Forum de l'association Petite Émilie

Bonjour Laurie2129,

je suis triste de t'accueillir sur le forum. Tout comme toi, j'ai perdu mon second enfant. Il était porteur de t21 et j'ai donc fait le choix de l'aimer tellement fort que nous avons préféré souffrir à sa place.

Pour répondre à tes question, je suis entrée à l'hôpital, le jour de l'img vers 09h00. J'avais pris les fameux cachets pour préparer le col deux jours plus tôt. Dès mon arrivée, on m'a placé la péridurale. Une fois que celle-ci faisait effet, on m'a placé des laminaires dans le vagin. Après ça, on m'a dit qu'on viendrait me donner les cachets à avaler 4 heures plus tard. Au début, il y avait beaucoup de va et vient dans la chambre (sage-femme, anesthésiste, gynéco, ...). Une fois que tous ces premiers gestes médicaux ont été terminés, nous nous sommes retrouvés seuls, mon compagnon et moi. J'ai beaucoup lu ce jour-là. Par moment, je m'endormais mais jamais bien longtemps car les machines faisaient des bip réguliers ( celle qui prend les constantes et la pompe qui injectait l'anesthésiant toutes les 50 minutes). Nous avons également papoter de tout et de rien avec mon compagnon et régulièrement, j'avais des messages des gens de mon entourage. Le temps à donc passé assez vite. Il y a une chose que je me suis refusée de faire, c'est de poser ma main sur mon ventre. J'avais bien trop peur de ne plus sentir mon bébé bouger. J'étais à 22 sa et je ne voulais pas savoir à quel moment il nous avait quitté. Sous les conseils d'une autre maman du forum, je lui avais dit au revoir la veille au soir et avec la péridurale, je ne le sentais plus bouger.
Vers 15h00, on m'a fait prendre la première série de cachets. La sage-femme m'avait expliqué que le col pouvait s'ouvrir très rapidement (plus rapidement que lors de mon premier accouchement) et que si je ressentais quoique ce soit je pouvais les appeler. Vers 16h00, j'ai commencé à sentir une très légère douleur (tout à fait supportable). Une demie heure plus tard, je sentais qu'il se passait quelque chose. J'ai donc appelé la sage-femme. Elle n'a pas eu le temps d'installer les étrier que je perdais la poche des eaux. Elle m'a fait pousser une fois et très rapidement, j'ai senti mon fils sortir. C'est un moment que je n'oublierai jamais. Lors de la naissance de mon aîné, la péridurale était tellement dosée que je n'ai rien senti du tout. Mon petit Michelangelo est donc né sans vie à 16h42. La sage-femme l'a emmené avec elle pour le peser, le mesurer et lui faire quelques soins et puis elle est venue nous le présenter. Je me souviendrais aussi de ce grand moment où elle nous l'a amener avec une telle douceur que mon compagnon m'a fait la réflexion qu'on aurait dit qu'elle nous apportait un cadeau précieux. C'est une belle image que je ne veux pas oublier. Nous avons ensuite passé un moment avec lui. Nous lui avons parler, nous l'avons serré dans nos bras et nous l'avons photographié. Ce fut un très beau jour, malgré la tristesse de la séparation. Ce tout petit bonhomme m'a apporté tellement de chose en si peu de temps et tellement d'amour aussi.

Pour répondre à ton autre question sur la prise en charge du corps, au départ, nous avions décidé de laisser faire l'hôpital. Ca me semblait insurmontable de faire les démarches nous-mêmes. Mais pendant la période de réflexion, je me suis rendu compte que je n'étais pas du tout en paix avec ce choix. J'en ai donc discuté avec mon compagnon et nous avions décidé de contacter les pompes funèbres pour le faire incinérer et répandre ses cendres sur la pelouse des enfants au cimetière près de chez nous. Mais le jour de l'img, c'est mon compagnon qui n'était plus en accord avec cette décision. Il ne voulait pas que notre fils soit incinéré. Nous avons finalement choisi de l'inhumer dans le caveau familial. Pour cela, il a fallut faire des démarches pas agréables au près des pompes funèbres, de la Commune, etc. Mais nous ne regrettons pas notre choix.

Le plus important est de savoir s'écouter et respecter ses propres choix.

Si cela t'intéresse, j'ai repris l'ensemble de nos réflexions d'avant img sur le liens suivant: http://www.petiteemilie.org/forum/viewt ... f=11&t=702

Si tu es d'autres questions, des inquiétudes ou autre, n'hésite pas à les poser. J'espère que tu trouveras un peu de réconfort parmi nous.

Merci pour ton témoignage nathange. Ça me tord le cœur de lire tt cela et de penser que je serai À mon tour confronté à cela.

Les cachets pris 48 h a l’avance ont eu un effet que tu as ressenti?
Il ne m’ont pas parlé de bâtonnet mais de cp ttes les 4h. Je poserais la question demain.

Mon mari est plutôt d’avis de laisser l’hopital Se charger de la crémation. Nous pouvons apparement récupérer les cendres ensuit. Moi je suis perdu, je ne sais pas.
Je trouve tellement difficile de se dire que nous devons dire au revoir à se tout petit dans notre ventre.

Tu es resté en observation la nuit ?
Moi ils ont dit que tt dépendrais de l’heure...

Concernant les cachets pris 48 heures avant, j'avais demandé à la sf si ça aurait un impact sur mon fils. Elle m'avait rassurée en disant que non. Ca n'en a pas eu sur moi non plus. Je n'ai rien ressenti.

Chez nous, nous ne pouvions pas récupérer le cendres. Nous ne pouvions pas non plus savoir le jour de la crémation. Si vous êtes en paix avec ce choix, c'est que c'est le bon. Mais c'est vrai que c'est très difficile de se dire qu'il faudra lui dire au revoir. C'est vraiment cette séparation qui a été la plus difficile pour moi. Et le pire jour a été celui où on m'a annoncé la t21 de mon enfant.

Je suis restée en observation la nuit. Je m'en serait bien passée mais pas eu le choix. ca dépendait aussi de l'heure et puis j'ai fait un peu de fièvre, sans gravité.

Bonjour Laurie,

Je suis vraiment très attristée pour toi et l’épreuve qui t’attend.

Je comprends tout à fait tes craintes. J’avais exactement les mêmes ainsi que mon mari.

Nous avons dû attendre une semaine entre la prise de notre décision et la naissance de notre fils et, effectivement, ce temps d’attente est tellement long et nous remet chaque fois en question.

Pour ma part, avec le recul, je me rends compte que mon accouchement par voie basse m’a permis de commencer mon processus de deuil. De me dire que j’avais fait mon rôle jusqu’au dernier moment. Tenir mon bébé dans les bras était pour moi une évidence contrairement à mon mari. Il a changé d’avis au dernier moment et a donc décider de voir aussi notre petit garçon. Cela nous a permis d’avoir ce moment, si court soit il, avec lui et de pouvoir l’embrasser, caresser ses jolies mains, ...

Profites des derniers moments avec lui. Parles lui, expliques lui votre décision, dis lui combien tu l’aimes, ... cela m’a aidé à tenir le coup et à me dire que jusqu’au bout je l’avais intégré à notre vie de famille.

Pour le dernier au revoir, je n’avais pas de vêtements appropriés à sa taille et son poids. J’avais donc été acheter une jolie couverture sur lequel un petit ours tenait une étoile. Dans cette étoile, j’y ai apposé les lettres de son prénom. J’avais également mis un peu du parfum que je porte au quotidien sur la couverture et avait fourni le doudou que nous avions prévu pour lui. Tout cela m’à permis d’avoir la sensation qu’il était moins seul et qu’une partie de moi l’accompagnait.

Le doudou, je l’avais déjà en triple exemplaire et ma maman en a gardé un chez elle comme souvenir et moi, j’en ai un également avec lequel je dors tous les soirs et que je serre fort contre moi. J’ai la sensation du coup d’avoir un lien avec mon petit ange.

Pour les voisins, comme toi, je ne savais pas comment aborder le sujet et ne l’ai donc pas fait. Je n’avais ni le courage ni l’envie de discuter à ce moment là. C’est donc mon mari qui s’est chargé de le faire lorsqu’il en croisait un dans la rue qui prenait de nos nouvelles. Il a simplement expliqué que notre petit garçon était malade et ne pourrait malheureusement pas naître en vie (les détails de ce qui s’est réellement passé ont été expliqués plusieurs semaines après le départ de notre petit Éli lorsque des voisins revenaient aux nouvelles où passaient à la maison pour nous soutenir).
De plus, lorsque l’un ou l’autre voisin l’apprend, il y a comme un effet boule de neige et du coup, certaines personnes le savent avant même que tu abordes le sujet.
Peut être peux tu voir avec ton mari s’il se sent la force d’en discuter au détour d’une conversation de voisinage (il n’est pas obligé de rentrer dans les détails).

Ce ne sont que de petits conseils mais j’espère qu’ils pourront t’aider à trouver de petites astuces pour rendre cette épreuve un peu moins difficile même si cela reste un obstacle énorme à franchir dans une vie.

Je te souhaite beaucoup de courage. Comme tu le dis, dans cette épreuve, ton premier petit garçon va devenir ta force pour t’aider à surmonter tout cela, à ton rythme bien sûr.

Plein de tendres pensées pour toi et votre petit garçon

Merci Aurelie.
Je n’arrive pas à lui parler, je lui fait plein de caresses sur mon ventre mais je n’atrive Pas à lui parler à lui expliquer. Lui ne s’attend pas à tout cela, il n a rien demandé et nous on a décidé... il est vrai que j ai lu sur un autre post qu on décide de souffrir à sa place.
Mais j’ai tellement l’impression que si je lui fais des caresses qu il se sente trahit. Je te câline mais je te tue. (Désolée du mot cru, c est ce que je ressent) et en même temps je sais que c’est là meilleur chose pour lui sinon il va souffrir, on va souffrir et son frère aussi. Nous lui épargnons une vie de souffrance. J’ai l’impression Que si je m’accorde de penser à tout cela ce sera encore plus difficile.
Au début naive je voulais lui prendre un beau petit pyjama puis j ai réalisée qu il serait tout petit... j ai donc prévu 3 langes que j’avais à la maison. 2 avec des étoiles (1 coloré 1 sans couleur) puis un avec des nuages. Je voulais également lui prendre une belle couverture puis je me suis dit autant utiliser ceux ci que je trouve très joli. Puis je lui ai pris un doudou en double exemplaire. Que j’ai lavé et nous dormons avec. Puis nous lui en laisserons un pour son dernier voyage.
Plus le jour approche plus j’ai des doutes. P’us J’apprehende...

Bonjour Laurie, je suis désolée que tu te retrouves obligée de vivre ce que nous avons vécu... C’est tellement triste et injuste!

Je voulais juste réagir au fait que tu n’arrives pas à parler à ton bébé, j’ai eu cette difficulté aussi et je voulais te dire de ne surtout pas culpabiliser... J’ai personnellement mis une certaine distance avec mon bébé la semaine avant l’img tout simplement pcq c’était trop dur pour moi... Je ne lui parlais pas mais je pensais bcp à elle et l’aimais de tout mon cœur... Je n’ai pas de regrets, j’ai fait ce que je pouvais à ce moment là...

Avec du recul je suis contente d’avoir accouché par voie basse, je n’ai pas eu de douleurs mais je l’ai sentie sortir, un moment difficile mais tellement magique... Nous avons voulu la voir, la porter, la toucher, j’en garde un merveilleux souvenir... J’ai accouché à 26 S.A, elle était si belle et semblait si paisible...
Ma petite fille souffrait d’un Spina Bifida aussi, avec une plaie ouverte, nous avons choisi de voir cette plaie, juste quelques secondes, et cela nous a enlevé tous les doutes qu’on avait pu avoir avant, notre puce aurait bcp trop souffert

Je te souhaite bcp de courage, écoute ton cœur mais surtout fais ce que tu peux, ne sois pas trop exigeante avec toi-même c’est tellement inhumain de devoir vivre cela qu’on fait juste ce qu’on peut... Laisse-toi guider par l’équipe médicale qui est généralement très compréhensive. Et n’hésite pas à venir nous interpeller si tu en as besoin...

Je penserai bien fort à toi et ton bébé lundi

Merci Sophie d’avoir partagé ton ressenti... la culpabilité est la c’est sur. Mais comme tu dis on fait comme on peut avec cette épreuve que ns impose la vie.
On ne décide pas d’avoir de enfants pour qu’îls soient malade qu ils souffrent... je passe pr tellement d’etzt Émotionnel différent. C est difficile à suivre et à gérer.
J’ai eu mes derniers rdv aujourd hui. Sage femme et anesthésiste. Je dois prendre les comprimés demain matin.

Je pense qu’au début les sentiments et émotions qu’on ressent ne sont pas vraiment possible à contrôler... Restez soudés avec ton chéri, c’est ça qui m’a permis de tenir personnellement...
Courage pour demain

Bonsoir,
J'ai eu mon img à 18sa le 17 mai dernier. Nous ne connaissons pas encore les raisons des oedèmes et défaillances des organes de ma fille. Seul son coeur battait à la fin. Je l'ai complètement rejetée. Je n'arrivais pas à lui parler ni à caresser mon ventre. J'ai pris conscience de ce qui m'est arrivé 15 jours après... moi aussi mon fils était et est mon pilier. Il a 2 ans et demi. Accroche-toi à lui.
J'ai énooooormément souffert à l'accouchement de mon fils. Je rejoins des témoignages au dessus : j'ai mieux vécu médicalement parlant mon img que mon premier accouchement, si bizarre que cela puisse te paraître. Il y a peu de risque que ton bébé naisse en vie car normalement à ce stade les contractions arrêtent le coeur. Moi je crois que ma fille était partie avant le jour J. Je ne le saurai jamais et je ne préfère pas... J'espère qu'ils te poseront la péridurale avant la prise des médicaments. Pour moi ça s'est passé comme ça. Je n'ai pas souffert. Juste 5 ou 6 contractions fortes que j'ai réussi à gérer en soufflant (ce qui m'était impossible pour mon fils)... Les SF ont été extraordinaires. Je songe même à retourner accoucher dans cet hôpital qui est à 60kms de chez moi.
Je te souhaite de tout coeur que tout se passe pour le mieux physiquement... Le psy c'est plus compliqué... Bon courage...

Bonsoir Laurie ...

Je suis vraiment désolé d'apprendre qu'une autre femme va devoir vivre l'impensable
Et ça me désole pour de vous voir si nombreuses tous les jours a perdre vos bébés
Mais comme bcp de monde le dit ici , on leur offre tout notre amour en décidant de souffrir a leur place car ce n'est vraiment pas une vie pour eux , j'en suis persuadée

J'ai perdu ma fille il y a 2 ans a 34Sa pour t21
Et comme Natange , le jour le plus dur ou j'ai le plus pleurer c'est l'annonce de la t21
Bon l'IMG aussi a été très douloureuse ( moralement c'est certain mais aussi physiquement du coup )

Et comme toi , impossible de parler a ma fille juste avant l'IMG , je touchais bcp moins mon ventre et pourtant elle bougeait bcp
Mais pareil , j'étaie bloquée ...
Et maintenant je le regrette un peu , de ne pas lui avoir expliquer clairement ce qui allait se passer

Maintenant 2 ans après , c'est toujours aussi dur
Je n'arrive toujours pas a parler de ma fille sans pleurer mais bon le temps aide bcp ( même si je ne voulait pas le croire au début quand tout le monde me disait ça ) , mais c'est bien vrai , il faut se laisser du temps !!!

C'est lundi ton IMG ?
Laisse toi guider par l'équipe médicale qui est souvent très bienveillante

Je te souhaite tout le courage du monde !