Besoin de soutien
Besoin de soutien
Bonjour, je suis nouvelle sur ce forum que j'avais déjà consulté sans franchir le cap de m'inscrire et de vous écrire. Je pensais ne pas en avoir besoin, tout comme je pensais réussir à surmonter tout ça...
Je vais vous raconter mon expérience.
J'ai 35ans, déjà maman de deux enfants de 9 et 7ans. J'ai appris ma grossesse au mois de juin, inattendue. Elle venait chambouler mes plans, j'allais entrer en 3ème et dernière année d'une reprise d'études. J'ai d'abord été paniquée à l'idée d'avoir un 3ème enfant, de renoncer à mon projet, et de ne pas être dans les conditions idéales pour l'accueillir. Mais petit à petit je me suis apaisée et j'ai investi cette grossesse qui faisait le bonheur de mon mari, puis de mes enfants. Et puis tout s'est écroulé à l'écho T1 avec la mesure de la clarté nucale qui était trop épaisse, le cœur qui semblait présenter des malformations. Et puis l'enchainement : les rdv à l'hôpital, gynécologue, généticienne, les papiers à signer, la biopsie programmée et la sidération. Comme l'impression d'être sortie de mon corps et d'être dans un brouillard, j'entendais des voix qui enchainaient un tas d'informations, qui me demandaient mon consentement et je ne comprenais rien. Les résultats sont arrivés plutôt rapidement, ils annonçaient une T21. J'étais ferme, incapable d'envisager de mettre au monde un enfant voué à souffrir toute sa vie. La décision était évidente à ce moment là mais j'étais abattue. Je les ai supplié que tout soit programmé rapidement, je voulais que "tout soit fini". Et cette rapidité m'a permis d'être triste et en colère mais ne m'a pas permis de réfléchir. J'étais en pilote automatique depuis l'écho, j'obéissais aux consignes de manière robotisée. J'étais à 15sa quand a eu lieu l'IMG
Je passerai les détails de l'IMG qui s'est plutôt bien déroulée, dans la douleur et une tristesse infinie. Le 31 août notre petite Alma s'est envolée et une partie de moi avec elle, à tout jamais.
Je me suis accordée 15 jours puis j'ai repris, sous la pression de mes proches, et avec l'inquiétude de gâcher mon année pour RIEN, puisque ma fille n'était plus, si je prolongeais trop. J'ai repris durant 1mois, ça a été dur au départ puis j'ai avancé comme si rien ne s'était passé, sans y penser mais en ayant perdu le goût de tout, l'envie et la motivation. J'ai repris pour répondre à ce qu'on attendait de moi, sans m'écouter, et j'étais de nouveau en pilote automatique. J'ai consulté 2fois la psychologue, ça m'a fait du bien mais c'était trop peu. Et au bout d'un mois j'ai fini par craquer complètement, ma tristesse et ma douleur me sont revenues en plein visage à l'annonce d'une grossesse d'une copine, en même temps que l'arrivée de mon retour de couche. Je me suis effondrée et je me suis arrêtée de nouveau 15jours. J'ai repris il y a 3semaines, regonflée par ce temps à m'occuper de moi, j'avais l'impression que ça allait mieux que j'allais enfin pouvoir avancer. Mais tout me revient de nouveau en pleine figure, un nouveau cycle avec un peu de retard, moi qui suis réglée comme une horloge. Et me voilà qui m'emballe à me penser enceinte, à m'acheter un test de grossesse qui ressort négatif, et les règles qui finissent par arriver.
Je traine ma peine, je ne trouve de réconfort nul part. Mes proches sont fuyants, à ma mère à laquelle je dis que j'ai le coeur brisé j'ai pour réponse "ah mince pfff" "c'est quoi le nom de ton dermato". Je suis en colère, en colère qu'on néglige ce qui m'arrive, qu'on minimise ma peine, qu'on ne soit pas là pour moi, à me réconforter, qu'on ne s'inquiète pas de ma santé mentale depuis. Car je vais MAL, j'ai perdu le goût de tout, de la vie. Plus rien ne me donne du plaisir, mais beaucoup de choses me provoquent de la peine. Je suis en colère de ne pas être foutue d'avoir un bébé en bonne santé, alors que tellement d'autres y arrivent, même des gens qui n'en veulent pas ! Je suis jalouse des femmes qui ont 3 enfants, alors que moi j'ai échoué. Je suis pressée par mon horloge biologique qui s'active et m'affole depuis que j'ai compris qu'après 35ans devenir mère se complique.
Voilà à quoi j'en suis réduite, à pleurer dans mon coin, le soir, la journée, pour un mot, pour la vision d'un bébé, ou sans raison apparente.
Je me cache pour ne pas incommoder les autres avec ma peine. Je me cache pour ne pas les déranger et les obliger à trouver des mots gentils. Je fais comme si j'allais bien, je fais comme si je n'étais plus touchée, parce que dans le fond c'est ce que les autres attendent de nous.
Hier j'ai passé ma soirée à lire certains d'entre vous, j'ai pleuré, ça m'a fait mal, mais ça m'a aidé à me sentir moins seule. Je me suis dit qu'ici des gens me comprenaient, et qu'ici il y avait de l'espoir, un vrai espoir porté par des personnes qui ont vécu la même chose et non pas par des gens qui nous balancent des "t'en feras un autre", "t'en as déjà 2", etc.
Je suis désolée c'est très long mais ça m'a fait du bien, j'ai séché les larmes qui coulaient en commençant l'écriture. J'espère que certains me liront et pourront m'apporter un témoignage de compréhension, de soutien, et d'espoir d'un avenir meilleur, apaisé, je l'espère de tout coeur.
J'ai besoin de voir qu'on finit par aller mieux, et de comprendre comment.
Merci à ceux qui me liront et qui prendront le temps de me répondre, courage à tous
Je vais vous raconter mon expérience.
J'ai 35ans, déjà maman de deux enfants de 9 et 7ans. J'ai appris ma grossesse au mois de juin, inattendue. Elle venait chambouler mes plans, j'allais entrer en 3ème et dernière année d'une reprise d'études. J'ai d'abord été paniquée à l'idée d'avoir un 3ème enfant, de renoncer à mon projet, et de ne pas être dans les conditions idéales pour l'accueillir. Mais petit à petit je me suis apaisée et j'ai investi cette grossesse qui faisait le bonheur de mon mari, puis de mes enfants. Et puis tout s'est écroulé à l'écho T1 avec la mesure de la clarté nucale qui était trop épaisse, le cœur qui semblait présenter des malformations. Et puis l'enchainement : les rdv à l'hôpital, gynécologue, généticienne, les papiers à signer, la biopsie programmée et la sidération. Comme l'impression d'être sortie de mon corps et d'être dans un brouillard, j'entendais des voix qui enchainaient un tas d'informations, qui me demandaient mon consentement et je ne comprenais rien. Les résultats sont arrivés plutôt rapidement, ils annonçaient une T21. J'étais ferme, incapable d'envisager de mettre au monde un enfant voué à souffrir toute sa vie. La décision était évidente à ce moment là mais j'étais abattue. Je les ai supplié que tout soit programmé rapidement, je voulais que "tout soit fini". Et cette rapidité m'a permis d'être triste et en colère mais ne m'a pas permis de réfléchir. J'étais en pilote automatique depuis l'écho, j'obéissais aux consignes de manière robotisée. J'étais à 15sa quand a eu lieu l'IMG
Je passerai les détails de l'IMG qui s'est plutôt bien déroulée, dans la douleur et une tristesse infinie. Le 31 août notre petite Alma s'est envolée et une partie de moi avec elle, à tout jamais.
Je me suis accordée 15 jours puis j'ai repris, sous la pression de mes proches, et avec l'inquiétude de gâcher mon année pour RIEN, puisque ma fille n'était plus, si je prolongeais trop. J'ai repris durant 1mois, ça a été dur au départ puis j'ai avancé comme si rien ne s'était passé, sans y penser mais en ayant perdu le goût de tout, l'envie et la motivation. J'ai repris pour répondre à ce qu'on attendait de moi, sans m'écouter, et j'étais de nouveau en pilote automatique. J'ai consulté 2fois la psychologue, ça m'a fait du bien mais c'était trop peu. Et au bout d'un mois j'ai fini par craquer complètement, ma tristesse et ma douleur me sont revenues en plein visage à l'annonce d'une grossesse d'une copine, en même temps que l'arrivée de mon retour de couche. Je me suis effondrée et je me suis arrêtée de nouveau 15jours. J'ai repris il y a 3semaines, regonflée par ce temps à m'occuper de moi, j'avais l'impression que ça allait mieux que j'allais enfin pouvoir avancer. Mais tout me revient de nouveau en pleine figure, un nouveau cycle avec un peu de retard, moi qui suis réglée comme une horloge. Et me voilà qui m'emballe à me penser enceinte, à m'acheter un test de grossesse qui ressort négatif, et les règles qui finissent par arriver.
Je traine ma peine, je ne trouve de réconfort nul part. Mes proches sont fuyants, à ma mère à laquelle je dis que j'ai le coeur brisé j'ai pour réponse "ah mince pfff" "c'est quoi le nom de ton dermato". Je suis en colère, en colère qu'on néglige ce qui m'arrive, qu'on minimise ma peine, qu'on ne soit pas là pour moi, à me réconforter, qu'on ne s'inquiète pas de ma santé mentale depuis. Car je vais MAL, j'ai perdu le goût de tout, de la vie. Plus rien ne me donne du plaisir, mais beaucoup de choses me provoquent de la peine. Je suis en colère de ne pas être foutue d'avoir un bébé en bonne santé, alors que tellement d'autres y arrivent, même des gens qui n'en veulent pas ! Je suis jalouse des femmes qui ont 3 enfants, alors que moi j'ai échoué. Je suis pressée par mon horloge biologique qui s'active et m'affole depuis que j'ai compris qu'après 35ans devenir mère se complique.
Voilà à quoi j'en suis réduite, à pleurer dans mon coin, le soir, la journée, pour un mot, pour la vision d'un bébé, ou sans raison apparente.
Je me cache pour ne pas incommoder les autres avec ma peine. Je me cache pour ne pas les déranger et les obliger à trouver des mots gentils. Je fais comme si j'allais bien, je fais comme si je n'étais plus touchée, parce que dans le fond c'est ce que les autres attendent de nous.
Hier j'ai passé ma soirée à lire certains d'entre vous, j'ai pleuré, ça m'a fait mal, mais ça m'a aidé à me sentir moins seule. Je me suis dit qu'ici des gens me comprenaient, et qu'ici il y avait de l'espoir, un vrai espoir porté par des personnes qui ont vécu la même chose et non pas par des gens qui nous balancent des "t'en feras un autre", "t'en as déjà 2", etc.
Je suis désolée c'est très long mais ça m'a fait du bien, j'ai séché les larmes qui coulaient en commençant l'écriture. J'espère que certains me liront et pourront m'apporter un témoignage de compréhension, de soutien, et d'espoir d'un avenir meilleur, apaisé, je l'espère de tout coeur.
J'ai besoin de voir qu'on finit par aller mieux, et de comprendre comment.
Merci à ceux qui me liront et qui prendront le temps de me répondre, courage à tous
Re: Besoin de soutien
Je n'ai pas parlé de cette culpabilité omniprésente, car la décision vient de moi. Ce bébé aurait pu vivre mais j'ai choisi de mettre un terme à son existence. Des fois je me demande est ce que j'ai le droit d'être triste dans ces conditions ? Est ce que je peux me "plaindre" de mon malheur alors que j'ai arrêté la vie de mon bébé ? Je culpabilise, je m'en veux, et j'ai honte de ce que j'ai fait. Une honte qui ne me permet pas de dire à quel point j'ai mal et je me sens triste, à quel point ma fille me manque terriblement. Après tout c'est mon choix
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- Enregistré le : 24 juin 2022, 20:13
Re: Besoin de soutien
Ana,
Comme je comprends chacun de tes mots, chacune des tes colères, toutes les peurs, l'urgence de redonner la vie, l'indicible douleur d'avoir choisi la mort pour notre enfant et la culpabilité de cette décision, l'insouciance des autres femmes qui nous creve le cœur, tous les "c'était tôt dans la grossesse, c'était pas un vrai bébé, mieux vaut que ça arrive maintenant, tu te rends compte de la vie qu'il ou elle aurait eu ."
Et puis cette horrible phrase qui revient trop souvent ponctuer les promesses d'avenir " ya pas de raison que ça se reproduise "
Comme s'il y avait 1 raison que ça arrive la 1re fois ...
Alors si j'ai bien lu, ta question est comment survivre à ça ?
J'ai pas de réponse à cette question. Il se trouve qu'on survit. Malgré tout. J'ai été éteinte pendant quasi 8 mois après mon IMG pour T21 aussi. Je me suis juste réveillée un jour, j'avais démissionné, déménagé, changé de maison et fait tout ça en pilote automatique..
Je peux juste te dire que ce qui m'a aidé à tenir est de consigner dans un carnet chaque jour qui passe. Et ce qu'il amène d'horrible. Pour ne pas avoir à m'en ouvrir avec mes proches. Qui pour bcp d'entre eux n'ont pas compris (comment le pourraient ils ?) Pour Ne pas inonder mon compagnon non plus qui vivait à sa façon son deuil.
Et puis la vie est revenue frapper à notre porte, après de longs mois d attente, coucou, une petite âme s'est installée.
Et voici qu'à 30 SA, on me refait planer la menace d'une anomalie sur ma grossesse en cours, la 3eme, les deux premières n'ayant pas permis d'avoir un enfant vivant (tu vois, moi aussi pas foutue de faire naître un enfant en vie. )
Et là, les "ya pas de raison" doivent se taire s'ils ne veulent pas mourir rapidement dans d'atroces souffrances
Alors comment on survit à ça, encore, ? Je sais toujours pas. Depuis mon lit d'hôpital, j'ai juste envie de m'installer avec toi face à un chocolat (sans sucre) et de laisser nos larmes couler parce qu'il y a bien un jour où elles arrêteront. .
Tu as bien fait de venir ici.
Tu seras toujours en sécurité.
Comme je comprends chacun de tes mots, chacune des tes colères, toutes les peurs, l'urgence de redonner la vie, l'indicible douleur d'avoir choisi la mort pour notre enfant et la culpabilité de cette décision, l'insouciance des autres femmes qui nous creve le cœur, tous les "c'était tôt dans la grossesse, c'était pas un vrai bébé, mieux vaut que ça arrive maintenant, tu te rends compte de la vie qu'il ou elle aurait eu ."
Et puis cette horrible phrase qui revient trop souvent ponctuer les promesses d'avenir " ya pas de raison que ça se reproduise "
Comme s'il y avait 1 raison que ça arrive la 1re fois ...
Alors si j'ai bien lu, ta question est comment survivre à ça ?
J'ai pas de réponse à cette question. Il se trouve qu'on survit. Malgré tout. J'ai été éteinte pendant quasi 8 mois après mon IMG pour T21 aussi. Je me suis juste réveillée un jour, j'avais démissionné, déménagé, changé de maison et fait tout ça en pilote automatique..
Je peux juste te dire que ce qui m'a aidé à tenir est de consigner dans un carnet chaque jour qui passe. Et ce qu'il amène d'horrible. Pour ne pas avoir à m'en ouvrir avec mes proches. Qui pour bcp d'entre eux n'ont pas compris (comment le pourraient ils ?) Pour Ne pas inonder mon compagnon non plus qui vivait à sa façon son deuil.
Et puis la vie est revenue frapper à notre porte, après de longs mois d attente, coucou, une petite âme s'est installée.
Et voici qu'à 30 SA, on me refait planer la menace d'une anomalie sur ma grossesse en cours, la 3eme, les deux premières n'ayant pas permis d'avoir un enfant vivant (tu vois, moi aussi pas foutue de faire naître un enfant en vie. )
Et là, les "ya pas de raison" doivent se taire s'ils ne veulent pas mourir rapidement dans d'atroces souffrances
Alors comment on survit à ça, encore, ? Je sais toujours pas. Depuis mon lit d'hôpital, j'ai juste envie de m'installer avec toi face à un chocolat (sans sucre) et de laisser nos larmes couler parce qu'il y a bien un jour où elles arrêteront. .
Tu as bien fait de venir ici.
Tu seras toujours en sécurité.
Luna 23/06/2022
Evan 16/01/2024
Evan 16/01/2024
Re: Besoin de soutien
Ana,
Je suis désolée de t'accueillir sur ce forum et je te présente toutes mes condoléances pour la perte de ta petite Alma. La souffrance, la douleur, la honte dont tu parles me transpercent le cœur, je connais ces mêmes sentiments...
J'aurais milles choses à partager avec toi et je ne sais pas bien par où commencer. Peut être par le droit au désespoir. Je sais que la société véhicule cette nécessité d'avancer, de "passer à autre chose" et c'est souvent ce que les proches peuvent attendre de nous également. Mais quand on a fait le non-choix de mettre un terme à notre grossesse, même si on sait au plus profond de nous que c'est un geste d'amour qui n'a pour objectif que d'éviter une vie de souffrance à notre enfant... On a le droit d'être désespérée et de ne pas vouloir "passer à autre chose" comme si de rien n'était. Notre enfant a sa place, notre souffrance aussi. Puis avec le temps on apprend à vivre avec notre deuil, il y a des moments plus ou moins difficiles, des dates, des souvenirs mais petit à petit l'espoir renaît, le goût à la vie refait surface.
Peux tu parler de ta souffrance avec ton mari ? As tu la possibilité d'avoir un suivi psy plus régulier ? Comment vont tes aînés ?
Tendres pensées à toi et ta petite Alma,
Douce journée
Je suis désolée de t'accueillir sur ce forum et je te présente toutes mes condoléances pour la perte de ta petite Alma. La souffrance, la douleur, la honte dont tu parles me transpercent le cœur, je connais ces mêmes sentiments...
J'aurais milles choses à partager avec toi et je ne sais pas bien par où commencer. Peut être par le droit au désespoir. Je sais que la société véhicule cette nécessité d'avancer, de "passer à autre chose" et c'est souvent ce que les proches peuvent attendre de nous également. Mais quand on a fait le non-choix de mettre un terme à notre grossesse, même si on sait au plus profond de nous que c'est un geste d'amour qui n'a pour objectif que d'éviter une vie de souffrance à notre enfant... On a le droit d'être désespérée et de ne pas vouloir "passer à autre chose" comme si de rien n'était. Notre enfant a sa place, notre souffrance aussi. Puis avec le temps on apprend à vivre avec notre deuil, il y a des moments plus ou moins difficiles, des dates, des souvenirs mais petit à petit l'espoir renaît, le goût à la vie refait surface.
Peux tu parler de ta souffrance avec ton mari ? As tu la possibilité d'avoir un suivi psy plus régulier ? Comment vont tes aînés ?
Tendres pensées à toi et ta petite Alma,
Douce journée
Maman d'une princesse née le 05/03/2019
Et d'un petit trésor parti trop tôt (IMG pour T21 le 02/03/2022)
Et d'un petit trésor parti trop tôt (IMG pour T21 le 02/03/2022)
Re: Besoin de soutien
Merci pour ta réponse tu peux pas imaginer à quel point ça me fait du bien de lire tes mots qui font tellement écho à ce que je ressens. C'est vrai toutes ces paroles censées nous réconforter sont un vrai crève coeur ! Dans ma colère je les ressens comme de la négation de la douleur de ce que j'ai vécu. J'espère que le temps m'apaisera suffisamment pour que je prenne du recul dessus. Je trouve que c'est aussi difficile de parler de notre bébé aux proches, les miens ont tendance à fuir le sujet, comme si ma fille n'avait jamais existé. As tu eu cette sensation également ?
Ce que je remarque dans ce que tu me dis c'est qu'après la perte de ton bébé tu as changé de vie. C'est fou parce que je remet toute ma vie en question depuis. Pourtant il m'aura fallu des années pour trouver ma voie et m'y épanouir et depuis que mon bébé n'est plus là plus rien ne m'anime. Est ce que ces changements t'ont aussi aidé à avancer ?
C'est une bonne idée pour le carnet. J'écris aussi quand c'est "trop", quand ça me dépasse, que je contrôle plus et pour ne pas oublier mais pas de manière systématique. Pourtant tu as raison ça fait du bien. J'ai écris aussi pour ne pas oublier, c'est idiot qui pourrait oublier ça. Mais je veux me rappeler exactement de tout, de comment tout s'est déroulé, de la douleur, la peine et ne jamais oublier ma petite fille.
Comment as tu dompté ce besoin urgent de porter de nouveau la vie ? J'ai l'impression que ce sera ma plus grande difficulté.
Je suis très attristée de lire que tu as vécu la perte de deux bébés et que tu es en proie aux doutes et à l'angoisse quant à ta grossesse actuelle. J'aimerai tellement avoir le pouvoir de t'apaiser. J'espère de tout coeur que les examens viendront contredire la menace d'anomalies et que ton bébé se portera bien. C'est tellement dur ce qui t'arrive. J'aimerai pouvoir t'apporter du réconfort ou juste partager avec toi la tristesse et les larmes...
Donne moi de tes nouvelles
Re: Besoin de soutien
Merci pour ton message qui me fait du bien et me fait me sentir moins seule. Merci de me dire que l'on a le droit de souffrir, que j'en ai le droit. C'est très vrai ce que tu dis on doit aller vite mieux, mais ce n'est pas possible. C'est ce que j'avais pu dire à la psychologue c'est que finalement j'ai pas pris le temps d'aller mal, j'ai voulu répondre aux exigences des autres et de la société et du coup je suis allée très mal par la suite ! Il faut du temps mais qui nous en laisse ?melcaran a écrit : ↑20 novembre 2023, 17:05 Ana,
Je suis désolée de t'accueillir sur ce forum et je te présente toutes mes condoléances pour la perte de ta petite Alma. La souffrance, la douleur, la honte dont tu parles me transpercent le cœur, je connais ces mêmes sentiments...
J'aurais milles choses à partager avec toi et je ne sais pas bien par où commencer. Peut être par le droit au désespoir. Je sais que la société véhicule cette nécessité d'avancer, de "passer à autre chose" et c'est souvent ce que les proches peuvent attendre de nous également. Mais quand on a fait le non-choix de mettre un terme à notre grossesse, même si on sait au plus profond de nous que c'est un geste d'amour qui n'a pour objectif que d'éviter une vie de souffrance à notre enfant... On a le droit d'être désespérée et de ne pas vouloir "passer à autre chose" comme si de rien n'était. Notre enfant a sa place, notre souffrance aussi. Puis avec le temps on apprend à vivre avec notre deuil, il y a des moments plus ou moins difficiles, des dates, des souvenirs mais petit à petit l'espoir renaît, le goût à la vie refait surface.
Peux tu parler de ta souffrance avec ton mari ? As tu la possibilité d'avoir un suivi psy plus régulier ? Comment vont tes aînés ?
Tendres pensées à toi et ta petite Alma,
Douce journée
As tu toi aussi vécu ce besoin urgent de porter de nouveau la vie ? As tu réussi à passer au dessus ?
Je peux en parler avec mon mari mais j'essaye de ne pas trop entrer dans les détails et de ne pas sembler trop abattue. Je pleure parfois dans ses bras, je lui dis que j'ai mal, qu'elle me manque tellement. Il n'a pas toujours les mots, il est parfois dépassé par ma souffrance mais il est là auprès de moi. Lui vit son deuil différemment et je crois qu'il a le besoin de passer à autre chose, il a été très choqué.
Pour le suivi psy, je la vois seulement toutes les 2 semaines car c'est un peu loin de chez moi et c'est difficile de réussir à tout concilier. Il faudrait plus j'en ai conscience surtout que ces derniers jours je vais mal mais peut-être que dans une semaine, quand je la verrai, ça ira mieux et j'aurai moins ce besoin d'en parler.
Mes ainées vont bien, les premiers temps ont été difficiles mais la vie a repris son cours pour elles. Je crois qu'elles me voient tellement triste qu'elles essayent de me ménager. J'ai une peine immense quand je les vois s'occuper avec envie des bébés de nos proches. Elles feraient de merveilleuses grandes soeurs...
Merci pour ton soutien
Belle soirée
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- Enregistré le : 24 juin 2022, 20:13
Re: Besoin de soutien
Je comprends que tu les reçoives comme ça parce que mon avis c'est exactement ce que c'est : la negation de notre chagrin. Et comme toi je n'ai eu qu'une obsession, celle d'oublier m'a toute petite fille, pire je redoutais d'avoir moins mal comme si c'était une insulte à notre histoire et que ça rendait moins grave ce qui s'était passé. Ton besoin de parler de ton bébé est tellement normal, tu as le droit de vouloir raconter comment était la rencontre, l'accouchement, l après, et c'est trop important de s'autoriser à le faire. Tant pis pour le malaise des proches. Tu trouveras aussi sur ton chemin des gens qui comprennent mieux et qui t interrogent même sur ta fille, ils font beaucoup de bien ceux là
Il y a un poste que j'ai laissé de côté sur le forum et qui était intitulé 80 % chance T21 mais il porte la marque de tout mon cheminement de deuil, peut être que tu t'y retrouveras. Comme toi, et des la maternité l'obsession de reporter la vie s'est manifestée, et mes projets ont du attendre en raison d'une complication de l'Img
J'ai aussi tjs su que le bébé a venir ne me guérira pas et que c'était pas son rôle d'ailleurs
L'attente a ete très longue ...
Et comme toi j'ai vraiment perdu le sel de la vie pendant de longs mois, je n'ai fait que subir et surnager... jusqu'à ce que la perte de Luna se transforme en force, en raison de dépasser tout ce qui devait l'être ..
Mais comme tout ça est long ...
Prends le temps d'aller mal, de cuver ton chagrin, personne ne doit décider du moment où tu iras mieux. Et d'ailleurs ce sera pas brutal tiens je vais mieux, non ce sera un petit instant de bonheur ici, un plaisir la ...
Il y a un poste que j'ai laissé de côté sur le forum et qui était intitulé 80 % chance T21 mais il porte la marque de tout mon cheminement de deuil, peut être que tu t'y retrouveras. Comme toi, et des la maternité l'obsession de reporter la vie s'est manifestée, et mes projets ont du attendre en raison d'une complication de l'Img
J'ai aussi tjs su que le bébé a venir ne me guérira pas et que c'était pas son rôle d'ailleurs
L'attente a ete très longue ...
Et comme toi j'ai vraiment perdu le sel de la vie pendant de longs mois, je n'ai fait que subir et surnager... jusqu'à ce que la perte de Luna se transforme en force, en raison de dépasser tout ce qui devait l'être ..
Mais comme tout ça est long ...
Prends le temps d'aller mal, de cuver ton chagrin, personne ne doit décider du moment où tu iras mieux. Et d'ailleurs ce sera pas brutal tiens je vais mieux, non ce sera un petit instant de bonheur ici, un plaisir la ...
Ana_ a écrit : ↑20 novembre 2023, 22:03Merci pour ta réponse tu peux pas imaginer à quel point ça me fait du bien de lire tes mots qui font tellement écho à ce que je ressens. C'est vrai toutes ces paroles censées nous réconforter sont un vrai crève coeur ! Dans ma colère je les ressens comme de la négation de la douleur de ce que j'ai vécu. J'espère que le temps m'apaisera suffisamment pour que je prenne du recul dessus. Je trouve que c'est aussi difficile de parler de notre bébé aux proches, les miens ont tendance à fuir le sujet, comme si ma fille n'avait jamais existé. As tu eu cette sensation également ?
Ce que je remarque dans ce que tu me dis c'est qu'après la perte de ton bébé tu as changé de vie. C'est fou parce que je remet toute ma vie en question depuis. Pourtant il m'aura fallu des années pour trouver ma voie et m'y épanouir et depuis que mon bébé n'est plus là plus rien ne m'anime. Est ce que ces changements t'ont aussi aidé à avancer ?
C'est une bonne idée pour le carnet. J'écris aussi quand c'est "trop", quand ça me dépasse, que je contrôle plus et pour ne pas oublier mais pas de manière systématique. Pourtant tu as raison ça fait du bien. J'ai écris aussi pour ne pas oublier, c'est idiot qui pourrait oublier ça. Mais je veux me rappeler exactement de tout, de comment tout s'est déroulé, de la douleur, la peine et ne jamais oublier ma petite fille.
Comment as tu dompté ce besoin urgent de porter de nouveau la vie ? J'ai l'impression que ce sera ma plus grande difficulté.
Je suis très attristée de lire que tu as vécu la perte de deux bébés et que tu es en proie aux doutes et à l'angoisse quant à ta grossesse actuelle. J'aimerai tellement avoir le pouvoir de t'apaiser. J'espère de tout coeur que les examens viendront contredire la menace d'anomalies et que ton bébé se portera bien. C'est tellement dur ce qui t'arrive. J'aimerai pouvoir t'apporter du réconfort ou juste partager avec toi la tristesse et les larmes...
Donne moi de tes nouvelles
Luna 23/06/2022
Evan 16/01/2024
Evan 16/01/2024
Re: Besoin de soutien
Bonjour Ana,
Je suis sincèrement désolée de t’accueillir ici. Je comprends ce que tu écris, je connais bien ces sentiments, ces émotions.
Je ne sais pas trop par quoi commencer mais sache que le temps comme on dit aide. Au début, on subit, je me souviens de chaque chose que j’ai refaite qui était très pénible, la reprise du boulot, revoir les gens etc, une fois passée l’étape ça allait un peu mieux. Bon je pleurais tous les matins dans ma voiture, j’ai une heure pour aller au travail et depuis plus d’un an c’est mon espace pour pleurer, ça m’apaise un peu, y’a des périodes où ça va mieux évidemment. La date présumé d’accouchement et l’annonce de la naissance du fils ma collègue qui avait une semaine d’écart avec moi m’ont fait replonger dans les abîmes, comme si le corps aussi savait, je ne sais même pas si mes proches se sont aperçus de ça car j’étais malade. Bref, certaines étapes sont difficiles mais après on parvient à rebondir et repartir.
Le besoin de donner la vie de nouveau était aussi vitale pour moi, une obsession qui me faisait plonger à chaque retour de règles. Je traquais mon homme et ne dormait plus à certaines périodes.
J’essayais et j’essaie de me concentrer sur ma grande et les petits bonheur de la vie.
Les un an étaient cet été, étape difficile mais l’après a été plus doux, j’étais mieux, est-ce le fait de savoir que j’allais avoir bientôt une fiv, j’en sais rien et puis finalement je suis tombée enceinte naturellement, beaucoup d’angoisse et de nouveau beaucoup de pleurs, la honte au début mais là ça va un peu mieux.
Je pense que j’ai oublié plein de choses mais voilà un peu le parcours.
Ah oui en ce qui concerne la culpabilité, comme toi mon bébé allait bien, enfin à la T1, rien de particulier, donc c’est fluctuant mais toujours un peu présent même si je sais que je n’aurais pas fait un autre choix.
J’ai beaucoup lu et regardé ou écouté des conférences et des podcasts aussi, ça aide.
Je crois que j’ai fait un peu le tour. J’espère pouvoir t’aider un petit peu ou pas mais tu sais que tu n’es pas seule.
Bon courage
Je suis sincèrement désolée de t’accueillir ici. Je comprends ce que tu écris, je connais bien ces sentiments, ces émotions.
Je ne sais pas trop par quoi commencer mais sache que le temps comme on dit aide. Au début, on subit, je me souviens de chaque chose que j’ai refaite qui était très pénible, la reprise du boulot, revoir les gens etc, une fois passée l’étape ça allait un peu mieux. Bon je pleurais tous les matins dans ma voiture, j’ai une heure pour aller au travail et depuis plus d’un an c’est mon espace pour pleurer, ça m’apaise un peu, y’a des périodes où ça va mieux évidemment. La date présumé d’accouchement et l’annonce de la naissance du fils ma collègue qui avait une semaine d’écart avec moi m’ont fait replonger dans les abîmes, comme si le corps aussi savait, je ne sais même pas si mes proches se sont aperçus de ça car j’étais malade. Bref, certaines étapes sont difficiles mais après on parvient à rebondir et repartir.
Le besoin de donner la vie de nouveau était aussi vitale pour moi, une obsession qui me faisait plonger à chaque retour de règles. Je traquais mon homme et ne dormait plus à certaines périodes.
J’essayais et j’essaie de me concentrer sur ma grande et les petits bonheur de la vie.
Les un an étaient cet été, étape difficile mais l’après a été plus doux, j’étais mieux, est-ce le fait de savoir que j’allais avoir bientôt une fiv, j’en sais rien et puis finalement je suis tombée enceinte naturellement, beaucoup d’angoisse et de nouveau beaucoup de pleurs, la honte au début mais là ça va un peu mieux.
Je pense que j’ai oublié plein de choses mais voilà un peu le parcours.
Ah oui en ce qui concerne la culpabilité, comme toi mon bébé allait bien, enfin à la T1, rien de particulier, donc c’est fluctuant mais toujours un peu présent même si je sais que je n’aurais pas fait un autre choix.
J’ai beaucoup lu et regardé ou écouté des conférences et des podcasts aussi, ça aide.
Je crois que j’ai fait un peu le tour. J’espère pouvoir t’aider un petit peu ou pas mais tu sais que tu n’es pas seule.
Bon courage
Re: Besoin de soutien
Chacha,
Je me rends compte à quel point ça fait du bien de discuter avec vous qui avez traversé la même chose, je me dis que j'aurai dû le faire avant mais j'ai tendance à me couper pour souffrir dans mon coin. J'ai ressenti la même chose que toi sur le fait de redouter d'avoir moins mal. Quand les douleurs post accouchement ont commencé à s'atténuer ça a été difficile, c'était comme si ça venait effacer l'accouchement et l'existence de mon bébé. J'ai été lire ton post, suivre ton cheminement de l'annonce à l'après IMG. Je n'ai pas été jusqu'au bout mais j'ai lu pas mal d'échanges et ça fait tellement écho à ce que j'ai vécu ces derniers mois. Je lis certaines de vos phrases comme si c'est moi qui les avais écrite, comme si vous lisiez en moi. C'est incroyable, je me sentais si seule et incomprise dans mon malheur et ce forum me permet de changer tout ça, de me sentir comprise, soutenue et de m'apaiser d'une certaine façon. J'ai d'ailleurs vu qu'il y avait une autre petite Alma parmi nos petits anges !
Comme tu dis le bébé à venir ne doit pas venir guérir ni remplacer, ni prolonger d'ailleurs cette grossesse que j'ai du mal à réaliser comme finie. Il faut faire le deuil avant je sais que j'en comprendrai le sens un jour pour l'instant j'ai juste envie de ne plus avoir le ventre vide de bébé... C'est terrible à dire.
La psy m'a dit "on ne peut rien donner aux autres si soi même on est vide" et ça m'a tellement parlé. J'ai essayé de me "remplir" de choses que j'aime, de prendre du temps pour moi et ça a fonctionné. Je me suis sentie mieux, comme reboostée. Ca a tenu 15jours...
Je travaille auprès des bébés... Un peu compliqué de ne pas penser à ma petite Alma dans ces conditions.
Comment vas-tu ? Es tu toujours hospitalisée ? Es tu entourée ?
Je me rends compte à quel point ça fait du bien de discuter avec vous qui avez traversé la même chose, je me dis que j'aurai dû le faire avant mais j'ai tendance à me couper pour souffrir dans mon coin. J'ai ressenti la même chose que toi sur le fait de redouter d'avoir moins mal. Quand les douleurs post accouchement ont commencé à s'atténuer ça a été difficile, c'était comme si ça venait effacer l'accouchement et l'existence de mon bébé. J'ai été lire ton post, suivre ton cheminement de l'annonce à l'après IMG. Je n'ai pas été jusqu'au bout mais j'ai lu pas mal d'échanges et ça fait tellement écho à ce que j'ai vécu ces derniers mois. Je lis certaines de vos phrases comme si c'est moi qui les avais écrite, comme si vous lisiez en moi. C'est incroyable, je me sentais si seule et incomprise dans mon malheur et ce forum me permet de changer tout ça, de me sentir comprise, soutenue et de m'apaiser d'une certaine façon. J'ai d'ailleurs vu qu'il y avait une autre petite Alma parmi nos petits anges !
Comme tu dis le bébé à venir ne doit pas venir guérir ni remplacer, ni prolonger d'ailleurs cette grossesse que j'ai du mal à réaliser comme finie. Il faut faire le deuil avant je sais que j'en comprendrai le sens un jour pour l'instant j'ai juste envie de ne plus avoir le ventre vide de bébé... C'est terrible à dire.
La psy m'a dit "on ne peut rien donner aux autres si soi même on est vide" et ça m'a tellement parlé. J'ai essayé de me "remplir" de choses que j'aime, de prendre du temps pour moi et ça a fonctionné. Je me suis sentie mieux, comme reboostée. Ca a tenu 15jours...
Je travaille auprès des bébés... Un peu compliqué de ne pas penser à ma petite Alma dans ces conditions.
Comment vas-tu ? Es tu toujours hospitalisée ? Es tu entourée ?
Re: Besoin de soutien
Merci pour ton message et ton soutien. Je te rejoins sur ce que tu dis sur la difficulté à refaire certaines choses qui nous paraissent insurmontables. J'ai eu du mal à reprendre les cours, puis le stage dans lequel j'étais depuis des mois. J'en pleurais devant la porte et finalement une fois le cap passé ce n'était plus si terrible, sauf par moments. J'ai de nouveau du mal à affronter ce retour en cours, qui a lieu une fois par mois car entre temps j'ai appris la grossesse d'une de mes copines. J'ai tellement pas envie d'affronter ça : les discussions autour, sa joie de devenir mère, son ventre qui s'arrondit... Je me sens comme l'oiseau de mauvaise inaugure. Alors de nouveau je m'isole et me renferme chez moi. C'est assez significatif parce que je reste toujours cloitrée seule chez moi, je ne profite jamais, je ne sors pas seule (alors que j'aurai à faire) j'ai du mal à accepter que le monde continue de tourner alors que pour moi tout est sur pause depuis. Le retour à l'école de mes ainées a été aussi compliqué. J'ai accouché le 31 août, 4jours plus tard on était sur le chemin de l'école, à répondre des "ça va et toi" "oui on a passé des bonnes vacances" aux copines/mamans de l'école qui ignorent tout de ce qui est arrivé.Sarah23 a écrit : ↑21 novembre 2023, 11:12 Bonjour Ana,
Je suis sincèrement désolée de t’accueillir ici. Je comprends ce que tu écris, je connais bien ces sentiments, ces émotions.
Je ne sais pas trop par quoi commencer mais sache que le temps comme on dit aide. Au début, on subit, je me souviens de chaque chose que j’ai refaite qui était très pénible, la reprise du boulot, revoir les gens etc, une fois passée l’étape ça allait un peu mieux. Bon je pleurais tous les matins dans ma voiture, j’ai une heure pour aller au travail et depuis plus d’un an c’est mon espace pour pleurer, ça m’apaise un peu, y’a des périodes où ça va mieux évidemment. La date présumé d’accouchement et l’annonce de la naissance du fils ma collègue qui avait une semaine d’écart avec moi m’ont fait replonger dans les abîmes, comme si le corps aussi savait, je ne sais même pas si mes proches se sont aperçus de ça car j’étais malade. Bref, certaines étapes sont difficiles mais après on parvient à rebondir et repartir.
Le besoin de donner la vie de nouveau était aussi vitale pour moi, une obsession qui me faisait plonger à chaque retour de règles. Je traquais mon homme et ne dormait plus à certaines périodes.
J’essayais et j’essaie de me concentrer sur ma grande et les petits bonheur de la vie.
Les un an étaient cet été, étape difficile mais l’après a été plus doux, j’étais mieux, est-ce le fait de savoir que j’allais avoir bientôt une fiv, j’en sais rien et puis finalement je suis tombée enceinte naturellement, beaucoup d’angoisse et de nouveau beaucoup de pleurs, la honte au début mais là ça va un peu mieux.
Je pense que j’ai oublié plein de choses mais voilà un peu le parcours.
Ah oui en ce qui concerne la culpabilité, comme toi mon bébé allait bien, enfin à la T1, rien de particulier, donc c’est fluctuant mais toujours un peu présent même si je sais que je n’aurais pas fait un autre choix.
J’ai beaucoup lu et regardé ou écouté des conférences et des podcasts aussi, ça aide.
Je crois que j’ai fait un peu le tour. J’espère pouvoir t’aider un petit peu ou pas mais tu sais que tu n’es pas seule.
Bon courage
Je te félicite pour cette nouvelle grossesse et j'espère que tu réussiras à la vivre avec apaisement et bonheur. Je me projette aussi en me disant que si un jour je retombais enceinte ce ne serait plus jamais le plaisir et l'innocence de mes premières grossesses mais certainement de l'angoisse, une part de tristesse et de l'ambivalence. Renoncer aussi à cette innocence c'est idiot mais c'est difficile. Tu vois c'est des préoccupations futiles qui me nourrissent et rajoutent à ma peine.
Encore merci pour ton message, ça m'aide beaucoup de partager avec vous. Ca m'aide aussi à ne pas chercher le réconfort là où je sais pertinemment que je ne le trouverai pas.