IMG 25 SA comment surmonter

[Katia@90]

Bonjour tout le monde.

Tout d’abord je voulais dire merci à ce forum. Grace a vos nombreux messages j’ai pu mieux me préparer à la journée de l’IMG.

Tout a commencé le 20/09 avec une échographie du deuxième trimestre. On est allé à cette échographie complètement détendu on avait juste hâte de confirmer le sexe du bébé et de l’annoncer à toute la famille.
L’échographie a duré longtemps très longtemps même. À la fin de l’échographie le médecin nous dit que les reins du bébé sont blancs (hyperechogenes) et que parfois ça ne veut rien dire mais il vaut mieux contrôler. Elle nous envoie dans un centre de diagnostic ante natal.

A l’échographie de référence pas d’autres anomalie décelées mais le médecin a beaucoup insisté sur l’utilité de l’amniocenthese. On décide alors de la faire.

En attendant les résultats nous avons prévu une rencontre avec néphrologue pédiatrique. C’est la où tout le cauchemar a commencé. La néphrologue nous a énuméré plein de maladies possibles avec plus ou moins de conséquences graves avec la fourchette d’âge de survenu très variable.
En plein milieu du rendez-vous elle appelle le généticien qui confirme la délétion 17q12.
La ça a été une décente aux enfers. Cette délétion a malheureusement beaucoup de probabilités que ça soit côté physique ou mental de provoquer un handicap grave chez l’enfant et personne sait se prononcer sur le futur de cet enfant.
Nous avons donc pris la décision de faire une IMG.
Celle ci a été rapidement accordée et organisée en 2 jours.


J’ai subi mon IMG hier 11/10. C’était très dur moralement. À l’annonce de l’arrêt du cœur mon mari est moi se sont effondrés tous les deux. L’étape la plus dure pour nous c’était de voir notre bébé. Il était si petit, et si beau. On est resté un moment avec lui à le câliner et lui dire pardon, lui raconter la vie qu’il aurait pu avoir avec nous.

Aujourd’hui je me lève avec un vide immense au fond de ma poitrine. On est encore à l’hôpital. J’imagine pas le retour à la maison. Je me sens videe, mon bebe me manque. Je me sens comme si c’était un cauchemar je vais me réveiller et tout ira bien… mais malheureusement c’est pas le cas.
Jˋarrive pas a dormir, manger, parler… on a décidé dˋaller voir le psychologue de lˋhopital mais prochain rdv est que mardi. entre temps il faut survivre le week end et essayer d’avancer.
Comment cˋetait pour vous les premiers jours apres l'IMG? commenr avez vous pus surmonter ce vide?

[Loresc]

Bonjour Katia,

Je suis désolée de te lire et je t'envoie tout mon soutien pour l'épreuve que vous avez vécu.

J'ai moi-même vécu une IMG pour T21 le 29 août dernier à 19 SA, c'est encore frais mais je suis un peu plus loin que toi dans le chemin de la reconstruction.
La sensation de rentrer chez soi et de quitter la maternité le ventre vide est atroce. Les premiers jours sont terribles, la douleur est indescriptible, les émotions sont à vif et complètement emmêlées d'infos contradictoires. Dans mon souvenir je me suis laissée porter par la fatigue et la tristesse sans trop réfléchir. Je dormais, je pleurais, je restais avec mon mari et ma fille. Je me remplissais d'amour pour affronter les jours à venir. J'ai une fille de trois ans qui faisait sa rentrée en petite section de maternelle le lundi suivant, c'était très difficile de l'accompagner car j'étais obligée de suivre un rythme, de l'amener à l'école, d'aller acheter des fournitures, etc. mais en même temps cela m'a permis de garder des petits objectifs de vie sur le quotidien. As-tu déjà des enfants ? Ils sont d'une aide incroyable.

Ce que je peux te conseiller, c'est de suivre tes envies, tes émotions, de ne pas juger ce que tu ressens et de tout accepter. De te laisser porter par ton deuil et ta douleur. De faire des choses que tu aimes, d'écrire, de faire des rituels (j'ai acheté une petite bougie que j'allume quand je veux penser à mon bébé, nous nous sommes fait une petite boîte que nous remplissons des souvenirs de cette courte grossesse, etc.), tout ce qui te semble juste au moment où tu le vis.

Ce qui nous aide beaucoup généralement, c'est de partager nos expériences avec d'autres mamans et parents ayant vécu la même chose. N'hésite pas à échanger sur le forum et à te rapprocher de groupes de paroles ou d'associations. Les amis, les proches ne peuvent pas comprendre ce qu'on vit, avec toute la meilleure volonté du monde.

Je t'envoie toutes mes meilleurs ondes pour les jours à venir, on sait ce que tu traverses. Une douce pensée pour ton petit bébé.
Loresc

[Pépin]

Bonjour Katia,

Je suis sincèrement désolée de t'accueillir ici. Toutes mes condoléances pour ton bébé.

De mon côté, j'ai subi une IMG pour T21 à 17SA le 28 mars. Rien n'avait été décelé à la T1. C'est lors du DPNI (qui est fait automatiquement en Belgique) que la mauvaise nouvelle est tombée.

Vu l'étendue des handicaps possibles (mental plus ou moins fort, malformations congénitales, etc.), nous avons pris la même décision que vous.

C'est une décision d'amour pour que nos enfants ne souffrent pas.

Après l'accouchement, j'ai refusé de rester à l'hôpital en maternité. Le retour a été physiquement très douloureux car j'avais très mal à l'endroit de la péridurale et j'avais encore des contractions.

Les premiers jours ont été synonymes de survie. Mon conjoint me soutenait beaucoup. Il m'apportait une bouillotte, des tisanes, à manger et faisait mes injections (6 semaines d'injections pour éviter la formation de caillots).

Je pleurais pas mal. Je parlais beaucoup avec mes proches et sur ce forum. Mettre des mots sur ce qui m'arrivait me faisait du bien.

J'ai assez rapidement essayé de trouver des moyens d'ancrer notre fille dans notre famille. J'ai cherché des moyens d'apaiser ma peine. Nous avons décidé de venir à la crémation et de disperser nous-mêmes les cendres. J'ai commandé une boîte en bois gravée pour mettre ses affaires (échographies, doudou, test de grossesse, son nid d'ange et son bonnet, etc.). J'ai imprimé des photos souvenirs et des photos d'elle pour créer un album. Quelques jours avant l'IMG, nous avons aussi planté un petit poirier dans notre jardin qui fleurit fin mars en son honneur. Le jour de la crémation, j'ai commandé un collier en or avec ses empreintes gravées. J'ai offert à mon conjoint un porte-clé avec ses empreintes à la fête des pères. Il le chérit plus que tout.

J'ai aussi beaucoup lu sur le deuil périnatal pour analyser mes propres sentiments, ma propre expérience. En ligne ou des livres. J'ai regardé le magnifique reportage "Le berceau vide" (une rediffusion gratuite a été annoncée sur la page Instagram d'Au Revoir Podcasts). Il y a aussi beaucoup de pages Instagram qui parlent du deuil périnatal et qui permettent de se sentir moins seules.

J'ai également pas mal jardiné pour me changer les idées et prendre l'air.

Nous avons été bien entourés par nos proches et nos familles. C'est important dans ces moments-là.

Il est nécessaire de faire des choses qui te font du bien et qui t'apaisent.

Je n'ai pas eu droit au congé maternité. Le retour au travail trois semaines après a été très doux et bénéfique. J'avais expliqué à toute mon équipe ce qui était arrivé. J'ai été bien soutenue. Ça m'a permis de retrouver un rythme pas à pas.

Même si ça paraît très bateau, c'est le temps qui t'aidera le plus. Tu passeras petit à petit de la survie à la vie. Après, le deuil est long et non-linéaire : des vagues de tristesse reviendront et tu penseras toujours à ton bébé. Tu dois vivre un deuil multiple : celui de ta grossesse, de ton bébé et de tout l'avenir que vous aviez imaginé avec lui.

C'est légitime ne pas aller bien. C'est légitime d'être triste. Votre peine et votre douleur sont normales.

Enfin, si tu ressens le besoin d'avoir des écoutes et de participer à des groupes de paroles, je sais que les associations Spama et Agapa sont d'un grand soutien également.

Je t'envoie tout mon soutien et tout mon courage. J'ai une douce pensée pour ton étoile.

[Katia@90]

Merci beaucoup pour vos réponses.
En effet j’ai déjà un petit garçon de 3 ans. On l’a retrouvé hier après l’hôpital. Ça fait du bien de passer du temps avec lui.
On a pas encore eu le courage de lui annoncer que son petit frère ne sera pas parmi nous. On attend le rdv avec le psy pour que ça soit le mieux cadré.

Pour l’instant en effet je me laisse porter par ma tristesse surtout je pleure beaucoup mais j’essaie de me dire que la décision qu’on a prise était la bonne car ça évite les souffrances à notre petit Léon. Ça me calme un peu mais dès que les émotions prennent le dessus je sombre. C’est normal je pense il faut passer par là pour continuer.

Avez vous été suivis par le psy également?
Pour l’instant je n’arrive juste pas à retrouver le sommeil. Toute l’histoire des l’échographie a l’IMG passe devant les yeux dès que je les ferme…Je vais voir avec la psy s’il y a qch à faire pour pouvoir me reposer.

[Pépin]

Bonjour Katia,

Si ça peut t'aider, l'épisode 46 d'Au Revoir Podcasts traite notamment de l'annonce du décès aux aînés. Les épisodes 6 et 7 également (c'est une psychologue qui donne alors des conseils).

Il est tout à fait normal d'être complètement submergée par la tristesse. Donne-toi du temps. Pense à toi. Laisse tes émotions sortir.

Je n'ai pas été suivie par une psy (même si j'avais la possibilité de le faire). J'ai gardé l'option sous le pied, si j'en ressentais le besoin.

Je sais qu'au début, je pensais énormément à toutes les étapes de l'IMG. C'était ma première grossesse, mon premier accouchement. Ça tournait pas mal dans ma tête.

Je crois que le fait d'écrire les étapes, d'écrire mes émotions, mes sentiments... Ça m'a aidée à trouver un peu plus de calme. J'étais moralement et physiquement épuisée. J'ai réussi rapidement à retrouver le sommeil.

J'ai par contre eu plusieurs fois des insomnies par la suite, quand je repassais tous ces événements dans mon esprit.

Si ça ne va pas du tout, prends contact avec un médecin. Il est possible qu'il te prescrive quelque chose pour t'aider et permettre à ton corps et à ton esprit de se reposer un peu.

Courage.

[Lenadrd]

Bonjour,

Je suis vraiment désolée pour ce que tu traverses… Ton message m’a beaucoup touchée, et je voulais te répondre parce que je suis passée par là moi aussi.

Les premiers jours après l’IMG, c’était l’enfer. Impossible de dormir, je faisais des insomnies terribles. Je ne voulais pas non plus me bourrer de médocs, déjà parce que mon corps était épuisé, et aussi parce que j’avais peur de devenir dépendante. Ce qui m’a un peu aidée, c’est d’utiliser des huiles bio au CBN pour essayer de retrouver le sommeil d'ailleurs si tu veux en savoir plus, n’hésite pas à m’envoyer un message ici.

Heureusement, j’avais le soutien de mon entourage, même si parfois, rien ne semblait suffisant pour combler ce vide. Et puis, étant croyante, j’ai prié, à chaque fois que la douleur devenait trop forte… Ça ne l’efface pas, mais ça m’a permis de tenir.

Je ne vais pas te dire que ça devient facile, mais petit à petit, on apprend à avancer, à respirer un peu mieux. Si jamais tu as besoin d’en parler, je suis là.

[Jule]

bonjour,

Je suis désolée pour ton petit Léon et j’ai plein de pensées pour lui.

Concernant le sommeil, je ne dormais plus du tout. J’ai fait beaucoup de crises d’angoisses pendant l’attente du diagnostic ( pourtant que 10 jours mais un me éternité pour moi). Les médecins m’ont donné de l’atarax. C’est un antihistaminique qui ne provoque pas de dépendance. J’en ai pris pendant un mois puis j’ai arrêté mi mai environ. Dormir m’a beaucoup aidé à récupérer.

Concernant ton ainé , ma fille est née la semaine de ses 3 ans. Impossible de lui cacher car il aurait bien remarqué que mon ventre avait disparu.
La psy de l’hôpital et la gyneco nous ont bien aiguillé. Nous lui avons expliqué que sa sœur était très malade dans mon ventre, que c’était une maladie très rare que seuls les petits bébés dans le ventre pouvaient avoir ( j’avais peur qu’il ait peur de la maladie ensuite) , que les médecins n’avaient pas de médicaments pour la soigner et qu’elle était morte.

Ma généraliste m’avait aussi conseillé d’utiliser le mot mort. Quand il grandira, il comprendra puisque le terme a été posé .

Depuis, on aborde jamais spontanément le sujet avec lui, on le laisse en parler lorsqu’il a des questions. Par exemple, il a voulu comprendre où elle était , on l’a emmené une fois ou deux au cimetière, pourquoi il n’y avait pas de médicament.

C’était une de mes plus grandes craintes la réaction de mon garçon, et finalement ça c’est bien passé.

À la maternité, le gynécologue m’avait imprimé un livre à destination des aînés. Il se trouve assez facilement sur internet si ça t’intéresse.

Plein de courage à toi.