Y’a-t-il un sens à tout ça ??

[Marie_Robin]

Bonjour à toutes et une pensées pour tous vos petits anges.

J’ai perdu mon petit Robin le 13 mars, il est né sans vie au début du 8e mois suite à une chorioamniotite. Je me suis beaucoup demandé « pourquoi ? ». Pourquoi moi, pourquoi nous, pourquoi lui ? Pourquoi je suis tombée sur cette p..... de bactérie ???

Je ne pense pas que l’on puisse réellement trouver un sens à tout ça mais je suis récemment tombée sur cette citation de Jacques Salomé dans un article de cairn.info sur la cérémonie des tous-petits qui m’a un peu aidée et m’a faite réfléchir :

Dans le prolongement de ces partages, un texte de Jacques Salomé apporte un éclairage, et donne un peu de sens à ce qui ne peut en avoir pour ceux qui ont vécu un deuil périnatal. Une approche subjective certes, mais une proposition de chemin plus qu’une véritable explication rationnelle. (...) Voici ce qui est dit :

« Il est venu au monde et je l’ai perdu avant même de le rencontrer m’a dit cette femme. À cette époque, je n’ai pas su lui dire ce que je sais aujourd’hui. Que certains bébés, certains enfants se donnent la liberté d’apparaitre, de seulement se montrer, pour susciter l’envie à l’un de ses parents de naître enfin ou d’accéder à plus de vie dans leur propre existence. Certains enfants ne sont que de passage pour montrer à l’un ou à l’autre de leur géniteur un chemin pour témoigner d’un choix de vie à faire. Certains enfants, par leur mort subite, invitent leurs parents à oser un changement qu’ils n’avaient pu envisager… jusqu’alors. Certains enfants ont ce pouvoir de dire par leur présence fugitive et furtive, puis par leur disparition brutale : Ose ta vie, toi seul la vivra. Nous pouvons ainsi écouter et entendre le message secret envoyé par ces enfants dont la présence si éphémère nous blesse à jamais si nous restons sourds à leur message d’espoir. » [8]

[8] Jacques Salomé, Le courage d’être soi

https://www.cairn.info/revue-etudes-sur ... ge-103.htm

J’espère que j’ai le droit de copier-coller...

Cela me parle car quand j’attendais Robin j’étais en parcours de reconversion professionnelle et je pensais avoir trouvé mon futur métier. Un métier raisonnable, accessible vite sans formation et sur lequel il y a de l’emploi. Maintenant que mon petit est mort, je remets ce métier en question : sur le papier c’est un choix raisonnable mais est-ce vraiment ce dont j’ai envie ? Sans le choc de la mort de Robin et toutes les questions que je me pose depuis je ne serais pas revenue sur le choix de ce métier... Tant pis si mon chômage se finit bientôt, tant pis si je mets du temps à trouver mon futur métier, tant pis si je perds des trimestres de retraite parce que je ne retravaille pas tout de suite, tant pis si je dois faire un prêt pour financer une formation... Je veux trouver un métier qui m’épanouit vraiment et que mon petit soit fier de moi !

Et vous, est-ce qu’après le décès de votre bébé vous avez remis des choses en question ? Fait des grands changements dans votre vie ?
Comment avez-vous réussi à accepter la perte de votre bébé, si tant est que l’on puisse accepter... ?
Comment avez-vous trouvé un peu de réconfort, d’apaisement pour retrouver une vie plus sereine ?

[Laure77]

Bonjour,

Ma grossesse s'est arrêtée il y a 2 mois alors je manque de recul.
Toutefois, comme toi, je remets beaucoup de choses en question. Avant ce drame, j'étais très insouciante. Je pense l'être beaucoup moins. Je rêvais beaucoup, toujours plein de projets en tête. Mon fils m'a appris à être "ici et maintenant". La grossesse était très compliquée je ne pouvais pas vraiment me projeter. En plus, avec le confinement j'ai appris à ralentir et savourer l'instant. Mon fills a changé mon regard sur la vie. Je rêve moins, mais j' essaie d'être dans le moment présent. Tout peut s'arrêter demain alors étonnamment j'ai envie de profiter pleinement.

Évidemment, ce n'est pas toujours facile, il y a aussi beaucoup de moments très compliqués.
J'ai beaucoup de tristesse, beaucoup de colère mais je veux me battre pour aller mieux. J'ose beaucoup plus, je m'affirme et je ne veux plus subir. Comme toi avec ton choix professionnel. Tu as parfaitement raison. Nos petits ne sont ni venus ni partis pour rien. C'est sûr il y a un sens, un message à tout ça. Biensur il est triste de vivre cela pour tirer ses conclusions. Mais j'ai envie que ce drame m'apporte quelque chose. C'est aussi pour moi une façon de le faire vivre. Nos anges peuvent nous donner de la force. La vie s'est moquée de nous, montrons lui qu'elle a eu tord.

Bon courage à toutes, soyons fortes.

[Géraldine6]

Merci pour ce texte que tu nous a fait partager...
Mon tout petit s’en est allé il y a un mois et comme vous, je suis en proie à bon nombre de questions...
Pourquoi nous ? Pourquoi nous infliger une telle peine ? sentiment d’injustice, d’incompréhension...
Je cherche le sens de cette rencontre.
J’aime à penser que ce n’était pas pour rien et qu’au delà de la souffrance il y a un message et que dorénavant ce petit ange veille sur nous et pourra nous aider...
C’est récent, j’ai l’impression de me raccrocher à tout ce que je peux afin d’essayer d’accepter cette situation...Lire de beaux textes est une façon donc merci beaucoup pour le partage.
Courage à toutes...

[Lia87]

Bonjour Marie,

Jte remercie pour ce beau partage et les mots si juste de Jacques Salomé.
J'ai perdu mon petit garçon il y a un an. C'est à la fois si proche et en même temps une éternité.
Son passage éclair dans ma vie m'a donné la force de surmonter cette douleur. Chaque jour, j'essaye de croquer la vie à pleine dent pour qu'à travers
sa maman, mon petit prince, de là haut, vive lui aussi des moments intenses. Car je crois que la vie c'est ça au final, de beaux moments, des moments difficiles, une joie, une douleur.
J'aime penser que nos enfants partis bien trop tôt nous montrent le chemin et nous offre une résilience que nous ne pensions pas avoir. Il y a des moments plus légers et d'autres beaucoup plus sombres qui nous rappellent à leur douloureuse absence. Mais je me dit que tant que je vivrai, mon fils vivra au travers de moi ❤.

Je pense que la perte de nos enfants nous ramène à l'essentiel, nous n'avons plus de temps à perdre sur des futilités et on a envie d'avancer que ce soit dans notre vie personnelle et professionnelle.
Je te dirai d'écouter ton coeur et d'être en accord avec les choix et décisions que tu prends. Être en paix avec nous même, je crois que c'est le plus beau cadeau qu'on puisse s'offrir.

Je t'envoie de tendres pensées à toi et ton étoile.

[Lucie_deshayes]

Bonjour à toutes et une pensées pour tous vos petits anges.

J’ai perdu mon petit Robin le 13 mars, il est né sans vie au début du 8e mois suite à une chorioamniotite. Je me suis beaucoup demandé « pourquoi ? ». Pourquoi moi, pourquoi nous, pourquoi lui ? Pourquoi je suis tombée sur cette p..... de bactérie ???

Je ne pense pas que l’on puisse réellement trouver un sens à tout ça mais je suis récemment tombée sur cette citation de Jacques Salomé dans un article de cairn.info sur la cérémonie des tous-petits qui m’a un peu aidée et m’a faite réfléchir :

Dans le prolongement de ces partages, un texte de Jacques Salomé apporte un éclairage, et donne un peu de sens à ce qui ne peut en avoir pour ceux qui ont vécu un deuil périnatal. Une approche subjective certes, mais une proposition de chemin plus qu’une véritable explication rationnelle. (...) Voici ce qui est dit :

« Il est venu au monde et je l’ai perdu avant même de le rencontrer m’a dit cette femme. À cette époque, je n’ai pas su lui dire ce que je sais aujourd’hui. Que certains bébés, certains enfants se donnent la liberté d’apparaitre, de seulement se montrer, pour susciter l’envie à l’un de ses parents de naître enfin ou d’accéder à plus de vie dans leur propre existence. Certains enfants ne sont que de passage pour montrer à l’un ou à l’autre de leur géniteur un chemin pour témoigner d’un choix de vie à faire. Certains enfants, par leur mort subite, invitent leurs parents à oser un changement qu’ils n’avaient pu envisager… jusqu’alors. Certains enfants ont ce pouvoir de dire par leur présence fugitive et furtive, puis par leur disparition brutale : Ose ta vie, toi seul la vivra. Nous pouvons ainsi écouter et entendre le message secret envoyé par ces enfants dont la présence si éphémère nous blesse à jamais si nous restons sourds à leur message d’espoir. » [8]

[8] Jacques Salomé, Le courage d’être soi

https://www.cairn.info/revue-etudes-sur ... ge-103.htm

J’espère que j’ai le droit de copier-coller...

Cela me parle car quand j’attendais Robin j’étais en parcours de reconversion professionnelle et je pensais avoir trouvé mon futur métier. Un métier raisonnable, accessible vite sans formation et sur lequel il y a de l’emploi. Maintenant que mon petit est mort, je remets ce métier en question : sur le papier c’est un choix raisonnable mais est-ce vraiment ce dont j’ai envie ? Sans le choc de la mort de Robin et toutes les questions que je me pose depuis je ne serais pas revenue sur le choix de ce métier... Tant pis si mon chômage se finit bientôt, tant pis si je mets du temps à trouver mon futur métier, tant pis si je perds des trimestres de retraite parce que je ne retravaille pas tout de suite, tant pis si je dois faire un prêt pour financer une formation... Je veux trouver un métier qui m’épanouit vraiment et que mon petit soit fier de moi !

Et vous, est-ce qu’après le décès de votre bébé vous avez remis des choses en question ? Fait des grands changements dans votre vie ?
Comment avez-vous réussi à accepter la perte de votre bébé, si tant est que l’on puisse accepter... ?
Comment avez-vous trouvé un peu de réconfort, d’apaisement pour retrouver une vie plus sereine ?

Bonjour ton message me touche tellement...
Sa ressemble beaucoup à mon histoire ...
J'ai perdu bébé Charly a 8 mois aussi sauf Asie moi c'est son cordon ombilical qui c'est enrouler ...
Sa fait tout juste un mois que sa c'est produit
Mon bébé reste a l'hôpital encore de 2 a 8 mois avant d'être incinérer.
J'étais tellement bouleverser que je me suis effondrée de nouveau.

Mon sage femme m'a alors dit qu'il y avait sûrement un message derrière tout sa bébé veut me dire quelque chose.

Mais je ne sais pas se qu'il veux me dire est j'ai très peur de ne jamais trouver.

Moi aussi je me poser des questions avant d'être enceinte sur mon travail j'avais commencé a contacter quelqu'un pour faire un bilan est savoir se qui pourrait me plaire ... Mais au final entre ma grossesse et le covid je ne l'ai pas fait.

Est se que bébé voudrais que je le fasse est se que bébé me dit juste pense a tous ??? Je ne sais pas quelle choix qu'elle message il essaye de me faire passer pourquoi il reste a l'hôpital... Bref je suis un peu perdu par rapport a toi.

[Marie_Robin]

Bonjour à toutes,
Merci pour vos réponses !!
Oui c’est vrai, passé la colère juste après le décès de Robin, maintenant je m’énerve moins. Je relativise les petites contrariétés, je passe certaines petites bétises à mon fils de 2 ans et je passe plus de temps avec lui. Je me recentre sur l’essentiel.
Et j’ai aussi ouvert les yeux sur certaines « amitiés ». Il y a des personnes que je pensais être mes amis, pour qui j’étais celle qui appelait tout le temps, prenait des nouvelles, et après l’annonce du décès de Robin aucun soutien, rien ! J’aurais pu m’énerver, leur dire ce que je pense... mais non, tant pis pour eux, ils ne font juste plus partie de ma vie ! Ça ne m’avancerait à rien de me
mettre en colère...

[Fleur2020]

Bonjour.

Magnifique texte que je vais garder précieusement et transmettre à une mamange que j’ai connu récemment.

Cet évènement a également eu un impact sur moi.
Je laisse mon fils faire les betises de son âge et suis moins stressée par sa « non perfection » oui il mange avec les doigts, oui il n’utilise pas sa voiture que pour la faire rouler mais apres Tout, c’est de son âge...

Mais surtour mon petit Anyr m’a permis de me rendre compte que je pouvais aimer un 2eme bébé de la même façon que le 1er.
J’en doutais en apprenant cette 2eme grossesse. Et finalement mon coeur saigne de son absence.
Je sais désormais que je suis prête à accueillir un autre bébé et que même si tout n’est pas parfait, sa présence et sa bonne santé seront les seules choses importantes.

Je me suis aussi rendue compte que ce deuil n’était pas intégré dans la conscience collective.
On parle des parents qui perdent leurs enfants deja nés mais on ne parle jamais des parents devant accouché d’un enfant malade et déjà parti...
Je me rends compte aussi que mon travail ne me donne aucune satisfaction morale (et financière en plus) et que j’aimerais travailler dans des associations d’aides aux familles endeuillées.
Bcp de remises en question que j’espère résoudre en hommage à Anyr mon ange