Re: CN + tri-test + Dpni positifs
Posté : 12 novembre 2018, 14:04
Bonjour à toutes,
Et bien voilà, notre fille est "née" vendredi, tout est terminé, tout s'est "bien" passé. Je suis sortie samedi de la clinique, le ventre et les bras vides, ainsi a commencé l'après. Comme pour vous toutes.
J'ai pleuré un bon coup vendredi après-midi une fois remontée dans ma chambre. Ca m'a soulagée. Et depuis, quelques montées de larmes ici et là, mais je semble avoir intégré ce qu'il s'est passé. En revanche, mon corps n'a pas compris que je n'étais plus enceinte, et c'est le plus difficile à gérer. Rendez-vous pris avec l'ostéopathe la semaine prochaine pour travailler tout ça. Et retour au boulot prévu lundi prochain. Je pensais pouvoir m'y remettre un peu cette semaine depuis chez moi, je dois abdiquer malgré moi, je ne suis pas super woman. C'est dommage, j'y avais crû. Tout comme j'avais vraiment crû ou voulu croire que ce fichu 1:63 n'allait pas être pour moi, que j'allais échapper de peu à cette IMG, qu'au dernier moment on nous dirait que nous faisons partie de ces 1 ou 2% de faux positifs à la choriocentèse, de ces cas d'école qui vivent un revirement de situation (forcément joyeux) lors des résultats de l'amnio, que j'allais au dernier moment annuler mon hospitalisation. Eh... non.
Le corps médical a été fantastique, j'ai une gynécologue formidable, j'ai été bien entourée lors de ces moments difficiles, juste avant de descendre au bloc on m'a livré un bouquet de fleurs dans ma chambre, venant de la part de mes collègues. Donc je ne peux pas me plaindre.
Je suis simplement encore sous le choc de l'incompréhension. Pourquoi nous? On ne fume pas, on ne boit pas, on n'a jamais rien fait de spectaculaire ni en bien ni en mal, nous sommes Monsieur et Madame Toulemonde, nous nous fondons dans la masse. A cela, ma gynéco m'a répondu qu'en la matière, il n'y avait pas de justice et que malheureusement, oui, je pourrais de nouveau être touchée lors d'une prochaine grossesse. Qu'avoir eu un foetus atteint de trisomie augmentait le risque. Qu'à cela, j'entrais maintenant vraiment dans la tranche d'âge où le fameux risque est encore plus élevé. Que ma fausse couche (certes, précoce) était sans doute due elle aussi à une anomalie chromosomique et que de facto, le facteur de risque était encore revu à la hausse. Superbe. On dit souvent que la chance de faire ou d'obtenir quelque chose, n'arrive en principe qu'une fois; or la malchance n'hésite pas, quant à elle, à se réinviter dès que l'occasion se présente.
En tout cas, j'entame cet "après" pas à pas. Cette semaine, au jour le jour. Retourner au travail me permettra d'avoir l'impression de réintégrer ma vie d'avant, même en sachant que ce ne sera plus pareil. Je serai contente de retrouver mon bureau, avec une seule crainte: les regards de pitié.
Belle semaine à vous et bon courage également
Et bien voilà, notre fille est "née" vendredi, tout est terminé, tout s'est "bien" passé. Je suis sortie samedi de la clinique, le ventre et les bras vides, ainsi a commencé l'après. Comme pour vous toutes.
J'ai pleuré un bon coup vendredi après-midi une fois remontée dans ma chambre. Ca m'a soulagée. Et depuis, quelques montées de larmes ici et là, mais je semble avoir intégré ce qu'il s'est passé. En revanche, mon corps n'a pas compris que je n'étais plus enceinte, et c'est le plus difficile à gérer. Rendez-vous pris avec l'ostéopathe la semaine prochaine pour travailler tout ça. Et retour au boulot prévu lundi prochain. Je pensais pouvoir m'y remettre un peu cette semaine depuis chez moi, je dois abdiquer malgré moi, je ne suis pas super woman. C'est dommage, j'y avais crû. Tout comme j'avais vraiment crû ou voulu croire que ce fichu 1:63 n'allait pas être pour moi, que j'allais échapper de peu à cette IMG, qu'au dernier moment on nous dirait que nous faisons partie de ces 1 ou 2% de faux positifs à la choriocentèse, de ces cas d'école qui vivent un revirement de situation (forcément joyeux) lors des résultats de l'amnio, que j'allais au dernier moment annuler mon hospitalisation. Eh... non.
Le corps médical a été fantastique, j'ai une gynécologue formidable, j'ai été bien entourée lors de ces moments difficiles, juste avant de descendre au bloc on m'a livré un bouquet de fleurs dans ma chambre, venant de la part de mes collègues. Donc je ne peux pas me plaindre.
Je suis simplement encore sous le choc de l'incompréhension. Pourquoi nous? On ne fume pas, on ne boit pas, on n'a jamais rien fait de spectaculaire ni en bien ni en mal, nous sommes Monsieur et Madame Toulemonde, nous nous fondons dans la masse. A cela, ma gynéco m'a répondu qu'en la matière, il n'y avait pas de justice et que malheureusement, oui, je pourrais de nouveau être touchée lors d'une prochaine grossesse. Qu'avoir eu un foetus atteint de trisomie augmentait le risque. Qu'à cela, j'entrais maintenant vraiment dans la tranche d'âge où le fameux risque est encore plus élevé. Que ma fausse couche (certes, précoce) était sans doute due elle aussi à une anomalie chromosomique et que de facto, le facteur de risque était encore revu à la hausse. Superbe. On dit souvent que la chance de faire ou d'obtenir quelque chose, n'arrive en principe qu'une fois; or la malchance n'hésite pas, quant à elle, à se réinviter dès que l'occasion se présente.
En tout cas, j'entame cet "après" pas à pas. Cette semaine, au jour le jour. Retourner au travail me permettra d'avoir l'impression de réintégrer ma vie d'avant, même en sachant que ce ne sera plus pareil. Je serai contente de retrouver mon bureau, avec une seule crainte: les regards de pitié.
Belle semaine à vous et bon courage également