Re: Soizic, ma fille, notre histoire
Posté : 01 juillet 2018, 22:06
Merci nane, oh oui l'écriture me libère, je le sent bien.
j'ai écrit une partie de la suite, elle fait 6 pages word, tu coup, je vais faire plusieurs messages pour tout mettre.
Suite 1 :
"Nous sommes mi-février (17SA le 14/02) et mon mal-être au travail est à son apogée, je n’en peux plus tant physiquement que psychologiquement. Je me lève à reculons le matin, toujours avec les nausées et cette fatigue qui ne me quittent plus … J’enchaine une semaine de dingue … Je vois en réunion extérieur des partenaires professionnels (même poste dans d’autres structures), certaines sont même d’anciennes collègues. Ce genre de réunion est une bouffée d’oxygène pour moi.
On me dit que j’ai une tête affreuse avec des cernes bien marqués et un teint pâle … On me dit : « ta directrice n’a toujours pas compris qu’il fallait embaucher une 2ème personne ? », « Tu ne vas pas tenir longtemps comme ça ! ». Je leur annonce ta venue prochaine, elles sont contentes et me félicite. Mais en même temps elle me dise : « tu crois vraiment que tu vas réussir à continuer à travailler là-bas après, quand tu auras ton bébé ? ». C’est vrai que la personne avant moi à quitter le poste lors de la naissance de son enfant car les conditions de travail ne permettaient pas de concilier les deux. Et oui, moi aussi j’y pense à cela … On me dit aussi que vu ma tête je ne vais certainement pas aller jusqu’à mon congé maternité … elles me disent de me préserver et de me mettre au repos … elle me dise que je dois faire passer ma santé et mes besoins avant mon travail … elle me dise que je ne dois pas la laisser me détruire… elle me conseille de me mettre en quête d’un autre poste lorsque je serai en congé maternité … Tous ces conseils je l’ai entends, et ça me renvoie à mes propres questionnements … J’aime mon travail mais les conditions imposées par la directrice ne me vont plus. Il y a trop de travail pour une seule personne, en plus avec des perspectives d’évolution pour la fin de l’année. Je sais que ce n’est pas la peine de cherche un emploi étant enceinte. Par contre, je songe à reprendre mes recherches lorsque je serai en congé maternité. Même si j’aime ce travail, toi ma fille je t’aime plus encore et je ne veux pas que dans l’avenir, mon travail m’empêche de te voir grandir.
Je revois Diane cette semaine-là, je m’effondre dans son bureau… je suis épuisée. On parle du stress à mon travail, je le vit mal, je sais bien que ma directrice me met la pression. Diane me parle de harcèlement au travail, sur le coup je trouve que ce mot est trop fort pour la situation. Elle me conseille très fortement de prendre rdv avec la médecine du travail afin de faire pression sur ma directrice pour qu’elle se remette en cause. Je n’ai pas trop envie de faire cette démarche, par peur des représailles ensuite. Par contre, j’accepte de prendre rdv avec mon médecin traitant. Diane pense que je devrais être en arrêt 1 semaine ou 2 afin de me reposer et de me ménager un peu.
Le lundi de la semaine suivante, j’ai mon grand oral devant la DIRRECCTE, pôle emploi et le conseil départemental, en présence de ma directrice. Nous passons en revue les résultats de 2017 et je dois justifier mes réussites tout comme mes échecs, je suis stressé. Cela dure tout l’après-midi et tous mes résultats sont épluchés, j’ai des félicitations mais aussi des rectifications à faire dans mon travail. Malgré que ce ne soit pas forcément un moment agréable, j’apprécie ces échanges qui permettent de me remettre en question professionnellement et de continuer à m’améliorer dans ma façon de travailler.
Et puis, une personne de la DIRRECCTE interpelle ma directrice sur le fait que je sois seule sur ce poste, elle lui demande si elle compte embaucher une 2ème personne … Ma directrice ne s’attendait pas à cette question, moi je suis contente que quelqu’un d’autre que moi le lui dise… Ils sont tous unanime et affirme à ma directrice que ce n’est pas normal que je sois seule sur ce poste, qu’il y a trop de travail pour une personne … Elle ne sait pas trop quoi dire, elle dit : « non, ça va, Lucy arrive à gérer toute seule. » Elle me regarde et demande de confirmer. A ce moment-là, je me fige, elle sait très bien que je ne suis pas d’accord avec elle et je ne vais pas mentir pour lui faire plaisir. Mais en même temps, j’ai peur de la contredire devant tout le monde et qu’elle me le fasse payer après … alors je reste silencieuse, la regarde, souri et ne dit rien du tout ! Je suis dans un état second, comme entre deux mondes, je suis ravi de ce que j’entends mais incapable de rebondir dessus par peur … Je n’entends pas vraiment la suite, je crois qu’elle a fait une pirouette verbale et est parti sur un autre sujet pour « clore » le débat. Elle ne m’en parlera pas plus tard.
La directrice part en vacance le mercredi soir pour une semaine et demi … ouff je vais pouvoir souffler un peu ! Mais avant d’attaquer une semaine plus calme, je dois passer le cap du jeudi et vendredi. En effet, la directrice est en congé et ma collègue encadrante en formation. Je me retrouve alors seule pour gérer les salariés et assurer l’intérim des 3 postes pendant 2 jours. Toujours aussi malade et fatigué, je suis « sur les rotules » mais je me motive et te promet que nous allons nous reposer un peu plus la semaine suivante.
Le jeudi se passe, je suis sur les 3 postes à la fois, mais au moins je n’ai pas à supporter les remarques. Je vois mon médecin traitant ce jour-là, comme promis à la sage-femme. Je m’écroule dans son cabinet, je ne suis vraiment pas bien, je me sens au fond du gouffre. Elle me parle de la médecine du travail et me prépare même un courrier pour eux. Elle m’encourage à réfléchir sérieusement sur une recherche d’emploi d’ici la fin de l’année. Elle me fait écouter ton cœur, ça me fait du bien au moral, j’ai tellement hâte de te rencontrer.
Elle veut me mettre en arrêt 15 jours pour que je me repose. Je refuse l’arrêt, étant seule à mon poste, si je m’absente 15 jours, le travail va s’accumuler et j’aurais double dose en y retournant. Elle comprend ma logique mais me mets en garde : « là, tel que je vous vois vous allez droit dans le mur, au burn out. Peut-être que vous allez tenir encore 15 jours, mais je vous le dis à ce rythme-là dans 1 mois maximum vous serez en arrêt et à mon avis ça sera jusqu’au bout ! ». Je souhaite essayer de tenir encore un peu au travail alors je repars sans l’arrêt…
Le lendemain, le vendredi, la journée commence plutôt bien jusqu’à ce coup de téléphone … Tu t’en souviens ma chérie de ce Monsieur qui a agressé Maman au travail en décembre ? C’est lui qui appel ce jour-là. Il veut avoir la directrice au téléphone mais elle n’est pas là, alors c’est à moi qu’il s’en prend … il me menace, parle sans s’arrêter, je ne peux rien dire … je me suis figé avec le téléphone à l’oreille, le regard dans le vague et la peur au ventre … je ne me sens pas bien du tout, j’ai la sensation que ça te travail également, je te sens différente dans mon ventre … comme si tu captais ma peur … Je n’écoute plus ce qu’il dit, je suis dans une bulle … dans un état second … Quand je raccroche le téléphone, je suis incapable de dire s’il avait fini de parler et raccrocher ou si je lui avais raccrocher au nez … Je m’assois et je pleure … je regrette de ne pas avoir pris l’arrêt du médecin la veille … c’était la goutte de trop … Je vais finir ma journée en mode « zombie », faisait les choses de façon automatique … En me voyant le soir, ton papa n’est pas très rassuré, il aurait voulu que je le prenne l’arrêt. Il me dit : « stop, si tu n’y arrive plus à aller au travail alors arrête, mets-toi en arrêt ! » Ca le rend fou de me voir dans cet état-là, il est inquiet pour nous deux…
Ce soir-là, je te parle plus longuement que d’habitude, je te rassure, te dis que tout va bien se passer. Et toi tu me donne des petits coups sur le ventre, comme pour me dire que tu es bien là.
Ce samedi 24 Février est un grand jour pour tata M. et tonton P., ils ne le savent pas mais nous leur avons préparé une fête surprise avant leur mariage. Ils sont chez papy et mamy à E. avec deux de leurs enfants : L. et J.. Mais leur grande fille E. a trouvé un stratagème pour rester sur L.. Elle s’occupe de préparer leur valise, je dois la prendre pour aller à E. où une 20aine de personne va débarquer en fin d’après-midi pour leur faire une surprise. Malheureusement, tout ne va pas se passer comme prévu et toutes les deux, nous ne pourrons pas assister à la fête…
Ce matin-là, je suis impatiente de leur faire la surprise et fait le ménage à fond pour m’occuper. Puis je prépare nos valises, les provisions à apporter aussi et je pars chercher ta grande cousine E.. J’ai quelques contractions mais n’y prête pas trop attention car elles sont fréquentes en ce moment. En revenant chez nous avec ta cousine, pendant que je conduis, je sens que quelque chose coule … je me demande si ce sont des pertes vaginales, je n’en ai encore jamais eu … Et puis les contractions sont un peu plus forte et un peu plus rapprochés … je commence à m’inquiéter, à me poser des questions. En arrivant, je demande à E. de préparer des gâteaux apéro, ton papa lui est en train de se préparer dans la salle de bain … et moi je file discrètement aux toilettes …
j'ai écrit une partie de la suite, elle fait 6 pages word, tu coup, je vais faire plusieurs messages pour tout mettre.
Suite 1 :
"Nous sommes mi-février (17SA le 14/02) et mon mal-être au travail est à son apogée, je n’en peux plus tant physiquement que psychologiquement. Je me lève à reculons le matin, toujours avec les nausées et cette fatigue qui ne me quittent plus … J’enchaine une semaine de dingue … Je vois en réunion extérieur des partenaires professionnels (même poste dans d’autres structures), certaines sont même d’anciennes collègues. Ce genre de réunion est une bouffée d’oxygène pour moi.
On me dit que j’ai une tête affreuse avec des cernes bien marqués et un teint pâle … On me dit : « ta directrice n’a toujours pas compris qu’il fallait embaucher une 2ème personne ? », « Tu ne vas pas tenir longtemps comme ça ! ». Je leur annonce ta venue prochaine, elles sont contentes et me félicite. Mais en même temps elle me dise : « tu crois vraiment que tu vas réussir à continuer à travailler là-bas après, quand tu auras ton bébé ? ». C’est vrai que la personne avant moi à quitter le poste lors de la naissance de son enfant car les conditions de travail ne permettaient pas de concilier les deux. Et oui, moi aussi j’y pense à cela … On me dit aussi que vu ma tête je ne vais certainement pas aller jusqu’à mon congé maternité … elles me disent de me préserver et de me mettre au repos … elle me dise que je dois faire passer ma santé et mes besoins avant mon travail … elle me dise que je ne dois pas la laisser me détruire… elle me conseille de me mettre en quête d’un autre poste lorsque je serai en congé maternité … Tous ces conseils je l’ai entends, et ça me renvoie à mes propres questionnements … J’aime mon travail mais les conditions imposées par la directrice ne me vont plus. Il y a trop de travail pour une seule personne, en plus avec des perspectives d’évolution pour la fin de l’année. Je sais que ce n’est pas la peine de cherche un emploi étant enceinte. Par contre, je songe à reprendre mes recherches lorsque je serai en congé maternité. Même si j’aime ce travail, toi ma fille je t’aime plus encore et je ne veux pas que dans l’avenir, mon travail m’empêche de te voir grandir.
Je revois Diane cette semaine-là, je m’effondre dans son bureau… je suis épuisée. On parle du stress à mon travail, je le vit mal, je sais bien que ma directrice me met la pression. Diane me parle de harcèlement au travail, sur le coup je trouve que ce mot est trop fort pour la situation. Elle me conseille très fortement de prendre rdv avec la médecine du travail afin de faire pression sur ma directrice pour qu’elle se remette en cause. Je n’ai pas trop envie de faire cette démarche, par peur des représailles ensuite. Par contre, j’accepte de prendre rdv avec mon médecin traitant. Diane pense que je devrais être en arrêt 1 semaine ou 2 afin de me reposer et de me ménager un peu.
Le lundi de la semaine suivante, j’ai mon grand oral devant la DIRRECCTE, pôle emploi et le conseil départemental, en présence de ma directrice. Nous passons en revue les résultats de 2017 et je dois justifier mes réussites tout comme mes échecs, je suis stressé. Cela dure tout l’après-midi et tous mes résultats sont épluchés, j’ai des félicitations mais aussi des rectifications à faire dans mon travail. Malgré que ce ne soit pas forcément un moment agréable, j’apprécie ces échanges qui permettent de me remettre en question professionnellement et de continuer à m’améliorer dans ma façon de travailler.
Et puis, une personne de la DIRRECCTE interpelle ma directrice sur le fait que je sois seule sur ce poste, elle lui demande si elle compte embaucher une 2ème personne … Ma directrice ne s’attendait pas à cette question, moi je suis contente que quelqu’un d’autre que moi le lui dise… Ils sont tous unanime et affirme à ma directrice que ce n’est pas normal que je sois seule sur ce poste, qu’il y a trop de travail pour une personne … Elle ne sait pas trop quoi dire, elle dit : « non, ça va, Lucy arrive à gérer toute seule. » Elle me regarde et demande de confirmer. A ce moment-là, je me fige, elle sait très bien que je ne suis pas d’accord avec elle et je ne vais pas mentir pour lui faire plaisir. Mais en même temps, j’ai peur de la contredire devant tout le monde et qu’elle me le fasse payer après … alors je reste silencieuse, la regarde, souri et ne dit rien du tout ! Je suis dans un état second, comme entre deux mondes, je suis ravi de ce que j’entends mais incapable de rebondir dessus par peur … Je n’entends pas vraiment la suite, je crois qu’elle a fait une pirouette verbale et est parti sur un autre sujet pour « clore » le débat. Elle ne m’en parlera pas plus tard.
La directrice part en vacance le mercredi soir pour une semaine et demi … ouff je vais pouvoir souffler un peu ! Mais avant d’attaquer une semaine plus calme, je dois passer le cap du jeudi et vendredi. En effet, la directrice est en congé et ma collègue encadrante en formation. Je me retrouve alors seule pour gérer les salariés et assurer l’intérim des 3 postes pendant 2 jours. Toujours aussi malade et fatigué, je suis « sur les rotules » mais je me motive et te promet que nous allons nous reposer un peu plus la semaine suivante.
Le jeudi se passe, je suis sur les 3 postes à la fois, mais au moins je n’ai pas à supporter les remarques. Je vois mon médecin traitant ce jour-là, comme promis à la sage-femme. Je m’écroule dans son cabinet, je ne suis vraiment pas bien, je me sens au fond du gouffre. Elle me parle de la médecine du travail et me prépare même un courrier pour eux. Elle m’encourage à réfléchir sérieusement sur une recherche d’emploi d’ici la fin de l’année. Elle me fait écouter ton cœur, ça me fait du bien au moral, j’ai tellement hâte de te rencontrer.
Elle veut me mettre en arrêt 15 jours pour que je me repose. Je refuse l’arrêt, étant seule à mon poste, si je m’absente 15 jours, le travail va s’accumuler et j’aurais double dose en y retournant. Elle comprend ma logique mais me mets en garde : « là, tel que je vous vois vous allez droit dans le mur, au burn out. Peut-être que vous allez tenir encore 15 jours, mais je vous le dis à ce rythme-là dans 1 mois maximum vous serez en arrêt et à mon avis ça sera jusqu’au bout ! ». Je souhaite essayer de tenir encore un peu au travail alors je repars sans l’arrêt…
Le lendemain, le vendredi, la journée commence plutôt bien jusqu’à ce coup de téléphone … Tu t’en souviens ma chérie de ce Monsieur qui a agressé Maman au travail en décembre ? C’est lui qui appel ce jour-là. Il veut avoir la directrice au téléphone mais elle n’est pas là, alors c’est à moi qu’il s’en prend … il me menace, parle sans s’arrêter, je ne peux rien dire … je me suis figé avec le téléphone à l’oreille, le regard dans le vague et la peur au ventre … je ne me sens pas bien du tout, j’ai la sensation que ça te travail également, je te sens différente dans mon ventre … comme si tu captais ma peur … Je n’écoute plus ce qu’il dit, je suis dans une bulle … dans un état second … Quand je raccroche le téléphone, je suis incapable de dire s’il avait fini de parler et raccrocher ou si je lui avais raccrocher au nez … Je m’assois et je pleure … je regrette de ne pas avoir pris l’arrêt du médecin la veille … c’était la goutte de trop … Je vais finir ma journée en mode « zombie », faisait les choses de façon automatique … En me voyant le soir, ton papa n’est pas très rassuré, il aurait voulu que je le prenne l’arrêt. Il me dit : « stop, si tu n’y arrive plus à aller au travail alors arrête, mets-toi en arrêt ! » Ca le rend fou de me voir dans cet état-là, il est inquiet pour nous deux…
Ce soir-là, je te parle plus longuement que d’habitude, je te rassure, te dis que tout va bien se passer. Et toi tu me donne des petits coups sur le ventre, comme pour me dire que tu es bien là.
Ce samedi 24 Février est un grand jour pour tata M. et tonton P., ils ne le savent pas mais nous leur avons préparé une fête surprise avant leur mariage. Ils sont chez papy et mamy à E. avec deux de leurs enfants : L. et J.. Mais leur grande fille E. a trouvé un stratagème pour rester sur L.. Elle s’occupe de préparer leur valise, je dois la prendre pour aller à E. où une 20aine de personne va débarquer en fin d’après-midi pour leur faire une surprise. Malheureusement, tout ne va pas se passer comme prévu et toutes les deux, nous ne pourrons pas assister à la fête…
Ce matin-là, je suis impatiente de leur faire la surprise et fait le ménage à fond pour m’occuper. Puis je prépare nos valises, les provisions à apporter aussi et je pars chercher ta grande cousine E.. J’ai quelques contractions mais n’y prête pas trop attention car elles sont fréquentes en ce moment. En revenant chez nous avec ta cousine, pendant que je conduis, je sens que quelque chose coule … je me demande si ce sont des pertes vaginales, je n’en ai encore jamais eu … Et puis les contractions sont un peu plus forte et un peu plus rapprochés … je commence à m’inquiéter, à me poser des questions. En arrivant, je demande à E. de préparer des gâteaux apéro, ton papa lui est en train de se préparer dans la salle de bain … et moi je file discrètement aux toilettes …