Forum de l'association Petite Émilie

Il n'est pas facile de ne pas se sentir soutenus par son entourage alors que nous vivons déjà quelque chose de difficile.

Loin de moi l'idée de les "défendre" mais ce dont je suis certaine, c'est que je ne me doutais pas de ce que des famille vivant un deuil périnatal (je ne connaissais pas ce mot avant) vivaient réellement avant de passer par là. Lorsque j'ai appris que mon bébé était porteur de t21, avant la première rencontre avec l'équipe médicale, j'ai voulu me renseigner pur savoir ce qui allait se passer pour moi et pour mon bébé. J'ai donc fait des recherches sur internet en cherchant ce qu'on disait sur l'avortement en Belgique. Bien entendu, j'étais à côté de la plaque puisque je n'ai pas vécu une ivg mais bien une img. Tout ça pour vous dire que bien souvent, l'entourage n'a pas les moyens de savoir ce que nous traversons. Ils ne font pas ça pour nous blesser.

Peut-être pourriez-vous suggérer à votre entourage de se documenter un peu. Il y a de nombreuses émissions qui parle du deuil périnatal sur youtube. Il y a également de nombreux sites également.

Avant mon img, mon compagnon ne comprenait pas les choix que je voulais faire. Il était en accord avec la décision d'img mais pensait que je me ferait du mal si je décidais de voir mon fils. Je lui ai alors parlé du forum. Je lui ai donné l'adresse et je lui ai laissé le choix de le consulter ou non. Il a finalement décidé de venir y jeter un oeil et a lu toutes mes interventions. Ca l'a aidé à comprendre mon point de vue et à accepter que ce que je souhaitais n'était pas "anormal". Finalement entre la prise de décision de l'img et le jour J, il a beaucoup évolué dans ses choix et ne l'a pas regretté.

Dans mon travail de deuil, j'ai eu besoin d'écrire mon histoire avec notre petit bébé. J'y ai livré les détails dont je me souvenais et j'y ai laissé parler tous les sentiments par lesquels je suis passée. J'ai fait imprimer cette histoire dans un format roman et, il y a peu de temps, j'ai proposé à ma maman de le lire. Jusque là, elle ne m'avait jamais jugée et elle a fait ce qu'elle pouvait pour m'épauler. Après la lecture de mon livre, elle m'a avoué qu'elle ne se rendait pas compte de tout ce que j'avais traversé et elle s'est demandée si elle avait été assez présente (ce qui a été le cas). Comme quoi, même en ayant eu aucun tabou pour elle, elle ne pouvait pas savoir avoir d'être entrée dans mon histoire intime.

Tout ça pour dire que, oui, l'entourage peut se montrer indélicat et avoir des réactions non-appropriées mais ils ne peuvent pas comprendre ce que nous vivons vraiment. La communication est le seul moyen pour les aider à comprendre.

Merci Natange pour ton beau message.
Heureuse de lire que tu es entourée et que l'écriture est salvatrice.

Il y a hélas des familles déficientes ou la communication et le respect n'existent plus à cause de la souffrance de nos parents jamais dépassée, de leur divorce...
Alors que mon fils était encore en moi, nous avons entendu les pires horreurs.
Nous culpabilisons beaucoup de n'avoir pas su anticiper de les tenir à distance pour ne pas que bébé en souffre.

La nature humaine est surprenante parfois dans le bon sens parfois dans le mauvais sens.
Beau papa a bien confirmé qu'il ne fera pas les tests ni pour ses enfants (dont un qui est médecin) ni pour ses petits enfants.
Ayant une nationalité étrangère, il se sait protégé ... pas de recours.
Ma mère a accepté de faire 1 test génétique, une fois que mon fils est mort. Avant, je n'ai eu que des refus.

Notre fils nous aura ouvert les yeux sur notre entourage, ceux qui sont capable d'un amour inconditionnel (peu nombreux) et ceux qui sont énergivores et destructeurs par leur égoisme.

Effectivement, il y a des familles déficientes et je suis triste de lire que ta famille réagisse de la sorte. J'espère que tu trouveras un apaisement face à cette situation douloureuse qui s'ajoute à votre deuil.

Mon message était écrit d'une manière générale car beaucoup de parents passent par cette étape de non-soutien de leur famille est c'est difficile à vivre.