arrêt de ton cœur.
Arrivée dans la salle d’opération, les infirmières ont été adorables, la gynécologue pratiquant l’IMG a essuyé délicatement mes larmes, et m’a caressé les cheveux. L’anesthésiste m’a dit « on vous aime ». Malgré la peur qui me tétanisait, ces quelques mots et ces attentions m’ont aidées. Parce que je t’ai promis d’être forte et de rester avec toi jusqu’au bout, j’ai fermé les yeux et je t’ai transporté dans mon imaginaire au bord de l’océan, moi assise sur le sable, toi blotti dans le creux de mes bras. Ensemble nous avons regardé le coucher de soleil, dans le vent doux de septembre. C’est ainsi que je t’ai dit adieu mon enfant.
Lorsque je me suis réveillée, mes mains étaient posées sur mon ventre, et tu étais lové au creux de ces dernières. C’est la gynécologue qui les a posées ainsi et j’ai trouvé cela si beau et si doux. Je ne la remercierai jamais assez pour ce geste qui m’a permis de réveiller connectée à toi. Les premières contractions sont arrivées très vite et régulièrement. On m’a descendue en salle de préparation à la naissance et j’ai retrouvé ton papa, qui était impatient de me retrouver.
Rapidement j’ai dû me lever pour gérer les contractions. A défaut de pouvoir te donner la vie, j’ai voulu te donner une vraie naissance, comme celle que j’avais imaginée pour toi si tu étais né à terme. J’ai donc refusé toute péridurale, je voulais tout sentir, rester le plus longtemps avec toi. La douleur physique m’importait peu. Pendant 4 heures ton papa m’a accompagnée du mieux qu’il a pu.
A 19h, tu es né mon amour. Je me suis autorisée à craquer, enfin, je me suis effondrée. La gynécologue qui a pratiqué l’IMG ainsi que mon gynécologue sont venus me voir : lui très rationnel, elle très maternelle. Puis la sage-femme est venue pour me demander si nous voulions te voir. Oui, plus que tout, mais si inquiets de ton apparence. Je n’oublierai jamais ses mots qui restent gravés pour la vie dans ma mémoire et dans mon cœur : « votre bébé est magnifique ». J’ai pleuré et papa a pleuré aussi beaucoup. Nous t’avions imaginé tel que tu n’étais pas, pardon mon bébé.
Tu étais magnifique, tu étais beau, et tu ressemblais à ton papa. Je t’ai pris longtemps dans mes bras, et papa aussi. Nous t’avons câliné, embrassé, nous t’avons regardé pour ne rien oublier de toi et pour mémoriser chaque partie de ton être : tes petites mains, tes petits pieds, la douceur de ta peau. Pendant plus de 2 heures nous t’avons gardé avec nous, et nous avons profité de ce moment à 3, si court à l’échelle de nos vies, mais si intense.
Ce 14 septembre 2018, je suis devenue maman pour la seconde fois de ma vie. Une naissance remplie d ‘amour, un amour sans nom. Je suis rentrée à la maison, sans toi dans mon ventre, sans toi dans mes bras. J’ai cru, juste après ta naissance, que j’allais mourir, de tristesse, de douleur. Alors a commencé pour moi une nouvelle vie, celle du deuil périnatal, où chaque jour apporte son lot de sentiments différents. J’ai dû apprendre à me reconstruire car ta perte m’a laissée tel un pot brisé en mille morceaux. Petit à petit, les pièces se sont recollées, laissant l’illusion que le pot tient la route, même si les marques ne partiront vraiment jamais. Je compare souvent mon état à la mer : parfois déchainée, tumultueuse, enragée, parfois plus calme, plus apaisée. Les tempêtes arrivent sans prévenir, elles sont aujourd’hui moins nombreuses. Les accalmies reviennent toujours après les tempêtes.
C’est dur, mon amour, de faire ton deuil. Parce que ce n’est pas dans l’ordre des choses. Je fais de mon mieux pour être courageuse. Malgré toute la difficulté que représente ta perte, le manque, le deuil de notre vie à quatre, j’essaie chaque jour d’être une meilleure maman et une meilleure personne, pour que tu sois fier de moi.
Je t’aime, Lou.
Maman