Forum de l'association Petite Émilie

Bonjour Melanie,

Je partage ce que tu dis vraiment. Le plus important c’est d’être entourée et surtout de s’écouter.
En ce qui concerne le désir d’avancer on est toutes différentes en fonction de notre caractère, vécu, ressentiments, projets futurs, douleur vécue etc…

J’ai la chance exceptionnelle d’être soutenue par mon mari qui trouve toujours les mots justes, me rassure et ose me sortir les mots de la bouche quand il me voit triste ou regarder dans le vide.
J’arrive à partager des moments de joie comme par exemple hier où nous sommes aller dîner chez des amis.
Cependant je me sens comme une coquille vide, avec aucun but.
Je suis une personne très solaire et empathique normalement . J’ai comme une impression d’avoir perdu cette partie de moi quand je suis en société.

Je reste la même avec mon mari car je ne retiens pas mes larmes et ressentiments. J’arrive même à rire aux éclats parfois.
J’ai cette sensation de deuil de mon petit Gaston mais également le deuil de ma grossesse tant désirée et attendue.
5 mois d’attente (pourtant pas si long qui m’avaient paru une éternité) + 6 mois de grossesse me paraît tellement mais tellement long.
Le fait de retourner au début dans mon application FLO, de recommencer à zéro me fait beaucoup de mal aussi.
On étaient si heureux à chaque fois de deviner les fruits ou légumes correspondants à la taille du petit.
J’ai la grappe de raisin en horreur maintenant.

C'est encore très frais et certaines choses peuvent sembler futiles ou plus ternes après une telle épreuve mais petit à petit tu te retrouveras. Laisse toi le temps

Je ne sais pas si ça peut t'aider mais de mon côté j'essaie d'inverser la logique de la perte et je me dis que j'ai pu vivre 5 mois de grossesse avec elle, j'ai pu la sentir 2 mois bouger etc.. Ça n'enlève pas la douleur de l'arrêt brutal mais ça me permet de penser à cette grossesse également d'une facon positive.

Bonjour Audrey et Mel-Alice,
Je me retrouve dans vos propos car y a près de 3 ans, nous sommes passés par là aussi pour une cardiopathie incurable découverte également à la t2.
Pas un jour passé sans que je pense à ma fille mais j'essaie de me raisonner en me disant qu'elle aurait trop souffert ou qu'elle en serait à 100e opération avec des contraintes quotidiennes trop lourdes. C'est resté inexpliqué...
Depuis, nous avons eu un bébé arc-en-ciel avec un cœur tout bien formé. La grossesse avait très contrôlée et on a pu faire une écho cardiaque même lors du t1.
D'ailleurs on a eu la confirmation quelques jours avant notre mariage et j'étais prête à tout annuler si le soucis venait à se répéter. Jimagine que regarder l'album de votre mariage doit être compliqué mais les invités sont soutenant, j'espère, pour vous et compréhensifs.
Ça n'enlève rien à la peine, personnellement il m'aura fallu plusieurs mois pour me relever tellement la chute m'a secoué. Je me rend bien compte que certaines séquelles restent mais on apprend à vivre avec et à apprécier certains moments plus anecdotiques pour d'autres.
Je vous souhaite beaucoup de courage.
Perso, ma psy m'avait dit d'accepter d'aller mal pour aller aller mieux.

Bonjour Malorie,

C'est une bonne nouvelle que le suivi pour ta grossesse suivante ait été plus poussé et que vous avez pu être rassurés quant au coeur dès le T1. Cela a du vous enlever un certain poids même si je suppose qu'on se questionne aussi sur d'autres points qu'on n'aurait même pas imaginé avant.
Comment as tu vécu ta grossesse d'ailleurs ?

Ce fut une grossesse stressante avouons le ! Toutefois dès que j'ai su que j'étais enceinte de Julie j'ai senti que ça irait et que c'était un bébé en bonne santé. Margot, j'avais un sentiment de peur tout le début de grossesse comme si je sentais inconsciemment que quelque chose n'allait pas, j'avais été même deux fois ou trois aux urgences pour vérifier mais à chaque fois on me disait que non tout allait bien...
Cette grossesse arc-en-ciel, je ne peux pas dire que j'en ai profité mis à part quelques jours pendant mon congé maternité avant l'accouchement où j'étais hyper connectée avec mon bébé. J'ai réussi à souffler comme de nombreuses maman ici, quand j'ai eu mon bébé dans les bras qui pleurait et qui bougeait. J'avais fait des cours d'haptonomie pour essayer de me recentrer sur ma grossesse, de reprendre une sage-femme spécialisée dans la gestion des émotions et sensible au deuil périnatal (faut se l'avouer, certaines ne le sont pas, j'en avais rencontré une qui me parlait de ma 2e grossesse et mon 2e accouchement alors que non j'avais bien eu un autre bébé entre et elle ne 'comptabilisait' pas). J'ai vraiment suivi mon instinct et demandait autant de rdv avec des spécialistes que quand j'en ressentais le besoin ou mon conjoint aussi car ce fut finalement lui qui a eu le plus de mal à oser se projeter. Trop de peurs et appréhension pour lui et pas cette connexion avec le bébé qui nous en tant que maman peut nous donner certaines intuitions.
Je vous souhaite des grossesses arc-en-ciel douces et bien entourées.