Re: Bébé espoir pour fin 2020 ou début 2021
Posté : 27 janvier 2020, 15:33
Bonjour à toutes,
Je ne sais pas trop par où commencer mais voici mon histoire :
Après 8 ans d'une belle histoire à deux avec mon compagnon, nous avons souhaité vivre cette vie à 3. Sans prise de tête et sans compter les jours, j'arrêtais donc la pilule en janvier 2019. Mon tout petit, comme j'aime à l'appeler, est arrivé 5 mois plus tard ; il aurait été un bébé du mois de février 2020.
Enceinte, j'ai été plus qu’épanouie, à prendre mon ventre en photo tous les quatre matins, à anticiper sur tous les sujets qui me tenaient à cœur (allaitement, cododo, …). Et puis les dates collaient à la perfection avec le mariage de la meilleure amie dont je suis la témoin en 2020 ; Mon autre meilleure amie tombe, elle aussi enceinte avec quelques 3 semaines d’écarts, que demander de mieux, on allait vivre ces grossesses et voir nos p’tit bout grandir ensemble.
Mais le 14 octobre 2019, la vie en aura décidé autrement.
Pour comprendre, revenons un peu en arrière : mon compagnon est né en 1989, avec une tétralogie de fallot (malformation cardiaque congénitale) qui est aujourd’hui réparée (1ère opération à 5 ans puis 2nde à 29 ans en 2018) et sa docteur (spécialiste cardiopathie congénitale à Bordeaux) nous a toujours dit que nous n’avions aucun risque pour le bébé, et que quand bien même, aujourd’hui cela s’opère in-utero par laser…
Bien évidemment, il en fut autrement.
Nous la rencontrons donc le 14 octobre à 24 SA, tous très jouasses (elle aussi, connaissant mon chéri depuis sa naissance, ils n’hésitent pas à se charrier tous les deux) pour une simple visite de contrôle, qui s’est avérée devenir un cauchemar.
Nous la revoyons le lendemain pour qu’elle nous confirme la terrible nouvelle, notre fils présente une atrésie pulmonaire sévère ainsi que des CIV (communication inter-ventriculaire) dont une à cheval. Elle nous explique ce que nous savons déjà, les CIV sont opérables et ne représente pas un grand danger, mais l’atrésie est plus sérieuse. Elle m’explique alors qu’on ne sait pas aujourd’hui reconstruire une artère pulmonaire et qu’à part un miracle dans les 15 semaines à venir, je devrais soit conduire mon fils en soins palliatifs soit réaliser une IMG. Tu parles d’un choix…
Après de nombreux rendez-vous au centre des grossesses pathologiques, et une dernière échographie morphologique pour confirmer qu’il n’y avait pas d’autres malformations (cela ne venait donc pas d’un syndrome « plus grave »), le comité des médecins qui étudiaient notre dossier ont accepté notre demande d’IMG (oui, moi aussi j'ai été révoltée par le fait que la décision leur appartenaient en finalité) et la date d’accouchement est fixée au 24 octobre.
J’ai traversé ces 10 jours, un peu de loin, comme si mon cerveau avait fait le nécessaire pour que je sois la moins triste possible, pour ses dix derniers jours parmi nous. Je me suis lancée dans la pâtisserie pour que les heures défilent un peu plus vite et pour avoir l’impression que ces moments nous appartenais, rien qu’à tous les deux. Étrangement, le papa, qui n’aime pas cuisiner, a beaucoup pâtissé avec moi…
Rencontrer mon fils a été une évidence dès que j’ai su que j’allais accoucher, même si ça ne l’était pas pour son papa, il me dit souvent qu’il est comptant de l’avoir vu. Ma merveille, Jules-Alban, est né le 24 octobre 2019 à 19h05, il faisait 840g à 25 SA+6. Ce moment suspendu, tous les trois, dans cette salle d’accouchement, restera l’un des plus beau de ma vie. Mon seul regret : ne pas avoir osé prendre des photos…
Ensuite vient la solitude, d’une lourdeur, comme jamais je n’avais imaginé qu’elle puisse exister. Seule dans mon corps, dans mon esprit et dans mes émotions….A cette solitude se mêle bien sur la douleur profonde, et la colère que j’ai gérer tant bien que mal…
Le suivi psychologique m’a beaucoup aidé, même si le parcours a été compliqué là aussi #famillecompliquée. Mais surtout les groupes de discussion m’ont fait un bien fou, et pouvoir sortir de cette solitude a été une libération. J’ai pu organiser une vraie cérémonie pour Jules-Alban. J’ai commencé à lui écrire, puis j’ai eu beaucoup de mal à m’arrêter. Entre-temps, les fêtes de fin d’années ont été une véritable épreuve à franchir mais on également signées un nouveau départ.
J’ai enfin pu reprendre le travail le 06 janvier, l’histoire de mon fils fera toujours parti de moi et même si il me reste encore de nombreuses étapes à traverser (date du terme le 10 février, rendez-vous pour la génétique le 07/02, naissance de la fille de ma meilleure amie que je ne peux toujours pas voir, …) ; Je garde l’espoir qu’un jour la vie sera de nouveau une alliée à nos côtés.
ET AUJOURD'HUI :
Côté contraception nous n'avons pas souhaité d'un commun accord avec mon compagnon que je reprenne la pilule (car on pense que cela peut jouer sur les malformations) et on a donc décidé de faire "attention" et d'utiliser des capotes... Et malgré que je n'ai pas eu une libido très exacerbée (3 fois en 3 mois pour être honnête) et que j'ai compté les jours
J'en suis à mon C2 et n'entamerai pas le C3, j'ai fait un test ce midi et il est positif...
Je ne sais pas trop quoi en penser à vrai dire, je n'ai pas passé la date du terme, ni même attendu les résultats génétiques. Je me sent coupable et j'ai l'impression d'avoir fait une connerie même si au fond de moi je suis quand même très heureuse que ce petit être soit déjà là... (quand on sait le temps que ça peut prendre)
Et surtout je ressent de la honte et n'ai envie de le dire à personne pas même à mon gynéco (je l'ai vu le 13 janvier, donc a 1 ou 2 jours) on a que discuter, mais il m'as dit, en insistant, attendez bien d'avoir passé le rendez-vous génétique...
Je ne sais pas trop par où commencer mais voici mon histoire :
Après 8 ans d'une belle histoire à deux avec mon compagnon, nous avons souhaité vivre cette vie à 3. Sans prise de tête et sans compter les jours, j'arrêtais donc la pilule en janvier 2019. Mon tout petit, comme j'aime à l'appeler, est arrivé 5 mois plus tard ; il aurait été un bébé du mois de février 2020.
Enceinte, j'ai été plus qu’épanouie, à prendre mon ventre en photo tous les quatre matins, à anticiper sur tous les sujets qui me tenaient à cœur (allaitement, cododo, …). Et puis les dates collaient à la perfection avec le mariage de la meilleure amie dont je suis la témoin en 2020 ; Mon autre meilleure amie tombe, elle aussi enceinte avec quelques 3 semaines d’écarts, que demander de mieux, on allait vivre ces grossesses et voir nos p’tit bout grandir ensemble.
Mais le 14 octobre 2019, la vie en aura décidé autrement.
Pour comprendre, revenons un peu en arrière : mon compagnon est né en 1989, avec une tétralogie de fallot (malformation cardiaque congénitale) qui est aujourd’hui réparée (1ère opération à 5 ans puis 2nde à 29 ans en 2018) et sa docteur (spécialiste cardiopathie congénitale à Bordeaux) nous a toujours dit que nous n’avions aucun risque pour le bébé, et que quand bien même, aujourd’hui cela s’opère in-utero par laser…
Bien évidemment, il en fut autrement.
Nous la rencontrons donc le 14 octobre à 24 SA, tous très jouasses (elle aussi, connaissant mon chéri depuis sa naissance, ils n’hésitent pas à se charrier tous les deux) pour une simple visite de contrôle, qui s’est avérée devenir un cauchemar.
Nous la revoyons le lendemain pour qu’elle nous confirme la terrible nouvelle, notre fils présente une atrésie pulmonaire sévère ainsi que des CIV (communication inter-ventriculaire) dont une à cheval. Elle nous explique ce que nous savons déjà, les CIV sont opérables et ne représente pas un grand danger, mais l’atrésie est plus sérieuse. Elle m’explique alors qu’on ne sait pas aujourd’hui reconstruire une artère pulmonaire et qu’à part un miracle dans les 15 semaines à venir, je devrais soit conduire mon fils en soins palliatifs soit réaliser une IMG. Tu parles d’un choix…
Après de nombreux rendez-vous au centre des grossesses pathologiques, et une dernière échographie morphologique pour confirmer qu’il n’y avait pas d’autres malformations (cela ne venait donc pas d’un syndrome « plus grave »), le comité des médecins qui étudiaient notre dossier ont accepté notre demande d’IMG (oui, moi aussi j'ai été révoltée par le fait que la décision leur appartenaient en finalité) et la date d’accouchement est fixée au 24 octobre.
J’ai traversé ces 10 jours, un peu de loin, comme si mon cerveau avait fait le nécessaire pour que je sois la moins triste possible, pour ses dix derniers jours parmi nous. Je me suis lancée dans la pâtisserie pour que les heures défilent un peu plus vite et pour avoir l’impression que ces moments nous appartenais, rien qu’à tous les deux. Étrangement, le papa, qui n’aime pas cuisiner, a beaucoup pâtissé avec moi…
Rencontrer mon fils a été une évidence dès que j’ai su que j’allais accoucher, même si ça ne l’était pas pour son papa, il me dit souvent qu’il est comptant de l’avoir vu. Ma merveille, Jules-Alban, est né le 24 octobre 2019 à 19h05, il faisait 840g à 25 SA+6. Ce moment suspendu, tous les trois, dans cette salle d’accouchement, restera l’un des plus beau de ma vie. Mon seul regret : ne pas avoir osé prendre des photos…
Ensuite vient la solitude, d’une lourdeur, comme jamais je n’avais imaginé qu’elle puisse exister. Seule dans mon corps, dans mon esprit et dans mes émotions….A cette solitude se mêle bien sur la douleur profonde, et la colère que j’ai gérer tant bien que mal…
Le suivi psychologique m’a beaucoup aidé, même si le parcours a été compliqué là aussi #famillecompliquée. Mais surtout les groupes de discussion m’ont fait un bien fou, et pouvoir sortir de cette solitude a été une libération. J’ai pu organiser une vraie cérémonie pour Jules-Alban. J’ai commencé à lui écrire, puis j’ai eu beaucoup de mal à m’arrêter. Entre-temps, les fêtes de fin d’années ont été une véritable épreuve à franchir mais on également signées un nouveau départ.
J’ai enfin pu reprendre le travail le 06 janvier, l’histoire de mon fils fera toujours parti de moi et même si il me reste encore de nombreuses étapes à traverser (date du terme le 10 février, rendez-vous pour la génétique le 07/02, naissance de la fille de ma meilleure amie que je ne peux toujours pas voir, …) ; Je garde l’espoir qu’un jour la vie sera de nouveau une alliée à nos côtés.
ET AUJOURD'HUI :
Côté contraception nous n'avons pas souhaité d'un commun accord avec mon compagnon que je reprenne la pilule (car on pense que cela peut jouer sur les malformations) et on a donc décidé de faire "attention" et d'utiliser des capotes... Et malgré que je n'ai pas eu une libido très exacerbée (3 fois en 3 mois pour être honnête) et que j'ai compté les jours
J'en suis à mon C2 et n'entamerai pas le C3, j'ai fait un test ce midi et il est positif...
Je ne sais pas trop quoi en penser à vrai dire, je n'ai pas passé la date du terme, ni même attendu les résultats génétiques. Je me sent coupable et j'ai l'impression d'avoir fait une connerie même si au fond de moi je suis quand même très heureuse que ce petit être soit déjà là... (quand on sait le temps que ça peut prendre)
Et surtout je ressent de la honte et n'ai envie de le dire à personne pas même à mon gynéco (je l'ai vu le 13 janvier, donc a 1 ou 2 jours) on a que discuter, mais il m'as dit, en insistant, attendez bien d'avoir passé le rendez-vous génétique...